Mélisende de Montlhéry et ses descendants (2) |
|||
Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------- ------- _----------------------------_--Octobre 2012 Attention ce site change d'hébergeur à l'adresse http://julienchristian.perso.sfr.fr Généalogie simplifiée des descendants de Mélisende de Montlhéry (d'après l'abbé Lalore).C. Julien
Cette chronique est le second volet de l'histoire de la famille des sires de Montlhéry consacrée à Mélisende Chère-Voisine épouse de Ponce Traînel dit l'Ancien, et plus particulièrement à son fils Philippe-Milon qui, en prenant la crosse épiscopale de Troyes, fut un ecclésiastique brillant du début du XIIe siècle. Dans la chronique précédente nous avons discuté l'incompatibilité des dates en ce qui concerne l'intronisation de l'évêque de Troyes, incompatibilité qui découle d'une charte de 1079 (*). Nous avons considéré l'existence d'un autre personnage de la famille de Traînel. C'est-à-dire « qu'il y ait eu deux prélats du même nom, Philippe de Pont ou plus exactement, un Philippe de Pont, évêque de Troyes dès 1083 jusqu'à ..., ce Philippe pourrait être un frère de Ponce l'Ancien de Pont-sur-Seine, seigneur de Traînel, puis ensuite vient Philippe-Milon (surnonom donné pour ne pas le confondre avec son oncle), et au décès de son oncle, il aurait été nommé évêque de Troyes ». Néanmoins, plusieurs chartes attestent de la prélature de Philippe-Milon. Elle commença vers 1095 quand son frère Garnier, tout jeune seigneur de Pont, fit un acte de piraterie contre Lambert, l'évêque d'Arras.
Philippe de Pont, évêque de Troyes Nous avons vu précédemment que Philippe de Pont, « Philippus, Dei gratia sancte Trecensis ecclesie episcopus » coiffa déjà la mitre en 1083, succédant à Hugues de Dampierre, dit Hugues II (décédé en octobre 1081), après, semble-t-il plusieurs mois de vacance du siège épiscopal de Troyes. Philippe de Pont est cité ès qualité présent dans une assemblée considérable de prélats de l'Eglise de Sens quand l'archevêque Richer, à la prière de Guillaume, abbé de Saint-Rémy, fait don à ce monastère de l'église Saint-Bond, située au-delà de la rivière d'Yonne sur la montagne « ultra fluviam sitam, in monte ». Son épiscopat est un des plus remarquables, soit par les conciles qui se tinrent à Troyes, soit par les maisons religieuses qu'il fonda ou confirma. Philippe de Pont pris une part active dans les affaires du royaume et de l'Église gallicane ; il vit, réunis dans sa capitale diocésaine, plusieurs conciles. En 1082, il assiste à un concile qui se tient à Sens ; puis, voulant être complaisant avec Philippe 1er, il célèbre le mariage du roi avec sa maîtresse Bertrade de Montfort, qui fit scandale dans toute la Chrétienté. Cet événement lui fait encourir la disgrâce du pape, ainsi qu'à Wautier évêque de Meaux qui avait fait la célébration. L'abbé de Flavigny nomme les évêques qui prêtèrent leur ministère pour la bénédiction nuptiales : Philippe et Wautier « episcopos deinde nominat, qui sacrandis fisce nuptiis operam dederunt, Philippum Trecensem et Walterium Meldensem ». Philippe, évêque de Troyes, voulant faire un établissement de chanoines vivant en commun dans sa ville épiscopale, fit venir, en 1089, quelques-uns des chanoines réguliers de Saint-Quentin de Beauvais déclarant que c'était la communauté la plus capable de faire honneur à la religion par sa régularité pour s'installer dans l'ancien prieuré de Saint-Georges. Il donna à cette maison une prébende de la cathédrale. La solution de notre énigme réside peut-être dans cette assertion : « Dès la première année de son pontificat, l'évêque de Troyes consent à l'union du prieuré de Saint-Julien-de-Sézanne à celui de la Charité-sur -Loire, l'année suivante, il assiste à un concile qui se tient à Sens et au mariage de Bertrade, maîtresse du roi Philippe 1er . Ce dernier événement lui fait encourir la disgrâce du pape, ainsi qu'à Gauthier évêque de Meaux qui a fait la cérémonie ». Etant donné que le roi épousa Bertrade de Montfort le 27 mai 1092, on en déduit que Philippe-Milon de Pont aurait pris la crosse de Troyes dès 1091. Il était âgé de 20 ans et succédait à son oncle.
