La seigneurie de Saint-Jean de Montfaucon (1) (1142-1572)

Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _---------------------------------- Février 2009

Extrait de la carte du diocèse et élection de Paris par Sanson d'Abbeville (1666).

JP. Dagnot

C. Julien

 

 

 

Après avoir donné l'histoire de la ferme de la Grange-aux-Moines, autrefois dite de Montfaucon, cette chronique relate l'histoire de la seigneurie de Saint-Jean de Montfaucon, devenue Saint-Jean de Beauregard au début du XVIIe siècle. Pour les lecteurs ne connaissant pas la région, cliquer pour localiser le lieu.

Montfaucon, en latin «  Montem Falconis , Mons Falco », huit communes françaises portent aujourd'hui le nom de Montfaucon, toutes bâties sur un promontoire. Ce toponyme évoque à la fois un relief rocheux (butte, mont) et sa nature sauvage (nid de faucon, d'aigle ou de corbeau) «  au bas de laquelle commence le vallon de Marcoucis du côté du couchant  », dit l'abbé Lebeuf, ou soit un nom d'homme germanique Falco et le suffixe -onis . Auguste Longnon classe le nom de Montfaucon parmi ceux qualifiés de «  romano-francs  ».

Au XVIe siècle, cette paroisse s'appelait Saint-Jean de Montfaucon. Nous trouvons en langue latine «  Mons Falco  », «  Monsfauco  », «  in Monte Faucone  » dans un diplôme de 1142, puis «  Monte Falconis  » sous Philippe Auguste et «  Mons Falconis  » en 1208. Au printemps 1226, le comte Amaury de Montfort accorde à la grange de Montfaucon «  Montisfalconis  » le bénéfice des droits d'usages dans la forêt d'Yveline. On écrivait encore au XVIIe siècle « Monfaucon », « Montfaulcon ».

Dans son mémoire, Pierre-Yves Louis précise que le fief de Montfaucon , dit ensuite de Saint-Jean de Beauregard , relevait en 1401 de la Grange de Palaiseau puis du fief du Petit-Palaiseau à Gometz-le-Châtel. L'abbé Lebeuf écrit à propos de la paroisse de Saint-Aubin « Il y a plusieurs seigneurs et fiefs à Saint-Aubin… Le fief dudit Saint-Aubin appelé Montfaucon relève du seigneur de Saint-Jean de Beauregard ». Nous reviendrons sur ces aspects au cours de cette chronique.

 

 

Les documents anciens

Sous le règne de Louis VII, vers 1142, la terre de Montfaucon appartenait à plusieurs seigneurs. Dans les chartes des couvents du sud parisien, nous trouvons d'abord un nommé Hugo Bibens qui donne son bois de Montfaucon avec sa terre de culture sur la route de Gometz «  dedit partem nemoris sui, quod habebat in Monte Falcone, cum quadam terre cultura que est juxta viam Gomez  », puis, Nantier d'Orsay «  Nanterius de Orceio » qui légue neuf arpents de terre située entre la vigne des moines des Vaux de Cernay et la route de Montlhéry « novem arpenta terre ; superaddidit etiam terram illam liberam et absolutam que sita est inter vineam monachorum et viam que ducit ad Montem Lethericum » . La famille Chastel d'Orsay avait doté le prieuré Saint-Martin d'Orsay, dépendance clunisienne de Longpont.

En 1183, cinquième année de son règne, le roi Philippe-Auguste «  Philippus regia Francorum rex  » ratifie la donation faite «  en ausmone  »au prieuré de Longpont par Béatrix de Pierrefond d'une partie de la forêt de Montfaucon «  Beatrix de Perafonas ecclesie sancte Marie de Longo Ponte partam suam nemoris de Monte Falconis et de Vioneto in elemosinam donant » . La libéralité pieuse est acceptée par Agathe de Pierrefont, la fille de la donatrice qui détenait les droits féodaux. L'acte est signé par le comte Théobald, sénéchal, le bouteiller Gui, le chambrier Martin et le connétable Radulf avec le monogramme du roi.

En 1208, les libéralités faites par le seigneur d'Orsay furent échangées entre les deux communautés religieuses devant Guillaume de Milly, prieur de Longpont. «  quam domus de Orceaco habebat apud grangiam monachorum Sarnaii, que Mons Falconis dicitur  ». Deux pièces de terre labourable situées à Viviers que dame Rancia de Palaiseau avait donné en aumône aux moines blancs des Vaux de Cernay «  quam domina Rancia de Palaisol ipsis in elemosinam contulit apud Vivers  » sont rétrocédés au prieuré d'Orsay contre la terre de Montfaucon et pour compenser la perte du droit dîmier, les moines de Longpont reçoivent un demi arpent supplémentaire. Parmi les témoins, sont présents le sous-prieur Ancher, Mathieu, prieur d'Orsay, Gui de Massy et Simon Paste. Une clause de retour est aussi envisagée.

Avant de poursuivre, il convient de soulever le problème de l'origine de la paroisse qui n'existerait que depuis le XIVe siècle. Reprenant ce qu'a écrit l'abbé Lebeuf « … le démembrement se fit entre 1300 et 1400. On ne peut douter que ce n'ait été de Marcoucis que le détachement a été fait, puisque la nouvelle cure prit pour son patron S. Vandrille qui est celui de Marcoucis, le chef-lieu  ». Nous ignorons ce que Saint-Wandrille vient faire à Montfaucon puisque nous venons de voir que la chapelle venait le l'abbaye Notre-Dame des Vaux de Cernay. Toujours est-il que la leçon de l'abbé Lebeuf a été reprise et "colportée" par d'autres auteurs sans preuve évidente.

 

 

Le chevalier Odo de Montefalconis

Dans sa lettre du mois de mars 1237, Guillaume III d'Auvergne, évêque de Paris «  Guillelmus, permissione divina, Parisiensis ecclesie minister indignus  » demande avec instance que le chevalier Eudes de Montfaucon «  dominus Odo de Monte Falconis, miles  » et les moines des Vaux de Cernay «  religiosis abbate et conventu Vallium Sarnaii  » éteignent le différend qui les opposaient sur la chapelle de Montfaucon où les moines devaient célébrer le service divin «  quod facerent celebrari divina in quadam capella  » (charte CCCLXXIII). Ce texte atteste ainsi que dès le XIIIe siècle, il y avait un premier château à Montfaucon «  domum dicti militis in Monte Falconis » et qu'en cette année 1237, une nouvelle chapelle fut érigée en son voisinage «  quadam capella sita in valle subtus domum  » et vraisemblablement à l'emplacement actuel de celle de Saint Jean de Beauregard.

 

La terre de Montfaucon appartenait à la famille d'Eudes de Montfaucon. Ce seigneur «  dominus Odonem de Montefalcone  » prétendait que les religieux des Vaux de Cernay, habitant la Grange-aux -Moines, étaient tenus de faire célébrer l'office divin dans la chapelle de son château à cause des aumônes faites par ses ancêtres «  ratione elemosine monasterio suo facte ab antecessoribus ejusdem Odonis  » . Les religieux ne l'entendaient pas de cette façon et soutenaient que n'étant pas liés par obligation, ils étaient prêts à porter l'affaire devant la justice «  quod parati erant super hoc subire judicium et sententiam audire  ». L'arbitrage tourne en faveur du seigneur, car, semble-t-il, l'évêque a tout intérêt pour obtenir la procuration sur la chapelle de Montfaucon. Le scribe des moines notera que la paix est établie entre nous et Eudes «  pace inter nos et Odonem de Montefalcone militem, pro capella   » .

L'évêque, travaillant avec diplomatie, obtint un compromis par lequel les moines acceptaient le transfert de la chapelle près de la maison du chevalier «  quod dicta capella transferatur, a locoin quo erat, ad alium locum prope domum militis antedicti  » et de plus étaient disposés à verser une rente annuelle de 19 setiers de blé d'hiver «  decem et novem sextarios hybernagii, singulis annis  » pris sur la grange de Gometz « apud Gometum  » et un demi-muid d'avoine sur la grange de Jean de Briis à Courtabœuf «  dimidium modium avene quos habebant in granchia domini Johannis de Briis, que vocatur de Cortherbof  » et deux pièces de vins qu'ils récoltaient dans leur clos de Saulx-les-Chartreux «  et duas pecias vinee quas habebant, sitas apud villam que vocatur Salices ».

Au mois de mai de l'an 1238, l'abbaye des Vaux de Cernay céda un muid de blé à la chapelle de Montfaucon «  viri religiosi abbas et conventus Vallium Sarnaii quit averunt, coram nobis, capellanie de Monte Falconis, ad opus capellani qui pro tempore inibi fuerit  ». Cette libéralité avait été reçue par le couvent dès juin 1206. La lettre d'Eudes, évêque de Paris, mentionnait que Jehan de Briis avait fait l'aumône, pour le salut de ses parents, d'un muid de blé ; il s'agissait de la dîme à prendre dans sa grange de Courtabœuf «  Johannes de Briis dedit eisdem monachis in perpetuam elemosinam, pro anima patris sui et matris sue et sua, unum modium bladi in decima sua de Cortebue, percipiendum in granchia sua ». La redevance était composée moitié blé d'hiver, moitié blé de printemps «  quam habet ibidem, scilicet medietatem hybernagii et medietatem martiagii  », ce qui indiquerait un assolement des terres (charte CXXXIII).

Le même mois, Guillaume, évêque de Paris « Guillelmi, episcopi Parisiensis  » est sollicité une nouvelle fois . Il assure l'arbitrage d'un échange entre les religieux et le couvent des Vaux de Cernay et le chapelain de Montfaucon qui recevait annuellement 19 setiers de blé provenant de la récolte prise sur 25 arpents de la terre de Gometz. «  cum viri religiosi abbas et conventus Vallium Sarneii assignassent capellanum capellanie de Monte-Falconis ad decem et novem sextarios bladi, apud Gometum, super viginti et quinque arpennis terre  » (charte CCCLXXXI). Les échanges entre membres du clergé étaient fréquents aux XIIe et XIIIe siècles, chacun essayant de regrouper les biens qui avaient fait l'objet de donations pieuses. Au bout d'un certain temps, le morcellement de terres avait entrainé une imbrication difficile à gérer. Ainsi, Guillaume, chapelain de Montfaucon accepte avec joie de recevoir 25 setiers de blé que cette terre produit et rendra un demi-muid aux moines «  ad modiationem pro viginti et quinque sextariis talis bladi quale in predicta terra cresceret ; et predicti homines dictam terram quitassent pro sue libito voluntatis, Guillelmus, capellanus dicte capellanie, dictam terram gratanter recepit ad admodiationem predictam, ita quod dimidium modium talis bladi quale in terra ipsa creverit  » (1).

L'histoire de la chapelle sera reprise dans une chronique spécifique.

 

 

Etienne Boullard, seigneur de Montfaucon

Nous arrivons à la fin du XIVe siècle. Une quittance de profit de fief est délivrée le 17 juillet 1397 par Etienne Boullard, seigneur de l'hôtel de Montfaucon, à Jean de Montaigu, seigneur de Marcoussis, «  à cause du quint denier de l'acquisition qu'il avoit faite de la seigneurie de Villejust  ». Le quint denier est le cinquième denier du prix de la vente qui est du par le vendeur seul ou par lui et par l'acheteur par moitié ou par l'acheteur seul (2).

Un vidimus délivré en 1489 reprend l'aveu et dénombrement donné de 1401 par Marie la Baclesse (Le Bâcle) de Meudon, veuve d'Etienne Boulart, écuyer, demeurant à Lagny-sur-Marne, à Guillaume de Harville à cause de Jeanne, sa femme, d'un fief relevant de leur grange de Palaiseau, «  c'est à savoir l'hôtel et manoir de Montfaucon avec toutes ses appartenances et dépendances, duquel relèvent en plein fief, et en arrière-fief de Palaiseau, les fiefs suivants : le fief de Villejust, appartenant à Jean de Montagu, vidame de Laonnois ; un fief à Villers-sous-Saulx appartenant à Henry Le Crich, chevalier, chambellan du Roi, à cause de sa femme ; un fief à Saint-Aubin que tenait Etienne de La Clergerie , qui l'a vendu à Arnoul Boucher, trésorier des guerres, etc . ».

Dans une lettre du fief de Montfaucon écrite en 1462 par devant Pierre, tabellion juré du roy en la prévosté et chatellenie de Montlhéry, vint en la personne Mathieu Velle, procureur de Jehan de Graville, seigneur de Marcoussis et de Villejust, par lettre de procuration soubz le seel de ses armes le 8 septembre 1459, desquelles il nous est apparu devant lequel pour estat audit nom de lui en ung fief et manoir appelé Montfaucon, assis audit lieu de Montfaucon ... ledit escuier et seigneur de Montfaucon par trois fois et après qu'il eut heurté à la porte dudit hostel et manoir de Montfaucon, pour lui faire les foy et hommage. Il serait logique que ce fief soit celui de de Villejust déjà cité dans la déclaration de 1397.

L'histoire se poursuit au début du XVIe siècle, quand en 1501, nous apprenons que messire Etienne Molineau, escuyer, veuf de Katherine de Noyers, est seigneur de Montfaucon , près Marcoussis. C'est «  à cause de damoiselle Marie fille de luy et de feue dame Katherine de Noyers sa femme  », que le seigneur se porte fort pour unir sa fille à Symon de la Motte , aussy escuyer, seigneur en partie de Bourbon. La dot est constituée par «  trois cens livres et un muy de bled de rente à prendre sur la ferme de Saclay chacun an  ».

 

 

Benoît de Tournebeuf, seigneur de Montfaucon

Au début du XVIe siècle, nous trouvons un nommé Benoist de Tournebeuf qualifié de seigneur du fief de Montfaucon. Il serait le descendant de Richard de Tournebeuf, seigneur du fief de Péronne, assis en pays Gastinois, qui avait fait des devoirs féodaux le 5 octobre 1498 «  iceluy suppliant avoit fait les hommages au seigneur féodal haut justicier mais non reçu  ». À cette époque, le fief de Montfaucon n'était pas concerné.

En 1515, un aveu et dénombrement est donné à Mathurin de Houetteville, seigneur du fief du Petit-Palaiseau par Benoît de Tournebeuf, écuyer, seigneur de Montfaucon «  Devant le juge et garde de Gommetz-le-Chastel est présent Benoist de Tournebeuf seigneur de Montfaucon, lequel de son bon gré… recoignoit par ces présentes advoue tenir en fief et en une seule foy et hommage de noble homme Mathurain de Houetteville, seigneur du fief du Petit Paloiseau autrement nommé la Granche du Petit Paloisel assis paroisse dudit Gommetz lz Chastel, les héritages et possessions ci déclarés desquelles ledict advenant remet en foy et hommage du quatorzième jour de juillet mil cinq cens dix à monseigneur hault et puissant seigneur Loys seigneur de Graville et dudit Gommetz, admiral de France par le moyen de ce que auparavant ledict seigneur admiral avait fait saisir ledict fief de la Granche de Paloiseau et iceluy estant en sa main avait fait aussi saisir ledict fief de Montfaulcon nommé dépendant dudict fief de la Granche de Paloisel desquels fiefs devantz et appartenants de Montfaulcon la déclaration sensuit et premièrement, son hostel et manoir de Montfaulcon, les jardins, coulombier, pressoir ainsi que la justice jusqu'à 60 sols parisis  ». Dans son aveu et dénombrement, le seigneur de Montfaucon déclare également un autre fief à Saint-Aubin composé «  de maison, granche, coullombier, bergeries, estables et jardin ainsi que ce comporte tenant au chemin royal à l'église dudict Saint-Aubin et de l'Hospital Sainct Jehan de Jérusalem avec soixante sept arpens de terre ou environ…  ». L'arrière-fief de Villejust appartient à l'amiral Louis de Graville, celui de Villiers-sous-Saulx à François Le Clerc, celui de Saint-Aubin à Raimond Boucher, successeur d'Adam Boucher et un fief à Saulx, qui fut à Guillaume Ferrant, appartient à maître Jean Ferrant.

C'est l'acte d'aveu et dénombrement passé en 1523 par Benoist de Tournebeuf, escuyer, qui nous donne une description détaillée de la seigneurie de Montfaucon. Voici l'acte en question:
« 
Benoist de Tournebeuf, escuyer, sieur de Montfaucon, advoue tenir en une seule foy et hommage de noble seigneur Fiacre de Harville, sieur de Palaiseau et Fresnay, et sieur du Petit Palaiseau assis près Gometz-le-Châtel:
- mon hostel et manoir de Montfaucon avec les coulombier, pressoir, cour, jardin, vignes et clostures d'icelluy contenant quatre arpents,
- item les pastiz dudit fief assis devant mon dit hostel, lesquels y a plusieurs arbres contenant six arpents,
- avec saisine et amende, la justice jusqu'à 60 sols (3),
- item ung moulin à vent duquel la place et aysance contiennent environ demi arpent, tenant d'une part au grand chemin qui va dudit Montfaucon à Marcoussis et d'autre à la veuve Michel Desvignes aboutissant d'un bout à la terre du curé de Montfaucon, et d'autre bout à Pierre Henry ,
- item vingt-quatre arpents de terre assis au long du chemin qui va dudit hostel à l'église dudit lieu et de ladite église à Marcoussis, en laquelle pièce est assis ledit moulin à vent dessus déclaré, tenant aux bois de Montfaucon,
- item six vingts arpents à l'intérieur des chemins usurpé en partie par Jehan et Guillaume Mommy, du chemin de Montfaucon à Marcoussis jusqu'à l'église, autre chemin de l'église à Gommetz,
- item quatre fiefs mouvant de mon hostel et en arrière fief au Petit Palaiseau à Villejust qui fut anciennement à Bertran Guermor (?) puis à Jean de Montagu, à Graville puis à la grande maitresse sa fille ...

Nous présentons maintenant l'état des seigneurs des terres situées dans la prévôté royale de Montlhéry qui se sont présentés à cause de leurs justices aux assises tenues à Montlhéry le 30 septembre 1535. Savoir les seigneurs de : Viry, Savigny, Athis, Louans (Morangis), Villiers-sur-Orge, Gillequinière de Perray, Plessis-Paté, Brazeux, Valgrand, La Saussaye , La Fontaine , Ville Bouzin, Launay, Brétigny, Fresnes, Villebon, Chanteloup, la Bretonnière , Leudeville, Marolles, Vallorge, Chetainville, Billy, Lardy, Saint-Yon, Boissy-sous-Saint-Yon, Saint-Magloire (Morsang), Le Marais et les Loges, Ollainville, Bruyères-le-Châtel, Launay, Causson, Fontenay-les-Briis, Soucy, Briis, Vaugrigneuse, Bajolet, Chaumasson, Marcoussis, Châtres (Arpajon), Nozay et la Ville-du -Bois, La Roue et Guillerville, Orsay et Courtaboeuf, Mont-Faucon , Villiers-sous-Saulx, Ballainvilliers, Forges, Chardonnet, l'Orme Gras, Leuville, Le Pont-saint-Morice, Avrainville, Machery.

Par suite de l'erreur de Renault de Villejust suivi par les seigneurs de Marcoussis, Guillaume et Thomas de Balsac, héritiers de Jeanne de Graville, leur tante, ont rendu le 8 mars 1540 à demoiselle Coquelet, dame de Montfaucon, veuve Tournebeuf, foy et hommage de la terre de Villejust qui leur était échu par le décès de leur tante, Jeanne de Graville, et lui ont payé 15 écus d'or. Le 30 avril 1546, Barbe de Coquelet, veuve de noble homme Benoist de Tournebeuf, écuyer, seigneur de Montfaucon, demeurant audit lieu de Montfaucon, donne à Jacques de Maubuisson, garde du château de Vincennes, son neveu, ses droits sur des successions Coquelet.

 

 

Les censitaires de Montfaucon en 1523

Les appartenances de ce même fief sont les censives déclarées dans le même aveu de février 1523 «  lesquelles anciennement estoient menues censives et montoient à 44 solz parisis ou environ payables aux jours et festes de Sainct-Rémy, Thoussaincts et Nostre-Dame en mars et depuis lesdites censives ont esté rebailléz à plus trois cens et se montent à présent à la somme de 4 livres 8 solz parisis payable audit jour Sainct-Rémy et desquelles censives présentes estant de ce même fief  ». Nous comprenons par cette article que lors du renouvellement des baux à cens et rentes, au commencement du XVIe siècles, les redevances furent doublées passant de 44 à 88 sols qui font 4 livres 8 sols. La déclaration s'ensuit :
- Et premièrement Guillaume Nyon pour sa maison avec le tout contenant ung quartier ou environ, tenant des deux costés à moy mesme aboutissant d'ung bout au chemin tendant de madite maison de Montfaucon à l'église dudit lieu et d'autre à moy pour ce doibt au jour de Sainct-Rémy 22 solz deux deniers parisis, une poulle de cens et rente.
- Jaspart Collisson pour ung quartier de terre qui fut à feu Pierrin Dubois pareillement à Phillipot Chriegnart au quel y a une maison, jardin tenant d'une part au moullin et d'aultre à moy aboutissant d'un bout au chemin et d'aultre à moy pour ce doibt 4 deniers parisis et une poulle. Ledit Jaspart pour sa maison devant la Croix tenant d'une part à Jehan Bazin et d'aultre à Mathurin Missau aboutissant d'un bout d'ung long audit chemin et d'autre audit Bazin, pour ce doibt le tout pour 2 sols parisis et ung chappon.
- Laurens Moulny pour sa maison, court, terre et jardin contenant trois quartiers ou environ à présent divisez en plusieurs parties cy aprez déclarées, le tout tenant d'une part audit Jaspert Collisson et d'aultre aux hoirs feu Pierre Losere et à Thomas Collisson et aultres aboutissant d'ung bout audict chemin et d'aultre à Moy pour ce doibt 14 deniers parisis
Thomas Collisson, gendre dudit Moulny pour une maison, court et jardin qui fut audit Moulny tenant d'une part audit Moulny et d'aultre aux hoirs feu Pierre Losere abboutissant d'ung bout au chemin et d'aultre à Jacques Foucquet pour ce doibt 12 deniers parisis
Jacques Foucquet pour sa maison, court et jardin qui fut audit Laurens Moulny, tenant d'une part audict Moulny et d'aultre auxdicts hoirs Losere, aboutissant d'ung bout audit moullin et d'aultre audit Thomas Collisson pour ce doibt 12 deniers parisis
Les hoirs feu Pierre Lozaire pour leur maison, court et jardin, terres, vignes, le tout contenant cinq quartiers et demy ou environ, tenant d'une part aux hoirs feu Michau Tillot et d'aultre audit moulin et d'aultre aboutissant d'ung bout audit chemin et au jardin du curé dudit Montfaucon et d'aultre eux mesmes, pour ce doibvent 7 sols 4 deniers parisis et une poulle.
Les hoirs feu Michau Tillot pour leur maison et terres, le tout contenant un arpent ou environ, tenant d'une part auxdicts hoirs Lozere et d'aultre à Guillaume Dubois aboutissant d'ung bout au curé dudit Montfaucon et d'aultre à eux mesmes, pour ce doibvent audit jour 4 sols 2 deniers parisis et une poulle.
Guillaume Dubois pour sa maison qu'il a acquis de la veufve Bruiriers feu Jehan Chriegnart, le tout contenant ung arpen assis audit Montfaucon tenant d'une part audits héritiers Michau Tillot et d'autre à la veufve et hoirs Michau Desvignes et à Pierre Henry aboutissant d'ung bout à luy mesme et d'aultre audit curé de Montfaucon, pour ce doibt 3 sols 8 deniers parisis et une poulle.
Messire Jehan Tixier pour vingt quatre perches de terre ou environ où il y a une maison tenant d'une part aux héritiers Jehan Trinier et d'autres à Guillaume Vallois aboutissant d'ung bout audit chemin pour ce doibt la somme de 3 sols parisis et une poulle.
La veufve et héritiers Jehan Trinier pour une petite maison contenant cinq perches et demye de terre tenant d'une part audit messire Jehan Tinier et aboutissant d'ung bout audit chemin pour ce doibvent 8 deniers parisis et demy poulle.
La veufve et héritiers Michau Desvignes pour leur maison avec contenant le tout un arpent et demy ou enviton assis audit Montfaucon tenant d'une part audit Guillaume Dubois et d'autre à Pierre Henry, aboutissant d'ung bout audit Pierre Henry et d'autres à eux-mesmes, pour ce doibvent 6 sols et 10 deniers parisis et une poulle.
Pierre Henry pour sa maison avec le tout contenant cinq arpents et ung quartier assis audit Montfaucon tenant d'une part au chemin tendant dudit Montfaucon à Marcoussis et d'autre aux larris et vignes dudit Montfaucon, aboutissant d'ung bout auxditx larris et d'autre à la terre des héritiers Michau Desvignes pour ce doibt 18 sols parisis, deux poulles et un quartron de vin.
Jehan Bazin pour une maison contenant demy arpent de terre tenant d'une part à Mathurin Michault et d'aultre à la veufve et hoirs de Jehan Langlois, aboutissant d'ung bout à moy et d'autre au chemin tendant de Montfaucon à Marcoussis pour ce doibt 6 sols parisis et une poulle.
- Mathurin Michault pour quatre arpens de terre auxquels il y a une maison assis près de l'église dudit lieu de Montfaucon tenant d'une part au chemin tendant de Montfaucon à Vilziers et d'autre au terres du domaine de ce mesme fief usurpées et contre raison occupées par Jehan Moulny, aboutissant d'ung bout et d'autre à moy pour ce doibt 4 sols parisis et deux poulles.
- La veuve et héritiers Jehan Langlois pour une maison contenant six perches et demye de terre tenant d'une part à Jehan Bazin et d'autre part à Andry Le Conte aboutissant d'ung bout à moy et d'autre au chemin tendant dudit Montfaucon à Marcoussis pour ce doibt aucdit pour 9 deniers parisis et demye poulle.
Guillet Talloix pour une maison, court et jardin, le tout contenant huict perches de terre ou environ assis audict Montfaucon tenant d'une part à Andry Le Conte, d'aultre audict chemin, aboutissant d'un bout audit Messire Jehan Tinier, d'aultre à Le Conte, pour ce doibt 14 deniers ;
Andry Le Conte pour une petite maison contenant six perches de terre tenant d'une part aux héritiers Jehan Langlois et d'autre à Guillaume Talloix, aboutissant d'un bout à moy et d'autre audit chemin tendant dudit Montfaucon à Marcoussis pour ce doibt 9 deniers parisis.

Le mérite de cette énumération est de nous faire connaître le nom des paroissiens de Montfaucon ainsi que le nombre de feux, soit 16.


Les hoirs de Tournebeuf, seigneurs de Montfaucon

En 1545, Jean de Tournebeuf, chanoine de Chartres, seigneur des terres de Montfaucon au baillage de Paris, et de Péronne à Milly-en-Gastinais, au baillage de Meulun fait donation à Michel de Tournebeuf, écuyer, son frère, de ses droits sur le manoir seigneurial de Péronne, et de tous les biens meubles dépendants de la succession de Benoist de Tournebeuf, son père, lui appartenant par droit de progéniture, et ratification et confirmation de cette donation. «  Noble et discrette personne maistre Jehan de Tournebeuf, chanoine de Chartres, seigneur des terres et seigneuries de Montfaulcon, ...., fils aisné de deffunt noble homme Benoist de Tournebeuf, son père en son vivant escuyer seigneur dudit Péronne, lequel Jehan de son bon gré cedde par ces présentes en donation entre vifs à noble homme Michel de Tournebeuf son frère escuyer, la terre et seigneurie de Péronne...  » (4).

Michel de Tournebeuf, écuyer, et Antoinette Pélissot signent leur contrat de mariage fin 1547. Par ce contrat Thomas Pélissot, écuyer, seigneur de Montgerton et Claude de Beauvais, sa femme, père et mère d'Antoinette, promettent de payer aux futurs époux, la veille de leur mariage, la somme de 4.000 livres tournois, et de vestir leur fille d'abitz nuptiaulx, bien et honnestement, selon son estat. En outre Jean de Tournebeuf, chanoine de Chartres, frère de Michel, lui donne les fiefs, la terre et seigneurie de Péronne et ses droits sur les fiefs et seigneurie de Montfaucon .

Nous trouvons, à ce propos, un second acte «  Noble personne Thomas Pélissot, escuier seigneur de Montgerton, et damoiselle Claude de Beauvais père et mère d'Antoinette Pélissot d'une part et discrette personne maistre Jehan de Tournebeuf, prestre chanoine de l'église de Chartres stipulant pour Michel de Tournebeuf son demi frère, pour le mariage de Michel et d'Antoinette, ledit de Tournebeuf advoue tenir tous les droits de succession en plaine propriété et également ceux de Jean de Tournebeuf, comme fils aisné et principal héritier de la succession de feu Benoist de Tournebeuf, en son vivant escuier son père, la seigneurie de Milly, ...., également Jehan le donateur cedde tous les droits du fief, terre et seigneurie de Montfaulcon, assis en la prévosté et vicomté de Paris, ses appartenances et dépendances et ainsy qu'il se se comporte et consiste en hostel seigneurial droits de justice jusqu'à soixante sols, autres droits du fief de Montfaucon, sans rien excepté par lequel Jehan de Tournebeuf , chargé de droits seigneuriaux pas cités. A la réservation pour Jehan de Tournebeuf sa vie durant par usufruit de ladite terre et seigneurie de Montfaucon, et retournera audit Jehan en cas de décès de Michel  ». Une cession de rente est faite par Charles de Tournebeuf en 1546.

Une vingtaine d'années plus tard, en 1564, Charles de Tournebeuf, escuyer, sieur de Montfaucon, demeurant au Chesnay, paroisse de la Ferté-Gaucher en Brye, confesse et déclare que donataire de deffunte Barbe de Coquelet sa mère, est à présent détempteur et propriétaire de la moitié de la terre et seigneurie de Montfaucon, située et assis prez Saint-Cler-soulz-Gometz et dit pour la partie luy appartenant à noble dame Jacqueline de Marle..., et ses myneurs qu'elle a droit de prendre 10 livres tournois de rente qu'il promet de payer.

Un aveu du fief de Montfaucon est donné en 1568 par Charles de Tournebeuf, seigneur en partye de Montfaucon, filz de deffunt Benoist de Tournebeuf et de demoiselle Barbe Derogneles, ses père et mère en leur vivant sieur et dame de ladicte terre de Monfaucon, advoue à tenir en fief en une seulle foy et hommage de Noble sieur Esprit de Harville, chevallier de l'Ordre du Roy, sieur de Paloiseau, baron de Mainville, sieur du petit Paloiseau assis près Gommetz le Chastel, c'est assavoir
la moityé de mon hostel et mannoir de Monfaucon, la moityé de coulombier, pressoir, court, jardin, vignes, la closture d'icelluy contenant quatre arpents ou environ tenant par devant aux pastis dudict lieu et par derrière et par les deux bouts à la garenne et taillis dudict Monfaucon à moy appartenant.
- item dix part, la seize faisant le tout en pastis dudict fief et assis devant mon hostel esquels y a plusieurs arbres contenant six arpents ou environ tenant d'une part aux terres et domaine dudict fief cy après déclaré, le chemin entre deux et d'aultre au lieu où anciennement soulloyt à nos vignes et tout de certain autre fief aussy à moy appartenant pour la deuxième partie les huict faisant le tout avec la justice jusques à lx (60) sols parisis et au dessoustz.
- item, la dixième partye et portion les seize faisant le tout d'un moullin et ledit estant depuis en ruine avec la place et aisance d'icelle contenant environ demy arpent tenant d'une part au grand chemin qui va de Monfaucon à Marcoussis d'autre part aux hoirs feü Michel de Liguet, aboutissant d'un bout à la terre du curé de Montfaucon et d'aultre aux hoirs du sieur Henry.
- item, les deux parts et portions les huict faisant le tout de xxiiii (24) arpents de terre assis au long du chemin qui va dudit hostem de Montfaucon à l'église dudit lieu et de ladite église à Marcoussis en laquelle pièce est assis ledict moulin à tout dessus et le surplus d'icelle partie en bois et friche ou anciennement y a des vignes et partie en arbres contenant huict arpents ou chemin dont ledit advouant jouit après de quatre arpents par l'acquisition par luy faicte de feu Messire Jehan Prevent et le reste est detempté par plusieurs personnes, le tout ternant d'une part au chemin dussisdict d'autre aux bois dudict Montfaucon et aux vignes quy soulloit estre en bois, aboutissant d'ung bout aux jardins et closture auxdicts hostel de Montfaucon en poincte auxdicts bois et vignes à moy appartenant comme dessus.
- item, les dix parts et portions les seize faisant le tout d'une autre pièce de terre quy est dit appartenant anciennement dudict fief scituée et assis audict terroir de Montfaucon enclose dudit chemin cy après déclaré contenant six vingts arpents ou environ dont les hoirs Jehan et Gillot Mailino et autres en occupent depuis grande partye par occupation par eulx faicte dudit fief dont est question de procès en laquelle y a terres labourables, prez et plusieurs mares et fossez avec le tout consistant à commencer ladite pièce devant ledit hostel, de l'aultre costé du chemin en tirant au long dudict grand chemin qui va dudict Montfaucon à Marcoussis jusques à l'endroit de l'église de Montfaucon et de là au long du chemin tirant de ladite église à Gometz par Villiers en tirant de là au long du chemin quy meyne de Montlehéry audit Gometz tirant d'une part au chemin qui va dudit hostel de Montfaucon audict Gommetz à une autre pièce de terre contenat huict arpents ou environ assis sur le tout avec Mollière aussy à moy appartenant ladite portion à cause d'un autre fief.

C'est en utilisant ce type d'acte que l'histoire du moulin à vent a pu être reconstituée.

 

 

Les habitants de Saint-Jean de Montfaucon en 1568
C'est la suite de l'aveu que nous venons de citer qui nous renseigne sur les habitants de Saint-Jean de Montfaucon en l'année 1568. Nous sommes sous le règne de Charles IX et le village possède une vingtaine de maisons groupées autour de la petite église Saint-Jehan. L'article de l'aveu précise la censive de Montfaucon « des appartenances de ce présent fief et tenures sont les censives cy après déclarées par le mesme Desguiller anciennement estoient mesmes censives et moyennat 44 sols parisis ou environ payable aux jours et festes de sainct-Rémy, