Les seigneurs de Janvry (1763-1815) |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis------------------ -----------------ajout juillet 2012 - mai 2012 Extrait du plan napoléonien de Janvry.JP. Dagnot
Cette chronique est le neuvième volet de l'histoire des seigneurs de Janvry. Nous nous étions arrêté au décès de Gérard Heusch. La chronique reprend avec son légataire universel le duc d'Ayen.
Louis de Noailles, duc d'Ayen Reprenons une des dernières dispositions de Gérard Heusch qui institue son légataire universel, le duc d'Ayen, capitaine des gardes du roy . Louis de Noailles, attend un an avant de vendre les biens de Gérard Heuch, la raison en est simple, il lui faut obtenir le renoncement des cinq héritiers collatéraux. Cela obtenu, très haut & très puissant Monseigneur Louis de Noailles, duc d'Ayen, marquis de Maintenon,...., lieutenant général de ses armées, premier capitaine des gardes du corps de sa majesté, gouverneur et capitaine des chasses de Saint-Germain-en-Laye, légataire universel de feu Messire Gérard Heusch, écuyer, seigneur de Janvry, demeurant en l'hôtel de Noailles, rue Saint-Honoré, paroisse Saint-Roch, lequel a vendu à Messire André Haudry, écuyer, seigneur de Soucy, Fontenay ...., conseiller secrétaire du roy maison & couronne de France et de ses finances, demeurant rue du Boulloy paroisse saint-Eustache, les terres seigneuries, maisons, fermes, terres, sçavoir:
André Haudry Rappelons que ce personnage a rédigé son testament huit jours avant l'achat au duc d'Ayen. L'année suivante, Jacques Susanne, notaire et procureur à Montlhéry, est pourvu de l'office de bailly de la haute moyenne justice du lieu de Janvry. Il a obtenu des lettres de provision d'André Haudry, l'un des fermiers généraux de sa majesté. En 1766, le nouveau seigneur de Janvry se rend au baillage de Versailles, André Haudry, écuyer, ..., demeurant à Paris, rue du Boulois, paroisse Saint-Eustache, lequel a porté au roy la foy et hommage et serment de fidélité pour raison des terres, fief et seigneurie de Janvry, composé d'un château, plusieurs autres bâtiments, colombier, fossés revêtus de pierres, parc fermé de murs, terre, prés, censives et rentes seigneurialles, moyenne et basse justice, relevant le tout du domaine de cette ville dont la seigneurie de Buc a été réunie en 1693. Ledit Haudry dit qu'il ne fait aucune offre des droits dûs à sa majesté pour raison de mutation, attendu que Mr le duc Dayen étant depuis longtemps chevallier aux ordres du roy, ce que luy étant secrétaire du roy du grand collège, il renferme un double motif d'exemption de ces droits.
Le même jour, l'aveu est fait au roi à cause de son château, jardin, grand et petit parc de Versailles et de Marly, dont relève la terre de Buc et par suite celle de Janvry acquises par Louis XIII et XIV pour former les parcs et jardins de Versailles en décembre 1693. Le domaine consiste: Le seigneur s'est préoccupé de son principal suzerain le roi , il a négligé le seigneur de Vaugrigneuse, Guillaume de Lamoignon, ce dernier lui signifie un blâme! L'aveu envoyé en début d'année est inexact et André Haudry rend un nouvel aveu du fief de la Brosse (1). En 1767, Janvry change de curé, Jacques Susane, tabellion de Janvry enregistre la prise de possession de la cure par Louis Jacques Auffroy, prestre, bachelier en Sorbonne. Le rituel est classique: libre entrée en ladite église, par la principale porte dicelle, le toucher de ladite porte, prise d'eau bénite, prière à Dieu faite à genoux devant le maître autel, baiser dudit autel, toucher du tabernacle, du pupitre, des fonds baptismaux, de la chaire à prêcher, du confessionnal, son des cloches, séance en la place affectée au sieur curé, tant au choeur qu'au bureau de l'oeuvre, chant du Te Deum Laudamnus, exhibition et lecture des lettres de provision ... Nous renvoyons le lecteur à la chronique sur Soucy, où le détail de la vie d'André Haudry ainsi que celle de son fils André Pierre sont développées plus amplement. Notons le bail de la ferme de Marivaux en 1768 avec la perception des dixmes de Loppigny (1). Pour terminer avec le père, avec mon testament a été joint un état estimatif de mes terres: André Haudry décèdera entre le 30 décembre 1769, date du dépôt du testament, et le 4 janvier 1770, jour du début de son inventaire après décès. Si on prend en compte Guilhermy , il ne reste plus que le 30 ou le 31 décembre comme dates possibles.
André Pierre Haudry Ce chapitre ne comporte que les actes spécifiques à Janvry.
Lorsqu'il vient dans la région, ce personnage demeure au château de Soucy. Le château de Janvry comporte le baillage seigneurial et le tabellionage et sert de lieu pour passer des actes:
En 1775, un bornage des terres est fait entre les seigneurs de Marcoussis et de Janvry. Laurent Poullet, procureur fiscal & régisseur de la terre & seigneurie de Marcoussis et Nicolas Daussy notaire greffier de Janvry représentant leur seigneur sont présents. Ils font référence à un bornage de 1573 fait par Guillaume Bellesoeur tabellion et greffier du baillage de Marcoussis . Quelques anciennes bornes sont retrouvées . Un sentier de trois pieds a été créé passant de bornes en bornes... Un plan est annexé au document (absent!). Sont ainsi décrites 33 bornes qui sont aussi à rapprocher de celles qui sont décrites pour délimiter les communes des plans napoléoniens. À utiliser pour les chercheurs de bornes de la région. En 1776, André Pierre Haudry se rend à Marivaux pour porter foy hommage et serment de fidélité à Edmont Huet, commandeur du Déluge pour le fief de Marivaux (1). L'année suivante, il rend l'aveu rendu au roi, à cause de sa terre de Buc située dans le parc de Versailles et réuni au domaine de ladite ville par édit de décembre 1693. André Pierre Haudry, écuyer, seigneur de Janvry et fiefs en dépendants, pour raison du château, domaine en censive composant l'ancien fief de Janvry, pour lequel une foy & hommage a été rendu en 1776 et plus anciennement un aveu en 1645. Le dénombrement comprend: En 1778, un acte anodin mais intéressant le château de Janvry, le bail de ce dernier à un parisien. Messire André Pierre Haudry, écuyer, seigneur de Soucy, Fontenay, Janvry et autres lieux, demeurant à Paris, rue Montmartre paroisse Saint-Eustache, de présent en son château de Janvry, lequel fait bail à loyer pour six années, à Messire François Comte de Boyseuilh , mestre de camp de cavallerie, demeurant à Paris, rue de Bellechasse, faubourg Saint-Germain, la jouissance des lieux cy après: Le mois suivant, c'est l'époque où les seigneurs reprécisent les limites de leur seigneurie. André Pierre Haudry comme seigneur de la Brosse et Catherine Mortier comme dame de Thuillières transigent amiablement les limites de leurs fiefs de Janvry, Thuillières et la Brosse.
Plan à rapprocher de celui du bornage entre Janvry et Marcoussis pour les 33 bornes.
En 1778, notons l'aveu des bois de l'Hôtel-Dieu qui se déroule dans une salle basse du château de Sainte-Geneviève-des-Bois... La description des origines du fief remonte jusqu'en 1556... Suit l'aveu: Nous sommes entré dans une salle basse... lequel fief devait douze ou treize livres parisis et huit poules de censive sur plusieurs maisons, masures, jardins, prés, terres assis à Janvry, Forges, Briis... mais qu'actuellement il ne reste plus que Janvry pour 52 arpens de bois taillis. Côté vie locale en 1780, relevons à l'occasion du baptême d'Alexandre Weler, fils du garde chasse de Mr le comte de Boysseuilh, le parrain Alexandre fils du comte, et la marraine Marthe fille du comte. La mère desdits signe Estaing de Boysseuilh. En fin d'année, André Pierre Haudry, en son château de Janvry, baille la ferme de Marivaux (1). Sa passion pour la danseuse Mademoiselle Laguerre, a eu raison de sa position sociale, il est ruiné et ses biens vont passer entre les mains de ses créanciers.
