Mélisende de Montlhéry et ses descendants (3) |
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Généalogie simplifiée des descendants de Mélisende de Montlhéry (d'après l'abbé Lalore).C. Julien
Nous continuons l'histoire de la famille des sires de Montlhéry, par le troisième volet des chroniques consacrées à Mélisende Chère-Voisine et plus particulièrement à son petit-fils Garnier de Traînel qui, en coiffant la mitre d'évêque de Troyes, fut un ecclésiastique brillant à la fin du XIIe siècle. Certes, nous nous écartons de notre région, mais il est intéressant de voir la manière dont la famille de Montlhéry contribua à l'Histoire de France (1).
L'évêque Garnier de Traînel La filiation de Garnier, évêque de Troyes n'est pas prouvée ; la seule information que nous possédons est qu'il est le frère de Guy Gasteblé. L'abbé Lalore marque : « Né du mariage de Garnier 1er l'Ancien, seigneur de Pont et de Traînel et d'une dame Perronelle ( ?), le petit-fils de Mélisende de Montlhéry, Garnier de Traînel, était né au château familial de Traînel (Aube) vers 1125. Même si Garnier 1er était passé pour être un homme difficile, voire querelleur – on se souvient de l'épisode de l'arrestation de l'évêque d'Arras – il avait fait de nombreuses libéralités pieuses et son fils Garnier prit comme exemple celui de son oncle Philippe, évêque de Troyes. Garnier de Traînel, comme tous les cadets des familles nobles, fit une carrière extraordinaire au sein de l'église champenoise ; il était chanoine en 1183, comme il est rapporté dans l'acte dans lequel Gui Gasteblé, son frère, donne à l'abbaye de Vauluisant tout ce qu'il possède à Thorigny. Garnier de Traînel monta sur le siège épiscopal de Troyes, en 1193 « Garnerus, Dei gratia Trecensis episcopus ». Dès lors il donna un nombre considérable de chartes de donation ou de lettres de confirmation du temporel des maisons religieuses de son diocèse. À un âge très avancé, il avait près de 80 ans, il partit pour la quatrième croisade avec la noblesse champenoise. Il mourut à Constantinople le 14 avril 1205, s'étant croisé pour la seconde fois. Outre un bref exposé sur la vie de Garnier, dans ce paragraphe, nous donnerons quelques uns de ses actes. Sous le pontificat de Garnier de Traînel, la construction de l'actuelle cathédrale fut entreprise pour remplacée celle qui avait été ravagée, avec une partie de la ville, par le grand incendie de juillet 1188. Dès son élection, Garnier de Traînel donna sa protection épiscopale plusieurs maisons religieuses de son diocèse et notamment à l'abbaye royale du Paraclet, en qualifiant son abbesse Melesinde « alti sanguinis ingenuitate spectabilis », personne de haute naissance. Il donna en échange d'autres biens, l'église de Saint-Aubin, ses dépendances et la collation de la cure. En 1194, il confirme la fondation de prieuré de Marigny de l'ordre de saint Augustin « ecclesie Marigniaci » faite sous son prédécesseur Barthélemy par la comtesse Marie, fille du roi Louis VII « comitisse Trecensium Marie, filie regis Francorum » et noble homme Garnier de Taînel « nobilis viri Garneri dilecti nostri de Triagnello ». L'année suivante, l'évêque de Troyes remet à Saint-Loup la pension annuelle, 6 livres et 18 setiers de blé, que lui devait l'église de Marigny. En octobre 1196, Garnier, évêque de Troyes, donne à la demande de l'abbé Dreux de Saint-Loup « respectu dilecti filii Droconis, abbatis ejusdem loci », avec l'accord de l'archidiacre Anseau, l'église paroissiale de Luyères