La grande ferme de Janvry (1658-2012) |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------_----- ------------------------------ Juillet 2012 Extrait d'un plan de 1809JP. Dagnot
Cette chronique est le second volet consacré à la grande ferme de Janvry qui s'est appelée ferme du petit Fresneau aux XVIe et XVIIe siècles.
La grande ferme aux Millet Lors de son acquisition de 1658, Hélène Gillot, tutrice de sa fille, Hélème Ferrand, vend à Nicolas Millet, escuier, sieur de Naumard, conseiller du roy et commissaire ordinaire des guerres, et à damoiselle Marie Landois, majeure, sa belle soeur, demeurants à Paris rue Chappon paroisse Saint-Nicolas- des-Champs, une rente de 478 livres représentant un principal, chacun par moitié, de 4783 livres. La dame de Janvry délaisse ensuite cette propriété qui est le domaine du petit Fresneau. 20/10/1658 AE 6/2/1659 dito 27/4/1660 dito 3 baux 24/7/1661 dito 25/9/1661 29/5/1662 constitution à N M. 13/101662 transaction 24/11/1665 achat de rente 2/10/1667 bail 24/10/1668 12 constitutions de rente 12/1668 autres 6/1669, autre 10/1672 marché 11/1673 bail Les Millet s'installent à Janvry, et, en 1661 on assiste au baptême de Marie Millet fille de Nicolas Millet et Catherine Landois ses père et mère. L'enfant décéda trois jours après sa naissance et fut inhumée en l'église de Janvry. Trois mois après, Antoine Landois probablement le beau-frère de Nicolas Millet fait baptiser sa fille Elisabeth, Nicolas Millet est le parrain. Notons également la même année l' inhumation de l'enfant de Gabriel ..., jardinier de Mr de Naumar. Ce décès montre par la présence d'un jardinier que cette demeure est entretenue. En 1669, un échange est fait entre les co-propriétaires de la ferme du petit Fresneau, Nicolas Millet et Marie Landois. Nicolas Millet, sieur de Nomard, demeurand rue des Noyers, paroisse Saint-Séverin, d'une part, et damoiselle Marie Landois fille majeure, jouissant de ses droits demeurant susdit, d'autre part, lesquelles parties ont fait les eschanges qui s'ensuivent, ladite damoiselle délaisse: La même année, lors d'un mariage à Janvry se trouvent présents, la dame de Janvry, Nicolas Millet sieur de Naumar, Guillaume Gohory, secrétaire de Mr Gillot et Marie Robin, veufve de Mre Pierre Lenoir. Les notables de Janvry sont tous présents. En 1675, lors du baptême d'Hélaine Souchet, relevons le parrain Nicolas Millet et la marraine Hélène Ferrand haute et puissant dame de Janvry. Notre trésorier de l'extraordinaire des guerres décède en 1692. Un inventaire après décès ainsi qu'un partage des biens du défunt est fait sous seing privé, entre Catherine Landois, leur mère, Jean, Claude et Anne Marie Millet, chacun pour un quart représentant 288.000 livres. Le 21 juillet 1693, Anne Marie Millet vit avec sa mère à Paris quai de la Tournelle. Elle prépare son mariage et emprunte à sa mère 2.000 livres sous forme de rente. Deux jours après elle convole en noces avec Henri François Racappé. Du côté de l'épouse outre la dite dame sa mère, Antoine Landois, seigneur de l'ermitage son oncle, Toussain et Pierre Millet ses cousins... Les époux seront communs en biens, meubles et conquests, l'épouse apporte 72.000 livres, l'époux quant à lui sa seigneurie de Magnane en Anjou et des dettes. L'épouse outre le droit de douaire aura le droit d'habitation d'un des châteaux de son époux. Dans la liste des valeurs apportées par l'épouse notons: En 1711, la propriété du petit Fresneau de Janvry va faire l'objet d'un eschange entre messire Henri François de Racappé, chevalier, marquis de Magnane et dame Anne Marie Millet son épouse demeurant à Paris, quai de la Tournelle, paroisse Saint-Nicolas-du-Chardonnet, et Louis Besnard, seigneur du Colombier, bourgeois de Paris, y demeurant rue du Pot de Fer, paroisse Saint-Sulpice, lesquelles parties font les eschanges qui ensuivent, le sieur de Magnane cède: Notons en 1717, l'acquisition grand Fresneau par Heusch à Portail.
