La grande ferme de Janvry (1576-1700) |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------_----- ------------------------------ Juillet 2012 Extrait d'un plan de 1809JP. Dagnot
Cette chronique est le premier volet consacré à la grande ferme de Janvry qui s'est appelée ferme du petit Fresneau aux XVIe et XVIIe siècles.
La ferme de Fresneau Le premier acte date de 1576, les enfants mineurs de feu Jehan de Baillon sont mis sous la tutelle et curatelle de Guillaume de Baillon et Pierre de Lestoille. Ces derniers vont louer la totalité de Janvry: Guillaume de Baillon d'une part, et Yves Largentier demeurant à Troyes en Champagne, et Denise Fourgonneau sa femme d'autre part, lesquels pour faire et passer ce qui ensuit, c'est à savoir que le seigneur de Rouville avoit baillé à tiltre de ferme & prix d'argent du jourdhuy jusqu'à neuf ans, les lieux: Rappelons que le fief de Fresneau est vendu par Charles de Baillon en 1598 aux familles Baudart, Amariton et Sevin.
Nous trouvons trois ans après le bail suivant: Jehan II de Baillon, escuier, sieur de Janvriies, confesse délaisser à titre de ferme et moison de grain jusqu'à six ans, à Martin Bodichon, laboureur demeurant à Favreuse, preneur, c'est assavoir une maison manable, cour, étables, granche, jardin appelé le petit Fresneau assis audit Janvry avesques la quantité de 104 arpens de terre labourable en plusieurs piesses, la première contient 18 arpens..., la troisième piesse contenant 18 arpens au chantier du moullin à vent... Ce bail et prinsé fait à la charge de douze septiers de bled mestail et six d'avoyne, que le sieur bailleur a promis au preneur. Le bailleur sera tenu de refaire le logis, huys et fenestres, avesques un four par derrière, faire faire des portes au porche de ladite cour, Ledit bail fait moyennant quatre muys de blé mestail... Le renouvellement du bail doit se faire avec le fils du précédent fermier. En 1607, messire Jehan II de Baillon, chevalier, gentilhomme ordinaire de la chambre du roy ..., baille à titre de loyer et moyson de grain pour le temps de neuf années à Jehan Bodichon, laboureur demeurant à Janvry, c'est à savoir une maison manable, grange, estable, clos et jardin, au vilage de Janvry, assis devant et proche l'église, avec la quantité de onze vingt arpens de terres en plusieurs piesses, ... item 19 arpens en la piesse du moulin à vant, tenant au chemin de Janvry à Brys, au chemin qui tend de la piesse du molin,... ce bail fait moyennant une mine de grain pour chaque arpen, deux parts blé metel tiers avoyne. Jehan de Baillon décède en 1611 laissant son fils Jacques, seigneur de Janvry. Notons en 1620, le bail de la ferme derrière l'église au même Jehan Bodichon. Le partage complexe de la seigneurie de Janvry va aboutir en 1627, à l'échange d'une partie de la seigneurie de Janvry entre Michel Ferrand et Marthe de Baillon; le fief du Petit Fresneau relèvera de la seigneurie de Janvry, mais restera en la propriété de Marthe de Baillon et de son mari, le sieur de Cormont: " que les terres labourables de la ferme du petit Fresneau et tout ce qui en dépend sera tenu en fief par Marthe de Baillon, dans la terre et seigneurie de Janvry, et au cas où le sieur de Cormont vendrait ce fief, il se réserverait la ferme du petit Marchais ... En fin d'année, la confirmation de l'échange apparaît dans une constitution de rente faite par Marthe de Baillon à noble homme Charles Dollet, advocat, 50 lt de rente, sur le fief terre et seigneurie de Fresneau, faisant partie de la paroisse de Janvris, consistant en maison seigneurialle, cens, rentes, droit de justice, terre prés, appartenant à la damoiselle de son propre, item sur la terre et seigneurie de Cormont, au baillage d'Abbeville, en Picardie, appartenant audit de Cormont de son propre ... Le même type d'acte est fait avec Adrien Portail (seigneur de l'autre Fresneau) pour 116 lt de rente hypothéquant les mêmes biens. Notons en 1630, Charles de Becquet, baille à Jehan Peteil, laboureur à Roussigny, 100 arpens de terre en cinq pièces, ... , la troisième appelée la piesse du moullin à vant tenant à la mosieur de Fresneau, d'autre au chemin qui tend de Janvris à Bris et d'autre bout à Mosieur de Briis, ... moyennant 200 livres, seize septiers de blé meteil & douze septiers d'avoyne. À cette époque les bâtiments ne sont pas loués et peut-être utilisés par le couple Baillon Becquet qui a quitté le château de Janvry en 1625.