avec Fontaines, sa succursale « parrochialem ecclesiam de Lueriis cum ecclesia de Fontibus… ». Le 31 janvier 1197, la bulle de confirmation est donnée par le pape Célestin III qui appelle l'évêque notre vénérable frère « venerabilis frater noster Garnerus, Trecensis episcopus » (2). En 1194, Garnier de Traînel donne, sous le sceau de Garnier, évêque de Troyes, un homme et sa femme à l'abbaye de Vauluisant. Une charte de 1194, émanée de Garnier, évêque de Troyes, approuve et ratifie la donation de l'église de Sainte-Maure et de la chapelle de Vannes faite par l'évêque Barthélemy, son prédécesseur, à l'abbé et aux chanoines de Saint-Martin de Troyes. Dans la charte-notice « Confirmacion des dismes dou Paraclit en la diocèse de Troies » de Garnier de Traînel, évêque de Troyes, en faveur de l'abbaye du Paraclet, Anseau 1er de Trainel et Milon de Nogent figurent parmi les principaux fondateurs de l'abbaye « Milo, dominus Nogennii, in cujus territorio Paraclytense constructum est Oratorium, ei loco donavit culturas tres, unam inter Brusletum et viam, alteram juxta Carmam, tertiam juxta viam Triagnelli… ». Dans la même charte, Garin de Traînel donne toutes les menues dîmes de Saint-Flavit « Garinus de Triagnel pro se ipso totam minitam decimam de Sancto Flavito, et pro filia sua tertiam partem magne decime » et pour sa fille le tiers de la grosse dîme ( Gallia Christ., t. XII, Instr., col. 278 et 281, C .). Dans une autre charte-notice, Garnier de Traînel, évêque de Troyes, rappelle plusieurs donations faites à l'abbaye du Paraclet: 1° Agnès de Marigny donne, en se faisant converse au Paraclet, deux parties de la menue dîme de Marigny, 100 chandelles, 6 sous et 24 placente, pris chaque année sur les offrandes de l'Eglise. 2° Manassès, neveu d'Agnès, donne la troisième partie de la menue dîme de Marigny. 3° Thibaut de Marigny, fils d'Agnès, donne en mourant la troisième partie des dîmes de Marigny, du consentement de son épouse Lethuise. 4° Anseau, frère de Thibaut, vend la troisième partie des dîmes 300 sous. 5° Gauthier, fils de Hardouin, cognatus d'Anseau, vend également du consentement de Manassès, son frère, la troisième partie des dîmes 300 sous ( Cartul. Paraclet, fol. 224 r°). Garnier, évêque de Troyes, dans la charte par laquelle il donne l'église de Saint-Aubin (Aube) à l'abbaye du Paraclet, appelle Gauthier de Marigny, archidiacre, consanguineus noster. L'évêque de Troyes donne, en 1194, les lettres de confirmation de la donation de l'église paroissiale de Marigny, ordre de saint Augustin « in ecclesie parrochiali Marigniaci ordo de Augustini regluarit in perpetuum conferuent » faite par l'évêque Barthélemy, son prédécesseur, à l'abbé et aux chanoines de Saint-Loup « Sancti Lupi de Trecensis » avec l'accord de noble homme seigneur Garnier, et affectionné seigneur de Traînel. Puis entre 1195 et 1199, Garnier, appose le sceau épiscopal sur plusieurs lettres relatives à la Maison-Dieu de Chalette « domus de Chaleta ». En 1197, les chevaliers Simon et Hugues de Chalette et leur sœur donnent l'étang de Challette avec trois charruées de terre labourable « aqua de Chalet tres carrucatas terre arabilis quis in villa de Chaleta ». Dans la charte suivante donnée en 1197, l'évêque confirme les donations du seigneur de Chalette à l'église de Saint-Loup. En 1199, Garnier, évêque de Troyes, met l'Hôtel-Dieu de Chalette sous l'obédience de Saint-Loup, puis renonce à cette réforme à cause de l'opposition du chapitre de la cathédrale.
