Le presbytère de Janvry (1205-1790) |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis------------------ ---------------------------__--------- juin 2012 Attention ce site change d'hébergeur à l'adresse *** (*) Extrait du plan napoléonien de Janvry.JP. Dagnot
Cette chronique est consacrée à un ensemble de bâtiments comprenant le logement du curé, une écurie et une grange destinée à recevoir les dixmes. Jusqu'à la Révolution, cet ensemble fut habité par des ecclésiastiques. Vendu comme bien national, il passera entre les mains de nombreux propriétaires, sera morcelé, et dont une partie des bâtiments forme aujourd'hui le restaurant de la bonne franquette.
Presbytère ancien En 1205, l'existence d'une église est donnée dans le pouillé de la province de Sens: "Ecclesia de Genvries" dans le decanatu de Castri Fortis pour 20 livres de taxiato. On peut raisonnablement penser qu'il y avait un presbytère pour loger le curé. Trois ans après, la confirmation vient du cartulaire de Linas qui cite l'autorisation donnée par Hécelin, seigneur de Linas, à Messire Bernier, clerc de Louis, fils du roi de France , de tenir une chambre et partie de maison... en la présence ... d'Adam prestre de Briis et de Rondus prestre de Januevris (Janvry)... En 1352, le pouillé de Sens, cite Genveriis pour 20 livres, et sa cure pour 13 sols et 4 deniers. La guerre de Cent Ans arrive avec son lot de destructions, et en 1389, nous trouvons dans le trésor des chartes une supplique des habitans de la ville & paroisse de Genveris en la chatellenie de Montlhéry, disant " qu'anciennement à Gommetz la ville, qui est proche Genveris, eust place à louer les ouvriers pour aider à faire leurs labourages & des longs temps à la ville de Gommetz a esté tant pour les guerres come pour les mortalités, désert... La dendrochronologie (1) des bois des charpentes de l'église permet de supposer que ses toitures n'ont pas résisté aux ravages de la Guerre de Cent Ans, faits dans toute la région. Proche de Janvry, la commanderie du Déluge a été abandonnée à la même époque. On peut penser que la restauration a commencé par le beffroi vers 1450, puis par la nef en 1485 et enfin le choeur en 1490. En 1525, l'église parrochiale de Genveriis dépend administrativement de l'évêque de Paris. Rappelons le couple Baillon-Vaultier qui s'installe à Marivaux (2) . Comme pour les Molières, on retrouve un membre de la famille pour administrer la paroisse, il s'agit de vénérable & discrette personne messire Olivier Vaultier, prestre vicaire de la cure et église paroichiale de Janvris. Ce personnage habite le presbytère en 1551 et remplace son neveu Jehan pour louer la ferme de Marivaux à Jehan de Baillon. Vingt-cinq ans plus tard, noble homme Amanyon Lehoulx, controlleur ordinaire des guerres, demeurant à Montlhéry, confesse avoir baillé à titre de rente annuelle et perpétuelle à Philippe Lambert marchant fauconnier demeurant à Janvrys, c'est à savoir une maison entre deux pignons, jardin derrière, tenant au chemin de Janvry à Saint Cler de Gommetz d'autre par derrière ... en la censive du seigneur ou dame de Janvrys, ... moyennant soixante sols de rente. Laquelle rente est adossée sur deux espasses de maison couverts de thuilles et chaulmes, cour, jardin, comme il se comporte assis près la maison du presbytaire de l'église dudit Janvrys d'une part , à la grande rue, aboutissant d'un bout au carrefour et d'autre bout à Thomas Barrochet. La caution est une maison proche du presbytère. En 1593, Noel Duval, prêtre curé de l'église parrochiale Notre Dame de Janvrys, confesse avoir baillé à titre de ferme pour la présente année, à Geoffroy Fronteau, laboureur demeurant à Marivaulx, les dixmes de bled, froment, mestail & vignes qu'il a droit de prendre sur la terre et seigneurie desdits Janvrys et Marivaux... Ce bail se fait moyennant deux muids de blé mestail bon loyal marchand, mesure de Montlhéry à porter en l'hostel presbytéral. L'année 1622 est