Arrive un changement de propriétaires en 1632. En effet les créanciers de Charles Becquet, Adrien Portail, seigneur de Fresneau, et les héritiers de Jehan II de Baillon (famille de Baillon ci-dessus) se manifestent; pour apurer la situation, le couple abandonne le fief du petit Fresneau: furent présents en leurs personnes, Jehan de Baillon, escuier, sieur du chasteau de Louans demeurant à Paris rue Sainte Croix de la Bretonnerie,... et Charles Becquet, escuier, sieur de Cormont , estant de présent en cette ville de Paris...., tant en son nom que comme se faisant fort de dame Marthe de Baillon, sa femme, ... , lesquels ont fait les eschanges qui ensuivent, c'est à savoir que le sieur de Cormont, baille, cedde, quitte, transporte et délaisse aux titres d'eschanges, le fief du petit Fresneau, le fief de la Brosse, les bois de l'Hôtel Dieu et la Bezelle, excepté la ferme et seigneurie du Marchaiz, avec 287 arpens de terres situé dans le village de Janvrys près Saint Clair, ... , en contre eschange le sieur de Louans cedde des rentes venant de ses pères & mères Guillaume de Baillon & Charlotte Brissonnet. Ces biens restent dans la famille, mais reviennent à un descendant du premier lit de Jehan I de Baillon, trésorier de l'épargne. Le nouveau propriétaire revient à Janvry et procède dans les jours qui suivent: L'année suivante, le seigneur de Janvris en partie continue ses achats et réparations: En 1635 le seigneur de Louans réalise qu'il n'a pas présenté ses devoirs, la haute justice relevant de la châtellenie de Montlhéry, Jehan de Baillon, escuier de la Reyne, seigneur chastellain de Louans et de Janvrys, la Brosse et Boissy le Racicot, s'est transporté au devant de la principale porte du château dudit Montlhéry, ou estant ung genouil en terre, nue teste, sans espée ny esperons, il avoit appelé par trois foys à haulte voix s'il y avoit audict chasteau quelqu'ung ayant charge du roy et de Monseigneur frère unique de sa majesté par appanage du comté de Montlhéry pour recepvoir en hommage ses vassaux et n'estant personne ledit sieur Baillon estant en estat de vassal a déclaré qu'il faisoit par ces présntes la foy hommage et serment de fidèlité qu'il est tenu de faire et porter à sa majesté à cause des fiefs de Janvry et de Boissy le Racicot, dont deppendent 50 arpens de bois taillis appelés les bois de l'hôtel Dieu, de luy appartenant à cause de l'eschange faict entre luy et le sieur de Cormont, ..., à cause de son comté de Montlhéry, ... , Ce faict ledict sieur de Baillon s'est transporté par devant Monsieur le procureur du Roy, ..., il a fait entendre le contenu dudit acte de foy e hommage et requis main levée de la saisie faicte desdits fiefs, ... Notre propriétaire perçoit des revenus, la même année il vend la couppe de bois aux Bezelles, Antoinne Pretar? doit couper dans 15 arpents moyennant 24 livres par arpent. En 1637, Charles Besnard jardinier demeurant de présent à Launois Cosson, paroisse de Vaugrigneuse, confesse avoir faict marché avec Jehan de Baillon, ... , pour bien et duement faire le jardin qui est en son lieu seigneurial, moyennant la somme de 90 livres... Fait et passé en lostel seigneurial, oultre le dit sieur promet de loger ledit Charles dans la basse-court... Ce document confirme que ce lieu est occupé par Jehan de Baillon comme résidence secondaire. De nouveau Jean de Baillon vend la coupe de 34 arpents de bois à l'Hôtel-Dieu, moyennant 34 livres par arpent. Cette fois, c'est à Arnou Bourdon marchand de Montlhéry. Nous arrivons en 1645, Pierre Ferrand par son mariage devient seigneur de Janvry et dans l'aveu qu'il rend pour la seigneurie de Janvry, mentionne que la Demoiselle de Cormont s'est réservée le fief du petit Fresneau, celui de la Brosse, de Boissy, relevant néanmoins du seigneur de Janvris. En 1657, la dame de Janvry fait saisir les biens de Jean de Baillon. Quelle est la raison? le décès de Pierre Ferrand en 1652?, ou la haute justice de Janvry obtenue en 1650? De nouveau une prestation de serment pour les mêmes fiefs, Gille Duhamel, procureur fiscal pour Messire Jean de Baillon, des fiefs cy après déclairés, ... s'est transporté devant la principale porte du chasteau de Janvriis, demande dame Hélaine Gillot veufve Pierre Ferrand, tutrice de damoiselle Hélène Ferrand leur fille, dame de Janvry. C'est Henry Guignard recepveur