Charte d'Henri, comte palatin de Troyes donnant à l'abbaye de Clairvaux une forge à fer sise à Vassy. Témoins : Anseau de Traînel, Jean Hurpoil, Geoffroi Broslarz, etc. (1157)Philippe, fils de Guérin de Traînel, vivait à l'époque de son cousin Garnier évêque de Troyes. Il avait une sœur Théceline, dame d'Ermel. D'abord religieux, il devint abbé de Saint-Loup de Troyes « ecclesia sancti Lupi » puis se rendit simple moine à Clairvaux où il mourut en 1230. En l'an 1195, Garnier, évêque de Troyes, augmente le temporel de l'abbaye d'Andecy en cédant le tiers des dîmes de Clesles et Escheminez . La même année, à la prière de Garnier de Traînel, l'évêque fait remise au prieuré de Marigny de 6 livres et 18 setiers de blé, pension annuelle qui lui était due. En retour, Garnier de Traînel, du consentement de sa femme Agnès, et pour le repos de l'âme de son père, Garnier , fait remise à l'évêque d'un droit de régale, consistant, à la mort de chaque évêque, dans le rachat de tous les hommes de corps de l'évêché qui habitaient les terres du dit seigneur. Dans une charte sous le sceau de Garnier, évêque de Troyes, Garnier de Villeneuve donne à l'abbaye de Vauluisant tout ce qu'il possède à Sarcy (Seine-et-Marne). Gui Gasteblé, que l'évêque de Troyes appelle dilectus frater noster , approuve cette donation comme suzerain ( Cart. Vauluisant , fol. 21, r°). À la fin du quatrième volume du Gallia Christiana , on trouve une sentence rendue par Gauthier, évêque d'Autun et Garnier, évêque de Troyes, en 1195, qui prononce la dissolution d'un mariage entre parents au quatrième et cinquième degré. Il paraît, par le vu de la sentence, qu'en cas de sévices de la part du mari, on recherchait la parenté pour faire prononcer la dissolution du mariage, plutôt que de former une demande en séparation. Vers 1196, Garnier, évêque de Troyes, est choisi comme arbitre par l'abbaye de Larrivour, d'une part, et Anseau III de Traînel et les hommes de Sacey, d'autre part, déclare : que le chemin dit de Sacey doit être entretenu par les habitants, que les religieux ont pleine et entière liberté d'en jouir, que tous les chemins qui vont de celui de Sacey à la grange du Chardonneret appartiennent aux religieux. Anseau de Traînel, Ida, sa femme, et les hommes de Sacey ratifient cet arbitrage. L'année suivante, Garnier donne une charte pour Brandonvilliers « Brandoviler ». En 1196, Garnier évêque de Troyes, confirme la vente faite à Clairvaux par Hugues, abbé, et le couvent de Beaulieu, moyennant cinq cents livres provinoises de la grange de "Belinfay" et de ses dépendances, aux finages de Belinfay, Beurville, Saulcy, "Bolinvaus", Céffonds, Rizaucourt, Daillancourt, et sur la rivière de Blaise. Témoins de la vente, faite au Chapitre de Beaulieu : Eudes, abbé de La Chapelle , ancien prieur, Raoul, ancien abbé, Jean, sous-prieur (l'office de prieur étant alors vacant), Thierri, prévôt, Bertrand, cellerier. En juillet 1199, après le mariage de Thibaut de Champagne et de Blanche de Navarre célébré à Chartres, une charte est donnée par le comte pour la constitution du douaire à sa femme dont les témoins sont la reine Adèle, mère de Philippe-Auguste et tante de Thibaut, Bérengère reine d'Angleterre, Garnier Traînel évêque de Troyes et de nombreux autres clercs et laïcs. Vers le commencement de décembre 1199, Garnier de Traînel, évêque de Troyes, se croise avec la noblesse champenoise au tournoi d'Ecly, organisé par Baudouin, comte de Flandre et de Hainaut. En février 1200, Garnier, évêque de Troyes, constate que Gui de Saint-Léger, chevalier, qu'il appelle consanguineus noster, a donné à l'abbaye de Boulancourt Suzanne de Crépy, ses héritiers et tout ce qu'elle possède. Dans une charte de la même année, l'évêque de Troyes notifie une transaction conclue entre l'abbaye d'Oyes et le curé de Saint-Prix, d'une part, et l'abbaye du Reclus, d'autre part, au sujet des dîmes de Saint-Prix ( Cart. Abbaye Saint-Pierre d'Oyes, Arch. dép. Aube). L'an 1200, Garnier, évêque de Troyes, ayant vu la charte de son oncle Philippe de Pont, reçut l'abbaye de Beaulieu en commende parce qu'elle était chargée de grosses dettes ; il les acquitta et répara les bâtiments qui tombaient en ruine. En juin 1201, les lettres de Garnier, évêque de Troyes mentionnent que l'abbaye de Boulancourt cède à la collégiale de Saint-Étienne de Troyes Suzanne de Crespy; et dans la charte rapportant cette session, Garnier, évêque de Troyes, appelle Gui consanguineus noster, miles de Pogiaco (Pougy), dominus de Sancto Leodegario (Saint-Léger-sous-Margerie). Gui transporte Suzanne à la collégiale de Saint-Étienne, du consentement d'Agnès, sa femme, de ses enfants Renaud et Gilon, et de ses neveux Guillaume et Thibaut frères. Renaud et sa femme Marguerite succèdent à Gui comme seigneurs de Saint-Léger ( Cartul. Saint-Etienne, fol. 89 r°, 137 v°.).