La grande ferme aux seigneurs de Janvry Deux années passent le bourgeois de Paris se sépare du domaine du petit Fresneau. Le procureur du sieur Louis Besnard, bourgeois de Paris, vend à Gérard Heusch, ...., le fond et propriété d'une maison size à Janvry, dépendante du fief du petit Fresneau, consistante en: Apparemment le seigneur après son acquisition baille en 1720 une partie des terres à Michel Duvivier. En 1722, Gérard Heusch, seigneur ... , du grand et du petit Fresneau, déclare estre détempteur d'une maison dépendante du fief du petit Fresneau acquise de Louis Besnard, bourgeois de Paris, ... Il déclare estre redevable de 37 sols de rente dus à la fabrique de Janvris, que le seigneur de Janvris s'oblige à payer. Cinq années plus tard, Gérard Heusch, ... seigneur du grand et petit Fresneau, d'une part, et Michel Duvivier, laboureur demeurant à Fresneau d'autre part, lesquels, attendu le bail de 1720, et des prorogations, baille à titre de fermage et prix d'argent pour sept années audit Michel Duvivier, ladite ferme de Fresneau ... Notons dans ce bail, 20 arpents provenant des terres du petit Fresneau et dans les conditions, fournitures de voitures pour remplir la glacière du seigneur. Gérard Heusch décède en 1763. Son légataire universel, Louis de Noailles, attend un an avant de vendre les biens à André Pierre Haudry, dont une maison au fief du petit Fresneau, bâtiment, jardins clos de murs, plus 50 arpens,... Un bail détaillé est établi en 1773, Messire André Pierre Haudry, ..., baille pour neuf années à Marie Madeleine Debrie, veuve de deffunt Félix Joseph Chartier fermière demeurant à Janvry, c'est à savoir: Dans l'aveu qu'il rend en 1777, curieusement les bâtiments de la ferme du petit Fresneau n'apparaissent pas. À cette époque Janvry comporte 64 feux. En 1781, le fermier général a fait faillite et a laissé ses biens à ses créanciers . Ces derniers obtiennent que les terres soient gérées par un fermier : François Grignon de Blaincourt, fermier judiciaire des biens saisis sur le sieur Haudry, seigneur de Janvry, à lui adjugé à la barre de la cour du Palais à Paris le 12 juillet dernier, lequel fait bail à loyer pour trois ans, tant que dure le bail judiciaire, à René Chartier, garçon majeur, laboureur et fermier demeurant en la ferme cy après, c'est à savoir tous les bâtiments de la ferme seigneurialle de la grande ferme de Janvry consistant en logement de fermier, écuries, vacheries, bergerie, granges, étable et autres, le tout couvert de tuilles... les deux tiers des terres, l'autre tiers affermé avec les bâtimens de la petite ferme. Lequel bail fait moyennant le prix et somme de 3.600 livres. Le fermier de la petite ferme pourra faire abreuver ses chevaux en la mare qui est dans la grande ferme. En 1784, Guillaume Ignace de Joguet acquiert la seigneurie de Janvry. En 1790, Guillaume Ignace de Joguet, conseiller du roy, maitre ordinaire en sa chambre des comptes, propriétaire de la terre de Janvry, Fresneau et la Brosse, ..., demeurant ordinairement à Paris , de présent en son château de Janvry, baille pour neuf années à Pierre Benoist laboureur demeurant à Torville en Gastinois, diocèse d'Orléans: En 1795, Janvry dépend du canton de Limours. La municipalité pour faire cesser les querelles entre les fermiers propriétaires de troupeaux leurs bergers et les herbagers locataires de pâtures, a pris l'arrêté suivant: aujourd'huy 8 thermidor an 3, en assemblée du conseil général avons arrêté , conformément à la loi ... qu'à compter de ce jour les fermiers propriétaires de troupeaux seront tenus de se conformer à l'usage suivi de temps imémoriaux et se renfermeront chacun dans leurs limites. signé Chartier maire . Ce jour d'huy 13 fructidor an 3 , le citoyen Vincent Huchez fermier de la grande ferme de Janvry faisant la visite de ses terres, accompagné du citoyen Peron, agent national, a trouvé le citoyen Barré berger du citoyen Courtin faisant pâturer son troupeau dans une pièce de terre de la petite ferme de janvry... Le tribunal de police condamne le citoyen Barré à 75 livres d'amende.... Guillaume Joguet décède en 1802. Trois ans après, Claude Nicolas Etienne Anjorrant, propriétaire demeurant rue du faubourg Montmartre, division du Mont blanc, tuteur de ses deux enfants, baille à titre de loyer et fermage pour six années, à Henry Pierre Robin, laboureur demeurant en ladite ferme et Jean François Moreau cabaretier demeurant à Linas : De nouveau en 1808, le bail par Claude Nicolas Etienne Anjorrant, propriétaire des fermes de Janvry, Fresneau, la Brosse..., en son nom et comme acquéreur en 1806 de son beau frère André de Joguet, fait bail à titre de loyer , pour neuf ans, à Pierre Poisson, cultivateur à Fresneau: En 1830, Jean_Baptiste Bouchaud, régisseur de la terre de Janvry, mandaté par Claude Anjorrant, gentilhomme de la chambre du roi, capitaine d'infanterie, demeurant en son château de Janvry, baille pour 12 ans à Jean Paul Billard, cultivateur, les objets dépendant de la grande ferme de Janvry, vis à vis l'église, : En 1840, René Haro, procureur de Claude Adolphe marquis d'Anjorrant, propriétaire demeurant à Flogny (Yonne), baille à ferme pour 18 années, à Jean Paul Billard, cultivateur, demeurant dans la ferme cy après désignée: En 1854, le couple Billard qui a construit le futur hôtel des voyageurs considère qu'il est temps de passer la main. Sa fille Louise Billard s'est mariée à un fermier Jean Louis Richard. Claude Adolphe Marquis Anjorrant, d'une part, Jean Claude Billard et son épouse d'une seconde part, et Jean Louis Richard et sa femme d'une dernière part lesquels rappellent le bail de 1840, ..., Ceci exposé le sieur et dame Billard, fermiers actuels, transportent au sieur et dame Richard leur gendre et fille, leur droit pour les six années qui restent du bail de la grande ferme moyennant un fermage annuel de 10.171 frs.
Claude Anjorrant décède en 1859. En 1873, ses héritiers, Alexandrine Cambout du Coislin et son mari Georges Legras comte du Luart, donnent à titre de ferme pour 18 années à Monsieur Jules Gilbon, fermier, et Henriette Coret, une ferme appelée la grande ferme de Janvry : Jules Gilbon décède en 1875, âgé de 41 ans. Une cession de bail se fera en 1879.
Les Larue fermiers L'histoire de cette ferme va devenir plus lacunaire. Début du XXe siècle, le grand père d'Etienne Larue, fermier actuel, était originaire de Courson. Il a loué la grande ferme . À cette époque les terres cultivées représentaient 140 hectares. Durant la guerre de 1914-1918, le fermier est militaire et son épouse préfère restreindre l'activité en ne conservant que 75 hectares, le fermier de Fresneau de l'époque reprenant le reste. Notons que l'activité de fermier comprenait l'élevage de moutons. Ce couple eut un fils Jacques, né dans cette ferme en 1926. L'élevage de moutons fut remplacé par celui de bœufs et de chevaux.
Intérieur de la grande ferme au début du XXe siècle.
Jacques Larue a pris le relais de son père et a repris 60 hectares de terres à Roussigny. Il occupera cette ferme de 1978 à 1997. Ce fermier a eu un fils Thierry. Notons en 1972, un bail passé par devant Bray, par Jean Reille à Jacques Gustave Larue, agriculteur et madame Gisèle Guéneau son épouse, de la grande ferme moyennant 260 quintaux de blé, 158 quintaux de maïs. En ce qui concerne les propriétaires, le partage de 1975 alloue cette ferme à Evelyne Reille mention qu'elle est louée à Jacques Larue . La grande ferme du bourg est composée de bâtiments d'habitation et d'exploitation, cour, mare, jardin, pré, terre, représentant 73 hectares. L'ensemble est estimé à 1.603.000frs. En 1997, Thierry Larue achète la ferme à Evelyne Reille, princesse Murat. Les terres associées sont de 72 hectares. Comme activité connexe, l'élevage d'animaux a cessé; les bâtiments ont été transformés en locaux industriels et sont loués à une entreprise informatique. À noter que cette transformation respecte l'aspect extérieur ancien.
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