L'enseignement à Linas (1207-1867)
Cette chronique se propose de rassembler quelques documents trouvés au fil du temps.
J-P.Dagnot . Juin 2014
Extrait d'un plan terrier de la commanderie du Déluge au XVIIIe siècle.
L'acte le plus ancien
En 1207, lettres d'Eudes, évesque de Paris, précisant les droits, debvoirs et charges de Messire Thomas, curé de Linas déjà spécifiés dans l'acte de fondation, et portant en outre que messire Thomas, nouveau curé de cette église, en sera chanoine, mais non ses successeurs. Il aura pour sa prébende 4 arpents de pré dépendant du presbytère, lesquels ne passeront pas à leurs successeurs. Seul aussi, il aura le don des écoles de Linas. Que représente ce don?
L'enseignement au XVIIe siècle
Nous restons sans information jusqu'en 1672, Martin Fourré, maistre escrivain, constitue son procureur spécial, Sébastien Fourré son fils, prestre à Montlhéry pour recevoir les sommes et deniers des pensions des enfans qu'il a eu, et de poursuivre les débiteurs. Le mois suivant, Claude Fourré, escrivain juré à Paris, et Marie Badieu sa femme demeurants à Montlhéry, de présent en ce lieu de Linois, lesquels ont déclarés que depuis quatorze ans environ, ils ont estés en service chez Martin Fourré, maistre escrivain demeurant audit Montlhéry, lequel depuis quelque temps les auroit congédiez de son service et dit qu'ils se retirassent... Martin Fourré auroit ce jourdhui mis en la garde et possession de ladicte Marie Badieu, tous les enfans qu'il avoit en sa maison et pension pour continuer à les faire instruire et tenir pension, le mari séparé en bien acceptant de devenir domestique pour enseigner lesdits enfants moyennant cent livres. Le lendemain, ladite Badieu, de présent à Linois, constitue son procureur Claude Fourré auquel elle donne pouvoir et puissance pour prendre les cours des enfans qui se présenteront pour estre en penssion en la maison d'icelle constituante pour les instruire et enseigner à la lecture, escriture, et arithmétique, et le latin, et mesme de recevoir toutes les penssions qu'elles seront deubs à icelle constituante... lequel Claude Fourré s'oblige à exécuter toutes les clauses. Apparemment l'enseignement se déplace de Montlhéry à Linas.
En 1688, à l'issue de la messe, une assemblée à la réquisition des habitants, réunie au son de la cloche, devant la principalle entrée dicelle église, les notables tous habitant dudit Linas, lesquels , sur la remontrance à eux faite par Jean Dumont prestre curé, que le nommé Cailleux, maitre des petites écoles audit Linois, contre les statuts, réglements et ordonnances de Monseigneur l'archevesque de Paris, et les avis charitables dudit sieur curé, iceluy Cailleux ne laisser de continuer à tenir chez luy des filles et des garçons à quy il enseigne, non pas avec toute l'assiduité qu'il est nécessaire, et au contraire par bravard, se vante qu'il enseigne aux filles et garçons meslés et ne se soucie pas d'observer ce qui lui est prescrit par les avis dudit sieur curé, ce qui est un mauvais exemple et estant nécessaire d'y remédier, d'expluser ledit Cailleux, et le mettre hors de sa fonction, ce que consent l'assemblée, et qu'au lieu et place dudit Cailleux installer pour l'exercice des petites écoles le nommé Nicolas Chéron qui leur a été présenté. De ce qui vient d'être dit, le maître d'école exerce à son domicile.
Notons la même année, le mariage à Marcoussis de Nicolas Chéron, maître des petites écoles de Linoys y demeurant, âgé de 24 ans.
L'existence de l'enseignement se montre au travers de mentions dans d'autres actes: ainsi en 1700, le baptême de Geneviève, fille de Louis le Roux, maistre d'escole et de Marie Riout.
En 1716, Nicolas Renault, marchand au Déluge baille à Pierre Héruet, maître d'école demeurant à Linois, une maison appelée le petit dauphin ... Cette maison serait-elle le lieu où enseigne le personnage?
