Le château de Janvry (1) |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _------------------------------_Décembre 2012 Attention ce site change d'hébergeur à l'adresse http://julienchristian.perso.sfr.fr Le château de Janvry en 1900. On note l'erreur de l'éditeur qui marque "XIIIe siècle".JP Dagnot C. Julien
Le château de Janvry est une belle et vieille demeure seigneuriale située dans le village du même nom à une trentaine de kilomètres au sud de Paris (cant. Limours, arr. Palaiseau, Essonne). Construit au XVIIe siècle, le grand logis flanqué de ses dépendances est resté intact, pour le plus grand plaisir du visiteur (*). Placé au milieu du village, le château est adossé, par le midi, au parc de quatorze hectares dont une grande partie est constituée par des bois et taillis aux essences multiples. Le domaine de Janvry comprend 65 hectares de terres agricoles et 105 hectares de bois et forêt. Le château a été inscrit à l'inventaire des monuments historiques le 11 mai 1981 avec la protection des façades et toitures, y compris celles des communs et des pavillons du château, ainsi que les douves (cadastré B 36). Le toponyme de Janvry a évolué au cours des siècles. Le nom de Janvry paraît venir du latin « Junipérus », génévrier , d'où on a fait Genveriax, Genveriae , en bas-latin, et Genvry. Les actes notariés de l'Ancien régime (au temps où l'orthographe n'était pas fixée) marquent : Genvris (1505), Janvrÿs (1553), Janvris (1560, Janvriis (1623), Genevries (1629), Janvries , etc. Le cartulaire du prieuré Notre-Dame de Longpont (charte CCLXXIX) mentionne le nom d'un certain Groffin de Genveriis , témoin de la chicane entre les moines et Guillerme de Galardon qui dispute, avec ses enfants, une esclave nommé Naalende, femme du régisseur de Soligny.
Les premiers actes sur la seigneurie Revenons sur la déclaration de Marguerite de Bruyères de 1397 « nous Marguerite de Bruyères, dame des Bordes et dudit lieu de Bruières advoue tenir en une seule foy et homage à Guy Judas, escuier, à cause de son hostel de Buc , toutes les choses qui ensuivent,.... également une maison que tient Robin Denise ». Nous retiendrons ce patronyme. En 1505, Philippe du Moulin advoue à cause de sa femme, Marie de la Rochette, un fief qui fut à Guillaume le Borgne assis à Janvry eschu à madite feme par trépas et succession de Loys de la Rochette et par partage avec ses héritiers de noble homme Jehan de Chaslons, héritier de feu Guyot Judas à cause de son hostel de Buc où est le coulombier de laquelle maison du coulombier a esté partagé en deux cest assavoir audit de Chaslons et ung nommé Jehan Denize. Les Denize sont toujours héritiers en partie En 1507 lors de la déclaration de Philippe du Moulin: "Je Philippe du Molin escuier seigneur de Briis, mary et époux de damoiselle Marie de la Rochette, ma compaigne advoue tenir en une seule foy et homage à cause de ladite demoiselle, mouvant de noble home Jehan Denize, seigneur de Buc, en partie à cause de sa seigneurie dudit lieu, un fief assis au village et terroir de Genvris duquel la déclaration s'ensuit et lequel fief fut et appartint à feu noble home Louys de la Rochette en son vivant chevalier, seigneur de Bruyères, père de ladite damoiselle Marie, et auparavant à dame Madame Marguerite de Bruyères, venu et eschu à icelle demoiselle à cause de la succession de sondit feu père et par partaige fait avecques ses héritiers… Outre l'inventaire des terres labourables, un article mentionne : item sur une maison séant à Genvris que tient à présent Robin Denise avec le pré dessus et autres héritages anciennement vingt sols de rente que de présent reviennent que dix sols parisis chacun an, le jour de la Sain- Rémy ... Dans une donation de 1551, faite par Guillaume Dumoulin à Antoine, escuyer, son fils, il est marqué : « …item le fief, terre et seigneurie dudit Janvris qui se consiste en maison, cour, estable, grange, bergerie, jardin et cour, 40 livres de cens, poulles chappons, 120 arpents de terre labourable, 4 arpents de prés dont trois près de Gommetz le tout mouvant du seigneur de Buc pour les foy et hommages et droits seigneuriaux ». En guise de conclusion, au cours de la première moitié du XVIe siècle, nous savons que Jehan Denize était devenu seigneur de Buc et qu'il existait une maison comprenant des bâtiments agricoles à Janvry appartenant à la famille Denize. Il semble qu'à ce moment Janvry ne possède pas de château, d' hôtel seigneurial , comme on disait sous l'Ancien régime. En 1553, le sort de Janvry va basculer par l'achat de la seigneurie par Jehan de Baillon, escuyer, receveur des tailles en l'élection de Senlis , puis il occupa la même charge en l'élection de Paris et devint conseiller, notaire et secrétaire du roy, trésorier de son épargne en 1555. Ce personnage devient immensément riche, outre sa demeure parisienne, il a un pied à terre à Marivaux, qu'il embellit avant 1550, et une résidence d'été à Verrières après 1550. C'est à la fin de cette décennie que Jehan de Baillon décide de s'installer à Janvry. En effet, c'est exactement le 22 décembre de l'an 1553, que le seigneur de Vaugrigneuse, transporte par échange avec Jehan de Baillon, la terre et seigneurie de Janvris « ...noble homme Anthoine du Moulin, escuyer, seigneur de Vaugrigneuse, tant en son nom, que comme procureur en partie de ses parents qui devront ratifier, noble homme Guillaume du Moulin, escuyer, seigneur de Brÿs et de Janvrÿs , fait eschange avec noble homme Jehan de Baillon, seigneur de Marivaulx , et transporte sans soulte la terre et seigneurie de Janvrÿs ses appartenances et deppendances… En contre eschange ledit de Baillon transporte but à but sans soulte 500 lt de rente du prévost des marchands ». Nous n'avons toujours pas de trace de l'existence d'un château à Janvry.
La construction du premier châteauUn acte daté du début de l'an 1560, qui peut paraître mineur, devient fort révélateur pour l'histoire de Janvry : il s'agit d'un devis qui concerne la construction d'un hôtel seigneurial à Janvry. Ce bâtiment ne serait autre que le premier château. Voici l'acte : « Mathurin le Fol, serrurier demeurant à Paloiseau, confesse et promet de faire pour noble homme Jehan de Baillon, seigneur de Janvris et de Marivaulx, ...épargne, toute la ferrure qu'il conviendra pour les fenestres du bastyment que ledit seigneur de Janvris veult faire faire audit lieu , de mesme ses estoffes et façon que celles que ledit Le Fol a fait pour ledit seigneur en sa maison de Verrières, que ledit le Fol promet faire et parachever dedans la fin du moys de may prochain, et lesdites ferrures tenues et attachées aux fenestres de boys audit lieu de Janvris . Que lesdites serrures seront prestes, que ledit seigneur trésorier sera tenu envoyer quérir par luy de ses gens et les faire porter audit Janvrys .... moyennant la somme de quatre escus or pour la ferrure de chacune, oultre ledit le Fol promet faire douze huys du corps dhostel neuf qui en sera tant pour l'éntrée principalle par le perron que pour les chambres et greniers, aussi la ferrure des huys des volets et greniers a bosse assis à crampons cloutés, deux pentures à deux verrous plats et quant aux huys servant aulx chambres des gardes robbes haultes et basse ... garnnies de deux targettes et verroux plats...avec les clefs des serrures. On peut admettre que cet acte signe l'édification, au mois de mai 1560, du premier manoir seigneurial, qui comme nous allons le voir, était situé sur l'emplacement du château actuel. Le maître d'ouvrage fut Jehan de Baillon. Ce premier château de Janvry ne fut qu'une demeure secondaire puisque le trésorier de l'Épargne avait son domicile à Paris et possédait une autre maison de campagne à Verrières. Au décès de Jehan Baillon, en 1567, sa veuve Marie de Hacqueville, dame de Janvry, fait procéder à l'inventaire de leurs biens. Après l'énoncé des biens parisiens, nous arrivons à Janvris en la maison seigneuriale. Le château est visité par un huissier-priseur conduit par Marie de Hacqueville et par Foullon, concierge dudit hostel . On commence par le bois de chauffage, six voyes de boys de corde ... Arrêtons nous uniquement sur la description des lieux :
Vue aérienne avec l'emplacement supposé du premier château de Janvry.