Charte de l'évêque Garnier de Traînel (1197).
La quatrième croisade En 1198, le pape Innocent III appela à une nouvelle croisade pour reconquérir les lieux Saints. Les rois européens ignorèrent cet appel, seul Thibaut III, comte de Champagne constitua une armée, lors d'un fameux tournois à Escry-sur-Aisne (Avaux-la-Ville). Thibaut ayant pris la résolution de faire le voyage de la terre sainte, à l'exemple de son père et de son frère, fit publier un tournoi au château d'Escry, au commencement de l'avent de l'année 1199. Foulques, curé de Neuilly-sur-Marne, près Paris, célèbre prédicateur, à qui une voix de tonnerre et un zèle outré avaient acquis la réputation de saint Bernard, s'y rendit et y prêcha la croisade par l'ordre d'Innocent III. Parmi les seigneurs que les discours de Foulques déterminèrent à prendre la croix, les plus illustres furent Louis, comte de Blois et de Chartres, Simon de Montfort, Renaud de Montmirail, Garnier évêque de Troyes, Gauthier comte de Brienne, Geoffroy de Villehardouin, maréchal de Champagne, auxquels se joignirent beaucoup d'autres personnages titrés, qui avaient assisté à cette solennelle et brillante réunion. Thibaut III étant sur le point de partir, tomba malade, et mourut le 24 mai 1201, à l'âge de 24 ans. Garnier Traînel, évêque de Troyes, continua l'aventure et se croisa avec les seigneurs champenois sous les ordres de Renaud de Dampierre qui acquit à cette occasion le renom d'un preux chevalier. Garnier avait été nommé grand aumônier et amiral de l'armée latine. Jean Langlois est son chapelain, et Pierre, chanoine de Saint-Martin de Troyes son aumônier mentionné dans une lettre confirmant l'authenticité d'une relique de saint Victor. Ce clerc ramena de nombreuses reliques à Troyes. À ce propos, Geoffroy de Vilhardin dit « l'an 1199, en la terre du comte Thibault, se croisa Reniers li evesque de Troyes ». En 1202, les lettres de Garnier évêque de Troyes, prescrivent d'excommunier tous ceux qui viendraient à l'encontre des lettres par lesquelles le pape avait légitimé les enfants que Philippe-Auguste avait eus d'Agnès, fille du duc de Méranie. En 1202, Garnier , évêque de Troyes , essaya de sauver le temporel de l'abbaye de la Chapelle-aux-Planches chargée de dettes; il le remit dans un état florissant pour un demi-siècle. Avant son second départ pour la croisade, en 1205, Garnier, évêque de Troyes, reçoit une lettre du doyen de Pont-sur-Seine pour lui rendre compte d'une enquête dont il était chargé au sujet d'un différend entre G. cognatus de l'évoque de Troyes et le curé de Trésente . Bientôt, les Francs et les Latins se rangèrent sous les ordres des Vénitiens qui détournèrent la quatrième Croisade, et attaquèrent Constantinople du côté de la mer, et la prirent pas escalade le lundi de la semaine de la Passion , 12 avril 1204. Aussi brave qu'il était pieux, Garnier évêque de Troyes, accompagné de l'évêque de Soissons, toucha un des premiers la terre ennemie, et l'un des premiers planta l'étendard du Christ sur les remparts de Bizance « Duæ naves colligatæ , pariter nostros episcopas Suessiensem et Trecensem defendebant, quorum erant insignia, paradisus et peregrina , primæ scalis suis scalas turricem attigerunt… », deux navires , le Paradis et le Pélerine , commandés par les évêques de Soissons et de Troyes dont les troupes sautent les premiers sur les murs, arborent les drapeaux de ces pontifes et annoncent la victoire qui est suivie de la prise de cette ville impériale , disait le comte de Flandre dans sa lettre de 1204 . Garnier de Traînel, évêque de Troyes, compte parmi les douze électeurs de l'empereur de Constantinople, en la personne du comte Baudouin de Flandre. Les églises furent pillées par les Français et les Vénitiens qui profanèrent les sanctuaires. Les richesses immenses en or, argent (400.000 marcs d'argent pour les Français !!) et pierres précieuses, qui décoraient les reliquaires des églises de Constantinople, provoquèrent l'avidité des vainqueurs, et ils emportèrent avec eux les reliques, afin de les dépouiller de leurs ornements. Le légat du pape défendit, sous peine d'excommunication, de garder ces reliques, et ordonna de les remettre toutes à Garnier, évêque de Troyes, à qui l'on en confia la garde; ce qui, selon Ducange, donna à ce prélat le moyen de gratifier son église de quelques reliques exquises. L'évêque