La même année, une concession d'un banc est faite par les chanoines et les marguilliers en charge, parmi lesquels Pierre Pestrimoux, marchand hôtelier, propriétaire de l'hôtellerie de la Belle-Image à Linas, à Jérôme Morel son fils, prêtre, curé de ladite église, ledit banc ayant appartenu à Marie Pestrimoux, veuve de Michel Cordeau, marchand hôtelier, et à son fils, possesseurs de « l'hostellerie de la Teste Noire », à Linas, tous deux décédés. Passé à Linas, en la chambre du Chapitre, en présence de Louis Lecreux, maître des petites écoles, demeurant à Montlhéry.
En 1718, le chapître déclare qu'on fera défense à Antoine Martin et sa femme de tenir les petites écoles sans permission expresse des religieux.
L'exercice de maître d'école semble échapper au chapître, l'année suivante: sur ce qui a été présenté par ledit sieur Doyen que la nommée Marchand tenoit les petites écolles dans notre paroisse sans avoir demandé aucune permission au Chapître, on a prié Monsieur le chantre de l'avertir de ses devoirs. Il y a donc également à Linas une maîtresse pour les petites écoles de filles.
Relevons en 1720, Antoine Martin , maistre d'école et tailleur d'habits dans un titre nouvel. La même année, le Chapitre accorde pour gratification au sieur Hervé, maître d'école, la somme de 20 livres. Notons le mois suivant l'inhumation de Marie-Louise Lorain, femme de Pierre Hervé, maître d'école. De ces faits, on est aussi en raison de penser que plusieurs maîtres enseignent à Linas.
En 1728, Mr de Bonnaire a présenté le nommé Charles Perrichon pour faire les petites écolles lequel a été agréé et reçu par le Chapître et a été arresté que l'on luy donnera la somme de vingt livres par année pour porter chappe quand il sera marqué et pour assister à l'office en habit de choeur... La fonction d'enseignant était à cette époque couplée à d'autres fonctions religieuses.
En 1730, relevons la réception du sieur Joseph Mathieu Chrétien, acolyte du diocèse de Tours, en qualité de choriste et de maître des petites écoles. Cette fois c'est un religieux qui fera également fonction de choriste.
Un autre cas se présente en 1740, dans un acte de justice... mention du sieur Gaillard maître écrivain, tenant les écoles à Linois ...
Fin août 1740, un pamphlet diffamatoire, est arrivé par la poste et distribué par un facteur à une quinzaine de personnes dont la dame de la Roue:
Complimens des habitans de la P... et M... fait à Mr de la C..., le jour de son entrée triomphante à la R...
Serviteur Mr de la C...
d'autres vous appelleront T...
puisque c'est vue accoutumance
de venir faire révérence
et de tirer le pied de viau
à tout chaque seigneur nouviau
......................................
les vus dit ont un grand dommage
qu'elle a des taches au visage
et que dans son petit cerviau
qui par la morgue n'en est pas biau
on y trouve moins de tenance
que dans la plus petite enfance
a montré par tout son tétin
on dit que c'est une catin
el ri el danse avec nous
nous fait boire comme des trous
el court la nuit et la journée
avec noir filles et noir garçons
..................................
par la morgue elle n'en est pas fière
notre dame la Routière
elle scait que son père laqauis
et ou pauvre avant ses acquais
Bonjour itout à votre fille qui n'est ni belle ni gentille
est pourtant un friand morciau
pour Mr l'abbé S...
il vous la suit de sa lorgnette
et s'il la recontroit seulette
ce gros tout rond ce gros roquet
quoique trop gras pour un coquet
pourroit bientot la rendre mère
et pis vous serz un grand père
..........................
Cet extrait montre une attaque féroce envers la famille Tournière de la Cossière. Tout le monde en parle, Mathieu Sigonneau, officier de son altesse la douairière d'Orléans, disant que s'étant trouvé chez sa mère, avec le curé de Chamarande, que Lamblin chanoine de Linois estoit venu dans sa paroisse, trouvé une personne du pays de la Cossière qui s'appelait Penot Tournière. Agnès Besnard dit que la femme du cordonnier lui auroit dit que c'était François Gaillard maitre d'école de Linois et Pierre Lefranc, chirurgien de Montlhéry qui auroient écrit les libellés diffamatoires. Linas peut s'enorgueillir d'avoir un enseignant écrivain sachant écrire en vers.