Vue panoramique de la ville de Troyes (Joachin Duviert, 1621).
Philippe-Milon, évêque de Troyes Le troisième fils de Mélisende de Montlhéry et de Pons de Traînel, fut destiné à la religion et fit une brillante carrière en prenant la crosse épiscopale de Troyes. Il est cité par différentes orthographes : Pons , Pont ou Ponts . « Philippe, évêque de Troyes en 1101, étoit frère de Garnier, seigneur de Château-Pont », nous dit l'auteur de l' Histoire littéraire de la France où l'on traite de l'origine et du progrès des Sciences (chez Nyon Paris, 1756). Certains auteurs en font le cinquante-deuxième évêque de Troyes alors que l'auteur le porte au cinquante-quatrième rang. Comme suite à l'affaire du rapt de l'évêque d'Arras, nous prenons la prise de fonction de Philippe-Milon vers 1090- 1095. L'année 1083, souvent citée comme le commencement de son pontificat est donc erronée, puisque la charte mentionne « regnante Philippo rege, anno vigesimo tertio », la 23e année du règne de Philippe (2). L'épiscopat de Philippe-Milon est considéré comme l'un des plus remarquables, soit par les conciles qui se tinrent à Troyes, soit par les établissements qu'il fonda ou confirma, soit enfin par la part qu'il eut dans les affaires de l'église gallicane. De concert avec son chapitre et Yves, futur évêque de Chartres, Philippe-Milon met les chanoines réguliers à Saint-Georges-en-Gaonnay, paroisse de Valant à cinq lieues de Troyes, et unit à leur maison une prébende de la cathédrale. Vers 1097, Roger, abbé de Montiérender constate qu'Erard, comte de Brienne, partant pour la Terre Sainte, passe à Troyes, et rend à l'abbaye de Montiérender, par la main de Philippe, évêque de Troyes, l'église de Ceffonds (Haute-Marne) qu'il détenait injustement. Erard avait également cédé les quatre prébendes de l'église de Brienne à l'évêque, le priant de les donner à l'abbaye de Montiérender, lieu de sépulture de sa famille. Peu après son intronisation, Philippe-Milon fit mense à part avec les chanoines de l'église cathédrale qui, depuis l'an 983, vivaient en commun avec l'évêque. Les relations entre Yves de Chartres, prélat réputé en droit canonique « Ivo Carnotensis », chanoine régulier de Saint-Quentin de Beauvais, candidat pour porter la crosse de Chartres et Philippe-Milon, évêque de Troyes furent agitées. En 1090, en association avec l'archevêque de Sens et des évêques de Meaux et de Paris, l'évêque de Troyes s'oppose à l'élection d'Yves et à sa confirmation pour l'évêché de Chartres. Ce dernier se plaint au roi en les appelant " lâches et téméraires ", qui offensent Sa Majesté royale. Il promet même au pape en cette circonstance, de ne point se trouver à Troyes où les archevêques de Reims, Tours et Sens, ont convoqué leurs suffragants. Une seconde chicane entre les deux évêques intervint en 1092 quand Philippe de Pont , évêque de Troyes , avait prêté son ministère au mariage adultérin et au couronnement de Bertrade de Montfort. Une fois en place, l'évêque de Chartres assoit son autorité au sein de l'Église de France en conservant du ressentiment pour l'évêque de Troyes qu'il réprimande pour avoir été absent, en 1100, à un concile qui se tenait à Étampes. Après toutes ces mauvaises chicanes, la paix se rétablit entre les deux prélats. Vers 1100, le comte Hugues de Champagne, reçoit avec son frère Philippe, évêque de Châlons, les représentants de l'abbaye Saint-Loup de Troyes pour leur abandonner tous les droits qu'il avait sur le village de Rouilly. La donation se fit « en présence d'éminents membres du clergé réformateur dont Ingelran, évêque de Laon et celui de Troyes Philippe de Pont surnommé Milon et les chevaliers de l'entourage comtal dont Ponce de Pont-sur-Seine « Pontius de Ponto », fils de Garnier 1 er et neveu de l'évêque de Troyes ». Voici comment en parle le révérend Dom Rémy Ceillier : « Vers l'an 1100, il se tint un concile à Étampes où se trouvèrent les évêques de Chartres, de Paris, d'Orléans, de Meaux, d'Auxerre. Philippe, évêque de Troyes, y avoit été cité pour rendre compte de certains faits qui ne lui étoient pas honorables ; il ne comparut point, ne s'excusa ni par écrit ni par député ; et dans sa lettre au concile il ne nomma pas même son métropolitain. Les évêques, par un sentiment de miséricorde, ne prononcèrent contre lui aucune sentence, ils obtinrent même du métropolitain un délai jusqu'au dimanche devant Noël, auquel il fut cité de nouveau pour répondre aux chefs d'accusation formés contre lui... » ( 79e lettre des saint Yves de Chartres ) (3). Pendant le pontificat de Philippe-Milon de Pont, Troyes fut le siège de plusieurs conciles dans lesquels le prélat prit une partactive :