De l'inventaire après décès, il n'apparaît point d'ambiguïté sur le manoir de Janvry désigné sous l'expression consacrée « hôtel seigneurial » (ancien terme pour désigner un château) comportant une douzaine de pièces. Nous ignorons le style de la construction, mais nous pouvons imaginer le choix de l'architecte pour une demeure de style transition annonçant la Renaissance. Les châteaux de la Renaissance, bâtis sur plan irrégulier, sont souvent flanqués de tours ; la seule indication que nous recueillons est celle d'un bâtiment possédant un étage habitable avec un pavillon du côté du parc. La présence de douves fait penser à l'influence de l'architecture militaire du XVe siècle. Nous sommes encore à une époque où la sécurité était souvent compromise par les bandes de pillards qui parcouraient les campagnes, à moins de creuser de nouveaux fossés , il ne fallait pas songer à se priver de ceux qui existaient depuis longtemps, en changeant le périmètre primitif. L'enclos seigneurial comprend également une basse-cour avec bâtiments pour les récoltes et les animaux. L'inventaire précise qu'une bergerie peut accueillir jusqu'à 180 bêtes. Dépassée par les problèmes pécuniaires liés à la succession, Marie de Hacqueville vend son hôtel parisien et se replie à Janvry où elle ne peut que survivre sans modifier l'hôtel seigneurial. À sa mort survenue en 1576, l'acte de partage mentionne : « la terre et seigneurie de Janvris , consistant en un grand logis, pavillons, granches, estables, court et parc pour le seigneur, autre logis et basse cour pour le fermier tout clos de murailles , auquel parc y a vigne plan d'arbres fruitiers tant à pépin que à noyau, jardin à fleur et coulombier à pied couvert de thuille, contenant le tout deux arpens dix sept perches …». Le château de Janvry reste dans le patrimoine de la famille de Baillon. Les dettes s'accumulent et, dès 1592, Jehan II de Baillon réduit son train de vie en vivant chichement à Janvry. En 1618, son fils Jacques de Baillon est déclaré demeurant à Janvry . On peut alors imaginer l'état pitoyable de l'hôtel seigneurial. En 1623, un échange de deux maisons est autorisé par messire Jacques de Baillon, l'acte est rédigé " au chasteau et lieu seigneurial dudit Janvriis ". L'année suivante « Jacques de Baillon, escuier, sieur de Janvry et la Brosse , vend la plus grande partie des piesses de boys ... moyennant le pris et some de 250 livres ... passé en lautel seigneurial dudit lieu ». Suite au règlement de la succession Baillon, au mois de novembre de l'an 1626, la seigneurie de Janvry passe dans les mains de Michel Ferrand et de Anne du Tixier, son épouse. L'acte officiel mentionne : « la terre et seigneurie de Janvris , consistant chasteau, basse-cour, jardin, parc, l'allée qui est au dehors du parc plantée en arbres fruitiers et tirant vers Montfaucon, le tout contenant 47 arpents ». En décembre, Anne du Tixier, dame de Janvry emménage en son lieu seigneurial .
Extrait de la monographie de Mr Curot, instituteur de Janvry (22 septembre 1899).Notons également que, dans sa monographie, Monsieur Curot, instituteur, écrivit un seul bref commentaire « Le château [de Janvry] peut dater du seizième siècle, il est entouré de fossés et flanqué de tours ». Quelle est la source historique qui permit d'affirmer ceci ? Nous ne le saurons jamais. Il est navrant que le maître d'école de Janvry n'ait pas pu (ou voulu) avoir accès aux archives particulières qui existaient encore au château. Sans doute les mauvais rapports entre le marquis de Luart, fervent défenseur du curé, et l'instituteur en sont la cause (1).
