L'hospice des moines de Longpont |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _-------------------------___---_--août 2012 Attention ce site change d'hébergeur à l'adresse *** (*) Plan de Turgot (1739).
C. Julien
Cette chronique mentionne brièvement l'existence d'un hospice parisien qui appartenait aux moines du prieuré Notre-Dame de Longpont. Les documents anciens sont inexistants. Seuls quelques bribes d'écrits du XIXe siècle mentionnent cet hospice. Concernant les moines dits « de Longpont » les informations sont contradictoires, pour les uns ce sont les moines de prieuré clunisien (dép. Essonne), pour les autres ce sont les moines cisterciens de l'abbaye de Longpont (dép. l'Aisne). Qui dit vrai ? Mystère. Selon le premier texte donné par Jules de Gaulle dans Histoire de Paris et de ses environs , il s'agit bien des moines clunisiens du prieuré de Longpont-près-Montlhéry et non des religieux cisterciens de l'abbaye de Longpont, diocèse de Soissons, puisque l'auteur nous dit : « En 1562, pendant les guerres des protestants, les moines de Longpont vinrent chercher momentanément un refuge à Paris, dans le prieuré de Saint-Julien-le-Pauvre » (1). Et de préciser : « Ces religieux possédaient à Paris, près de Saint-Gervais, un hospice qui a laissé son nom à la rue où il était situé. Cette rue qui conduit du portail Saint-Gervais à la Seine , s'est appelée jusqu'à ces derniers temps rue de Longpont. Elle vient de changer de nom pour prendre celui de Jacques de Brosses, l'architecte de Saint-Gervais. L'église du prieuré de Longpont était grande et magnifiquement ornée… ».
La rue de Longpont à Paris Bins de Saint-Victor décrit la rue de Longpont sans autre commentaire : « Rue de Longpont . Elle commence vis-à-vis de l'église Saint-Gervais, et aboutit au quai de la Grève . Les religieux de Longpont y avoient sans doute un hospice au XIIIe siècle ; car alors on la nommoit rue aux Moines de Longpont . Au commencement du XVIe siècle on l'appeloit rue du Port-Saint-Gervais , autrement de Longpont . Elle a repris ce dernier nom et ne l'a pas quitté » (2). Dans le dictionnaire historique de Paris publié par Béraud et Dufey en 1832 nous lisons : « Longpont (rue de), elle commence quai de la Grève , et finit rues du Monceau-Saint-Gervais et du Pourtour , 9e arrond., Q. de l'Hôtel-de-Ville ; le dernier n° impair est 15 ; le dernier pair 8. Elle s'appela d'abord rue aux Moines de Longpont , d'un hospice que ces religieux y avaient. On lui donna ensuite le nom de rue du Port-Saint-Gervais , dite de Longpont ». Nulle autre information n'est donnée (3). Dans un autre dictionnaire topographique des rues de Paris, il est dit : « Rue de Longpont, commence quai de la Grève 46-48, et finit rues du Monceau-Saint-Gervais, 17-14, et du Pourtour, 1-2. Les numéros sont noirs ; le dernier impair est 15 ; et le dernier pair est 8 – 9 e arrondissement – Q. de l'Hôtel-de-Ville », avec la note : « Elle tient son nom des moines de Longpont qui y avaient un hospice : l'abbaye de Longpont était près de Soissons ; on la trouve anciennement sous les noms des moines de Longpont, du port Saint-Gervais, autrement de Longpont. Elle n'est pas dans l'alignement » (4). L'historien Pinard est plus bavard dans sa monographie « L'église ci devant abbatiale de Longpont » mentionne également l'hospice parisien des moines. Il termine par l'énumération des biens du prieuré de Longpont qu'il qualifie d'abbaye ( ?) : « L'abbaye de Longpont possédait de grands biens. Dans le village la dîme et l'atrium. À Paris, la chapelle et le prieuré Saint-Julien le Pauvre, et en la même ville, un hospice, dans la rue dite de Longpont, voisine de l'église Saint-Gervais . L'église de Forges, près Limours, et celles d'Orsay, de Péqueuse, de Champlant, de Bondoufle, d'Orangis et de Nozay. La dîme de Montlhéry, Viry, Jouy, Mont-Elin, Savigny, Linas, Plessis-Pâté et Villabé. La seigneurie des villages de Ver, Savigny et Marolles ». Toutefois, le même auteur reprend dans son Histoire du canton de Longjumeau, cette idée avec beaucoup de précautions : « On prétend qu'ils eurent eux-mêmes [les moines] un hospice à Paris ; on le place rue de Longpont, paroisse Saint-Gervais. Nous ne le supposons pas. Mais il ne serait pas étonnant qu'ils y aient eu des censives » (5). En dehors de son apanage, Alphonse de Poitiers , le frère de Saint-Louis Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, versait chaque année des marques de libéralités pieuses. Parmi le grand nombre de couvents, hôpitaux et maladreries se trouvaient les frères du Val-des-Ecoliers de Longjumeau gratifiés de 50 sols ; l'Hôtel-Dieu de Longpont, 30 sols ; fabrique de l'église Notre-Dame de Longpont, 100 sols ; léproserie de Montlhéry, 30 sols ; l'Hôtel-Dieu de Montlhéry, 20 sols, léproserie de Longjumeau, 30 sols ; l'Hôtel-Dieu de Longjumeau, 30 sols ; abbaye de Gyf, 50 sols (6). En 1838, une ordonnance porta l'élargissement de la rue de Longpont à 15 mètres et décida de changer de nom. Une question est posée : quelle est la raison de l'absence de documents relatifs à l'hospice des moines de Longpont ? Parmi plusieurs hypothèses, nous pouvons évoquer que les archives de cet établissement se sont envolées en fumée lors de l'incendie des archives.
Notes (1) J. de Gaulle, Histoire de Paris et de ses environs (P.M. Pourrat, Paris, 1841). (2) Jacques-Maximilien Benjamin Bins de Saint-Victor, Tableau historique et pittoresque de Paris depuis les Gaulois , vol. 2, n°2 (1809), p. 862. (3) A. Béraud et P. Dufey, Dictionnaire historique de Paris (Marchands de Nouveautés, Paris, 1832). (4) J. de La Tynna, Dictionnaire topographique, historique et étymologique des rues de Paris , 2e éd. (chez J. Smith, Paris, 1817). (5) T. Pinard, L'église ci devant abbatiale de Longpont , in : la Revue Archéologique , VIIIe année (Libr. A. Leleux, Paris, 1851) - Histoire archéologique du canton de Longjumeau (chez A. Durand, Paris, 1864). (6) E. Boutarix, Saint-Louis et Alphonse de Poitiers (H. Plon, Paris, 1870).
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