École rue Saint-Merry
Afin de localiser la future maison d'école, notons en 1692, la déclaration de Vincent Boutry faite devant Leroy au seigneur de la Roue, d'une maison avec héritages rue Saint-Merry.
Également en 1736, notons un partage entre Chappée devant un notaire parisien de la maison qui deviendra vicariat en 1741. La recherche restée vaine pour le notaire mentionné.
Nous arrivons en 1741, Marie Anne Chappée, fille majeure demeurant chez madame de Ballainvilliers à Paris et Françoise Chappée, épouse Jean Burette, lesquelles vendent à l'oeuvre et fabrique de Linois, par Messire Christophe de la Haize, chantre en dignité, chanoine et curé de l'église collégialle et paroissiale et les marguilliers,
-une maison rue Saint-Médéric tenant d'un côté à François Petit, d'autre au nommé Quirot par derrière à la ruelle qui conduit au jardin et par devant sur la rue,
- plus trois quartier de terre servant de jardin, ...
La vente faite moyennant 540 livres.
Cette acquisition est faite pour le logement d'un vicaire et d'un maitre d'écolle . Ce document permet de dire que la maison se trouve rue Saint-Merry et donne par derrière sur la ruelle (qui existe encore de nos jours).
En 1748, le terrier de la Roue mentionne pour la fabrique de Linois: Christophe de Lahaize, chantre, chanoine et curé de l'église collégialle et paroissiale de Saint-Médéricq de Linois, ainsi que les deux marguilliers ont acquis des héritiers Chappée une maison scize à Linois rue Saint-Médéricq, tenant ladite maison, d'un côté à Antoine Tauro et d'autre à la veuve Guérou, devant sur la rue et d'autre audit Turo, et le jardin, à l'effet de loger un vicaire ou un maitre d'écolle. Cette déclaration correspond aux voisins figurant sur le plan en tête de chronique.
Nous arrivons en 1765, l'assemblée d'habitants, les marguilliers et les notables, depuis le départ du sieur Herel vicaire, le sieur curé s'est adjugé les clefs de la maison où il demeurait, et des effets faisant le tout ou partie de ceux du vicariat appartenant à la fabrique, il a installé le nouveau vicaire Simon dans la totalité du vicariat, dont les marguilliers désiraient une partie pour la tenue des petites écoles. et ne sert plus.
En 1772, lors du partage des biens de Louise Guérou, notons ce qui concerne la description du lot n°1, contigu à l'école, à savoir, maison tenant à Antoine Guérou d'autre à la ruelle d'un bout par bas au vicariat et l'école dudit Linois.
La même année, le cueilloir du Déluge, rédigé en commun avec les chapelains de la Roue, mentionne l'école de Linas, maison et dépendances, avec cour, jardin, contenant trois quartiers, rue Saint-Meri.
Le registre paroissial cite en 1773, le baptême de Marie Adélaïde Violette fille de Thomas, maitre d'école et de Sophie Sterck. Également en 1778, le baptême de Louis François fils de Thomas François Violette, maitre de pension et des écoles de cette paroisse et de Sophie Sterck. Le second acte montre que le personnage accueille également des pensionnaires.
Toujours pour affiner la localisation de l'école, notons en 1788, la déclaration censuelle de Jacques Thoreau, vigneron à Linois en son nom et comme tuteur de ses enfants, à l'article 7, ... cour dans laquelle est une grange et un cellier appuyé sur le mur d'Antoine Guérout et écurie à côté de la maison d'école.
