Le domaine de la Roue (1785-1885)
Cette chronique est le cinquième volet de ce domaine assis à Linas. Nous nous étions arrêtés en 1783 lors de l'estimation du domaine de la Roue.
J.P Dagnot - Juillet 2014
Extrait d'un plan de l'atlas de Trudaine.
La seigneurie sous Jean-Baptiste Laideguive
Donc en 1785, la dame de la Roue de nouveau veuve, vend la seigneurie: dame Marie Françoise Penot, veuve en première noces de Gratien Drouilhet et en secondes de Léon Picot de Chesneteau, dame de la Rouë, la Pellerine, Montvinet, et dame féodale en partie de bois à Marcoussis, laquelle vend à Jean Baptiste Laideguive, conseiller du roy en sa cour des aydes et à dame Marie Sophie Bourguignon, son épouse, la terre et seigneurie de la Rouë consistant en:
- château et bastimens en deppendant, jardin, parc entourés de murs, avenue plantée en ormes, colombier à pied, bois, droits de foire et de nomination de deux de deux chapelains de la chapelle Notre-Dame de la Roue, rentes, censives et autres droits... Sont compris dans la présente vente ceux de la chapelle de la Roue,.
- plus une autre maison appelée l'hostellerie des Trois Pigeons , bastimens, cour, jardin et petit verger, loué à Jacques Gouthiard et Anne Courty sa veuve,
- secondement, la ferme de la Forest à Bruyères le Châtel, consistant...
Ladite vente faite moyennant la somme de 370.000 livres. Les routes qui sont percées dans les bois pour la chasse du roy n'ont point été aliénées à sa Majesté et conséquement sont comprises dans la présente vente. Également le même jour, la vente des meubles meublant et ustancilles de ménage qui sont dans le chasteau et les différents bastimens est faite moyennant 5.000 livres.
Suite à l'acquisition, six mois après, Jean-Baptiste Laideguive, conseiller du roy en sa cour des aydes, seigneur de la Roue, demeurant à Paris rue Pierre Sarrazin paroisse saint-Benoist, déclare au terrier du chapitre de Linois, de menus terres & bois...
Deux ans après, cette fois c'est le suzerain qui mandate un représentant pour refaire son terrier: François Lardenois huissier demeurant à Montlhéry, s'est transporté au devant de la principale porte de l'église Saint-Médéric, à l'issue de la messe chantée et célébrée, les habitans en grand nombre, a fait lecture et publication pour la deuxième fois, des lettres à terrier obtenues par Mr Laideguive, pour sa terre et seigneurie de la Roue...
Nous arrivons en 1789, les paroissiens se réunissent pour rédiger leur cahier de doléances; l'assemblée se tient en la chapelle de la Roue.
Extrait du plan d'intendance de Linas.
La même année, dans une déclaration au terrier du fief de la Roue, l'imprimé fait mention de Jean- Baptiste Laideguive, conseiller honoraire en la cour des aydes, seigneur de la Roue, en partie de la seigneurie de Linois, commune et indivis avec le commandeur du Déluge à cause du fief de la Roue.
En 1791, relevons lors du bail du moulin de la Roue, que le couple Laideguive tient à son prestige, il interdit de pendre du linge le long de l'avenue amenant au château.
