Les fortifications du bourg de Linas |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _-------------------------------_--Octobre 2012 Attention ce site change d'hébergeur à l'adresse http://julienchristian.perso.sfr.fr Extrait de l'Atlas de Trudaine.JP Dagnot
Les fortifications de Montlhéry sont bien connues, par contre celles de Linas n'ont pas à ce jour fait l'objet de récit. Cette chronique est un essai de regroupement d'informations montrant qu'à la fin du XVIe siècle, les habitants, pour se préserver des saccages dus aux guerres de religion, ont fortifié leur paroisse.
Construction des fortifications Commençons en décembre 1575 par une permission accordée aux habitants du bourg de Saint-Clair-de-Gommetz: ... ung nombre de gens honorables marchans et aultres personnes y habitant ... paisiblement à cause des peynes exactions pilleryes et nuissances par plusieurs gens de guerre, vagabons et autres.. de telle façon que les habitans sont contraints la plupart du temps d'abandonner leurs propres maison à raison de quoi, les gentilhommes, marchans, messagers, demandent d'employer la force contre les gens de guerre , vagabons....ledit bourg rendu inhabitable... à la prière et requeste de nostre amé et feal chevalier Thomas de Balsac, seigneur de Montagu et dudit bourg de Saint Clair de Gometz et après aussi délibération et consentement desdits habitans... accordons qu'ils puissent faire chlore et fermer ledit bourg de murailles, portes, pont levis, tours, tornelles et aultre choses nécessaire à ladiste closture et oultre de tenir audit bourg pour leur deffense toutes sortes d'armes... Ce document est peut-être à l'origine de la construction analogue faite à Linas, Thomas de Balsac était à cette époque, seigneur de Gometz-le-Châtel et également seigneur de la Roue, l'un des quatre seigneurs de la paroisse de Linoys. En 1577, dans une déclaration faite au terrier de Guillerville, il est fait mention de Clément Barthélémy, marchand, demeurant au dessous de la porte de Montlhéry, dans la rue descendant de Montlhéry à Lynois, une maison assize audit lieu.... d'autre bout à la garenne du chastel de Montlhéry, .... Les seigneurs de Linas ont des possessions enchevêtrées. Ainsi sous la porte dite Baudry, une bande fait partie de la seigneurie de Guillerville entre Montlhéry et les biens de Saint Merry. En 1585, une décision importante est prise à Linas: Aujourd'huy daté des présentes, sont, par devant Loys Courtin, notaire royal en la chastellenie de Montlhéry, les personnes cy après nommées assavoir, Jehan Dany, Gaultier Aymé, Jehan Couly, Jehan Blavet, Pierre Gohel, Jehan Mitet, Jehan Debeausse, Gabriel Boignier, Michel Cordeau, Guillaume Bandol, Jullien Mesnot, Robert de Villiers, Jacques Bouty, Jacques Vittecoq, Jehan Dornet, Symon Passe, Alexandre Legrand, Nicolas Buisson, Jehan Bourdon, Ogier Gueseron, Symon Sodil, Denis Dreulx, Denis Thomas
Déclarations censuelles au XVIIe siècle Pour confirmer l'acte précédent, cette chronique va citer tous les actes trouvés où les fortifications sont mentionnées et qui ont existé surtout durant la première moitié du XVIIe siècle. En 1600, Guillaume Brethin, cordonnier tient de François de l'Isle, seigneur de la Roue, trois espaces de maison cour & jardin contenant un quartier, qui fut à Pierre Bourdon, tenant aux chapelains de la Roue, ... d'un bout à la rue et d'autre aux clostures de la ville. Nous sommes en 1613, reprenons l'érection en fief de Plainville, les maisons des héritages qui ensuivent à savoir: En 1615, un titre nouvel des rentes de l'église de Montlhéry mentionne Louys Divry de Linas, et Guillaume Divry de Linas, fils et unique héritier de feu Ollivier Divry, son père, comme détempteurs d'une maison couverte de tuiles, contenant 4 espaces, cour, grange et masure, jardin derrière "tant dedans les clostures dudict Linoys que hors icelles" assis sur la grand rue et proche le pont de Linas, tenant à la ruelle des vuidanges, au pré de Chauffour, à Jehan Godefroy, par derrière à