Philippe-Milon et l'abbé de Molesme Dans le tableau chronologique des saints, l'abbé Eugène Defer ( Vie des Saints du Diocèse de Troyes , Brévot-Leblanc Ed., Troyes, 1865) marque que Saint-Simon, moine à Bar-sur-Aube, est mort en 1082 sous l'épiscopat de Milon II, Philippe de Pont, 52 e évêque de Troyes (il faut exclure Milon II ) et saint Robert, abbé de Molême et Citeaux est mort en 1108 sous l'épiscopat de Milon II, Philippe de Pont (4). En tant que chef de l'église de Troyes, Philippe-Milon, eut un rôle prépondérant dans cette ville, capitale du comté de Champagne. Outre son œuvre de réforme du diocèse, il protégea les maisons monastiques et plus particulièrement les dépendances de l'abbaye de Molême (ou Molesme) dont l'abbé Robert comptait parmi ses amis proches ; il le consultait pour l'administration de son diocèse comme pour sa propre sanctification. Il procura à son abbaye toute sorte d'avantages, entre autres des droits très étendus sur les églises paroissiales de Saint-Thibault et d'Isle-Aumont. Plusieurs chartes de ce monastère ont été données par l'évêque de Troyes, soient lettres de confirmation du temporal et des privilèges « per presentis itaque privilegii cartulam confirmo », soient actes de donation. Elles ont été publiées au XIXe siècle par un érudit local, Mr. Émile Socard (5). Nous nous limitons pour cet exposé à l'une d'entre elles donnée en 1110. À cette époque la cour épiscopale est composée d'un prévôt, d'un préchantre, des archidiacres et des doyens « S. Rainaldus prepositus. S. Girardus archidiaconus. S. Droco archidiaconus. S. Petrus archidiaconus. S. Goscelinus archidiaconus. S. Anselmus archidiaconus. S. Odo precentor. S. Ihoannes decanus. S. Hugo decanus ».
Extrait de la carte de Cassini (abbaye de Molesme).
La charte de 1104 relate que le prieuré de Radonvilliers a été donné à saint Robert par Philippe, évêque de Troyes, avec toutes ses dépendances. Le parchemin commence en ces termes : « Ego Philippus, Dei gratia Trecensis episcopus, notum facio tam presentibus quam futuris quod ad petitionem domni Roberti, primi abbatis Molismensis et fratrum ejus, de communi quoque Capituli nostri consensu, dono et concedo fratribus apud Radonvillare sub obedientia ejusdem Molismensis ecclesie manentibus Domum Dei de Rosteria cum appendiciis suis jure perpetuo possidendam, in qua videlicet Capella de Rosteria omnem medietatem habebunt monachi Radonvillaris preter reconciliationes mulierum et confessiones, et denarium de caritate in dominico die ». C'est-à-dire «Moi, Philippe, évêque de Troyes par la grâce de Dieu, faisons savoir à tous présents et futurs qu'à la demande de Dom Robert, premier abbé de Molesme et les frères de ce couvent, avec le consentement de notre Chapitre, nous donnons et concédons aux frères et à l'église de Molesme, la Maison-Dieu de Rothière située à Radonvilliers avec ses dépendances pour les posséder à perpétuité, à savoir la chapelle de Rothière et la moitié possédée par les moines de Radonvilliers pour rétablir les femmes et les communiquant avec les deniers de charité chaque dimanche… ». Les droits du prieur et du prêtre de la Rothière y sont explicitement déterminés. Le prêtre de Rothières devra faire le service divin à Noël, Pâques et la Toussaint dans l'église de Dunville. Les termes mêmes indiquent clairement que déjà à cette époque le prieuré était fondé, que les frères y étaient fixés « fratribus apud Radonvillare sub obedientia ejusdem Molismensis ecclesie manentibus ». La même année, Philippe-Milon offrit à l'abbaye de Molesme le prieuré de Mery-sur-Seine. En avril de la même année, l'évêque de Troyes donne d'autres lettres en présence des archidiacres Girard et Dreux « testes sunt Girardus, archidiaconus; Droco, archidiaconus » au profit de l'église de Radonvilliers « ecclesie de Villaradonis » en accordant encore de nouveaux privilèges au prieuré. Le prélat donne sans réserve un cens de quatre deniers pour que les frères assurent le service divin « ut monachi loci illius sine inquietudine divinum servitium faciant ». L'évêque donne les statuts en accordant le droit de rendre justice « Quod si neque serviens convictus neque monachi de illo justiciam facere voluerint », d'élire le chapelain de la Maison-Dieu de la Rothière « Electio capellani Prioris est et monachorum libera et absoluta », organise les revenus lors des services funèbres et distribue les grosses et les menues dîmes « De decima vero tam grossa quam minuta, sicut prefinitum est de ceteris beneficiis, monachi duas, sacerdos terciam partem habebit », les moines auront deux parts et le prêtre le troisième. Vers 1108, le jour de l'Epiphanie, Philippe de Pont, évêque de Troyes, donna à l'abbaye de Molesme l'église de Planty, après l'avoir retirée des mains de Garnier, seigneur de Pont, son frère, qui la tenait en fief « nefas ! » dit Philippe. Philippe, évêque de Troyes, confirma maisons, chapelles et prieurés possédés par l'abbaye de Molême au diocèse de Troyes. Ce prélat fut l'un des bienfaiteurs du monastère bénédictin fondé par saint Robert le dimanche 20 décembre 1075. Les lettres épiscopales de confirmation de 1110 furent données au lendemain du décès du premier abbé survenu le 21 mars 1108 à l'âge de 84 ans. Philippe continua d'exercer sa haute protection entraînant les seigneurs à témoigner leur munificence envers le monastère :
C'est en 1103 que Philippe, évêque de Troyes et Garnier, seigneur de Pont et de Traînel, et fondent le prieuré de Saint-Hilaire « sancti Hylarii ». L'évêque de Troyes appelle Garnier son parent « consanguineus meus illustris vir Garnerius, Pontium et Trianguli dominus » ; ils sont frères. Il est d'un âge assez avancé puisqu'il évoque le repos de son âme « pro salute anime mee » en donnant l'église de Saint-Hilaire à l'abbé Robert de Molême avec l'accord de tout le Chapitre de Troyes. La donation est faite en ces termes : « locum scilicet in quo ecclesia continetur sancti Hylarii cum grangia et terris arabilibus et omnibus appendiciis ejusdem grangie, cum carrucha etiam et bobus et bubulcis duobus, Girelmo videlicet et Jollemo socio ejus, culturas et suas et quicquid habebat pertinens ad locum predictum et V gurgites in Secana, quos in manu sua habebat cum retibus et piscatore, nomine proprio Renaldo, et usuarium ad piscandum in omnibus aquis suis cum omnibus instrumentis piscatoris, et usuarium similiter in omnibus nemoribus suis ad omnia necessaria sua, sicut sibi ipsi quocienscumque voluerint et necesse eis fuerit, insuper et justiciam tocius terre predicte a via Faveroliarum usque ad ulmum de Gelloniis ». C'est-à-dire que le prieuré est donné avec la grange et les terres arables qui en dépendantes, avec une charrue de deux bœufs et les bouviers Girelme et Jolleme et la couture du lieu susdit, cinq fosses dans la Seine avec les filets et le pêcheur nommé Renald et tous ses ustensiles de pêche et pareillement les bois avec toutes les choses nécessaires à l'exploitation et finalement la justice sur la terre susdite et sur la route qui va de Faverolles jusqu'aux ormes de Gellon. De plus, les deux frères lèguent la chapelle de Saint-Pierre de Villeneuve « capellam sancti Petri de Villa nova cum appendiciis suis, grossam etiam et minutam decimam libere et quiete in perpetuum possidendas » avec ses dépendances et les grosses et menues dîmes que les moines possèderont perpétuellement en toute liberté et tranquillité. Suivent enfin les statuts des servants et les bénéfices : pour dire la messe, le prêtre de Saint-Hilaire recevra deux setiers de froments, deux de sigles et quatre de trémois (blé de mars) avec la tierce partie des obits et aumône pour les cierges. « Presbiter vero de sancto Hylario pro messione habebit duos sextarios frumenti, duos siliginis et quatuor tremesii, et terciam partem oblationum et elemosinarum preterquam in candelis » ; le prêtre de Villeneuve recevra trois mines de froment, trois mines de seigle « Presbiter vero de Villa nova pro messione sua tres minas frumenti, tres minas siliginis et in aliis ». Dans une charte de l'abbaye Saint-Loup « sancti Lupi », il est dit qu'au temps de l'évêque Philippe « tempore Philippi pontificis », le prévôt Girard « Girardus sancti Lupi propositus » et les frères de cette église, quatre prêtres honnêtes hommes, les vicaire de l'église Saint-Loup servaient Dieu dans la chapelle Saint Martin, proche le cloître. Sous le comte Hugues, et avec le consentement de Philippe, évêque de Troyes, en 1112, Osbert, Alard et Odon, prêtres, tant par eux que par leurs compagnons, fondèrent l'abbaye de Beaulieu, assise sur les bords de l'Aube. Ces trois prêtres s'établirent dans la paroisse de Berville et en occupèrent l'église dédiée à saint Marc, alors déserte et à demi ruinée. Bien souvent Philippe de Pont donne des titres « qui ne respirent que la modestie et l'humilité chrétienne » nous dit un auteur. À la tête d'une charte de l'an 1112, l 'évêque de Troyes se dit humble ministre de son Église « Ego Philippus Dei gratia Trecensis ecclesia humilis minister ». En 1114, une charte de l'évêque est donnée au profit de l'abbaye de Montier-en-Der ( Gall. Christ ., t. XII, Instr. ecclesiæ Trecensis ). Le pouillé du diocèse de Troyes porte pour l'an 1118, que Philippe-Milon, évêque de Troyes donna plusieurs chartes au profit de l'abbaye de Marmoutiers à Vaupoisson « Vadum Passonis », Vignets « Visneellum », et Magnicourt « Magneicurtis ». En l'année 1120, sous le nom de Milon II, fit une donation de l'église de Lhultre à l'abbaye de Toussaint, de l'ordre de saint Augustin, à Châlons. La plus ancienne pièce du Cartulaire de Boulancourt est de l'an 1120. C 'est une charte de Philippe de Pont, évêque de Troyes, par laquelle il accorde à l'abbaye l'exemption des dîmes paroissiales dans tout le diocèse. Or, dans cette charte, Philippe fait connaître que Roger de Joinville, fils de Geoffroi II, approuve et ratifie la donation faite, depuis 25 ans environ, par son frère, le comte Renaud de Joinville, du consentement de Hugues Bardoul (6). Philippe-Milon mourut le 7 novembre 1121, et son successeur sur le trône épiscopal fut son cousin germain Renaud de Montlhéry, fils cadet de Milon 1er le Grand et frère de Guy Troussel. Un demi siècle plus tard, un autre membre de la famille Traînel était assis sur le siège épiscopal de 1193 à 1205, il s'agit de Garnier, neveu de Philippe, célèbre pour s'être croisé et avoir été le gardien des reliquaires de Constantinople. À suivre…
Notes (*) Madame Cendrine van Klaveren, descendante de cette famille, est remerciée pour ses remarques et suggestions pertinentes. (1) Abbé Charles Lalore, Documents pour servir à la généalogie des anciens seigneurs de Traînel , dans Mémoires de la Société académique d'agriculture, des sciences, arts et des belles lettres du département de l'Aube, t. XXXIV (Dufour-Bouquot, Troyes, 1870), pp. 177-271. (2) Voir le site internet Jimdo de Jacques Schweitzer. (3) Dom Rémy Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques , t. XXI (Lottin et Butard, Paris, 1757). (4) L' abbaye de Molesme (Côte-d'Or), membre de l'Ordre cistercien fut fondée par saint Robert en 1075 une terre du lieu-dit Molesme, offerte par le comte de Tonnerre. (5) Émile Socard, Chartes inédites extraites des cartulaires de Molême , in : Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts du département de l'Aube, t. XXVIII (Dufour-Bouquot, Troyes, 1864), p. 163-364. (6) Abbé Charles Lalore Cartulaire de l'abbaye de Boulancourt de l'ancien diocèse de Troyes (Impr. Dufour-Bouquot, Troyes, 1869), p. 7.
Ces sujets peuvent être reproduits " GRATUITEMENT" avec mention des auteurs et autorisation écrite |