La même année, voyons la déclaration censuelle faite aux chapelains de la Roue par Charles François Lhuillier, prêtre chanoine et curé de l'église collégialle et paroissiale de Saint-Médéric de Linois, aussi comme marguillier de l'oeuvre et fabrique:
- une maison rue Saint-Mery, servant de logement au vicaire et au maitre d'école de ladite paroisse consistant en une chambre par bas servant d'écolle ayant son ouverture par une petite cour, deux chambres hautes et grenier au dessus petite cour à côté ayant son ouverture sur la rue Saint-Médéric dans laquelle est construit un escallier pour monter aux dites chambres et grenier,
- un autre bâtiment aussy construit dans ladite cour servant de logement au vicaire composé d'une cuisine et d'un petit cabinet par bas, chambre haute et grenier au dessus, cabinet d'aisance à côté tous lesdits bâtiments couverts de tuiles, tenant d'un côté à Jacques Thoreau, d'autre à Simon Nion, d'un bout vers l'orient audit Thoreau et d'autre bout sur la rue Saint-Médéric. De nos jours, Madame Grégot est propriétaire de cette cour, au fond de laquelle est une cave sur laquelle devait être la classe).
Arrive la Révolution, fin 1789, notons la rétrocession d'un bail d'une maison rue Saint-Merry par Charles Bonnemé à Simon Nion d'une maison tenant à Toussain Vézé, d'autre à la maison des écoles dudit Linois, d'un bout à la rue Saint-Merry, d'autre au jardin du vicariat.
Trois mois après, à la demande de la Nation, les marguilliers déclarent les biens, revenus, et charges de la fabrique:
- deux maisons servant de logement l'une au vicaire et l'autre au maitre d'école avec environ huit perches de terre derrière lesdites maisons, équivalent à un revenu de 80 livres mais vu leur affectation signalé pour mémoire,
- cinq quartiers de pré à Leuville,
- rentes .... pour 533 livres,
- moitié des bancs de l'église 196 livres...
Soit un total de 780 livres; à la charge de la fabrique, les honoraires du curé, du vicaire, du greffier. La fabrique perçoit 131 livres de rentes affectées à l'école.
Fin 1791, Pierre Divry, maire, et ses officiers municipaux du bourg de Linois, ainsi que le procureur, mandatent Charles Lhuillier, curé depuis plus de quinze ans, pour faire rétablir deux rentes perpétuelles rejetées par les commissaires du roi, de 250 livres chacune appartenant aux pauvres de la paroisse, plus 62 livres de pareille rente appartenant aux maitre et maitresse d'école , lesquelles rentes le sieur curé touchoit et recevoit sur ses simples quittances; à charge de remettre le montant de la recette des rentes destinées aux pauvres à la veuve Petit, trésorière et dame de charité, et celle appartenant aux maître et maîtresse d'école, entre les mains de chacun d'eux... Nous sommes encore à l'époque où les français croient au père Noël et espèrent recouvrer des biens religieux.
Nous arrivons en 1793, le maire a coutume de rendre compte tous les mois des dépenses de la Charité et de la fabrique; ainsi la fabrique avoir donné au citoyen Delabarre, maître d'école, 37 livres pour son quartier échu le premier juillet...
Le 12 ventôse an 2, le maire, officiers municipaux et agent national en assemblée générale en la maison commune, à l'effet de nommer un instituteur et une institutrice conformément au décret du 29 frimaire dernier (loi Bouquier), sur l'organisation de l'instruction publique le maire a demandé si on voulait élire un instituteur, s'est trouvé 114 votans, le citoyen Bougault a recueilli 49 voix, et le citoyen Labare 65, en conséquence le maire a déclaré le citoyen Labarre instituteur de la commune . À l'égard d'une institutrice, il ne s'en est présenté aucune.
Le 20 ventôse, s'est présentée Marie Marguerite Rebours veuve Jen Bourdon domicilée à Paris à l'effet d'être institutrice pour l'éducation des filles, le maire lui a demandé montrer son écriture, de faire la la lecture... elle a été acceptée à l'unanimité générale et le maire la proclame institutrice...
Le 30 ventôse, le conseil municipal assemblé au temple de la Raison, se sont présentés les citoyens Bougault et Delabarre, tous deux instituteurs pour l'instruction des enfans et ont présentés les garçons compétents lesquels ont répétés alternativement un acte constitutionnel, ensuite les droits de l'homme ; le maire a consulté les vieillards pour savoir qui étoit celui qui méritoit le prix : Pierre Aubin Legendre fils, âgé de sept ans, reçoit le baiser fraternel et est décoré d'un ruban tricolore . La même scène va se répéter chaque décade pendant plus d'un an. Par contre, l'institutrice n'apparaît plus.
