Les enfants de Jehan I de Baillon

Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- ------------------------------------ Janvier 2009

Janvry sur la carte de Malte-Brun

JP. Dagnot

 

 

 

 

Nous avons quitté Janvry en 1576 lors du décès de Marie de Hacqueville, dame de Janvry. Comme tous les croyants aisés il était de coûtume de faciliter son entrée au paradis par des fondations à l'église du lieu:

Ladite deffunte damoiselle de Hacqueville avoit donné légué à la fabrique comme appartenant l'article de son testament par devant ledit Claude Voisin, marchand et laboureur demeurant à Janvry tant au nom & comme marguillier provisoire de l'oeuvre & fabrique de l'église Notre Dame dudit Janvris, que comme procureur du curé et des paroissiens habitans de la paroisse dudit Janvris, fondé de procuration transcrit en la fin de ces présentes, acceptant pour lesdits curé et marguilliers de l'église dudit Janvris, 25 lt de rente foncière annuelle & perpétuelle payable chacun an à la Saint Martin dyver, et à la charge de laquelle ladite deffunte damoiselle Marie de Hacqueville, a baillé & délaissé à toujours à Pierre Mallenfan, Pierre Comment, demeurant à la Forest & Loppigny & Jehan Bredan, Jehan Crosne? demeurant à Baillot & Fontenay les Briis, audit titre 25 arpens de terre assis en plusieurs pièces et terroir de la Forest Loppigny Baillot & Fontenay....à charge des services & obits cy après déclarés, faire à perpétuité à toujours en l'église de Janvris en la chapelle desdits deffunts seigneur de Janvris et sa femme , à savoir douze obits par chacun an ... coustume de dire pour les trépassés,, en la fin desdits obits & par chacun jour de mercredi de la semaine se dira les obits faire dire une basse messe de requiem en ladite chapelle, le tout à l'intention dicelle deffunte & dire en la fin de ladite messe par le prestre qui la dira libera ?...de profondis & par les oraisons accoustumées le tout sur la fosse dicelle deffunte & asperger deaue beniste & de fournir aux despens de ladite oeuvre pain vin à chanter....?, accepter ladite fondation par le marguillier, l'inscrire au martirologue de ladite église.

A la fin de l'acte, la procuration passée par devant le substitut juré commis à Janvris sous le principal tabellion de Montlhéry, est des plus intéressante, non par ses directives mais surtout par ce qu'elle va nous faire connaître la plupart des habitants de Janvry: devant Jehan Gallet, curé de Janvris, Philbert Voisin, Edmond Boudinet, Jehan Billaud, Charles Lot, Pierre Masson, Mathurin Guernereau, Robert Camp, Pierre Rousseau, Michel Jeullier, Denis Mouton, Michel Lefort, Jehan Chedeville, Guillaume Gousse, Alain Blottin, Cosme Comment, Jehan Bouc, tous comme estant la plus grande et saine partie des manans et habitans dudit Janvris, lesquels ont constitués leur procureur Claude Voysin, marguillier pour passer accord pour le proffit dicelle fabrique, pour recevoir les laiz de deffunte noble dame Marie de Hacqueville en son vivant dame de Janvris et obliger ladite fabrique à douze obits perpétuels de vigille sur la fosse à chacun d'iceux à perpétuité douze messes basses.

Ainsi la paroisse compte seize feux au moins, si on néglige les paroissiens n'étant pas inclus dans la saine partie! D'autre part, il faut noter que l'acte mentionne la chapelle seigneuriale, la fosse de la défunte et ce qui est curieux pas de mention de messe pour son défunt époux. Et pourtant le gisant de ce dernier existe toujours actuellement et à première vue aucune trace des autres Baillon...

 

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Gisant de Jehan de Baillon en la chapelle seigneuriale

 

Voyons maintenant ce que sont devenus les enfants de Jehan de Baillon et commençons par l'aîné.

 

 

 

Guillaume de Baillon & Marie Seguier

Guillaume est le seul enfant de Jehan de Baillon et de Valentine Leclerc. Il est né à Paris en 1543. Dès l'âge de dix ans, il reçoit de Jehan de Baillon l'aisné, seigneur de Marivaulx, commis de monseigneur le trésorier de l'épargne, comme escollier estudiant en l'université de Paris, son fils absent, les notaires représentant ledit escollier, la somme de 330 livres tournoy deubs audit Jehan de Baillon par Pierre Vollier procureur de la maison de la Reyne, .... ce transport fait pour la bonne amour que ledit ceddant audit Guillaume escollier son fils. La semaine suivante, le père acquiert la seigneurie de Janvry.

Pour ses vingt ans sa grand'mère, Madeleine Allard, veuve Leclerc, lui offre un diamant. Pour l'occuper à la fin de ses études, son père lui obtient les charges de prieur de Saint Georges de Ganay, diocèse de Troyes, et de Saint Martin de Marchéco-en-Retz, diocèse de Nantes. Il résignera ces états au décès de son père. A cette époque il est devenu maître ordinaire à la Chambre des comptes. Malheureusement pour lui, il ne pourra profiter des conseils de son père, ce dernier décèdant subitement deux mois plus tard. Il se retrouve le mâle aîné de la famille mais encore mineur.

Marie de Hacqueville, sa belle-mère sait que Guillaume va très prochainement devenir majeur. Ce dernier essaie de demander la moitié des biens, il rêve. Néanmoins un an après la mort de son père, les deux parties concluent un accord: Guillaume obtient sa part de l'héritage, la terre et seigneurie d'Ollainville, ainsi que la moitié de la baronnie de Bruyères.

Nous sommes en 1568, les documents sont rares, on sait de manière indirecte qu'il est devenu un personnage important. Il passe des actes avec ses nouveaux qualificatifs et on le retrouve en septembre avec Pierre de Ficte, seigneur de Soussy, conseiller du roy et devenu trésorier de son épargne. De son côté, noble homme Guillaume, seigneur d'Ollainville et en partie de la baronnie de Bruyères le Chastel (il n'a que 25 ans), également conseiller du roy et maître ordinaire en sa Chambre des Comptes, se porte fort pour sa nouvelle épouse damoiselle, Marie Séguier sa femme qui ratifiera... Sa période religieuse est terminée.

Notre jeune seigneur va eschanger les droits de la terre de Bruière (voir la chronique précédente, "partage avec Guillaume"). En contre-échange il lui sera alloué des rentes se montant à 1000 livres annuelles. Un an après il confirmera qu'il a obtenu de sa belle-mère tous les biens meubles qui luy restoient à fournir et livrer par elle, de la succession de son père.

Pour terminer cette période fertile en évènements, il conclue une donation mutuelle avec sa femme Marie Séguyer: lesquels mariez pour la bonne amour et dilection qu'ils ont et portent l'un à l'autre, pendant qu'ils sont en bonne propérité et santé de leur corps, sans aulcune suspicion de malladye ... considérant en eulx les grandes peynes qu'ils ont eues et pourront avoyr à acquérir maintenir et garder leurs biens... La suite classique.

Nous arrivons en 1570, Guillaume revend Ollainville à son beau-frère René Crespin pour la coquette somme de 15.000 lt. Ce dernier adjoint une ferme à la terre d'Ollainville et revend le tout un mois après à Benoist Millon (chronique Ollainville).

L'année 1573, Guillaume perd son épouse Marie Seguier. Il achètera la même année la terre et seigneurie de Rouville.

A partir de 1574, Guillaume de Baillon, devenu seigneur de Rouville, près Bois Malherbes, hypothèque sa seigneurie pour obtenir des sommes importantes:
- avec Pierre de Ficte, son oncle à la mode de Bretagne, il constitue 400 lt de rente payable en quatre termes, lui permettant d'obtenir 6000 livres gagées sur la seigneurie de Rouville, consistant en chasteau & maison seigneurialle fermée de fosséz à eaue, court bassecour jardins ...
- avec Michelle de Fontainer, une veuve, c'est 100 lt de rente sur les mêmes biens lui apportant 1200 lt.
- avec Guillaume Bo
ucherat 34 escus sol de rente, toujours sur Rouville lui apportant 408 escus.