Janvry sous les créanciers d'André Pierre Haudry En 1781, le fermier général a laissé ses biens à ses créanciers . Ces derniers obtiennent que les biens soient gérés par un fermier: François Grignon de Blaincourt, fermier judiciaire des biens saisis sur le sieur Haudry, seigneur de Janvry à lui adjugé à la barre de la cour du Palais à Paris le 12 juillet dernier, lequel fait bail à loyer pour trois ans, à René Chartier, tous les bâtiments de la ferme seigneurialle de la grande ferme de Janvry... les deux tiers des terres. Un second bail est fait à Claude Duvivier de la petite ferme de Janvry (derrière l'église) avec l'autre tiers des terres. Un troisième bail de la ferme de Fresneau est accordé à Jean-Baptiste Duvivier (1). En fin d'année le vicomte de Boisseulh, locataire du château, assiste au mariage d'une demoiselle demeurant au château. Nicolas Subrain, musicien, d'une part et damoiselle Jeanne Boyeldieu, fille de Joachim, musicien, infirme, demeurant chez Madame la vicomtesse de Boysseuilh, en présence de Charles vicomte de Boysseuilh ... Après avoir fait louer les biens de Janvry, les créanciers vont monter un dossier pour vendre cette terre. Ce mémoire a pour but de décrire les lieux pour un éventuel acheteur:
Guillaume Ignace de Joguet
Résumons la vie de ce personnage avant son arrivée à Janvry: Revenons aux créanciers, en 1784, ils ont créé trois dossiers, correspondant à trois adjudications, que deux dénommés Heussard et Geoffrenet acquirent aux enchères pour le compte de Guillaume Ignace Joguet: Le nouveau seigneur s'installe, en 1786, il nomme un nouveau bailly, Guillaume Ignace de Joguet conseiller du roy, maître en sa chambre des comptes, seigneur de Janvriis, fief de Fresneau, la Brosse, salut faisons savoir que sur le bon rapport fait sur la personne de Jacques Susane, notaire à Montlhéry,... nous lui octroyons l'office de bailly à Janvry... La Révolution arrive, les deux enfants mineurs deviennent émancipés d'âge, et devant notaire, leur représentant déclare qu'ils renoncent à la communauté et s'en tiennent aux biens de leur mère représentant 200.000 livres. Ils héritent chacun pour moitié de leur mère et aussi du tiers que leur soeur avait droit et qui a vécu trois jours; également ils ont hérité deux fois du côté maternel, cousin et bisaïeul. Leur père se retrouve de nouveau devant un problème de liquidités. Pour apurer la situation, le compte de tutelle des enfants est dressé. Un historique de la situation est rédigé, on apprend que le père a investi 40.000 livres dans l'équipement du vaisseau "le Dauphin" expédié pour la Chine, le même investissement pour un autre vaisseau " le Laverdy" également parti pour la Chine, enfin un troisième "le Durac" même montant même destination. Afin de conserver ses biens, terres et immeubles, il n'y a qu'une solution, constituer une rente à chaque enfant hypothéquant les biens du père. André Marie et Marie Louise de Joguet reçoivent ainsi 3.750 livres de rente annuelle, représentant une partie de leur héritage soit 75.000 livres. À cette époque les biens appartenant tant aux religieux qu'à ceux de la paroisse vont être saisis par la Nation (1). La fabrique de la paroisse de Janvry va perdre, ses rentes, ses maisons, ses terres (54 arpents), qui permettaient, entre autres, d'instruire les enfants, de loger le maître d'école, et d'aider les pauvres... Après la demande de rente de ses enfants, notre ex-maître des comptes, âgé de 68 ans, se rend à Bordeaux et revient marié à Marie Sophie Denor, suivant un régime de séparation de biens. Il la dote de 3.000 livres de rente. Les enfants ont dû apprécier... La vie continue à Janvry, fin 1790, notre personnage est toujours qualifié de ses titres. Jacques Pasquier est décédé à la Brosse; ses héritiers doivent partager en raison d'une rente avec le sieur de Joguet du fait de son acquisition à André Pierre Haudry. Il devra être indemnisé pour 11 arpents. Nous arrivons en 1793. Le sieur de Joguet a dépassé la "septantaine", les assignats apparaissent, il continue ses acquisitions: Fin 1793, le vieillard oublie de déclarer sa présence