Françoise Gallet, par devant sur la grande rue. La consultation du terrier de Guillerville pour les déclarations de biens sous la porte de Montlhéry et tendant à la rue qui descend de Montlhéry à Linois : Extrait d'un texte très abîmé de 1616: les habitans de Linoys se sont réunis à l'issue de la messe au son de la cloche au devant de la principalle entrée et porte de la chapelle Notre-Dame de la Roue, en la manière accoustumée, pour l'élesction de caporaux,... Jehan Roux, Jehan Bourgeron, Pierre Bonnemé, Judde Couart, Amagno Bourgeron, Estienne Guidon, Cyprien Rousseau, Estienne Mesnard, Jehan Marette, ...abimé... Guillaume Pousteau, Pierre Dorne, Louis Guézard, Antoine Thomas, Jehan Bourgeron, Mathurin Dylot? ... (document illisible)... le seigneur actuel, baron de Saint-Brisson, leur seigneur, soulloit faire comme par le passé, sous l'autorité de leurs prédécessurs dudit lieu de la Roue, afin d'y apporter l'ordre, rigueur, par un mesme commandement dudit seigneur... Louys Bligny, procureur du roy, capitaine du bourg de Linoys intervient pour dire qu'il condamnera ceux qui, pour défaut de garde, insolence ... tous unanimement ont eslus pour sergent Abraham Bourdon. Même si la traduction est formée de quelques phrases lisibles, on retient que le seigneur de la Roue fait mention, sans le citer, de Thomas de Balsac, et que, comme dans l'acte de Gometz, la défense est organisée autour d'un capitaine et de sous-officiers élus. Le mois suivant, d'un document pratiquement illisible retenons les habitans du hameau de la Pellerine et de la Roue faisant la plus saine partie des propriétaires assemblés au son de la cloche, en la manière accoustumée au devant de la chapelle dudit Linois ... tant sur les héritages siz près le clos de la maison de la Roue... pour par icelles passé et repassé les gens de guerre leurs chevaux et harnois et chariots... duquel Loys Gouby... fait devant la chapelle de Linois ... Ce document atteste que, malgré des clôtures, les troupes font des dégâts. En 1622, deux assemblées des habitants de Linoys se réunissent: Quatre ans après, de nouveau à l'issue de la messe à Saint Médéricq, honneste personne Claude Durand marchand demeurant à Lynois et procureur sindicq des habitans de la paroisse pour ceste année, expose la requeste de Guillaume Divry, marchand mercier et habitan dudit Lynois demandant que permission soit faite d'ouvrir une porte pour les habitans de lenclos, laquelle ouverture de porte pour traverser les murailles qui servent de closture au bourg dudit Lynois, pour luy servir de passage a aller en un jardin à luy appartenant hors lenclos ... Les habitans sortant en grand nombre de ladite église sont davis que aulcunes ouvertures ne soient faites des murailles, soit de la part de Guillaume Divry que autres personnes qui peuvent aller à leur héritage hors lenclos par les portes et ouvertures qui sont faites desdites murailles et passer lelong dicelles pour faire le tour ... Donc trente ans après les troubles les habitants souhaitent conserver leur protection. Dans les assemblées d'habitants qui suivront, concernant les cotisations, taille, taillon et autres impôts, les termes clostures et fortifications n'apparaissent plus. De ces informations, on peut raisonnablement dire que ce système de défense n'aura duré qu'une quarantaine d'année. Reprenons les déclarations des propriétaires en 1630. L'une d'elles intéresse les fortifications de Montlhéry et de Linas: Adrien Bouthery advoue au seigneur de la Roue, une mazure contenant une espasse scize entre les deux portes de Linas, d'un bout sur la rue, d'autre audit Bouthery . En fin d'année, une saisie est faite pour mettre en adjudication des biens de la famille Laisné: Fin 1642, Jehan Magot, manouvrier de Linois confesse avoir baillé pour cinq ans, à Ciprien Petit marchand, deux morceaux de terre sciz derrière la chapelle de la roue & tenant aux murailles & cloture de Linois, .... moyennant six livres...
Essai de localisation des fortifications de Lynois.