de la dite dame qui le reçoit. Le procureur présente la foy et hommage classique pour le fief du Petit Fresneau et Boisy Rassicot. Il propose également de faire l'aveu et démembrement dans le temps de la coutume, ..., mais surtout il demande la main levée de la saisie féodale que ladite dame a fait sur lesdits fiefs! Il se plaint qu'il a rendu ces hommages à Montlhéry en 1635 . L'affaire continue, la quinzaine suivante, devant Jean Gilleton, tabellion à Montlhéry, messire Jean de Baillon, seigneur chastellain de Louans, et des fiefs de la Brosse, du petit Fresneau, et autres lieux à Janvry, demeurant à Paris en l'hostel de Saint-Pharon, paroisse de Saint-Jean-en-grève, de présent en sa maison audit Janvry, s'est transporté au devant de la principalle porte du chasteau de Janvris, genou en terre sans épée, demande par trois fois dame Hélène Gillot veuve de Pierre Ferrand , tutrice de damoiselle Hélène Ferrand leur fille, ayant charge de recevoir les foy hommage de ses vassaux, à cause de l'eschange fait par Charles Bescquet, escuier sieur de Cormont par contrat en 1632, ... offre de bailler l'aveu et dénombrement et également de payer la somme de 600 livres tournois pour le droit de relief où le revenu d'une année au choix, et obtenir main levée de la saisie féodale faite sur luy le 14 juillet dernier... Notons que l'héritière n'est pas majeure. Le seigneur de Louans a dépassé la soixantaine, et ces tracas font qu'il va se séparer de ses biens. Ainsi l'année suivante, il va passer plusieurs actes à quelques jours d'intervalle :
Trois mois après, la dame de Janvry se manifeste, dans un acte d'obligation , Hélène Gillot, tutrice de sa fille Hélène Ferrand expose qu'il se trouve une bonne occasion d'acquérir plusieurs fiefs, terres prez et bois, appartenant à madame la présidente Barillon, comme donataire entre vifs de Messire Jean de Baillon, sieur de Louans. L'un de ces fiefs est composé de maisons et enclavé dans la seigneurie de Janvris appartenant à sa fille mineure, et que par le moien de l'acquisition, le procès pendant aux requestes du Palais entre ladite dame et le seigneur de Louans demeurera estain; il faut trouver une personne quy offre de l'acquérir avec le jardin et enclos et d'y joindre 60 arpens de terre, pour la somme de 8066 livres ou 400 livres de rente; et comme elle n'a de deniers suffisants et qu'il faudra emprunter pour cet effet. Avec l'avis favorable d'un conseil de famille d'une dizaine de personnes, dont Michel Ferrand l'aïeul paternel, la tutrice est autorisée à faire l'acquisition de la présidente Barillon, des fief du petit Fresneau, de Boissy Rassicot, de la Brosse, des bois de l'hôtel Dieu, maison dépendant du fief du petit Fresneau, consistant en deux corps de logis, deux courts, granges , escuryes, estables, coulombier non à pied, et austres bastimens, jardin clos de murs et un clos entouré de hayes vives et fossez, terre prez autres bois, le tout enclavé dans la seigneurie de Janvris et environs. Appartenant à ladite présidente Barillon ..., et moyennant la somme de 22.800 livres comprenant les meubles, chevaux, bestiaux qui sont en ladite maison, et la récolte entière des terres. La tutrice pourra emprunter par obligation ladite somme, ledit contrat passé par Nicolas Millot, escuier moyennant 366 livres. À la fin de l'acte, ladite dame a emprunté par obligation, 1.072 livres à Guillaume Gohory, bourgeois de Paris, 7.840 livres à Rolland Landois, et 9.566 livres à Nicolas Millet. Dans un autre acte, Hélène Gillot confesse devoir à maistre Guillaume Gohory, bourgeois de Paris demeurant rue Saint-Antoine paroisse Saint-Paul, la somme de 1072 livres. La garantie de cette somme est assurée par Nicolas Millet . Le même jour la dame de Janvry vend à Nicolas Millet, 478 lt de rente d'un principal de 9.566 livres. Deux jours après, dame Bonne Fayet,... veuve Barillon, confesse avoir vendu à dame Hélène Gillot les choses qui ensuivent scavoir:
Un acte spécifique pour la tranquillité de Jean de Baillon: Dame Bonne Fayet,... veuve Barillon, confesse avoir vendu à dame Hélène Gillot les fiefs du petit Fresneau, de la Brosse et de Boissy Rassicot, déclare à Jean de Baillon qu'il soit déchargé desdits fiefs pour les 1.500 livres de pension annelle que ladite dame lui a promis. À suivre ...
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