à l'administration (inquisition républicaine!), on trouve dans les délibérations du district de Versailles, un état des propriétaires de la commune de Briis ? qui ne résident pas dans le département, desquels il appert que le citoyen Guillaume Ignace de Joguet, faute d'avoir satisfait à la loi du 8 avril 1792, a été compris sur la liste des personnes réputées émigrées; que ses biens meubles immeubles ont été mis sous séquestre. Au vu d'un certificat de résidence de la commune de Paris de la section de la Butte des Moulins attestant que ledit Joguet, qualifié d'ancien conseiller à la cour des aydes, demeurant depuis 1783 en ladite section, l'administration déclare que son inscription sur la liste est une négligence et que son nom sera rayé de la liste, ses biens dégagés du séquestre. Les démêlées du sieur de Janvry ne sont pas terminées en juillet 1794, la section de l'homme armé à Paris entreprend une inquisition sans fondement à l'encontre de la famille de Joguet. Vu l'invraisemblable attaque, ce récit fera l'objet d'une chronique particulière le fils André, le père Ignace, la brue enceinte et d'autres sont incarcérés. Devenu inquiet à juste titre il constitue pour son procureur général, le citoyen Louis Péron, demeurant à Janvry, auquel il donne pouvoir de recevoir tous ses fermiers, locataires, rentiers, débiteurs, à cause de ses propriétés de Janvry, soit pour fermage, loyer, soit pour billet de toutes administrations, comme aussi pour vendre par adjudication ... En décembre, ayant de nouveau exhibé ses papiers il obtient un arrêté du comité de législation de la Convention, commission des revenus nationaux, qui déclare que Joguet sera rayé définitivement de la liste des émigrés et que ses biens saisis lui seront rendus ... Ses besoins de liquidités continuent en 1795, le citoyen Joguet fait procéder à la vente avec affiche par adjudication de douze arpents de pré en douze pièces se situant à Egly, Bruyères le Châtel, Villelouvette et Basville... La semaine suivante Nicolas Paille cultivateur à la Brosse lui rembourse une rente d'un principal de 488 livres en assignats! Du côté administration, cette fois c'est Limours qui envoie un courrier mentionnant la radiation définitive de Joguet, au sommier des recettes, pour exécution et règlement des frais et restitution des sommes séquestrées. L'affaire aura duré près de trois ans. Ce n'est pas terminé, début 1796, on revient sur l'argenterie saisie en l'an 2 dans votre maison de Genvry par les membres du comité révolutionnaire de la section de l'homme armé,"comme armoriées" , ainsi que des pièces à l'appui de votre demande et particulièrement d'un procès-verbal dressé le 12 brumaire dernier au magasin des dépouilles des églises (où les objets ont ét déposés), à l'effet de constater soigneusement l'état de votre argenterie, je viens d'autoriser le garde général à vous remettre les objets non armoriés où dont les armoiries sont effacées, savoir: Que se passe-t-il dans la tête du sieur de Janvry? il avait délégué à Louis Peron la gestion des affaires courantes qui se passaient officiellement devant notaire... En germinal an 4, il loue aux Saunier père et fils la petite ferme de Janvry, par un écrit sous seing privé, d'une durée de neuf années ; il s'agit de la bagatelle de 114 arpens moyennant huit boisseaux par arpent, et comme dans l'ancien temps, 12 poulets, 4 canards, 2 poules dinde, 76 septiers de froment. La même année sa fille Marie Louise décède. Le mari Claude Anjorrant devient tuteur des enfants, et André Marie de Joguet son beau-frère, subrogé tuteur de ces derniers. André Marie de Joguet, citoyen français, demeurant à Eaubonne, tuteur de Claude Adolphe et Marie Sidonie Anjorrant, seuls et uniques héritiers de leur mère Marie Louise Joguet, lequel après l'inventaire des biens et le conseil de famille déclare qu'il renonce à la communauté de biens plus onéreuse que profitable pour s'en tenir aux avantages du contrat de mariage. Enfin, la dernière acquisition du sieur de Janvry a lieu via son procureur le citoyen Peron, de l'ancien presbytère et de l'école de Janvry (1).