L'emplacement supposé du premier château N'ayant aucun document nous indiquant le plan de masse du premier château de Janvry, nous ne pouvons qu'échafauder des hypothèses à partir de quelques éléments architecturaux existants. Il s'agit de l'architecture et de l'agencement de la grande cave du château. En visitant la cave qui court sous le logis principal, nous observons deux styles différents. Comme dans de nombreuses maisons du XVIIe siècle, nous y accédons depuis l'extérieur du côté de la basse-cour. Une première partie moderne avec une voûte classique unique date de la construction du second château; elle est prolongée d'une partie plus ancienne avec un plafond à plusieurs voûtes qui s'appuient sur un pilier central dans chaque pièce rappelant l'architecture de la Renaissance (XVIe s.). Les piliers centraux sont faits de gros blocs, moellons de grès rosâtre. L'appareil des murs de la partie ancienne est différent de l'autre, constitué par un blocage de gros cailloux. La pose des pierres en boutisses et l'ajustage serré des pierres montées à la chaux sont faits de façon à avoir des joints réduits au minimum . Le ménagement d'un fruit est visible de l'extérieur pour contrecarrer les forces de déjettement.
Photographie de la partie ancienne des caves de Janvry.
Nous comptons trois piliers depuis l'aile nord du logis principal jusqu'au milieu de celui ci. L'emplacement de ces piliers est mentionné sur la photo suivante de la façade orientale prise du côté parc. On observe un intervalle de 6 m 50 entre chaque pilier, qui semble-t-il, servait l'assise du rez-de-chaussée du premier logis seigneurial. Un autre indice de l'emplacement du premier château est la dissymétrie du corps de logis actuel. En effet, sur la façade occidentale, on compte trois fenêtres à gauche de l'entrée principale, et deux seulement sur le côté droit. De même, sur la façade orientale, vis-à-vis du parc, cinq fenêtres existent à la droite de la porte d'entrée, et quatre sur la gauche. Il semble bien que cette dissymétrie soit la signature de la présence du premier château. En gardant les éléments des fondations, l'architecte ne pourrait que respecter l'ordonnance de la cave pour asseoir les murs de refend à l'intérieur de la bâtisse.
Soupirail dans la partie ancienne de la cave.Notons enfin la présence de nombreux soupiraux , généralement placés par deux sur des murs en vis à vis, pour faciliter la circulation de l'air et modifier l'atmosphère dans certaines circonstances et assurer un minimum d'humidité dans le soubassement du corps de logis. Lors des rénovations successives, les maîtres d'oeuvre se sont gardés d'obturés les soupiraux, les caves parfaitement ventilées, l'humidité naturelle du sol est évacuée ce qui évite les moisissures et la dégradation des murs.
Emplacement des piliers dans la cave du château primitif.
Le second château de Janvry C'est le château de style Louis XIII que l'on peut encore admirer de nos jours. Ce bâtiment fut construit sous le règne de Michel Ferrand, seigneur de Beaufort, conseiller du Roy en son Parlement de Paris . Cet homme puissant rase « l'hôtel seigneurial » pour élever une grande bâtisse avec corps de logis et deux ailes formant un « U » encadrant la cour d'honneur, c'est-à-dire entre les années 1627 et 1635. Cette disposition est typique de l’art architectural de l’époque transition avant le Classicisme. Avant une description approfondie des lieux, revenons sur les éléments historiques. Le nouveau propriétaire arrive à Janvry en 1627. Messire Michel Ferrand , sieur de Beaufort, demeurant rue des Rats, paroisse Saint-Estienne-du-Mont à Paris est un redoutable homme d'affaire, qui, convoitant Janvry, avait prêté des sommes considérables au Baillon. C'est alors qu'il cedde 1.062 livres de rentes ... et Marthe de Baillon, femme du sieur de Cormont, donne en contre échange la terre et seigneurie de Janvris , consistant entre autre : chasteau, basse cour, jardin, parc l'allée qui est au dehors du parc plantée en arbres fruitiers et tirant vers Montfaucon le tout contenant 47 arpents… Plus un article primordial pour la suite : « tous les droits de justice moyenne et basse, tous les cens, rentes, chappons, four, excepté ce qui est du fief du petit Fresneau, dans lequel sera compris une maison pour eux … ». Pierre Ferrand, fils de Michel et Anne du Tixier, devient seigneur de Janvry en 1645. Il va laisser son empreinte sur les lieux. Après le parc, il