En 1576, Guillaume de Baillon, seigneur de Rouville prez Bois Malherbes, disant qu'en 1571 Jehan de ?nay escuier, procureur de Philberthe et d'Anthoine Dumoulin, escuier, lors seigneur dudit Rouville, ayant constitué 100 lt de rente à un rotisseur, sur ladite terre de Rouville. Icelluy du Moulin auroit eschangé avec ledit de Baillon, la seigneurie de Rouville, ce dernier est poursuivi par le prévost de Paris, afin de passer titre nouvel au rotisseur .... et de payer la rente!!

Le même jour Anthoine du Moulin s'oblige envers Guillaume de Baillon à indemniser ce dernier et passer titre nouvel au rotisseur, ce que l'acheteur avait négligé de faire...

En juillet il rend foy et hommage comme tuteur des enfans mineurs de feu Jehan de Baillon, pour le fief du Colombier.

Egalement, Anthoine Dumoulin, seigneur du Couldray et Desmarville en Beausse y demeurant, confesse avoir reçu de Guillaume de Baillon, 3000 lt de rente sur la ville de Paris, en eschange de la seigneurie de Rouville.

Ce mois est riche en évènements, Guillaume de Baillon et Pierre de Lestoille, comme tuteurs et curateurs des enfans myneurs de feu Jehan de Baillon & Marie de Hacqueville, confessent avoir baillé à loyer jusqu'à six ans à Jehan Colliette vigneron à Verrières, une maison granche estable celier court jardin, avec une cerisaye devant ledit lieu contenant un arpen & demy, plus des terres, à la réservation de deux poiriers, moyennant 25 lt de loyer. Le preneur pourra loger audit lieu: c'est la résidence secondaire familiale, construite en 1551 avec droit d'y aller quand bon leur semblera.

La vie à Rouville doit manquer d'intérêt; en 1579, Guillaume de Baillon revend la seigneurie de Rouville à Camille Fera, chevalier, ladite seigneurie qui se consiste en:
- chasteau court jardin, clos de fossés, .....
- ferme des chaux,
- mestairie du chasteau,

Les biens relèvent de trois suzerains dont Entragues de Bois-Malherbes

En 1588, Guillaume de Baillon a quitté Rouville et s'est rapproché de Paris. Il est devenu seigneur de Louans, posséde toujours sa charge à la Chambre des Comptes et demeure paroisse st Paul, rue du petit musse. Il unit sa fille myneure Vallentine de luy & de feue Marie Seguyer, avec Bernard de Forax escuyer, sr de Berny, ecuyer de monseigneur le duc de Gennoys. C'est un mariage classique, Les demi-frères de Guillaume sont présents: Jehan sieur de Janvry, et Michel sieur de Marivault . Guillaume doue sa fille de 5000 escus sol, tant sur la succession de sa mère que de la sienne. Le futur apporte la terre de Berny assise à Nogent sur la rivière de Seyne ... 200 escus sol de rente en douaire.

 

 

Guilllaume de Baillon décèce en 1591 et sera inhumé à Louans.

Nous "résumons" ensuite les notes trouvées sur les frères et soeurs de Guillaume, issus du second lit en terminant par les trois garçons dont la vie est gérée par l'aisné Jehan II seigneur de Janvry.

 

 

Madeleine de Baillon

Madeleine nait en novembre 1556. Cette fille restée près de sa mère deviendra religieuse en l'abbaye de Chantelou et fera don de ses biens superflus à ses frères et soeurs (chronique précédente).