En thermidor an 2, l'épouse de Jean-Baptiste Laideguive décède. Un inventaire après décès est réalisé au chateau de la Roue: le citoyen Jean-Baptiste Laideguive, propriétaire en la commune de Linois, demeurant à Paris, rue Sarrazin, section Marat, tuteur de Marie Paule née en 1775 et Marie Françoise née en 1779, héritières chacune pour un tiers et la citoyenne Marie Louise mariée à Jean Philippe Camet la Bonnardière, élève des travaux publics , demande l'inventaire en raison du décès de sa femme Marie Sophie Bourguignon; relevons les pièces du château citées:
- cuisine au rez-de-chaussée de l'aile gauche du principal corps de logis ayant vüe sur la cour et sur le jardin,
- garde manger ouvrant dans la cuisine ayant vue sur le jardin,
- petit bucher de la cuisine à coté d'icelle,
- cave dont l'éntrée est à coté dudit corridor de la cuisine et en face de celui du grand batiment, vins du maconnais et du beaujolais; charbonnier au fond de la cave,
- petite caveau vis-à-vis ladite cave,
- office ayant vue sur le jardin entrée par le grand corridor,
- salle à manger, entrée par le grand corridor vue sur le jardin,
- autre salon au bout du grand corridor,
- salon ayant son entrée par la pièce précédente vüe sur le jardin,
- bibliothèque ensuite dudit cabinet ayant aussi vue sur le jardin,
- cabinet ensuite servant de laboratoire, outils de menuiserie,
- autre cabinet servant de garde robe,
- quarré d'escalier au bout dudit passage,
- buanderie ayant son entrée par le quarré et vue sur le jardin,
- petit caveau sous le laboratoire et la bibliothèque, entré par la buanderie,
- cabinet avec entrée sur un quarré donnant sur le premier pallier de l'escalier en face de la buanderie servant de chambre à la fille de la basse cour ayant vue sur la basse cour,
- cabinet sombre à coté,
- grand salon au premier ayant vue sur la cour et le jardin servant de salle de billard,
comprenant deux billards dont un antique, deux bilboquets, vingt neuf fauteuils, six tables de jeux,
- ancienne chapelle,
- deux chambres... garde meubles, chambre, grenier au dessus de la chapelle,
- bassecour appartement au dessus des serres,
- écuries, fournil, chambre au dessus,
- 5 chambres
- grange,
- pressoirs situés rue des Suzeaux...
En ventôse an 5, a lieu le partage de la succession de Marie Sophie Bourguignon , épouse du citoyen Laideguive, décédée à la Roue le 26 messidor an deux. L'époux en son nom, et à cause de la communauté de biens, tuteur de Marie Paule et Marie Françoise ses enfants mineurs, se porte héritier et Jean Philippe Camet de la Bonnardière époux de Marie Louise Sophie... Le partage est d'un tiers pour chaque soeur.
En l'an 6, un acte en forme de notoriété, fait le point sur les familles Laideguive et de la Bonnardière:
- Marie Louise Sophie Laideguive, épouse Jean-Philippe Camet de Labonnardière, décédée le 12 germinal an 6 Paris 11e,
- Marie Françoise Emilie Laideguive, décédée le 18 germinal an 6,
- Marie Sophie Angélique Camet de Labonnarière, mineure décédée le 29 germinal an 6,
Après le décès des trois susnommées, il n'a pas été fait d'inventaire, et que Marie Louise Sophie, n'a laissé que pour seule héritière, sa fille Marie Sophie Angélique deffunte. Cette dernière laissant son père comme héritier et Emilie sa soeur Marie Paule Angélique Laideguive.
Suit l'acte de partage du même jour, restent vivants, Marie Paule Angélique Laideguive, majeure, héritière pour moitié d'Emilie sa soeur et le citoyen Jean Philippe Gaspard Camet héritier de sa fille qui hérite de moitié de sa tante Emilie.
On apprend que le couple Laideguive avait acquis avant la Révolution une ferme à Toussus le noble, la maison parisienne rue Pierre Sarrazin, et des rentes. À partager 191.568 frs. Marie Paule conserve la maison de Paris et Jean Philippe opte pour la ferme de Toussus.
Signalons en pluviôse an 9, la vente par Jean-Baptiste Laideguive de 46 arpents faisant partie du domaine de la Roue à Jean Noël Hallé, médecin, moyennant 24.000 frs.
La propriété de la Roue passe de Laideguive à son gendre en 1808: devant Romain notaire impérial à Paris, Jean Baptiste Laideguive, propriétaire, lequel a vendu par ces présentes à Jean Philippe Camet de Labonnardière, maire du onzième arrondissement, la nue-propriété de:
- la terre et domaine de la Roue, consistant en ...