procède à l'aménagement des fossés du château, pour lequel nous avons un document ancien. « Catherin Mesnager, fendeur de grais demeurant à Gif, lequel a ce jourdhuy fait marché à Pierre Ferrand, seigneur de Janvry, de fendre et fournir de grais qui seront nécessaires pour lesdits fossés de son chasteau dudit Janvry , moyennant la somme de 28 livres du cent de quartiers de grais, lesquels seront de pareille largeur que les murs sur lesquels on les apposera sur la plus grande longueur qu'il pourra, et aux conditions que ceux qui auront trois pieds passeront pour deux, et que ceux qui auront deux pieds ne passeront que pour un, de payer audit Mesnager au fur et à mesure qu'il avancera son ouvrage, sera tenu ledit entrepreneur de livrer lesdits quartiers en place comode pour charger aisément sur une charette en baillant un homme qui l'aidera ... fait en présence de Guillaume Gohory secrétaire dudit seigneur, Pierre Le Soeurre domestique de Mr de Beaufort ». Plusieurs actes nous renseignent sur les constructions et embellissements du château de Janvry. En 1653, Hélène Gillot continue l'entreprise d'amélioration du château et de ses abords. Denis Moulin, fendeur et paveur de gresserie, demeurant à Briis, confesse avoir entrepris et fait marché avec madame de Janvris de faire et paver la cour principalle du chasteau dudit lieu, ou bon semblera à ladite dame, à charge par ledit Moulin d'employer tout ce qu'il trouvera de vieux pavés dans ladite cour, à raison de 18 sols la thoise, et pour le surplus qu'il faudra, pour parfaire ledit ouvrage, s'est obligé ledit Moulin de fournir de pavés neuf et iccelluy employés aux lieux qu'il conviendra à raison de 50 sols par chaque thoise,... à charge par ladite dame de fournir de chaux et sable qu'il faudra pour lesdits pavés... témoin Nicolas de Goullet prestre curé dudit Janvry.
En 1657, la dame de Janvry prend les services d'un maçon réputé, Jacques Jagu qui vient de réaliser le château de Bellejame à Marcoussis. Jagu fait marché avec Jehan Lebon, masson limozin. Les travaux concernent des ouvrages au bout du parterre du jardin, déplacement de terre, faire de la chaux, fendre, desmollition qu'il convient de faire tant aux ponts qu'en autres lieux... La somme allouée est de 250 livres donc un travail conséquent. Le même mois, un second marché de sous-traitance concerne cette fois les arches du pont du château. Sont concernés Jehan Bartol et Pierre Dumas massons limozins , le marché est cette fois plus clair, il s'agit de deux arches qui font cintre du pont de la porte du costé de la Brosse ainsi qu'un pignon à une ferme de la Brosse . Jagu fournira le cintre nécessaire à la construction de l'arche, le marché est conclu moyennant la somme de 105 livres . En 1661, une transaction est passée entre les habitants et la dame de Janvry pour des faits remontant du vivant de Pierre Ferrand. Ce dernier avait fait construire autour de son château et basse-cour d'icelluy, notamment du costé du presbytère dudit lieu, des fossés à eau de grande largeur et proffondeur qu'ils sont encore de présent , et qui pour ce faire avoient pris du consentement verbal de deffunt Mathieu Petrau, anciennement prestre curé de Janvris, et des principaux habitans dudit lieu, quelques petites parties de la cour du presbitaire, pour accroitre la voye et chemin au lieu de partie d'icelluy qui auroient esté pris pour faire lesdits fossés du costé dudit presbitaire. La dame dudit Janvry, tutrice de sa fille mineure Hélène Ferrand, lesquels pour éviter aux différents et procès qui pourroient avoir donne un demy arpen au jardin du sieur curé, tenant à ladite dame.
La basse-cour avec le puits et les étables (photo de l'auteur).
Les travaux d'embellissement sont encore entrepris, en 1667, de présent au chasteau seigneurial, haute et puissante dame de Janvry fait marché, avec Maturin Mathieu et François Nanot, massons demeurant à Lymours, des ouvrages qui ensuivent, c'est à scavoir: À suivre…
Notes (*) La visite (de fond en comble) de la propriété de Janvry fut un moment très agréable pendant lequel nous avons ressenti tout le poids de l'Histoire dont cette maison est chargée. (1) Selon Fabien Reille, tous les documents antérieurs relatifs à la famille ont été perdus au cours de la Révolution française quand le château a été pillé. Toutes les archives qui concernaient le château, son domaine et son histoire ont disparu.
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