 

 

Anne de Baillon et Pierre de Lestoille

Nous avons vu dans la chronique précédente son union avec Pierre de Lestoile. Elle décèdera en 1580. Notons le mariage de sa fille Anne en 1595: noble homme Pierre de Lestoille , audiencier en sa chancellerye de Paris, & damoiselle Coullombe Marteau sa femme, demeurants à Paris rue de l'hotel saint Denys paroisse st André des arts, stipullant pour Anne de Lestoille fille mineure dudit Pierre et de feue Anne de Baillon, sa première femme, d'une part & noble homme Jehan de Poussemothe, advocat demeurant dans la même rue, en son nom pour le mariage des susdits.
La fut
ure aura les biens de la succession de sa mère, non décrits, donnera sa fille quitte de dettes depuis le décès de sa mère. Ledit Poussemothe doue sa future de 100 escus sol de rente de douaire. Où sont passés les biens du grand père???

 

 

Geneviève de Baillon et Pierre Chaudron

Geneviève est née à Paris en 1565, donc deux ans avant la mort de son père. Elle doit rester avec sa mère jusqu'en 1576. Qui l'élève ensuite? on la retrouve mariée avec Pierre Chaudron, sieur de Méridon en 1593. Le couple se fait une donation mutuelle l'année de leur mariage; l'époux décède deux ans àprès. Elle lui survivra deux ans. Ils auront une fille Geneviève, qui vivra à Janvry et y décèdera en 1605.

Au décès du couple, Jean II de Baillon, seigneur de Janvry, est nommé tuteur de Geneviève Chaudron. Il reçoit d'Adam de Baillon, seigneur de Vallances, naguère exécuteur testamentaire de Geneviève de Baillon, tous les papiers trouvés après le décès de Pierre Chaudron: Jehan de Baillon, escuier, seigneur de Janvry au nom & comme tuteur de damoiselle Genevisve de Chauldron, fille mineure de deffunt Pierre de Chauldron en son vivant escuier seigneur de Méridon et de deffunte damoiselle Geneviesve de Baillon, ses père & mère, lequel suyvant la sentence donnée de Mr le bailly de Chevreuse, le 20 juin dernier, entre luy d'une part, et les créanciers dudit deffunt, confesse que Adam de Baillon, escuier seigneur de Vallances, naguères exécuteur du testament de ladite deffunte de Baillon, auquel la sentence a été signifiée le 26 dudit mois, lui a baillé & délivré par ses mains tous les titres & papiers trouvés après le décès desdits deffunts & inventoriés dans l'inventaire fait à la requeste dudit seigneur de Valances, après le décès de Geneviesve.Fait à Chevreuse. Malheureusement pour nous, nous n'apprendrons rien de plus.

 

 

Jehan II, Michel et Charles de Baillon

En 1568, Marie de Hacqueville, veuve dame de Janvris Marivaulx Fresneau Invilliers, Dolinville et Bruyères en partie, tutrice, de Jehan de baillon aagé de dix ans, Michel de Baillon aagé de huit à neuf ans, Charles de Baillon aagé de six ans & demy, ses enfants mineurs, constitue un procureur pour porter les foy & hommages pour les mineurs, apparamment pour tous les biens déclarés dans le titre du deffunt. Cette procuration résume clairement les noms et âges des enfants mâles du second lit.

L'année suivante, notre veuve, agit toujours comme tutrice des mineurs ci-dessus et également se porte fort pour René Crespin marié à sa fille Marie de Baillon, pour Pierre de l'Estoille mari d'Anne de Baillon autre fille. Elle constitue son procureur Jehan Rousseau, bailly de Bruyères-le-Châtel & juge de Janvris, demeurant audit lieu, et lui donne plain pouvoir & puissance pour plaider, ... concernant les fiefs de Janvris, la brosse, Invilliers, Fresneaux, Mulleron , porter les foys & hommages, souffrances pour les mineurs, payer les droits de relief, demander main levée des saisies faute de devoirs non faits ...

