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Louis XI à Montlhéry

L'évocation de Louis XI à Montlhéry nous fait penser à la fameuse bataille du 16 juillet 1465 entre les armées bourguignonne et royale au moment de la « Ligue du Bien Publique ». Cette page de l'histoire de France fut rapportée dans les moindres détails par plusieurs auteurs dont Philippe de Commynes, chambellan du comte de Charollais (Charles le Téméraire, futur duc de Bourgogne).

 

C. Julien - Juillet 2015

 

Vue en 1704.

 

Le roi vint à Montlhéry pour des motifs bien plus pacifiques ; ce fut une étape au cours de son voyage dans le sud de la France. C'est dans le recueil des missives du roi que nous puisons une lettre postée de Montlhéry le 19 août 1463 [Lettres de Louis XI, roi de France. T. II. 1461-1465 publiées d'après les originaux par Joseph Vaesen et Etienne Charavay – Libr. Renouard, Paris, 1885].

Au cours de l'été 1463, Louis XI voyagea depuis le sud-ouest de la France : à Bayonne au milieu de mai 1463, à Muret le 24 mai, à Toulouse le 30 mai. Son retour vers la capitale s'effectue en plusieurs étapes dans les châteaux contrôlés par le pouvoir royal. Nous retraçons son itinéraire.

•  Etant à Toulouse (on écrivait Tholose ou Thoulouse), le 14 juin, Louis XI donne l'ordre aux habitants de Poitiers d'élire Michau Dauron maire de la ville. Le roi use de son pouvoir absolu en imposant l'établissement de son valet de chambre comme premier magistrat de Poitiers «  nous voulons et vous mandons de rechef, que pour ceste prochaine année à venir, vous l'eslisiez et constituez en l'ordre et degré de maire de nostre dicte ville de Poictiers, et à ce le preferez avant touz autres  » (lettre LXXXI).

•  Le roi séjourne plusieurs jours à Amboise. Le 13 juillet, il demande le remboursement à Jean de Langlée de ses frais de voyage en Dauphiné (lettre LXXXII). Dans sa lettre du 21 juillet donnée aux habitants d'Epinal, il dément avoir donné la seigneurie à Thibaud de Neufchâtel (lettre LXXXIII). Le 26 juillet, il écrit à la chambre des comptes du Dauphiné afin de faire une enquête sur l'état des places de Dauphiné et de pourvoir aux réparations nécessaires (lettre LXXXIV).

•  A Alluyes, Eure-et-Loir (le 4 août), il adresse des remerciements « A noz chiers et bien amez les conseilliers, bourgeois, manans et habitans de nostre ville de Lyon  » pour le bon accueil fait à Louis, duc de Savoie, son beau-père (lettre LXXXV).

•  A Chartres (16 août), une lettre est envoyée aux Lyonnais qu'il invite à indemniser le nommé Michel Dalières, fermier de la rêve foraine de Lyonnais et de la marque de Gênes, de la perte éprouvée par lui par suite de l'établissement des foires de Lyon et de l'interdiction de se rendre à celles de Genève (lettre LXXXVI).

•  Lors de l'étape au château de Dourdan (19 août) le roi s'adresse au parlement de Paris en accusant réception d'une lettre écrite au nom du parlement par Pierre Doriole «  et oy bien au long tout ce qu'il nous a dit de vostre part  » (lettre LXXXVII).

 

 

 

 

Ce même jour du 19 août, le roi arrive à Montlhéry et dicte une lettre à son chancelier Bourré. Il s'adresse «  A nos chiers et bien amez les bourgois, consulz et habitans de la ville de Lyon  » pour une demande d'une avance de 3.750 livres tournois pour l'envoi de renforts au comte de Dunois, qui par lettre du 14 avril 1462 avait été secourir la ville de Savone.

Voici cette lettre écrite à Montlhéry (lettre LXXXVIII). De par le roy,

Chiers et bien amez, nous avons présentement ordonné faire asseoir et imposer en nostre pays du Daulphiné la sopmme de trois mille sept cens cinquante livres tournois, pour emploierv ou paiement de cinquante hommes d'armes et de cent hommes de pié, que faisons prendre en nostre dit païs du daulphiné, et tirer devers nostre très chier et amé cousin le comte de Dunois, pour l'exécucion d'aucunes entreprises qu'il a faictes pour le bien de nous et de noz royaume et seigneuries. Et pour ce qu'il est besoing que lesdictes gens de guerre s'en voisent devers nostre dit cousin le plus diligemment que possible sera, par quoy ladicte somme ne pourroit estre levée avant leur partement, nous vous prions bien affectueusement que vous trouviez moien d'avancer icelle somme de III m CII c L livres tournois. Et la faites bailler à nostre amé et feal conseillier et résorier général de nostre dit païs de Daulphiné, Glaude Cot, lequel vous baillera l'assignacion d'icelle somme, ainsi assise ou dit païs, laquel vous pourrez avoir et recouvrer dedens ung mois après ladicte assiete. Et en ce ne vueillez faillir, et vous nous ferez très singulier et agréable plaisir.

Donné à Montlehery, le XIX me jour d'aoust.

Loys.

Par délibération du 10 septembre 1463, le consulat ordonna d'abord de remettre à Glaude Cot 2.400 lt sur les 3.750 que demandait le roi, puis, le lendemain, il se ravisa et ordonna que la somme totale de 3.750 l .t. serait livrée audit Cot en une seule fois.

La lettre suivante (LXXXIX) est donnée à Paris le 23 août 1463. On peut penser que le roi séjourna à Montlhéry plusieurs jours.