- la ferme de la Forest à Brière -le-Châtel, ....
L'usufruit des biens sera réuni au décès du vendeur. La vente faite moyennant 240.000 frs.
Relevons en 1812, qu'Étienne Mercier, est régisseur des bois de Monsieur Laideguive et qu'il demeure à la ferme de la Forest.
En 1825, la jouissance des biens vendus au gendre s'éteint par le décès du beau-père qui en avait l'usufruit. Suit l'inventaire après décès qu'il faudrait consulter...
Jean Philippe Gaspard Camet de la Bonnardière
Revenons au gendre qui se marie en frimaire an 2: Jean Philippe Gaspard Camet Labonnardière, majeur, fils de deffunt Claude Gaspard et d'Elie Rose Lesade, demeurant à Paris rue des Bernardins, section des sans culottes, d'une part, Jean Baptiste Laideguive et Sophie Bourguignon, d'autre part, pour leur fille Marie Louise demeurant rue Pierre Sarrazin, section de Marseille dite de Marat. Les époux seront en communauté de biens, le futur apporte 88.600 livres, argent des isles, faisant 59.000 livres, argent de France, d'une habitation caffeyère, à la Martinique, également 16.000 livres, plus d'autres sommes le tout montant à 100.000 livres. Les Laideguive apportent 180.000 livres. Ce mariage reste nul jusqu'au 10 vendémiaire an 3 en raison du défaut de signature du notaire Brichard, tombé sous le glaive de la loi. À cette date la convention nationale autorise Dosne à signer comme premier notaire et à en choisir un second.
La première femme de Camet décède en l'an 6, en fructidor an 10, le citoyen Jean Philippe Camet de la Bonnardière, veuf sans enfant de Marie Louise Sophie Laideguive, d'une part et Marie Paule Angélique Laideguive, majeure, fille de Jean Baptiste et de Marie Sophie Bourguignon d'autre part, lesquels en vue du mariage font les conventions qui suivent: le futur doue la future de 2.400 livres de rentes, la future apporte les biens venant de la succession de sa mère, les époux se font donation entre vifs. Camet s'est remarié avec la soeur de sa première épouse.
Nous arrivons en prairial an 12, Jean Baptiste Camet devient membre de l'ordre royal de la légion d'honneur, sera nommé officier en 1814.
En 1806, Marie Paule Angélique Laideguive décède, le père Jean-Baptiste Camet est tuteur de Marie Paule et de Rémi François leurs enfants mineurs.
Rappelons la vente du domaine de la Roue en 1808 par le beau-père à son gendre. La Roue consistant en une maison d'habitation et bâtiments en dépendant, jardins, parc entouré d'ormes, avenue plantée d'ormes, colombied à pied, bois, plus la ferme de la forêt à Bruyères.
Déjà veuf deux fois, en 1810, le baron de La Bonnardière convole en troisième noces en avec Adélaïde du Tremblay. C'est un contrat sous le régime de la communauté, l'époux apporte tout ce qui lui revient du mobilier mentionné dans l'inventaire de sa seconde épouse,... l'apport de la terre de la Roue. Les parents de l'épouse apportent 86.000 frs.
Notons la naissance en 1813, de Marie Angélique Philippine Camet de la Bonnardière.
En 1819, relevons la création de la société pour l'exploitation des fosses mobiles inodores, de l'urate et poudrette calcaire avec les brevets associés entre huit associés versant à titre d'avance 150.000 frs.
Décidemment l'époux est malchanceux il perd sa troisième épouse Marie du Tremblay en 1819.
L'année suivante, un inventaire après décès de Marie du Tremblay est réalisé. A la requête de Jean Philippe Camet baron de la Bonnardière, maître des requêtes au conseil d'Etat, maire du onzième arrondissement, demeurant rue Pierre Sarrazin, demande l'inventaire après décès de son épouse commune en biens, Marie du Tremblay, et pour sa fille Marie Angélique Philippine née le 16juillet, cette dernière seule héritière de sa mère. Dans les titres et papiers, il est fait mention d'achat de bois au Plessis Saint-Thibaud; également placement de 100.000 frs dans l'entreprise des fosses mobiles inodores.