Nous sommes le 15 juin 1576, un acte curieux mentionne: Jehan de Baillon, présente foy et hommage au roy et à Monsieur le duc d'Orléans, comme seigneur de Montlhéry, devant Leroyer notaire à Montlhéry, par Jehan de Baillon, écuyer de la reine, des fiefs de Janvry et de Boissy le Rassicot situés dans la paroisse de Janvry dont cependant 50 arpents de bois taillis appelés les bois de l'hotel Dieu, mouvants de Montlhéry. Cette transcription est erronée au niveau de la date et des personnages qui correspond à un évènement plus vieux de 50 ans. En effet le jeune seigneur à cette date est âgé de 18 ans, donc mineur, et n'est pas censé passer un tel serment!

Ceci se confirme en juillet 1576, comme rappelé dans une supplique à la Chambre des Comptes datant de 1671, dans laquelle on apprend que Pierre de Lestoille et Guillaume de Baillon tuteurs des enfants mineurs de défunt Jean de Baillon seigneur dudit Janvry, présentent une souffrance au seigneur de Buc dont relève Janvry, ceci malgré une demande de la châtellenie de Montlhéry. Quinze jours plus tard , Claude de Lagranière archer des gardes du roy, en vertu de pouvoir donné par Guillaume de Baillon, et son beau frère Pierre de Lestoille, s'adresse à Pierre de Ficte seigneur de Soucy, pour présenter la souffrance des mineurs , pour raison des fiefs de Mulleron & la Forest et mouvants dudit de Ficte à cause de son fief de Bruyères. Tous ces faits interviennent après le dècès de Marie de Hacqueville, dame de Janvry.

Il faut attendre 1580, Jehan de Baillon est devenu majeur. Il présente donc comme seigneur de Janvry pour luy et ses frères & soeurs, la foy et hommage au seigneur de Buc. Il procède de même pour raison d'un fief situé à Janvris mouvant de Guisseray et relevant du seigneur du Marais.

Nous avons vu dans la chronique précédente que les tuteurs avaient loués la terre & seigneurie de Janvry à Yves Largentier, devenu admodiateur des biens. On retrouve ce dernier en 1584 vendant à Catherine Poynet veuve de Jehan Beausse, la quantité de neuf sextiers d'avoyne.

L'année suivante, les dettes de la succession ne sont toujours pas soldées. René Crespin, seigneur du Gast, et Jehan de Baillon, escuyer, seigneur de Janvris près st Clair de Gommetz & y demeurant, reconnaissent debvoir et gaiger l'un pour l'autre à Claude Mallon, sieur de Montreulx, la somme de 172 escus 1/3 des arrérages eschus à cause de 50 escus de rente. Il s'agit d'honorer une sentence du Châtelet de Paris à payer en juin prochain.
Afin de lever le
s fonds, Jehan de Baillon, vend à Charles de Marcillac escuier capitaine des gardes du roy, 25 escus sol de rente annuelle sur:
- la terre & seigneurie de Janvris, consistant en maison seigneuriale, justice moyenne & basse, 500 arpents de terres labourables, 200 arpents de bois taillis, 10 arpents de vignes & 15 de prés, cens rentes,
- item sur la terre & seigneurie de Fresneau assis près ledit Janvris consistant aussi en maison seigneuriale ferme avec la quantité de 400 arpents de terre prez bois vignes cens rentes ...
- item sur la terre & seigneurie Dinvilliers aussi près Janvris, consistant en ?? avec 75 arpens de terre prez bois,
- item sur la part et portion audit sgr de Janvris appartenant en la terre & seigneurie de Marivault, consistant en maison seigneurialle et 220 arpents de terre labourable,
- item sur une maison à Paris rue st Anthoine.
cette vente faite moyennant 300 es
cus sol rachetable.

Le mérite de cet emprunt est surtout de faire connaître les biens restant de la succession appartenant aux enfants du trésorier de l'épargne. C'est également à cette époque que ces derniers se partageront les rentes et deniers. Jehan fera appel à son demi-frère Guillaume pour des prêts ponctuels. Ils s'engageront en commun pour obtenir 200 escus de Thomas de Bragelongne, président et trésorier de France. La famille participe également, sa cousine Anne de Baillon lui prête 275 escus. Pourquoi tous ces emprunts? Nous verrons, d'après une transaction de 1618, que la famille est toujours endettée et n'a pas mesuré l'étendue des engagements financiers du défunt trésorier de l'épargne.