Extrait de l'interdiction de Joguet.Nous arrivons en 1798. Un conseil de famille des parents et amis de Guillaume Ignace de Joguet, a lieu leurs conclusions l'interdisent du gouvernement de ses biens. Les relations avec la belle-mère ne doivent pas être simples, on peut ainsi voir que par un extrait du jugement d'interdiction du citoyen Ignace de Joguet , père, rendu au tribunal civil du département de la Seine, duement insinué et enregistré, par lequel ladite citoyenne Marie Sophie Denors, sa femme, a été nommée sa curatrice, pour n'avoir néanmoins que la simple administration des biens de son mari et le droit de toucher ses revenus sur lesquels elle payeroit les intérêts des sommes dues , les dépenses ordinaires de la maison, et acquiterait toutes les charges domestiques. Dans le cas d'aliénations mobiliaires ou immobiliaires, le remboursement de rentes et même de passer les baux, elle ne pourroit le faire que du consentement du citoyen Anjorrant que le tribunal a nommé curateur adjoint. L'année suivante, le ministère des finances aux administrateurs du département: la citoyenne "de Noel" (Denors), épouse Joguet expose en sa qualité de tutrice de son mari, dont l'interdiction a été prononcée, qu'elle n'a pu encore payer 1.619 frs réclamée par le receveur des domaines du prix de l'adjudication des 23 arpents, et que l'interdiction lui a causé de nombreux embarras; actuellement elle liquide 4.000 frs sur une ancienne charge; elle réclame également l'argenterie de son mari qui lui fut enlevée puis déposée à la trésorerie nationale, en attendant de statuer, et demande un sursis. En 1800, le bail de la petite ferme de Janvry est renouvelé. Cette fois c'est l'épouse Joguet qui se rend chez le notaire de Briis, les termes sont différents le bail est fait a moitié de croix, tant pour les récoltes de grain, luzerne, foin, que pour les fruits, plus 4 dindes, 12 poulets , 6 canards. Les preneurs sont les mêmes et l'ancien bail sous seing privé annulé. L'année suivante Sophie Denort, baille pour 9 années la grande ferme de la Brosse avec 114 hectares, la récolte des arbres à fruits, moyennant 225 septiers de bled pur froment les cinq premières années puis neuf boisseaux par arpent... L'année 1802 voit le décès à Janvry, d'Ignace de Joguet, âgé de 80 ans, la déclaration faite par son fils et son gendre. Des scellées sont apposées le jour même à Paris et au château de Janvry. Trois jours après, André Marie Joguet demeurant rue de Matignon, habile à se porter héritier d'Ignace Joguet son père et créancier de sa succession, nomme Jean-Baptiste Bretin comme procureur pour le remplacer à l'inventaire, liquider les reprises, créances, droits de la veuve Joguet... Une semaine plus tard, l'inventaire rue Thérèse à Paris commence. Présents :
Janvry à André Joguet et aux enfants Anjorrant La succession, comprenant des dettes envers la Nation, se passe au tribunal de première instance de la Seine. En 1803, un jugement déclare la terre de Janvry indivise en deux moitiés l'une à André Joguet, l'autre aux enfants Anjorrant. Le préfet vu l'acquisition des 23 arpents de 1793 par Descloseaux pour Joguet, moyennant 46.550 livres, prononce la mention de la déchéance qui sera faite sur Joguet, avec paiement des revenus qu'il auroit perçu sur les lots. Le cycle de remise en vente commence. Lepelletier, expert patenté, nommé par le préfet, estime 16 lots de 1793, maintenant 8 hectares à 5.698 frs. Le conseiller d'état à Briis écrit au préfet: le citoyen Anjorrant, tuteur de ses enfants mineurs, et fondé de pouvoir du citoyen Joguet, ceux-ci héritiers de Guillaume Ignace, sous acquéreur des 23 arpents et que la négligence de sa veuve avait exposé les héritiers à la déchéance faute de payement en temps utile des sommes réclamées par le receveur des domaines pour solde. L'administration pouvant déclarer folle enchère et revendre, octroit un an aux héritiers pour se libérer. L'affaire traîne, en 1804, le citoyen Anjorrant écrit au citoyen ministre des finances: La même année la grande ferme de Janvry sera louée (1). On apprend qu'André de Joguet est sous-préfet de la Gironde et a retrouvé sa terre d'origine. les terres représentent 102 hectares et les neuf boisseaux de pur froment ont été remplacés par un hectolitre cinquante six litres. Les grains seront livrés soit au château de Janvry soit au marché de Montlhéry.