Un an plus tard en nivôse an 3, le citoyen Kirwan, demeurant à Montlhéry, mandaté par l'administration du district de Corbeil, comme commissaire chargé de prendre des renseignements et se faire rendre compte par les instituteurs du plan d'instruction qu'ils ont suivi jusqu'à présent, et d'examiner les élèves. Ledit commissaire assisté de deux officiers municipaux, Ferdet et Fèvre, visitent les deux écoles de Linas:
- chez le citoyen Labarre qui leur a présenté 75 élèves de deux sexes âgés de 6 à 13 ans qui ont parfaitement répondu, ...
- ensuite chez le citoyen Bougault où ils ont trouvé 85 élèves des deux sexes qui ont aussi très bien répondu montrant un habile maître.
Ces deux instituteurs âgés d'environ 40 ans, 10 ans et Labarre depuis deux ans et demy. Notons que la décoration des élèves méritants continue. Également dans ces écoles la présence de filles a dû décourager la venue de l'institutrice.
Nous sommes en germinal an 3, le citoyen Labarre de cette commune, expose qu'il estoit dans l'intention de cesser ses fonctions d'instituteur pour cultiver la propriété de son père en la commune de Leuville, âgé de 83 ans et hors d'état de pouvoir travailler...
Toujours en germinal, le citoyen Labarre ayant remis sa démission d'instituteur, a vuidé le local qu'il occypait en cette qualité et en a remis les clefs; le citoyen François Bougault aussi instituteur en cette commune s'est présenté au conseil et a demandé a remplacer le susdit Labarre, dans le local qu'il vient de quitter, à quoi le conseil a consenti , et qu'il se trouve dans ledit local, un bas d'armoire en mauvais état, un poëlle en fonte et ses tuyaux, deux tables, quatre bancs et des gradins en planche à l'usage des écoliers... On voit ainsi comment est conçue une salle de classe.
Quatre mois après, en fructidor an 3, le citoyen Bougault, instituteur, déclare que la rétribution qui lui étoit accordée pour chaque enfan venant à son école étant insuffisante, vu l'augmentation excessive de toutes sortes de denrées, il étoit dans l'intention de renoncer à son écôle pour s'occuper d'une manière qu'il puisse se procurer au moins son nécessaire, en quoi le conseil général accepte sa démission.
En prairial an 4, la réalité confirme la mise en vente des biens religieux devenus nationaux: ainsi Jean François Lamiraux soumissionne l'acquisition de la maison des écoles et dépendances de la commune de Linas par consignation de la moitié de l'estimation soit 750 frs.
Suit en thermidor, l'estimation par expert de la maison des écoles : deux entrepreneurs de bâtiments dont Michel Ferdet de Linas, nommé par Jean François Lamiraux, marchand bonnetier, demeurant à Montlhéry, soumissionnaire pour acquérir le bien national ci après désigné, à savoir: sommes entrés dans une cour dont l'entrée donne dans la rue Merry , qui est commune avec le vicariat , de laquelle cour le citoyen commissaire nous a observé que la moitié avait été comprise dans l'expertise du trente messidor dernier dudit vicariat, pavée en grais. Y a un corps de batiment dont une face d'égout, tenant d'un côté au citoyen Thoreau, d'autre sur la rue Merry, d'un bout sur le passage commun, et d'autre sur ladite cour de 24 x 17 pieds haut de 18, construit en pierre de meulières, cave cintrée sous ledit batiment, avec escalier avec marches en grais pour y communiquer. au ré de chaussée sur ladite cave est une seule pièce sans cheminée où se se tenait les écolles. pavée en grais. Dans la cour est un escalier pour monter tant aux chambres qu'au grenier; deux chambres à feu carlé en carreaux de terre cuite séparée par une cloison, le carlage est vétuste. Lequelle bâtiment est occupé jusqu'à ce jour par l'institutteur. Sommes d'avis que l'objet désigné présente un revenus de 80 livres qui donne en capital une valeur de 1.440 livres.