Pierre de Ficte est décédé trois mois plus tôt. En août, Jehan de Baillon, escuier sieur de Janvris y demeurant & Michel de Baillon son frère aussi escuier seigneur de Marivaulx aussi y demeurant, proposent en leur âme et consience, le président du Drac gendre dudit deffunt, pour assister les enffans myneurs de feu messire Pierre de Ficte et de dame Loyse de Hacqueville à présent sa veufve.

A la fin de l'année 1587, Jehan de Baillon épouse Suzanne du Tixier, qui est la fille de défunt Charles du Tixier. La mère Anne de Melun est remariée à Jacques Cocherel et ce couple fait une donation de 5000 escus sol.

L'année suivante1588, dame Marie de Baillon,veuve de René Crespin, dame Loyse de Hacqueville , veuve de Pierre de Ficte, demeurant rue du beau treillis, paroisse st Paul, noble homme Guillaume de Baillon , sieur de Louans, demeurant rue du petit Musse paroisse st Paul, et Michel de Baillon , escuier sieur de Marivaulx, estants de présent en cette ville de Paris, lesquels confessent avoir vendu à noble homme Hiérosme de Bragelongne, sieur des Tournelles, 41 escus d'or de rente hypothéquant les acheteurs, sur:
- une maison size en la rue du beau treillis à la dame de Hacqueville,
- la seigneurie de Louans appartenant à Guillaume de Baillon,
- la t&s de Marivaulx appartenant à Michel de Baillon de son propre, mouvant de st Jean de Latran.

Ils recoivent ainsi 1000 escus d'or. Le même jour, nos quatre acteurs, procèdent de même avec Jacques Desjardins, pour une rente de 83 escus payée 1000 escus par ce dernier. La rente est rachetée en 1598 par Loyse de Hacqueville. Il est fort probable que la famille s'est portée garante pour assurer la dot versée par Guillaume de Baillon pour le mariage de sa fille.

En 1592, Jehan II seigneur de Janvry déclare la naissance de son fils Jacques. Il est bon de noter que le train de vie des Baillon s'est amoindri et qu'ils demeurent à Janvry.

Michel de Baillon s'est uni avec Marguerite le Cirier. Il est devenu seigneur de Marivaux. Il n'en profitera pas longtemps et décèdera en 1594, âgé de 34 ans.

La vie continue chichement à Janvry, et la période des guerres de religion n'a pas arrangé les choses. En 1598 on apprend que le seigneur de Janvry n'a pas réglé une dette depuis 1582 jusqu'en 1596 et que de ce fait un arrest de la court de parlement de Paris le condamne au profit de Loys Gourby, marchand de Marcoussis. Il s'agit de la rondelette somme de 475 escus soit environ 1500 livres tournois. La scène se déroule à Montlhéry. Pour apurer sa dette, Jehan de Baillon va faire appel à:
- des réglements en grain,
- 66 escus donnés par notre bien connu Jehan Lausson,
- 200 escus que Charles de Baillon, sieur de Fresneaux, doit payer le lendemain à Paris,
- 166 escus garantis par la dame des Granches, sa belle-mère, sur le revenu de la terre et seigneurie de Briis-sous-Forges,
- 150 escus que le seigneur de Janvry s'engage à payer en 1599.
Apparamment la position du sieur de Janvry est indéfendable, âgé de 10 ans à la mort de son père, il n'a certainement pas reçu la même instruction. Sa mère a géré en maîtresse-femme les biens de la succession, Guillaume le frère du second lit, instruit, a quitté Janvry laissant le jeune seigneur découvrir des problèmes de rentes engagés du vivant de son père.

Notons la même année la vente de la terre de Fresneaux par Charles de Baillon (voir chronique de ce fief).