En fin d'année, pour assurer la sûreté d'une créance de 32.000 frs, Bonne Marie Joséphine Bernard de Ballainvilliers, veuve du baron de Crussol, prend une hypothèque contre Jean Phillipe Camet sur
- la terre et domaine de la Roue, consistant en une maison d'habitation, jardin, parc, entouré de murs,
- avenue plantée d'ormes, colombier à pied, bois,
- la ferme de la forêt, ... jardin, canal,
Le tout représente plus de 500 hectares.
En 1821, Gabriel Donat, propriétaire et ancien associé de l'entreprise des fosses mobiles inodores demeurant à Triel (Seine-et-Oise), lequel rappelle la création de la société. Qu'en raison de son état de santé, il a donné sa démission d'administrateur, et pour récupérer sa mise, il a sollicité le sieur de la Bonnardière et lui a vendu 100.000 frs représentant deux tiers de sa part, et que la société n'a pas encore fait de bénéfices. Bonnardière achète sa part. Le maire parisien devient patron d'une société de fosses sceptiques mobiles!
Nous arrivons en 1825, Jean-Baptiste Laideguive décède, son petit fils, Rémi François Camet, hérite d'une partie de ses biens à l'exception du château de la Roue.
Trois ans après, le baron, chargé de la tutelle de Marie Angélique sa fille issue de son troisième mariage avec Melle du Tremblay, de son fils issu de celui avec Melle Laideguive, fait un échange sans intérêt ... l'acte est passé au château de la Roue. Également la même année, relevons le bail de la ferme de la Forêt fait au château de la Roue.
En 1833, le domaine de la Roue passe du père au fils : Jean Philippe Gaspard Camet, baron de la Bonardière, conseiller d'état, ..., vend à Rémi François Camet, propriétaire, auditeur au conseil d'état, le château de la Roue, avec les communs et autres bâtiments y attenant , logement de concierge et de jardinier, écuries, remises, bûcher, orangerie, cour, jardin, verger, potager, pièce d'eau, parc et autres dépendances, le tout ayant entrée sur la grande route de Paris à Orléans par une grille en fer, avenue pavée et bordées d'arbres. Cette propriété close de mur et par un saut de loup avec 27 arpents. La ferme, le moulin et les bois sont exclus. La vente est faite moyennant 100.000frs. Dans les conditions l'acheteur est tenu de prendre l'immeuble ci-dessus en l'état où il se trouve actuellement sans pouvoir exiger aucune indemnité ni diminution de prix pour raison de réparations qui seraient à y faire.
Le lendemain, le nouveau propriétaire se marie. Rémy Camet de la Bonnardière, propriétaire, auditeur au conseil d'état, demeurant rue Pierre Sarrazin, en son nom, d'une part, et Marie Françoise Guéneau de Mussy, demeurant rue Pierre Sarrazin , mineure, d'autre part, en vue de leur mariage font les conventions qui suivent, le mariage est sous la communauté de biens, le futur apporte le chateau de la Roue, orangerie, parc , pièce d'eau, pour 11 ha, acheté hier à son père pour 100.000 frs, une maison rue du Bac , 19 hectares de terres à Linas, 280.000 frs d'obligations, une maison rue Sarrazin, 50.000 frs de créances sur son père, ...