Janvry aux enfants Anjorrant L'année 1806 voit un changement de propriétaire au château. André Marie de Joguet , sous-préfet à la Réolle (Gironde), et dame Adélaïde Gérard de Rayneval son épouse, vivent dans la région bordelaise et ne voient pas l'intérêt de conserver leur part de Janvry. Ainsi, de passage à Paris ils vendent à Claude Nicolas Etienne Anjorrant, propriétaire demeurant à Paris grande rue du faubourg Montmartre, division du Mont blanc, la moitié indivise des biens héritages connus sous la dénomination de la terre de Janvry, Briis, Gometz , la terre consistant en un château, bâtiments jardin, cinq fermes qui sont celle de la Grande & Petite ferme de Janvry, celle de Fresneau, la Brosse et celle de Saint-Simon, terres .... bois le tout contenant 600 ha, compris également dans la vente, la moitié des meubles décrits dans l'inventaire fait à Janvry en l'an 11. La vente faite moyennant 188.000 frs.
Extrait de l'atlas de Janvry réalisé en 1810 pour Anjorrant.
Une annexe de la vente donne une description sommaire du château représentant 14 hectares: château, cour, bâtiment, basse-cour, fossés, parc, bosquet, parterre, allées, lavoir, jardin potager, chemin conduisant au château. La même année, la seconde femme de Joguet est "succombée" dans sa prétention de l'usufruit de la ferme de Saint-Simon" envers les héritiers de son mari. La vie quotidienne à Janvry voit également le bail par Claude Anjorrant de la grande ferme de la Brosse (1), représentant 114 hectares, à raison de 7 boisseaux par hectare, ce qui représente une baisse de plus de 20%. Fin 1806, le sieur de Janvry, propriétaire, cède à titre de rente foncière perpétuelle à Christophe Gondoin, 513 m2 à la Brosse, moyennant 12 frs de rente. En 1808, notons le bail de la grande ferme avec celle de Fresneau, à Pierre Poisson les terres représentent 220 hectares moyennant 9 boisseaux à l'hectare (1), de nombreux avantages en nature sont cités. Ces terres doivent être meilleures que celles de la Brosse. Le même jour, il baille la petite ferme à Marie Thérèse Courtin, à l'exception du pressoir, avec 59 hectares moyennant 156 hectolitres et 35 paragraphes de conditions (1)... Claude Etienne Anjorrant sent sa fin arriver, il rédige son testament en 1809; retenons qu'il lègue 60.000 frs par préciput, à son fils, à prendre sur la petite ferme de Janvry, à charge de payer les rentes viagères: Ce dernier décède à Paris en 1811. Passons sur son inventaire après décès AE Regardons la liquidation et le partage en 1815, entre le marquis d'Anjorrant et le mari de Sidonie, alors mineure .
Le frère et la soeur héritent chacun par moitié de leur aïeul Ignace Joguet. Il faut également procéder à la liquidation des biens de leurs parents.
Il reste à partager les maisons de Bordeaux et pour un préciput de 60.000 frs légué par le père au fils , la petite ferme de Janvry abandonnée par la soeur. À suivre…
Note (1) Chronique à venir.
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