Garnier étant mort vers la fin de 1205, comme il se disposait au retour à Troyes, la part qui lui était échue dans le pillage, passa à la cathédrale de Troyes, et celle du comte de Champagne fut partagée par son successeur, entre la collégiale de Saint-Étienne, qui était la sainte chapelle des comtes, et la maison de Clairvaux . On comprend aisément quelle était la prépondérance des évêques, et quels durent être les avantages temporels qui en résultaient, dans un temps où les papes dominaient les royaumes et les rois. En particulier, les évêques de Troyes devinrent des seigneurs féodaux dans la plus complète acception du mot. Les comtes de Champagne, malgré leur puissance illimitée, ménageaient avec soin le pouvoir épiscopal. Henri 1er , le plus grand et le plus altier des souverains champenois, n'hésita pas, lui-même, à donner satisfaction à l'évêque et au chapitre, à propos d'une bien légère atteinte aux droits épiscopaux. Henri avait seulement fait arrêter un homme sur le bourg de Saint-Denis, qui dépendait de la juridiction de l'évêché. Le chapeau du comte servit de marque de réparation. Une charte de 1151 confirme le fait d'une manière authentique. Au mois de janvier 1218, une charte de confirmation, Hervé, évêque de Troyes « Ego Herve Dei gratia Trecensis episcopi… » désigne Philippe de Traînel, petit-fils d'Anseau 1er, sous le titre d'abbé de Saint-Loup « Philippi abbis sancti Lupi Trecensis ». En présence de l'évêque, l'abbé reconnaît que son monastère possède des droits dans le moulin de feu Isembart « molendinum defuncti Isambardi » et dans l'étang dudit moulin, possédé par Pierre de Boi (Bouy-sur-Orvin), six setiers de froment et six setiers de seigle et un cens de deux deniers perçus chaque année le jour de saint Rémy.
Libéralités à la léproserie de la ville de Troyes La léproserie de Troyes fut établie par les habitants de la ville, assez loin pour éviter la contagion, et assez près pour qu'on put procurer aux malades les secours nécessaires. Elle était à trois quarts de lieue de distance, sur la route de Bourgogne, à l'entrée du village de Breviande, et fut appelée maison des Deux-Eaux : deduabus aquis, hôpital des Ladres ou Saint-Lazare. L'époque de sa fondation est restée inconnue; mais il est certain qu'elle existait avant 1123, puisqu'il en est fait mention sous cette année dans une charte de Hugues, comte de Champagne. Les directeurs des hôpitaux y établirent un ecclésiastique pour y desservir la chapelle et faire l'office aux malades. Son logement était au midi et celui des infirmes au nord, où était une religieuse ou recluse, pour les assister dans leurs besoins corporels (3). En 1151, Thibault II, comte de Troyes, fait connaître à tous présents et à venir, que Hugues Adenches, qu'il ne désigne point autrement, donne à Dieu et aux lépreux des Deux-Eaux, tout ce qu'il possède sur le territoire de Pannetières (de Paneteriis) , dépendant du fief des seigneurs de Trainel (de Triagnello), mais avec l'approbation desdits seigneurs Anselme et Garnier, qui appelèrent comme témoins de la concession qu'ils faisaient, Henri, évêque de Troyes, Pierre, abbé de Montier-la-Celle, Gaucher, moine de Clairvaux et oncle des seigneurs de Trainel, Fromond, moine de Clairvaux, Odon ou Eudes, prévôt de l'Église de Troyes, Raoul, chapelain du comte Thibault, qui apposa le sceau à cette charte, Pierre Borne, chanoine de Troyes, Obbert, médecin chargé alors de l'administration de la léproserie, Pierre de Tornelle, écuyer desdits seigneurs, Otrand Gastable, Anselle Gastable et Vernier de Maligny (de Molignum). Vers 1179, Anseau de Traînel et Garnier, son frère, sont témoins dans la charte par laquelle le comte Henri donne à la léproserie des Deux-Eaux la dîme des bains de Troyes et autres biens. En 1189, Garnier de Trainelle atteste, au nom de la Sainte-Trinité , que sa sœur Elisabeth a concédé, à titre d'aumône, au profit de la maison ou grange de Pannetière, appartenant à la léproserie, l'usage du bois mort dans la forêt de Palis, mais seulement du bois tombé ou coupé, et que Guitère… (de Sellenniaco), écuyer, et Gauthier, vicomte de Villemaure, ont fait une semblable concession dans les parties de cette même forêt qui leur appartenaient, concession qu'ils garantissent l'un et l'autre après avoir reçu de la léproserie, le premier 30 sous, et l'autre 25 sols.