Fin 1835, la formation de l'entreprise de fosses mobiles inodores à base de poudrette et d'urate de calcaire appartient en majorité à La Bonnardière. Jean Philippe Camet demeurant rue Pierre Sarrazin, et Jacques Domange, agent général de l'entreprise, lesquels désirant former entre eux une société pour l'exploitation des fosses mobiles inodores, dont la propriété appartient à Camet:
- lesdits déclarent la formation, pour six années,
- le nom sera Domange et cie, ce dernier pourra bailler des appareils et faire tous marchés,
- le baron apporte les propriétés mobiliaires et immobiliaires, les brevets; Domange apporte son industrie,
- Domange touche 3.000 frs par an, le surplus des bénéfices pour Camet;
En 1836, devant le conseil municipal, Rémi Camet de la Bonnardière, propriétaire de du domaine de la Roue, exprime le désir d'obtenir une concession à perpétuité de 16 m2, contre le mur extérieur de la nef de l'église vers le midi laissant un mètre le long de l'église où il veut établir une sépulture de famille. La municipalité lui accorde moyennant la somme de 1.000 frs.
Jean-Baptiste Camet de la Bonnardière, décède au château de la Roue le 20 octobre 1842.
Rémi et Marie Angélique Camet de la Bonnardière
En 1831, Marie Louis Etienne Harouard d'Aulan demeurant à Paris rue Saint-Jacques d'une part, et Marie Angélique Philippine Camet de la Bonardière, fille mineure demeurant avec son père rue Pierre Sarrazin, d'autre part, lesquels conviennent d'un mariage en communauté de biens, le futur apporte un domaine dans l'Yonne, un autre dans la Drôme, .. 130.000 frs environ en titres; la future apporte une dot de 50.000 frs venant de sa mère, et 100.000 frs par son père sous dix ans , hypothéqués sur la terre de la Roue, la ferme de la Forest, le tout représentant 500 hectares.
Deux ans après, c'est au tour de Rémi François Eugène Camet de la Bonnardière, propriétaire, auditeur au conseil d'Etat, demeurant rue Pierre Sarrazin à Paris, d'une part, et avec Marie Françoise Louise Guenau de Mussy, fille mineure, d'autre part, lesquels conviennent d'une union en communauté de biens; le futur apporte le château de la Roue qu'il a acheté la veille à son père, ...., la future apporte 50.000 frs.
Reprenons en octobre 1842, le décès au château de la Roue du baron de la Bonnardière, officier de la légion d'honneur, chevalier de Saint-Michel, ancien membre des hospices civils de Paris, ancien maire du onzième; veuf en première noces de Marie Louis Sophie Laideguive, en seconde de Marie Paul Angélique Laideguive, et en troisième de Adélaïde Marie du Tremblay.
La semaine qui suit voit l'inventaire après décès du baron; à la requête de :
- Rémi François Eugène Camet, baron, membre du conseil général de Seine-et-Oise, demeurant à Paris rue de l'ouest, ce jour au château de la Roue,
- Marie Louis Etienne Harouard d'Aulan, propriétaire et Marie Angélique Philipine Camet, son épouse demeurant à Saint-Nom-la-Bretèche,
les deux, frère et soeur consanguin, habiles à se porter héritier chacun pour moitié de leur père. L'inventaire se fait au château de la Roue appartenant à son fils, chez lequel il était en pension dans un appartement:
- au premier étage dans une chambre éclairée par deux fenêtres sur le jardin et servant de bibliothèque,
- chambre lambrissée au second étage, fenêtre sur la basse cour;
apparemment le reste des pièces est occupée par le fils.
Début novembre, Rémi Camet de la Bonnardière, écrit au conseil municipal pour les prévenir d'un legs mentionné par son père, de 60 livres de rente au profit de la municipalité.
En juillet 1843, Rémi Camet de la Bonardière écrit au préfet pour appuyer une demande du citoyen Gros qui sollicite la place de gardien de la tour de Montlhéry, les maires de Linas et Montlhéry ainsi que les curés des deux paroisses recommandent les qualités de cet homme. Fait au château de la Roue.
Il faut attendre 1844, pour voir la liquidation de la succession de Jean Philippe Camet, entre Rémi Eugène et sa soeur Marie Angélique Philippine.
L'année suivante, la commune de Linas accepte le legs de Jean Philippe Gaspard Camet de la Bonnardière, il est destiné aux pauvres enfants, par moitié au curé pour les enfants qui suivront le catéchisme, livres de piété, ancien et nouveau testament, ... l'autre moitié au maire et au curé pour des livres d'encouragement ou de distribution de prix.