En mai 1650, une assemblée d'habitans demeurant audit Linois qu'ils sont mémorativés qu'en 1649 les troupes de sa majesté conduites par le sieur de Boisecq arrivèrent au bourg où ils demeurèrent trois jours pendant lesquels ils firent de grands desgats en ladite paroisse et mesme gastèrent et bruslèrent tout le bois qu'ils trouvèrent en leur dispositions ... et bruslèrent un carosse ... Cela revient à dire que les fortifications n'étaient plus fonctionnelles. L'année suivante , Antoine Bezard, sergent en la justice de la Roue, marchand demeurant en la maison où pend l'enseigne "la croix verte" déclare une maison contenant deux espasses, cour, jardin derrière, contenant en fond de terre deux quartiers, tenant au seigneur, d'autre à Jean Gallet bourgeois, d'un bout par devant à la grande rue tenant de Paris à Orléans et d'autre bout par derrière aux murailles de la ville. Retenons que les fortifications longent la Grand rue, et peuvent isoler la maison du déclarant. En 1654, Jean Goddefroy, vigneron de Leuville déclare à François de l'Isle, une maison de une espace et demye .... petite cour close, petit jardin derrière, sur la Grande rue, tenant à la veuve Guidon, d'autre à Claude Durand, d'un bout par devant sur ladite rue et d'autre bout par derrière aux murailles dudit Linois. La même année, Michel Pousteau, vigneron de Marcoussis déclare à François de l'Isle, seigneur de la Roue: Un registre de déclarations censuelles de François de l'Isle seigneur de la Roue, commence par la description des biens du seigneur: Début 1656, Antoine Bezard, marchand boucher, déclare de nouveau sa maison la croix verte, contenant trois espasses. Le mois suivant, Estienne Mesnard , marchand demeurant à Linoys, advoue détenir à titre de cens du seigneur de la Roue, patron de la chapelle de la Roue: Notons en 1657, qu'entre les deux villes fortifiées, le receveur du comté de Montlhéry, Josias de Rouen, baille à titre de loyer et prix d'argent à Jacques Ringeard, marchand boucher au bourg de Linoys et Marie Mesnard, le droit de péage qui est perçu au bourg de Linoys avec les petits droits du marché de Montlhéry et des quilles de Montlhéry moyennant le prix et somme de 1.400 livres... Effectivement le trajet de Paris à Orléans passait par la chère rue de Linas et le péage se réglait soit dans cette rue soit, sur le pont de Linas (extrémités des fortifications de Linas). L'année suivante, ce couple déclare au commandeur du Déluge une maison sur la rue descendant de Montlhéry au carrefour de la Fontaine, cour et jardin derrière ... tenant à la veuve Hugues Duguay, d'autre part à la veuve Jacques Duguay, d'un bout sur ladite rue, d'autre bout sur la muraille et closture dudit Lynois En 1659, Charles Catholle, marchand boullanger de Linois, déclare à François de l'Isle, trois espaces de maison, couverts de chaume sur la rue saint Médéricq, se consistant en chambre basse, allée et grange à costé, contenant demy arpent demy quartier, tenant d'une part aux murailles de Linois, d'autre part aux hoirs de Michel Boutin, d'un bout à Denis Jamais huissier d' autre bout sur la rue Saint-Médéricq... La même année une déclaration au commandeur du Déluge est faite par Spire le Gardas? vigneron, d'une maison et lieu, scize proche la porte Saint-Médéric, contenant trois espasses... tenant à Nicolas Marty, au sieur Lucas et d'autre bout sur la rue. Cette porte n'est citée que dans cet acte. L'année suivante, Guillaume Richer, marchand demeurant à Montlhéry à cause de Catherine Mesnard sa femme, déclare une maison proche le pond de Linoys contenant une espasse consistant en une chambre basse, une chambre haulte, grenier dessus, cour et jardin derrière, tenant d'une part à Estienne Mesnard, d'autre part à Jehan Flond, d'ung bout par devant sur la rue et d'autre bout par derrière sur la muraille et closture dudit Linoys ... En 1660, Louise Anceau, veuve de Claude Durand, marchand de Linoys déclare à François de l'Isle: L'année suivante, Claude Pachot musnier de Sermaize, à cause de dame Lesné sa femme, confesse devoir à titre de cens à François de l'Isle seigneur de la Roue, patron de la chapelle Notre-Dame de la Roue: En 1663, Charles Catholle, marchand boulanger déclare au commandeur du Déluge, une maison contenant un espasse, cour et mazure derrière, jardin à costé, tendant d'une part au sieur advouant , d'autre aux murailles et clostures dudit Lynois, d'un bout sur la rue Saint-Médéricq, ... Les déclarations mentionnant les fortifications deviennent plus rares, probablement en raison de leur disparition progressive, ainsi en 1671, Denis Cailler, officier de la bouche de la feu reyne mère, de présent en sa maison de Linois déclare à la dame de Guillerville, veuve Hiérosme Lemaistre II, déclare un petit clos planté en vignes entre les portes dudit Montléry & de Linois...
Fin des clôtures et du péage En 1712, une déclaration de foy et hommage portant aveu et dénombrement , est rendu par Nicolas Boucher, sieur de Plainville demeurant à Paris, à Messire Claude Legrand, chantre.., pour raison du fief de Plainville situé à Linois rue Saint Médéric, à cause de sa dignité de chantre. Ledit fief consistant en une grande maison sur la rue Saint-Médéric, contenant en fond de terre deux arpents et demy, tenant le tout d'un coté au sieur avouant et à Louis Bonnemé, d'autre aux murs du bourg de Linois , d'un bout au sieur avouant d'autre bout à la rue Saint-Médéric. L'intérêt de l'acte n'est pas l'aveu mais la confirmation que les fortifications de Linas longeaient cette propriété. Rappelons la chronique sur les péages à Montlhéry et Linas , qui mentionne la suppression du péage de Linas en 1763.
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