En vendémiaire an5 a lieu la vente, nous administrateurs du département de Seine-et-Oise avons vendu au citoyen Jean François Lamiraux, la maison des écoles et dépendances sitée à Linas ayant son entrée par la rue Merry, composée d'une cour de treize pieds sur douze dans oeuvre commune avec la maison cy devant vicariat close de mur du côté de la rue Merry et des autres faces par les batiments. Un corps de batiment composé d'une seule pièce au rez de chaussée , chambres et grenier au dessus , tenant d'un côté au citoyen Thoriaux d'autre coté à la rue Merry, d'un bout sur le passage commun d'autre bout sur ladite cour. La vente faite moyennant 1.440 livres.
Nous arrivons en frimaire an 10, Jacques Thoreau, caporal à la dizième brigade d'infanterie et sa soeur Marie Catherine se partagent les biens de leur père. Retenons que ce qui concerne l'école: le premier lot comprend une partie de maison en appentit sur la maison des écoles. Dans les tenant: d'un côté sur le second lot, d'autre à ladite maison des petites écoles et celle du cidevant vicariat, d'un bout sur la ruelle et d'autre sur la cour d'Antoine Guéroux, échu à Marie Catherine Thoreau.
Relevons en brumaire an 12, Jean Baptiste Petit instituteur à Linas.
1 frim an 13, un acte intéressant , à savoir l'acquisition par Jean Bonnemé à Pierre Alexandre Lhuillier et Marguerite Cécile Bourgois son épouse, de la maison dite de l'école moyennant 1.200 frs . Cet acte mentionné sur le répertoire est absent des minutes. Un partage en 1837 confirme cet achat.
Donc en 1837, a lieu le partage anticipé, par Charles Jacques Bonnemé entre ses six enfants.
Charles Jacques Bonnemé, cultivateur, vigneron, militaire retraité, veuf de Marie Catherine Thaureau, procède au partage de ses biens; ces derniers consistent:
- une petite maison rue Saint-Merry, bâtiment, cour, aisance et dépendance,
- la moitié d'une maison dite de l'école, rue Saint-Merry,
- une maison rue Saint-Merry, contiguë à celle de l'école , entrée par une ruelle donnant sur la rue Saint-Merry,
Le donateur se réserve l'usufruit de la maison donnée par partage. Retenons la maison dite de l'école, rue Saint-Merry à l'article 48, contiguë à l'article 46, principal corps de bâtiment donnant sur la rue, au rez-de-chaussée, grande chambre à feu éclairée sur la rue ayant son entrée par une petite cour dans laquelle se trouve l'entrée de la cave étant sous cette chambre, escalier sur cette entrée de la cave, conduisant au premier étage distribué en deux chambres et un cabinet, dont une chambre au dessus de la ruelle contigue à cette maison, grenier sur ces chambres et cabinet couvert en tuile. Tenant le tout d'un côté au nord à la ruelle ou passage conduisant aux maisons des héritiers Thaureau , d'autre à la veuve Guéroux d'un bout par derrière sous l'article 46..., accordé à Louis Noel Bonnemé...
Écoles après la Révolution
Les informations viennent principalement des registres de délibérations. En 1812, une demande du sous-préfet est adréssée au conseil municipal pour connaître les abus dans l'instruction publique et la somme qu'il doit accorder aux dames Potron et Bidault associées, institutrices dans la commune pour les indemniser des leçons gratuites données aux filles indigentes... le conseil après être convenu qu'il existait réellement des filles chez le maître d'école, sous le prétexte d'y être formées par son épouse aux ouvrages et occupations de leur sexe, était un abus préjudiciable aux moeurs. Voulant obvier à ces abus et concilier les parties:
- il sera fait défense au maître d'école sous prétexte d'y être formées par son épouse, de recevoir des filles chez lui...
- il sera défendu aux dames institutrices de recevoir des garçons,
- l'instituteur admettra gratuitement 15 à 20 garçons,
- les dames institutrice admettront 15 à 20 filles,
- les parents présenteront leur enfants au maire ou à l'adjoint, ils seront admis sauf s'ils ont eu la petite vérole ou ne sont vaccinés,
- les écoles seront ouvertes et fermées au son de la cloche exécuté par l'instituteur,
- l'ouverture se fera le matin à 8 heures en été et à 9 heures en hiver,, la clôture à 11 heures, et le soir l'ouverture à une heure et la clôture à quatre heures applicable aux deux écoles,
- les enfans garçons et filles subiront deux examens par devant le conseil municipal,
- la somme de 24 frs sera destinée annuellement à distribuer les prix,
- le traitements des institutrices est porté à la somme de 200 frs,
- l'instituteur recevra annuellement la somme de 100 frs seulement, attendu qu'il reçoit un traitement de la fabrique.
