Le domaine de Janvry (1817-2012) |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis------------------ ---------------------------__--------- juin 2012 Vue aérienne du château.JP. Dagnot
Cette dixième chronique poursuit l'histoire des propriétaires du château de Janvry. Dans la précédente chronique nous avions laissé les enfants d'Etienne Anjorrant hériter de leur père.
Janvry à Claude Anjorrant et Marguerite de la Myre En 1817, la tante de Claude Anjorrant décède. Par son testament elle le nomme son légataire universel, et de ce fait, il est mis en possession du château de Flogny. Notons côté Janvry, le bail de la petite ferme de Janvry avec 60 hectares par le marquis d'Anjorrant (1). Cinq années passent. Claude Adolphe Marie, marquis d'Anjorrant, propriétaire, demeure à Janvry, en son nom personnel il contracte mariage avec Marguerite Louise Elizabeth de la Myre, fille d'Alexandre Joseph Gabriel et d'Elizabeth Françoise Aglaé Lepelletier d'Aunay, demeurant à Davencourt, fille mineure, ... les biens du futurs consistent en la terre de Janvry et celle de Flogny... représentant 1.650.000 frs... la future apporte 10.000 frs de rente. Notons au mariage, du côté de la future, la présence de la descendance des héritiers d'Esclignac, la branche Lepelletier, du baillage de Marcoussis, Armand Marc Chastenet, marquis de Puységur, du château de Marcoussis détruit, et le marquis de Salperwick, des Célestins... L'année 1825 voit le marquis d'Anjorrant, devenu capitaine d'infanterie, demeurant en son château de Janvry, donner à ferme pour 15 ans à Jacques Vasseur la ferme Saint-Simon (1). En 1830, le marquis Anjorrant, a délégué les affaires courantes à son représentant, Jean-Baptiste Bouchaud, régisseur de la terre de Janvry, demeurant au château. Le marquis est devenu gentilhomme honoraire de la chambre du Roi, capitaine d'infanterie. Ledit Bouchaut baille à métairie pour 12 ans, à Jean-Paul Billard, cultivateur, la grande ferme de Janvry (vis-à-vis le château) avec 34 hectares à raison de 30 frs par arpent. (1). En 1834, Janvry ne semble pas être un lieu de villégiature apprécié. Marguerite Louise Elizabeth de Lamyre, marquise Anjorrant, épouse de Claude Adolphe Marie, marquis Anjorrant, autorisée, demeurant et domiciliés ensembles au château de Janvry, laquelle constitue son mari mandataire général auquel elle donne pouvoir pour elle et en son nom, conjointement avec lui, vendre tout ou partie des biens dépendants de la terre de Janvry, l'acte est rédigé en leur demeure parisienne. La même année, l'affaire des 23 arpents revient sur le tapis, le conseil municipal, avec l'autorisation du sous-préfet, délibére sur les demandes du conseil de fabrique du 24 mars dernier et demande la restitution par Mr Anjorrant de ce qu'il doit à l'église: Notons de 1834 à 1854, la somme 27.000 frs dépensée par le marquis pour l'établissement du chemin de Janvry à Montlhéry, appelé route neuve. En 1838, le marquis a déménagé et préfère Flogny dans l'Yonne, il revient néanmoins à Janvry louer la ferme de Fresneau, pour 18 ans, à Pierre Denis Pescheux avec 129 hectares (1). Début 1840, le marquis est présent à Janvry pour un échange de 25 ares de terres avec Jacques Debrie. Il donne également procuration à Nicolas Haro pour faire des actes semblables. Deux mois après, ce dernier fait un échange avec Nicolas Paille. En septembre, il conclue avec Jean Paul Billard le bail de la grande ferme de Janvry avec 127 hectares à raison de 30 frs l'arpent (1). En fin d'année Nicolas Haro, baille la petite ferme à cinq couples (1). C'est l'époque de renouvellement des baux, trois mois après il s'agit de terres au Marchais ainsi que d'une maison jouxtant la petite ferme. En 1841, le marquis acquiert, devant Martin notaire de Limours, une maison bourgeoise à Dutilloy , marchand de fer. L'inventaire après décès du marquis de 1859, mentionne une dépense de 6.000 frs pour la construction d'un presbytère, ce dernier est bâti dans une ancienne partie de la ferme Saint-Simon. Notons qu'à cette époque la commune construit une mairie et une école (1).
Extrait du plan de construction du presbytère.
En 1842, Le mandataire du marquis fait cette fois l'échange d'une partie clos Saint-Simon où se trouvait les bâtiments de l'ancienne ferme contre 17 pièces de terres (1). L'année suivante Pierre Gaget achètera le reste. Le marquis a dépensé la somme de 50.000 frs pour faire les grosses réparations de la cour du château et des grande et petite ferme, ainsi que celle de Fresneau; également 12.000 frs sont utilisés pour la salle à manger et les gros travaux d'intérieur du château. Début 1843, la mère de Marguerite de la Myre décède. L'inventaire d'Aglaé Lepelletier, comtesse de Lamyre, est fait à la requête:
Fermes de Janvry.
