La seigneurie de Saint-Jean de Montfaucon (1) (1142-1572) |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _---------------------------------- Février 2009 Extrait de la carte du diocèse et élection de Paris par Sanson d'Abbeville (1666).JP. Dagnot C. Julien
Après avoir donné l'histoire de la ferme de la Grange-aux-Moines, autrefois dite de Montfaucon, cette chronique relate l'histoire de la seigneurie de Saint-Jean de Montfaucon, devenue Saint-Jean de Beauregard au début du XVIIe siècle. Pour les lecteurs ne connaissant pas la région, cliquer pour localiser le lieu. Montfaucon, en latin « Montem Falconis , Mons Falco », huit communes françaises portent aujourd'hui le nom de Montfaucon, toutes bâties sur un promontoire. Ce toponyme évoque à la fois un relief rocheux (butte, mont) et sa nature sauvage (nid de faucon, d'aigle ou de corbeau) « au bas de laquelle commence le vallon de Marcoucis du côté du couchant », dit l'abbé Lebeuf, ou soit un nom d'homme germanique Falco et le suffixe -onis . Auguste Longnon classe le nom de Montfaucon parmi ceux qualifiés de « romano-francs ». Au XVIe siècle, cette paroisse s'appelait Saint-Jean de Montfaucon. Nous trouvons en langue latine « Mons Falco », « Monsfauco », « in Monte Faucone » dans un diplôme de 1142, puis « Monte Falconis » sous Philippe Auguste et « Mons Falconis » en 1208. Au printemps 1226, le comte Amaury de Montfort accorde à la grange de Montfaucon « Montisfalconis » le bénéfice des droits d'usages dans la forêt d'Yveline. On écrivait encore au XVIIe siècle « Monfaucon », « Montfaulcon ». Dans son mémoire, Pierre-Yves Louis précise que le fief de Montfaucon , dit ensuite de Saint-Jean de Beauregard , relevait en 1401 de la Grange de Palaiseau puis du fief du Petit-Palaiseau à Gometz-le-Châtel. L'abbé Lebeuf écrit à propos de la paroisse de Saint-Aubin « Il y a plusieurs seigneurs et fiefs à Saint-Aubin… Le fief dudit Saint-Aubin appelé Montfaucon relève du seigneur de Saint-Jean de Beauregard ». Nous reviendrons sur ces aspects au cours de cette chronique.
Les documents anciens Sous le règne de Louis VII, vers 1142, la terre de Montfaucon appartenait à plusieurs seigneurs. Dans les chartes des couvents du sud parisien, nous trouvons d'abord un nommé Hugo Bibens qui donne son bois de Montfaucon avec sa terre de culture sur la route de Gometz « dedit partem nemoris sui, quod habebat in Monte Falcone, cum quadam terre cultura que est juxta viam Gomez », puis, Nantier d'Orsay « Nanterius de Orceio » qui légue neuf arpents de terre située entre la vigne des moines des Vaux de Cernay et la route de Montlhéry « novem arpenta terre ; superaddidit etiam terram illam liberam et absolutam que sita est inter vineam monachorum et viam que ducit ad Montem Lethericum » . La famille Chastel d'Orsay avait doté le prieuré Saint-Martin d'Orsay, dépendance clunisienne de Longpont. En 1183, cinquième année de son règne, le roi Philippe-Auguste « Philippus regia Francorum rex » ratifie la donation faite « en ausmone »au prieuré de Longpont par Béatrix de Pierrefond d'une partie de la forêt de Montfaucon « Beatrix de Perafonas ecclesie sancte Marie de Longo Ponte partam suam nemoris de Monte Falconis et de Vioneto in elemosinam donant » . La libéralité pieuse est acceptée par Agathe de Pierrefont, la fille de la donatrice qui détenait les droits féodaux. L'acte est signé par le comte Théobald, sénéchal, le bouteiller Gui, le chambrier Martin et le connétable Radulf avec le monogramme du roi. En 1208, les libéralités faites par le seigneur d'Orsay furent échangées entre les deux communautés religieuses devant Guillaume de Milly, prieur de Longpont. « quam domus de Orceaco habebat apud grangiam monachorum Sarnaii, que Mons Falconis dicitur ». Deux pièces de terre labourable situées à Viviers que dame Rancia de Palaiseau avait donné en aumône aux moines blancs des Vaux de Cernay « quam domina Rancia de Palaisol ipsis in elemosinam contulit apud Vivers » sont rétrocédés au prieuré d'Orsay contre la terre de Montfaucon et pour compenser la perte du droit dîmier, les moines de Longpont reçoivent un demi arpent supplémentaire. Parmi les témoins, sont présents le sous-prieur Ancher, Mathieu, prieur d'Orsay, Gui de Massy et Simon Paste. Une clause de retour est aussi envisagée. Avant de poursuivre, il convient de soulever le problème de l'origine de la paroisse qui n'existerait que depuis le XIVe siècle. Reprenant ce qu'a écrit l'abbé Lebeuf « … le démembrement se fit entre 1300 et 1400. On ne peut douter que ce n'ait été de Marcoucis que le détachement a été fait, puisque la nouvelle cure prit pour son patron S. Vandrille qui est celui de Marcoucis, le chef-lieu ». Nous ignorons ce que Saint-Wandrille vient faire à Montfaucon puisque nous venons de voir que la chapelle venait le l'abbaye Notre-Dame des Vaux de Cernay. Toujours est-il que la leçon de l'abbé Lebeuf a été reprise et "colportée" par d'autres auteurs sans preuve évidente.