Vue panoramique de Troyes (Joachin Duviert, 1621).En 1196, Ancelle, seigneur de Trainelle , approuve solennellement le don que Hardouin des Eschéges (de Eschegiis) fait à perpétuité à la maison des Deux-Eaux, pour sa sœur qui était lépreuse, d'un demi muid de moisson, c'est-à-dire, trois mines de froment, trois mines de seigle et trois septiers de trémois [Il faut conséquemment douze septiers pour faire un muid, et deux mines pour un septier], à prendre sur des terres qui dépendaient du fief de Tricherey, appartenant audit Ancelle. Cette charte est datée de la 17e année du règne de Philippe-Auguste, de la quatrième année du pontificat de Garnier de Trainel, évêque de Troyes, pendant que Thibaut II, comte de Troyes, était à Jérusalem, à la tête des croisés. En 1199, fut terminé par devant l'évêque Garnier un différend qui, depuis long-temps, divisait, d'une part, les frères de Grandmont, de la forêt d'Isle-Aumont, l'abbé de Molesmes et les chanoines de Saint-Etienne de Troyes, et, d'autre part, le maître de la Maladrerie des Deux-Eaux. Ce long démêlé avait pour objet un cours d'eau qui alimentait des moulins appartenant aux susdites parties. Or, toute discorde cessa et la paix fut signée sous la condition que les religieux de Grandmont, pour leur moulin de Tronchet, l'abbé de Molesmes et les chanoines de Saint-Etienne, pour les leurs, prendraient du grand lit de la Seine , au-dessus des moulins de la Léproserie , pendant tout le temps qu'ils en auraient besoin, la quantité d'eau suffisante pour faire mouvoir une seule roue, et que les lépreux recevraient, à titre de dédommagement, quatre septiers de blé de mouture du moulin de Tronchet, avec la moitié de la pêche de ce moulin, un septier, moitié froment, moitié d'autre mouture, des moulins de Saint-Etienne, et autant de celui de l'abbé de Molesmes. L'année suivante, 1201, quelques nobles, dans le domaine desquels se trouvaient les bois de Chennegy, accordent à la Léproserie , à titre d'aumône perpétuelle, pour le remède de leurs péchés et le salut de leurs prédécesseurs, le droit d'usage plein et entier dans ces mêmes bois, pour les besoins divers de la ferme de Bousaunes, c'est-à-dire, la faculté d'y prendre tout ce qu'on pourrait charger sur une voiture à quatre chevaux de bois à brûler ou à bâtir. Ces bienfaiteurs dont les noms nous ont été conservés dans la charte qu'ils firent dresser par l'évêque Garnier, sont : Garin de Maray, écuyer, avec Aaliz sa femme, et leur senfants; Aaliz, dame de Chennegy, et Henri, son fils, écuyer, avec sa femme Verderie; enfin Eudes de Salon, écuyer, parent de l'évêque Garnier, avec Reine sa femme, dans le domaine de la quelle était une partie des dits bois.
Les prix en 1288 Les comptes de l'abbaye de Paraclet de 1288 nous donnent plein de détails intéressants à plusieurs points de vue, comme par exemple les crédits contractés par le couvent. Receptes du couvent : Despens pour le couvent pour le terme dessus dit : Li compes des blez À suivre…
Notes (1) abbé Ch. Lalore, Documents pour servir à la généalogie des anciens seigneurs de Trainel (Impr. Dufour-Bouquot, Troyes, 1872). (2) Cartulaire de l'abbaye Saint-Loup de Troyes , fonds latin Ms. 2755 (BNF, Paris). (3) Auguste Harmand, Notice historique sur la léproserie de la ville de Troyes (Lib. Bouquot, Troyes, 1849). (*) Le changement d'hébergeur a pour motif qu'Orange ne fournit qu'un espace de 100Mo, ses concurrents allouent dix voir cent fois plus gratuitement. Notre site arrivant à saturation, il était nécessaire de trouver une solution, Orange ne répondant pas à notre demande.
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