Fin 1843, le représentant du marquis loue la ferme de la Brosse à Jean Baptiste Mercier (1). La vie continue en 1845, le marquis d'Anjorrant marie sa fille Elizabeth à Charles Cambout du Coislin à Paris (2). Elizabeth donne naissance à une fille Alexandrine et meurt suite à l'accouchement. Notons un incendie à la Brosse en 1851qui a duré trois heures et détruit deux maisons. De 1852 à 1856, une dépense de 23.000 frs est réalisée pour la construction d'un pavillon de chasse dans un des bâtiments de l'ancien presbytère. Ces travaux bien que nous n'en ayons pas la preuve doivent servir à rentabiliser le château en en louant une partie à des parisiens. Ce pavillon est situé à l'angle de la rue du Marchais et de l'avenue du château. En 1854, le marquis à Flogny très affecté par la mort de ses deux enfants, rédige son testament: Quatre mois après, le marquis est présent à Janvry. Il possède des bois à la Roche Turpin et en loue une partie pour extraire des roches: Claude Adolphe Anjorrant, propriétaire du château de Janvry, demeurant au château de Flogny (Yonne) loue pour trois années entières, à Jean-Baptiste Racary, carrier demeurant à Soucy, l'exploitation de la carrière existant dans une pièce de bois appelée la Butte Brûlée. Les conditions sont de faire constater le sortage des pavés par un représentant du marquis d'Anjorrant et de payer: En 1855, la famille de Lamyre se réunit pour partager les biens de la succession de Gabriel, père de la marquise Anjorrant. La liquidation de la succession du père de Marguerite se fera en 1855, apportant la moitié des biens soit la somme de 3.005.300 frs. La même année notons une tentative de vente de la terre de Janvry; en effet le décès d'Elizabeth Anjorrant et les affaires douteuses du comte de Coislin, font que le château de Janvry n'est plus occupé. Le droit de pressoir des temps seigneuriaux a disparu ,et ces derniers situés dans la petite ferme disparaissent en 1857. L'annuaire historique du département de l'Yonne nous apprend que le 16 octobre 1859, que le marquis Anjorrant, membre du conseil général de l'Yonne, s'est donné la mort dans un accès de fièvre chaude. Fin 1859, l'inventaire après décès du marquis a lieu à Paris:
Janvry à Georges du Luart et Alexandrine du Cambout En 1870, Alexandrine Cambout se marie: Georges du Luart, comte du Luart, demeurant au château du Luart (Sarthe) et à Paris rue de Varenne, d'une part et Alexandrine Césarée Jeanne Cambout du Coislin, propriétaire demeurant à Paris rue Monsieur, fille majeure, stipulant pour elle ses parents tous deux décédés. Les époux adotent le régime dotal. L'époux apporte 30.000 frs et ses parents une pension viagère annuelle de 20.000 frs, la future apporte ses bijoux, 80.000 frs , le mobilier du château de Janvry d'une valeur de 20.000 frs et les immeubles ci-près : En 1872, les nouveaux époux agrandissent leurs terres à Janvry, Victor Auguste, baron Duperré , capitaine de vaisseau, officier de la légion d'honneur, demeurant à Paris rue Lavoisier, lequel vend à au comte Georges du Luart, propriétaire, secrétaire d'ambassade, et sa femme Alexandrine Césarée Jeanne du Cambout de Coislin demeurant ensemble au Luart (Sarthe), la ferme de Thuillières à Gometz-la-ville et Janvry, consistant en corps de bâtiments d'habitation et d'exploitation... avec 77 hectares, ... la vente faite moyennant le prix et somme de 180.000 frs (1).
Après cette acquisition, ce couple possède toutes les fermes de Janvry. À Flogny, Jeanne du Cambout donne naissance à Charles et Roland jumeaux. L'année 1873 est consacrée au renouvellement de deux baux. Le comte du Luart, propriétaire, demeurant au Luart, mandataire de son épouse, baille pour 18 années à : En 1881, le châtelain et son épouse baillent la petite ferme de Janvry avec 65 hectares, moyennant 6.720 frs (1). Côté familial, le couple donne naissance à Madeleine Louise à Paris (16e). En 1884, le comte Georges du Luart, baille à ferme pour neuf années à Alfred Machelard, cultivateur, demeurant à Thuillières, ladite ferme avec 77 hectares moyennant un fermage de 6.183 frs. En 1905, a lieu le mariage de Madeleine du Luart avec André Reille. Notons en 1924, la déclaration d'une orangerie et d'une serre, par ce dernier. L'histoire du château et des fermes de Janvry va devenir plus lacunaire, les archives notariales n'étant pas encore disponibles au public. Le baron sent sa fin proche, il va faire une donation en 1931, devant un notaire de Chateaudun, à ses quatre enfants:
Janvry sous les Reille André Reille décède à Marboué la même année. Son épouse, Madeleine du Luart, apparaît au cadastre. Egalement, la ferme de Thuillières, A54, et la ferme de la Brosse, A71, sont mentionnées comme sorties en mutation, et déclarées par Marie Magdeleine Françoise Reille, au château des Coudreaux par Marboué. Le cadastre mentionne ensuite Jean Marie Victor Reille, 9 avenue de Messine Paris, comme ayant recueilli la propriété de Janvry, à l'exception des deux fermes de Thuillières et la Brosse attribuées à sa soeur Magdeleine Françoise. La famille Reille dans son article "wikipedia" sur Janvry nous apprend qu'en 1945, Jean Victor Reille, revenu de la guerre a entamé des travaux de restauration du château en refaisant la toiture. En 1974, devant Perraudeau, notaire à Limours, le baron Jean Victor Reille, veuf de Liliane Ubald-Bocquet, demeurant à Neuilly, fait une donation à titre de partage anticipé à ses quatre enfants: En 2012, le cadastre mentionne le château et 182 hectares de terres et bois, en indivis, à la Baronne Reille et ses enfants.
Notes (1) Chronique à venir. (2) Ce mariage peu ordinaire fera prochainement l'objet d'une chronique. Ces sujets peuvent être reproduits " GRATUITEMENT" avec mention des auteurs et autorisation écrite |