La vie cependant continue à Janvry et en 1601, Jehan II, règle les problèmes quotidiens
- un bail à rente fait à Jean Couturier pour un arpent à la Brosse.
- Il assiste au mariage d'un de ses domestiques en tant que mestre dudit futur espoux
- la vente par Jean de Baillon, à Nicolas Bison laboureur demeurant à Janvriis d'un arpent au petit Chantecocq en trois pièces moyennant 8 escus.
- le bail au même Nicollas Bisson de 50 arpens de terres, mention d'une pièce de six arpens assis à la motte au rouen, tenant à Charles de Baillon escuier sieur de Fresneau. le bail fait moyennant cens livres, deux muys de grain, deux parts de bled, tiers avoyne, 40 livres de beurre, quatre poulles, passé au lieu seigneurial dudit Janvries.
- le bail à loier par Jean de Baillon, sieur de Janvriies de maison étables granche court jardin avec 104 arpens de terre appelé le petit fresneau tenant à Marivost au chemin de chanteco à Montlhéry, chemin de Janvry à Mulleron, ..., chantier du moullin à vent, chemin de de Janvriis à Briis, d'un bout au chemin qui tend du grand chanteco à Montlhéry, pièce de douze arpens proche du moulin à vant mêmes tenant. Ce bail et prinsé fait à la charge de douze septiers de bled mestail et six d'avoyne. Il s'agit de la ferme actuelle face au château.
- une vente sous forme de bail à rente, de la maison côté Janvry manable contenant trois espasses couverte de chaume avec une granche de deux espasses contenant demy arpent au petit chanteco, moyennant 20 escus sols de rente, avesque une poulle de censyve. Passé en lautel seigneurial. Il s'agit de la maison avec la mare.
- la vente sous forme de bail à rente, par le sieur de Janvry d'une maison couverte de tuilles contenant deux espasses, cour jardin, au marchet, moyennant deux poulles et deux escus sol ving sols de rente. Présent Jehan Taudonnier prestre.
Ces différents actes montr
ent un besoin de liquidités évident. Ceci se passe en 1601, dès l'année suivante, notre infortuné seigneur se rend à Paris où il retrouve le seigneur de Monceaux. Il s'agit d'une affaire ancienne, une de plus, Jacques Sabrenoys escuier seigneur de Monceaulx tant en son nom que pour sa femme Marguerite Jaupitre, que pour Anne de Baillon sa belle mère et Nicolas Jaupitre sieur des Thioles! ... Une rente passée en 1587 entre le sieur de Janvris et sa cousine Anne qui n'a jamais été réglée. Jehan II est tenu de payer 225 escus sol avant novembre prochain.

L'année 1603 verra le décès de Charles de Baillon qui était au service du cardinal de Sourdis.

Le récit des années suivantes n'est pas ici détaillé afin de ne pas lasser le lecteur. Jehan II se retrouve toujours avec des dettes sur rentes non versées et revend à rente les petites parties de son patrimoine. Sa famille par l'intermédiaire de Charlotte Brissonnet continue à l'aider. Une mise au point entre les deux familles sera faite en 1618 pour la modique somme de 2800 livres! Entre temps la branche janvry aura perdu Marivaux et Fresneaux.

Notons que cette famille continue d'y résider. Jehan sera parrain en 1607. Marthe sa fille marraine. Pour continuer de subsister Jehan constituera des rentes en hypothéquant la seigneurie de Janvry.

Suzanne du Tixier, épouse de Jehan II décède en 1609: est décédée madame de Janvris & fut son corps inhumé en la chapelle de l'église de notre dame de Janvriis le samedy douze ensuyvant mois de septembre par moy Mathurin Durand prestre & curé dudit Janvrys.

Son époux lui survivra deux ans: est décédé maistre Jehan de Baillon , en son vivant seigneur de Janvriis & de la brosse & a esté son corps inhumé le dimanche ensuivant en la chapelle de l'église nostre dame de Janvrys par moy Guillaume duval vicaire de ladite église.

 

à suivre ...

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