Jean Baptiste Walter
Ce personnage arrive dans la région en 1848 et achète une maison bourgeoise au Mesnil à Longpont, contenant deux hectares moyennant 22.000 frs.
Le mois suivant, les représentants de Rémi et Angélique Camet, vendent à Jean Baptiste Walter, propriétaire demeurant à Paris rue d'Aguesseau, le domaine de la Roue, à savoir:
1°) le château proprement dit, avec les communs et autres bâtiments y attenant, logement de concierge et de jardinier, écuries, remises, bûcher, orangerie, cour, jardin, vergers, potager, pièce d'eau, et avenue conduisant à la route,
2°) le parc au sein duquel se trouvent le château et ses dépendances, ce parc clos de murs et de sauts de loup,
3°) environ un hectare de terre labourable et vigne au sud et à l'ouest,
4°) un moulin à eau appelé le moulin de la Roue avec ses tournants,
5°) une grange avec un hangard situé sur la route d'Orléans à l'extrémité de l'avenue du château à coté de la loge du concierge (la chapelle de la Roue est devenu un magasin) ...
Tous les dits lieux pour une contenance de 12 hectares. Également de prendre le château et ses dépendances dans l'état où ils se trouvent actuellement. En outre, la vente est faite moyennant 95.000 frs.
Plan actuel des lieux.
Le château ne doit pas être en bon état, l'année suivante, Jean Baptiste Nicolas Walter, propriétaire, demeurant rue d'Aguessau, lequel a présentement vendu à :
- Sébastien Fortin, propriétaire, demeurant à Saint-Michel-sur-Orge,
- François Delozanne, propriétaire demeurant aussi à Saint-Michel,
les démolitions et matériaux à provenir du bâtiment formant le château de la Roue, y compris les fondations jusqu'à un mètre de profondeur. Ne sont pas compris dans cette vente, ...., l'horloge, les conduites, corps d'eau à l'intérieur des murs qu'elle soient en fonte ou en plomb ainsi que les robinets en dépendant, tous les pavés et dalles pouvant se trouver à l'extérieur dudit château. À faire dans un délai de quinze mois... Ils seront obligé de rendre l'emplacement du château, libre de toute démolition et seront tenus de remplir toutes les cavités, notamment ils combleront la cave à côté de la buanderie ou pourront également la démolir. Outre, moyennant un prix de vente de 16.000 frs.
Durant la période qui suit, l'acheteur a payé l'intégralité du domaine; fin 1854, Jean-Baptiste Walter et son épouse font établir un cahier des charges pour démembrer le parc du domaine de la Roue. Ce parc contient 44.447 m2 divisé en 22 lots.
Plan ayant servi à la vente par lot en 1854.
En novembre 1854, débutent les premières adjudications, passons les détails et ne retenons que ces ventes ont rapporté 40.000 frs.
Rappelons la vente du moulin de la Roue en 1855, qui rapportera 10.000 frs.
Extrait plan vente de 1856.
Deux ans après, le même scénario se déroule pour les bâtiments, jardin, lavoir et pièce d'eau, à savoir:
- le premier lot comprendra:
l'ancienne maison du régisseur se composant de plusieurs chambres et greniers, la cour devant les bâtiments pour 780 centiares, le lavoir pour 66 centiares, le réservoir se trouvant au bout de la cour pour 57 centiares, un petit terrain en pointe pour 104 centiares , la pièce d'eau entourée de mur pour 785 centiares, le terrain avec puits 3.355 centiares, la moitié de l'avenue conduisant à la route.
- second lot: deux corps de bâtiment servant autrefois de communs 760 centiares, le terrain au midi des bâtiments et cour 505 centiares...,
... les lots 16 à 21 englobent l'emplacement de l'ancien château.