Le chevalier Odo de Montefalconis Dans sa lettre du mois de mars 1237, Guillaume III d'Auvergne, évêque de Paris « Guillelmus, permissione divina, Parisiensis ecclesie minister indignus » demande avec instance que le chevalier Eudes de Montfaucon « dominus Odo de Monte Falconis, miles » et les moines des Vaux de Cernay « religiosis abbate et conventu Vallium Sarnaii » éteignent le différend qui les opposaient sur la chapelle de Montfaucon où les moines devaient célébrer le service divin « quod facerent celebrari divina in quadam capella » (charte CCCLXXIII). Ce texte atteste ainsi que dès le XIIIe siècle, il y avait un premier château à Montfaucon « domum dicti militis in Monte Falconis » et qu'en cette année 1237, une nouvelle chapelle fut érigée en son voisinage « quadam capella sita in valle subtus domum » et vraisemblablement à l'emplacement actuel de celle de Saint Jean de Beauregard.
La terre de Montfaucon appartenait à la famille d'Eudes de Montfaucon. Ce seigneur « dominus Odonem de Montefalcone » prétendait que les religieux des Vaux de Cernay, habitant la Grange-aux -Moines, étaient tenus de faire célébrer l'office divin dans la chapelle de son château à cause des aumônes faites par ses ancêtres « ratione elemosine monasterio suo facte ab antecessoribus ejusdem Odonis » . Les religieux ne l'entendaient pas de cette façon et soutenaient que n'étant pas liés par obligation, ils étaient prêts à porter l'affaire devant la justice « quod parati erant super hoc subire judicium et sententiam audire ». L'arbitrage tourne en faveur du seigneur, car, semble-t-il, l'évêque a tout intérêt pour obtenir la procuration sur la chapelle de Montfaucon. Le scribe des moines notera que la paix est établie entre nous et Eudes « pace inter nos et Odonem de Montefalcone militem, pro capella » . L'évêque, travaillant avec diplomatie, obtint un compromis par lequel les moines acceptaient le transfert de la chapelle près de la maison du chevalier « quod dicta capella transferatur, a locoin quo erat, ad alium locum prope domum militis antedicti » et de plus étaient disposés à verser une rente annuelle de 19 setiers de blé d'hiver « decem et novem sextarios hybernagii, singulis annis » pris sur la grange de Gometz « apud Gometum » et un demi-muid d'avoine sur la grange de Jean de Briis à Courtabœuf « dimidium modium avene quos habebant in granchia domini Johannis de Briis, que vocatur de Cortherbof » et deux pièces de vins qu'ils récoltaient dans leur clos de Saulx-les-Chartreux « et duas pecias vinee quas habebant, sitas apud villam que vocatur Salices ». Au mois de mai de l'an 1238, l'abbaye des Vaux de Cernay céda un muid de blé à la chapelle de Montfaucon « viri religiosi abbas et conventus Vallium Sarnaii quit averunt, coram nobis, capellanie de Monte Falconis, ad opus capellani qui pro tempore inibi fuerit ». Cette libéralité avait été reçue par le couvent dès juin 1206. La lettre d'Eudes, évêque de Paris, mentionnait que Jehan de Briis avait fait l'aumône, pour le salut de ses parents, d'un muid de blé ; il s'agissait de la dîme à prendre dans sa grange de Courtabœuf « Johannes de Briis dedit eisdem monachis in perpetuam elemosinam, pro anima patris sui et matris sue et sua, unum modium bladi in decima sua de Cortebue, percipiendum in granchia sua ». La redevance était composée moitié blé d'hiver, moitié blé de printemps « quam habet ibidem, scilicet medietatem hybernagii et medietatem martiagii », ce qui indiquerait un assolement des terres (charte CXXXIII). Le même mois, Guillaume, évêque de Paris « Guillelmi, episcopi Parisiensis » est sollicité une nouvelle fois . Il assure l'arbitrage d'un échange entre les religieux et le couvent des Vaux de Cernay