intéressante par le compte de l'églize nostre dame de Janvrys rendu par Pierre Delaleu, procureur de la seigneurie de Janvrys, des receptes et dépenses par luy faites comme marguillier, à vénérable & discrette personne Mathieu Pretrau prestre curé dudit Janvrys, Louis Boulongne nouveau marguillier, en présence de Noel Baudy prestre vicaire audit Janvrys... mention de 30 livres au curé et vicaire, pour les obits. Le presbytère héberge donc deux ecclésiastiques. L'année suivante, Anthoine Langlois, greffier à Bruyères confesse avoir vendu à René de Breslay, une maison appelée la Bollanderie contenant quatre espasses de logis & grange couverte de chaulme, cour devant jardin au bout de la grange qui va en hache jusqu'au jardin du presbitaire, laquelle hache ledit sieur evesque a dit estre pour le curé de Janvris , le tout contenant 20 perches sur la rue qui tend de Janvry à la Brosse, avec liberté de tour d'échelle pour réparer le logis tenant à la cour du presbitaire , la vente faite moyennant 192 livres, 112 pour la hache et 80 pour la maison. Fait en l'hostel dudit sieur évesque. En 1633, Messire Mathieu Petreau, prestre curé de Janvris, recongnu avoir baillé & délaissé à titre de loier & prix d'argent pour le temps de cinq années à Michel Ledoux laboureur demeurant à Marivaux paroisse de Janvris, touttes les dixmes en grains moyennant 700 livres. Quatre ans après, messire Mathieu Petro, prestre curé de l'églize de Janvris, y demeurant, lequel confesse avoir delessé à titre de loyer & prix d'argent pour le temps de cinq années à Tomas Gaudefroy, marchand demeurant à Janvris et à Guillaume Judde manouvrier..., c'est à savoir les grosses dimes de sa cure avec les dimes de pois, filage et autre genres qui se trouveront dans les jardins de ladite paroisse. Ce bail fait moyennant 750 livres; ledit preneur sera tenu d'engranger les grains dans les greniers du presbitère, desquels ils auront le clef, les battre au fur et à mesure... le bailleur délaisse également les trois jardins lui appartenant. Bail également de deux vaches moiennant dix livres de beurre. Fait en lotel presbitéral. Au bout de quatre nouvelles années, Pasquier Renost, marchand demeurant à Janvry fait marché avec Thomas Godefroy fermier des dimes du curé de Janvris, de bien & duement lever & engranger les dimes grosses et menues du territoire de Janvris selon le bail fait par le curé, moyennant 52 livres que ledit Gaudefroy promet de payer audit Renost. L'année 1657 est caractérisée par des travaux de maçonnerie réalisés au presbytère. Après avoir terminé le pont passant sur les douves du château du côté de la Brosse, Jacques Jagu, maistre masson demeurant à Marcoussis, s'est obligé envers Nicolas de Goullet, prestre curé de Janvris, de faire les ouvrages aulieu presbitéral en la forme qui ensuit, c'est à savoir: En 1661, Messire Nicollas de Goullet, prestre curé de Janvris, accompagné de la plus saine partie des habitans (laboureurs), d'une part, & Hélène Gillot, ...., dame dudit Janvry, tutrice de sa fille mineure Hélène Ferrand, lesquels pour éviter aux différents et procès qui pourroient avoir sur ce que le seigneur de Janvris auroit en 16 .. (malheureusement en blanc), fait construire autour de son chateau et basse cour d'icelluy, notamment du costé du presbytère dudit lieu, des fossés à eau de grande largeur et proffondeur qu'ils sont encore de présent , et qui pour ce faire avoient pris du consentement verbal de deffunt Mathieu Petrau anciennement prestre curé de Janvris, et des principaux habitans dudit lieu, quelques petites parties de la cour du presbitaire, pour accroitre la voye et chemin au lieu de partie d'icelluy qui auroient esté pris pour faire lesdits fossés du costé dudit presbitaire. Pour cet effet ladite cour auroit esté retranchée ainsy qu'elle est de présent et à l'endroit du chemin entre ledit fossé ... La bande de terre empruntée indemnisée par un demi arpent doit avoir une largeur d'environ dix mètres.
En 1682 des travaux de couvertures de l'église sont réalisés. Il faut attendre 1726, pour constater que le curé et le vicaire sont trouvés morts au presbytère. Dans le procès verbal de l'état des cadavres, nous voyons François Chardon, bailly du baillage de Janvris sur l'avis de quelques habitans disant que le curé & le vicaire n'ont point paru depuis hier quatre heures , que les portes des chambres desdits se sont trouvées fermées, nous assisté du procureur fiscal, notre greffier et Jean Thiboust huissier royal sommes transportés en la maison presbitérale de ce lieu de Janvris, ou estant, aurions fait recherche et perquisition dans tous les lieux et ayant monté aux portes de leurs chambres qui font face l'une à l'autre, que mous aurions trouvé fermées et ayant frapper et heurter plusieurs fois, appelé a haute voix le sieur curé et vicaire,et nous étant aperçu qu'il y avait du sang entre le gros mur du bastiment presbytéral du côté du jardin et le plancher de la chambre occupé par le sieur vicaire, nous aurions soupçonné qu'il seroit mort dans ladite chambre de mort naturelle ou violente, de sorte que nous aurions pris et appelé Michel Caquet serrurier demeurant à Briis, par lequel nous aurions fait ouverture des portes de la chambre dudit sieur vicaire avec les outils de sa profession, s'est trouvé la clef dans la serrure, laquelle a été trouvée par ledit Caquet pour l'ouvrir et n'étant point ouverte, il nous a certifié qu'elle estoit fermée par en dedans par le moyen d'un verrou, lequel nous avons fait enfoncé par ledit Caquet. Etant entré dans la chambre, nous avons trouvé les fenestres fermées, ledit sieur vicaire que l'on nous a dit s'appeler Nicolas Regnault, mort, la teste contre le bas de la fenestre du costé du jardin, estendu mort sur le plancher, un peu sur le costé gauche, la face sur le plancher, bégnant dans son sang, vestu d'une soutannelle et d'une culotte d'estamine, des bas de laine avec ses souliers, un petit pistollet de poche la crosse sous son ventre, et le bout du canon hors de sous luy, un autre pareil pistollet de poche, la crosse sous son pied droit et le bout du canon hors son pied, tous deux débandé et point chargé, les batteries rabessées sur les chiens dans le bassinet, le canon de celuy qui s'est trouvé sous luy, remply de sang, et sur une petite armoire en forme de buffet un petit miroir de toilette, dressé et appuyé contre une caraffe de verre et une chaise is à vis, ce qui nous a fait présumé que ledit Nicolas Regnault estoit assis sur ledit siège et se seroit regardé dans le miroir pour se servir plus adroitement de son pistollet pour se tuer et homicider, ensuite avons fait tourner le cadavre et avons remarqué deux troux au front et pour connaître plus distinquement la cause de la mort avons nommé Henry Duperrier maitre chirurgien à Briys et Nicolas Leportel, maitre chirurgien à Saint Clerc pour visiter ledit vicaire et nous faire un rapport accoustumé et avons laissé le corps et fermé la porte... Ensuite nous avons fait faire ouverture de la porte de la chambre du sieur curé, que l'on nous a dit s'appeler Jean Regnault, laquelle porte ouverte avons trouvé ledit curé dans un carré qui est entre la première porte et une autre porte vitrée qui ferme ladite chambre, renversé sur le plancher, la face contre terre, la teste appuyée contre la cloison de la chambre et le pied contre la première porte, lequel est vestu d'une soutanne culotte, bas et souliers, le visage begnant dans son sang , à costé beucoup de sang , et après avoir fait tourner ledit sieur Regnault curé, s'est trouvé un troux dans l'oeil droit, pour nous certiffier plus particulièrement la mort; avons nommé Henry Duperrier... et Nicolas Repportel... avons trouvé aussy sous son corps un livre relié "l'instruction des prestres"... ce qui nous fait croire que lorsque il a été tué il avoit ce livre entre les mains... fait en présence des curés de Gometz la ville, Gometz le Chastel, Bryis... Lesdits sieurs Duperrier et Le Portel disant qu'au corps et cadavre du sieur curé, ils ont remarqué une playe à la partie supérieure du sigomar du costé dextre pénétrant dans la substance cordicalle du cerveau ... laquelle playe ne peut avoir été faitte que avec un coup d'arme à feu chargé à balle ce qui est la cause totalle de la mort dudit curé, plus une playe à la partie latéralle pénétrante dans la capacité du thoraxque du costé droit. Plus une playe dans lomevilbilique pénétrante dans l'abdomen... Plus uneautre playe dans la région... encore quatre autres plaies! Ensuite ont procédé à la visitte du corps du sieur vicaire ey nous ont fait remarquer un coup d'arme à feu chargé à balle situé à la partie supérieure du pariétalle de la longueur de quatre doits... Plus un autre coup d'arme à feu chargé à balle qui a fait son ouverture et percé la partie supérieure du coramille? du costé dextre et a pénétré dans la substance du doucau? ou la balle est restée, ce qui a causé la mort audit sieur vicaire... Suit une convocation par le procureur fiscal des proches des ecclésiastiques qui cherchent un coupable extérieur, bien que le premier constat indiquait les armes dans la chambre du vicaire et celle ci fermée de l'intérieur par un verrou? La monographie de l'instituteur résume que le vicaire assassina le curé. Parmi les proches notons l'instituteur Pierre Lefort. À suivre...
Notes
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