Notons quelques nouveaux propriétaires :
- Alphonse Nota cultivateur achète deux corps de bâtiments formant les anciens communs du château de la Roue placés en face l'un de l'autre avec cour entre, contenant 769 ca, le terrain qui se trouve au midi de ce bâtiment et cour y compris le milieu de l'avenue donnant accès à la route d'Orléans le tout contenant 566 ca, droit de passage dans ladite avenue... Ils peuvent user de l'eau de la fontaine qui existe sous l'orangerie, mais qu'ils ne peuvent ni troubler ni altérer sa pureté; que l'acqueduc existant sera maintenu à perpétuité...; la vente a eu lieu le 21 juin 1858.
- Marcel Bouzinard, marchand de bouillon, demeurant à Paris, rue Saint-Jacques, achète la maison cour, jardin, lavoir et pièce d'eau, consistant en:
1) l'ancienne maison du régisseur se composant de plusieurs chambres et cabinets, grenier au dessus, écurie à côté pour 780 ca lettre A,
2) le lavoir se trouvant au bout de la cour pour 66ca, lettre B,
3) le réservoir se trouvant au bout de la cour, contenant un mécanisme au moyen duquel, le jardin potager de Mr Walter se trouve alimenté, contient 57ca lettre C,
4) la pièce d'eau entourée de murs située après le réservoir contenant 1.185 ca, lettre D,
5) jardin contenant 1 .126 ca lettre E,
6) terrain au nord lettre G,
7) la pointe F,
8) la moitié de l'avenue H,
mention d'une fontaine possible pour l'usage de Mr Walter. Également du droit par Vassard, meunier de prendre l'eau pour son moulin, et aussi de dériver sous condition de hauteur d'eau, l'eau pour le moulin des Suzeaux au cas où celui de la Roue serait détruit.
- De nouveau Marcel Bouzinard achète :
1) le verger de l'ancienne propriété
2) les terres labourables entre le chemin et le verger
Les conditions concernent l'eau, les pompes, la vente faite moyennant 4.750frs
- Philippe Vincent, négociant achète :
1) un grand corps de bâtiment couvert en ardoises, servant autrefois de grange et converti en magasin à vin, avec deux entrées, une sur la cour l'autre sur la grand route d'Orléans (chapelle de la Roue)
2) un autre bâtiment faisant retour vers l'ouest dans ladite cour,
3) cour derrière, entrée sur la route d'Orléans,
4) petit bâtiment servant autrefois de logement au concierge du château, situé à côté de la cour dont il vient d'être parlé, ledit couvert en ardoises,
5) une portion de l'ancienne avenue du château.
De tout ce qui vient d'être décrit, l'achat du domaine par Walter n'a été qu'une simple opération spéculative.
Voyons maintenant, comment la commune de Montlhéry, dont les besoins en eau sont critiques, a pu bénéficier des largesses d'une de ses habitantes. Le moulin de la Roue a cessé ses fonctions propres. La vente de ces bâtiments est faite en 1885 par le couple Bouzinard à Paul Heudeline, jardinier. Les biens sont situés « dans la ruelle conduisant de Linas à Guillerville » pour 1.565 centiares, moyennant 6.000 frs. Madame Saintin fait échange avec madame Bouzinard, de tous les droits qu'ils pouvaient avoir de la jouissance des eaux de la source arrivant dans la fontaine située sous le bâtiment appartenant à Mme Thévenot, l'aqueduc "W" conduisant les eaux au lavoir des Bouzinard, le tuyau "D" servant à alimenter la petite Roue, et le droit de poser des tuyaux pour la distribution des eaux de la source. Notons que la future usine de traitement se situera de l'autre côté de la future N20.
Partie du plan hydraulique de captation des eaux de la source de la Roue.
Cet acte va être résumé car de multiples voisins sont concernés, tant par le passage des conduites, que par leur propres droits personnels sur l'eau de cette source. Marie Ingrain, épouse Etienne François Saintin, donne à la municipalité le droit de capter l'eau de la source dite de la Roue, ainsi que tout ce qui s'y rattache, jusqu'à la propriété des Suzeaux.