L'année suivante, à huit heures du matin a été célébrée une messe du Saint-Esprit à laquelle devoient assister les enfans des deux écoles, conduit par les instituteurs et institutrices, accompagnés du maire et du conseil municipal. Le desservant ne s'étant pas concerté convenablement, a célébré une messe privée me blâmant de lui avoir fait annoncer une messe du Saint Esprit , de faire sonner les cloches pour l'ouverture et la sortie des écoles ... En bref un différent entre le maire et le curé.
En 1818, notons la vente vente de meubles aux enchères à Marcoussis, par Jean-Baptiste Petit instituteur à Linas, d'une maison qu'il a vendue.
En août 1833, le conseil municipal expose que la commune a en ce moment deux instituteurs, Forget et Désir, légalement autorisés. que Forget le plus ancien, directeur de l'école des garçons, remplit fort mal les devoirs de son état, ... intempérences, incapacité, que les choses sont arrivées à un point tellement déplorable que 12 à 15 enfans de Linas ont déserté son école pour aller à Montlhéry, et qu'un récent exemple honteux vient d'être donné à l'occasion des primes accordées par le département aux meilleurs instituteurs, fait en envoyant six ou huit élèves présentés par leur instituteur, Mr Forget vînt seul... Mr Désir Marcel son concurrent se livre à l'enseignement depuis trente ans, a ouvert à Linas depuis mars dernier une école privée avec 15 élèves. Le conseil décide de lui donner les 125 frs inscrits au budget de 1834 . Fixation des tarifs selon les matières, et du fait des 125 frs reception des indigents...
Cinq ans après, le maire expose au conseil le désir d'acquérir un immeuble convenable pour:
1°) la maison d'école et logement pour l'instituteur,
2°) la maison d'école et logement pour l'institutrice,
3°) une salle de mairie pour conserver les archives, et débibérer lors dles séances municipales,
4°) un corps de garde,
Mr de la Bonnardière propose un bâtiment de 20 m sur 8 m, ... accompagné d'un plan, il fixe le prix de l'immeuble à 3.000 frs et prévoit des dépenses de 15.000 frs.
L'année suivante, Mr de la Bonnardière rappelle le projet qu'il avait proposé et mentionne deux maisons qui vont être mises en adjudication dont l'une pourrait servir d'école de garçons et de filles ainsi que les logements de l'instituteur et de l'institutrice... Le conseil après avoir visité les deux maisons a retenu celle du sieur Favotte qui pourraît être acquise si les enchères ne dépassent pas 12.000 frs.
En 1841, le conseil municipal se réunit pour déterminer
- la rétribution mensuelle par les parents pour un enfan qui ne fait encore qu'épeler 1 fr, pour celui qui lit et apprend à écrire 1,5 frs, et 2 frs pour celui que l'on instruit.
- le nombre des enfans indigens qui seront reçus gratuitement dans les deux écoles est fixé à 13 garçons et 7 filles, qui seront admis, les garçons chez Mr Bosne, les filles chez Madame Piron.
Notons en 1845, une proposition pour achat de maison d'école.
En 1851, Melle Joséphine Armande Dranguet, âgée de 29 ans, institutrice communale à Linas demande l'autorisation d'ouvrir un pensionnat pour six élèves. Elle exerce depuis deux ans , avec zèle, comme sous maîtresse, les fonctions d'institutrice à Linas.
Dans sa session d'août 1867, le conseil municipal répond à un questionnaire sur l'enseignement:
1°) la commune est pourvue d'une école publique de filles, payante avec traitement fixe de 200 frs,
2°) l'institutrice dirige les travaux d'aiguille.
Notons pour terminer l'indication mentionnée dans le cadastre en 1906, la parcelle A663, comprenant mairie, école de garçons et filles, logement du garde champêtre.