et le chapelain de Montfaucon qui recevait annuellement 19 setiers de blé provenant de la récolte prise sur 25 arpents de la terre de Gometz. « cum viri religiosi abbas et conventus Vallium Sarneii assignassent capellanum capellanie de Monte-Falconis ad decem et novem sextarios bladi, apud Gometum, super viginti et quinque arpennis terre » (charte CCCLXXXI). Les échanges entre membres du clergé étaient fréquents aux XIIe et XIIIe siècles, chacun essayant de regrouper les biens qui avaient fait l'objet de donations pieuses. Au bout d'un certain temps, le morcellement de terres avait entrainé une imbrication difficile à gérer. Ainsi, Guillaume, chapelain de Montfaucon accepte avec joie de recevoir 25 setiers de blé que cette terre produit et rendra un demi-muid aux moines « ad modiationem pro viginti et quinque sextariis talis bladi quale in predicta terra cresceret ; et predicti homines dictam terram quitassent pro sue libito voluntatis, Guillelmus, capellanus dicte capellanie, dictam terram gratanter recepit ad admodiationem predictam, ita quod dimidium modium talis bladi quale in terra ipsa creverit » (1). L'histoire de la chapelle sera reprise dans une chronique spécifique.
Etienne Boullard, seigneur de Montfaucon Nous arrivons à la fin du XIVe siècle. Une quittance de profit de fief est délivrée le 17 juillet 1397 par Etienne Boullard, seigneur de l'hôtel de Montfaucon, à Jean de Montaigu, seigneur de Marcoussis, « à cause du quint denier de l'acquisition qu'il avoit faite de la seigneurie de Villejust ». Le quint denier est le cinquième denier du prix de la vente qui est du par le vendeur seul ou par lui et par l'acheteur par moitié ou par l'acheteur seul (2). Un vidimus délivré en 1489 reprend l'aveu et dénombrement donné de 1401 par Marie la Baclesse (Le Bâcle) de Meudon, veuve d'Etienne Boulart, écuyer, demeurant à Lagny-sur-Marne, à Guillaume de Harville à cause de Jeanne, sa femme, d'un fief relevant de leur grange de Palaiseau, « c'est à savoir l'hôtel et manoir de Montfaucon avec toutes ses appartenances et dépendances, duquel relèvent en plein fief, et en arrière-fief de Palaiseau, les fiefs suivants : le fief de Villejust, appartenant à Jean de Montagu, vidame de Laonnois ; un fief à Villers-sous-Saulx appartenant à Henry Le Crich, chevalier, chambellan du Roi, à cause de sa femme ; un fief à Saint-Aubin que tenait Etienne de La Clergerie , qui l'a vendu à Arnoul Boucher, trésorier des guerres, etc . ». Dans une lettre du fief de Montfaucon écrite en 1462 par devant Pierre, tabellion juré du roy en la prévosté et chatellenie de Montlhéry, vint en la personne Mathieu Velle, procureur de Jehan de Graville, seigneur de Marcoussis et de Villejust, par lettre de procuration soubz le seel de ses armes le 8 septembre 1459, desquelles il nous est apparu devant lequel pour estat audit nom de lui en ung fief et manoir appelé Montfaucon, assis audit lieu de Montfaucon ... ledit escuier et seigneur de Montfaucon par trois fois et après qu'il eut heurté à la porte dudit hostel et manoir de Montfaucon, pour lui faire les foy et hommage. Il serait logique que ce fief soit celui de de Villejust déjà cité dans la déclaration de 1397. L'histoire se poursuit au début du XVIe siècle, quand en 1501, nous apprenons que messire Etienne Molineau, escuyer, veuf de Katherine de Noyers, est seigneur de Montfaucon , près Marcoussis. C'est « à cause de damoiselle Marie fille de luy et de feue dame Katherine de Noyers sa femme », que le seigneur se porte fort pour unir sa fille à Symon de la Motte , aussy escuyer, seigneur en partie de Bourbon. La dot est constituée par « trois cens livres et un muy de bled de rente à prendre sur la ferme de Saclay chacun an ».
Benoît de Tournebeuf, seigneur de Montfaucon Au début du XVIe siècle, nous trouvons un nommé Benoist de Tournebeuf qualifié de seigneur du fief de Montfaucon. Il serait le descendant de Richard de Tournebeuf, seigneur du fief de Péronne, assis en pays Gastinois, qui avait fait des devoirs féodaux le 5 octobre 1498 « iceluy suppliant avoit fait les hommages au seigneur féodal haut justicier mais non reçu ». À cette époque, le fief de Montfaucon n'était pas concerné. En 1515, un aveu et dénombrement est donné à Mathurin de Houetteville, seigneur du fief du Petit-Palaiseau par Benoît de Tournebeuf, écuyer, seigneur de Montfaucon « Devant le juge et garde de Gommetz-le-Chastel est présent Benoist de Tournebeuf seigneur de Montfaucon, lequel de son bon gré… recoignoit par ces présentes advoue tenir en fief et en une seule foy et hommage de noble homme Mathurain de Houetteville, seigneur du fief du Petit Paloiseau autrement nommé la Granche du Petit Paloisel assis paroisse dudit Gommetz lz Chastel, les héritages et possessions ci déclarés desquelles ledict advenant remet en foy et hommage du quatorzième jour de juillet mil cinq cens dix à monseigneur hault et puissant seigneur Loys seigneur de Graville et dudit Gommetz, admiral de France par le moyen de ce que auparavant ledict seigneur admiral avait fait saisir ledict fief de la Granche de Paloiseau et iceluy estant en sa main avait fait aussi saisir ledict fief de Montfaulcon nommé dépendant dudict fief de la Granche de Paloisel desquels fiefs devantz et appartenants de Montfaulcon la déclaration sensuit et premièrement, son hostel et manoir de Montfaulcon, les jardins, coulombier, pressoir ainsi que la justice jusqu'à 60 sols parisis ». Dans son aveu et dénombrement, le seigneur de Montfaucon déclare également un autre fief à Saint-Aubin composé « de maison, granche, coullombier, bergeries, estables et jardin ainsi que ce comporte tenant au chemin royal à l'église dudict Saint-Aubin et de l'Hospital Sainct Jehan de Jérusalem avec soixante sept arpens de terre ou environ… ». L'arrière-fief de Villejust appartient à l'amiral Louis de Graville, celui de Villiers-sous-Saulx à François Le Clerc, celui de Saint-Aubin à Raimond Boucher, successeur d'Adam Boucher et un fief à Saulx, qui fut à Guillaume Ferrant, appartient à maître Jean Ferrant. C'est l'acte d'aveu et dénombrement passé en 1523 par Benoist de Tournebeuf, escuyer, qui nous donne une description détaillée de la seigneurie de Montfaucon. Voici l'acte en question: Nous présentons maintenant l'état des seigneurs des terres situées dans la prévôté royale de Montlhéry qui se sont présentés à cause de leurs justices aux assises tenues à Montlhéry le 30 septembre 1535. Savoir les seigneurs de : Viry, Savigny, Athis, Louans (Morangis), Villiers-sur-Orge, Gillequinière de Perray, Plessis-Paté, Brazeux, Valgrand, La Saussaye , La Fontaine , Ville Bouzin, Launay, Brétigny, Fresnes, Villebon, Chanteloup, la Bretonnière , Leudeville, Marolles, Vallorge, Chetainville, Billy, Lardy, Saint-Yon, Boissy-sous-Saint-Yon, Saint-Magloire (Morsang), Le Marais et les Loges, Ollainville, Bruyères-le-Châtel, Launay, Causson, Fontenay-les-Briis, Soucy, Briis, Vaugrigneuse, Bajolet, Chaumasson, Marcoussis, Châtres (Arpajon), Nozay et la Ville-du -Bois, La Roue et Guillerville, Orsay et Courtaboeuf, Mont-Faucon , Villiers-sous-Saulx, Ballainvilliers, Forges, Chardonnet, l'Orme Gras, Leuville, Le Pont-saint-Morice, Avrainville, Machery. Par suite de l'erreur de Renault de Villejust suivi par les seigneurs de Marcoussis, Guillaume et Thomas de Balsac, héritiers de Jeanne de Graville, leur tante, ont rendu le 8 mars 1540 à demoiselle Coquelet, dame de Montfaucon, veuve Tournebeuf, foy et hommage de la terre de Villejust qui leur était échu par le décès de leur tante, Jeanne de Graville, et lui ont payé 15 écus d'or. Le 30 avril 1546, Barbe de Coquelet, veuve de noble homme Benoist de Tournebeuf, écuyer, seigneur de Montfaucon, demeurant audit lieu de Montfaucon, donne à Jacques de Maubuisson, garde du château de Vincennes, son neveu, ses droits sur des successions Coquelet.
Les censitaires de Montfaucon en 1523 Les appartenances de ce même fief sont les censives déclarées dans le même aveu de février 1523 « lesquelles anciennement estoient menues censives et montoient à 44 solz parisis ou environ payables aux jours et festes de Sainct-Rémy, Thoussaincts et Nostre-Dame en mars et depuis lesdites censives ont esté rebailléz à plus trois cens et se montent à présent à la somme de 4 livres 8 solz parisis payable audit jour Sainct-Rémy et desquelles censives présentes estant de ce même fief ». Nous comprenons par cette article que lors du renouvellement des baux à cens et rentes, au commencement du XVIe siècles, les redevances furent doublées passant de 44 à 88 sols qui font 4 livres 8 sols. La déclaration s'ensuit : Le mérite de cette énumération est de nous faire connaître le nom des paroissiens de Montfaucon ainsi que le nombre de feux, soit 16.
Les hoirs de Tournebeuf, seigneurs de Montfaucon En 1545, Jean de Tournebeuf, chanoine de Chartres, seigneur des terres de Montfaucon au baillage de Paris, et de Péronne à Milly-en-Gastinais, au baillage de Meulun fait donation à Michel de Tournebeuf, écuyer, son frère, de ses droits sur le manoir seigneurial de Péronne, et de tous les biens meubles dépendants de la succession de Benoist de Tournebeuf, son père, lui appartenant par droit de progéniture, et ratification et confirmation de cette donation. « Noble et discrette personne maistre Jehan de Tournebeuf, chanoine de Chartres, seigneur des terres et seigneuries de Montfaulcon, ...., fils aisné de deffunt noble homme Benoist de Tournebeuf, son père en son vivant escuyer seigneur dudit Péronne, lequel Jehan de son bon gré cedde par ces présentes en donation entre vifs à noble homme Michel de Tournebeuf son frère escuyer, la terre et seigneurie de Péronne... » (4). Michel de Tournebeuf, écuyer, et Antoinette Pélissot signent leur contrat de mariage fin 1547. Par ce contrat Thomas Pélissot, écuyer, seigneur de Montgerton et Claude de Beauvais, sa femme, père et mère d'Antoinette, promettent de payer aux futurs époux, la veille de leur mariage, la somme de 4.000 livres tournois, et de vestir leur fille d'abitz nuptiaulx, bien et honnestement, selon son estat. En outre Jean de Tournebeuf, chanoine de Chartres, frère de Michel, lui donne les fiefs, la terre et seigneurie de Péronne et ses droits sur les fiefs et seigneurie de Montfaucon . Nous trouvons, à ce propos, un second acte « Noble personne Thomas Pélissot, escuier seigneur de Montgerton, et damoiselle Claude de Beauvais père et mère d'Antoinette Pélissot d'une part et discrette personne maistre Jehan de Tournebeuf, prestre chanoine de l'église de Chartres stipulant pour Michel de Tournebeuf son demi frère, pour le mariage de Michel et d'Antoinette, ledit de Tournebeuf advoue tenir tous les droits de succession en plaine propriété et également ceux de Jean de Tournebeuf, comme fils aisné et principal héritier de la succession de feu Benoist de Tournebeuf, en son vivant escuier son père, la seigneurie de Milly, ...., également Jehan le donateur cedde tous les droits du fief, terre et seigneurie de Montfaulcon, assis en la prévosté et vicomté de Paris, ses appartenances et dépendances et ainsy qu'il se se comporte et consiste en hostel seigneurial droits de justice jusqu'à soixante sols, autres droits du fief de Montfaucon, sans rien excepté par lequel Jehan de Tournebeuf , chargé de droits seigneuriaux pas cités. A la réservation pour Jehan de Tournebeuf sa vie durant par usufruit de ladite terre et seigneurie de Montfaucon, et retournera audit Jehan en cas de décès de Michel ». Une cession de rente est faite par Charles de Tournebeuf en 1546. Une vingtaine d'années plus tard, en 1564, Charles de Tournebeuf, escuyer, sieur de Montfaucon, demeurant au Chesnay, paroisse de la Ferté-Gaucher en Brye, confesse et déclare que donataire de deffunte Barbe de Coquelet sa mère, est à présent détempteur et propriétaire de la moitié de la terre et seigneurie de Montfaucon, située et assis prez Saint-Cler-soulz-Gometz et dit pour la partie luy appartenant à noble dame Jacqueline de Marle..., et ses myneurs qu'elle a droit de prendre 10 livres tournois de rente qu'il promet de payer. Un aveu du fief de Montfaucon est donné en 1568 par Charles de Tournebeuf, seigneur en partye de Montfaucon, filz de deffunt Benoist de Tournebeuf et de demoiselle Barbe Derogneles, ses père et mère en leur vivant sieur et dame de ladicte terre de Monfaucon, advoue à tenir en fief en une seulle foy et hommage de Noble sieur Esprit de Harville, chevallier de l'Ordre du Roy, sieur de Paloiseau, baron de Mainville, sieur du petit Paloiseau assis près Gommetz le Chastel, c'est assavoir C'est en utilisant ce type d'acte que l'histoire du moulin à vent a pu être reconstituée.
Les habitants de Saint-Jean de Montfaucon en 1568 Voici les censitaires de Montfaucon où l'on dénombrait une vingtaine de feux en 1568 :
Charles de Tournebeuf, seigneur en partie de Montfaucon Dans le même aveu de 1568, le sieur Charles de Tournebeuf, seigneur en partye de Montfaucon, déclare quatre fiefs mouvant tenus de moy en plain fief à cause dudict hostel de Montfaulcon et en arrière fiefs dudict sieur de Paloiseau à cause de son dit fief du petit Paloiseau pour les deux parts les huict faisant le tout. C'est assavoir: En 1572, honorable homme Michel Joly, procureur de Charles de Tournebeuf, escuier, seigneur en partie de la terre et seigneurie de Montfaucon prez Saint-Clerc de Gometz, se porte fort également pour Jehan Le Jan aussi seigneur en partie dudit Montfaucon, d'une part et Michel Rousseau, marchand de Saulx d'autre part, les seigneurs par puissance de fief et retrait féodal pour le fief de la Salle des Fibrands ou des Tournelles assis à Saulx, mouvant en arrière-fief de Montfaucon, qui appartient à Gilles de Vieilville et par lequel ledit Rousseau avait acquis par contrat volontaire par le remboursement fait audit Rousseau par les seigneurs de Montfaucon, tant du prix principal que des frais seigneuriaux; transaction pour fin de procès. Dans cet acte il est fait mention que le sieur Le Jan raisonnablement marié à une Tournebeuf. La même année, noble homme Charles de Tournebeuf, escuier seigneur en partie de Montfaucon, transporte un bien patrimonial à Michel Joly.
Notes (1) Un demi-muid contenant 6 setiers, l'échange entre les moines et le chapelain était ainsi satisfait à raison de 19 setiers. (2) Selon le Glossaire de Droit Français de Ragueau, les quints sont des « droits dûs au seigneur feudal, quand le fief est vendu ou aliéné à prix d'argent : mais quand il change de main par mort, legs, échange, donation, recompense ou autrement, les droits de rachat ou relief sont dûs ». (3) Il s'agit de la basse et moyenne justice jusqu'à 60 sols d'amende. (4) Les successions féodales variaient d'une province à l'autre en suivant la coutume. Dans la coutume de Paris « en ligne directe, l'aîné mâle a un préciput qui consiste dans le château ou principal manoir, la cour, la basse-cour et un arpent de terre aux environs de la maison ; il a en outre une portion avantageuse, c'est-à-dire, les deux tiers du reste du fief, s'il n'y a que deux enfants, et la moitié, s'ils sont plus de deux. Si le défunt n'a laissé que des filles, il n'y a pas de droit d'aînesse ». Quant à la coutume de Picardie « lorsqu'il n'y a qu'un fief, le donne à l'aîné ou à l'aînée ; mais quand il y en a plusieurs n'accordent à l'aîné que celui du choix, chacun des puîné en prend un autre , suivant l'ordre de son âge…». En général, on ne peut contracter contre la Coutume où les biens sont assis.
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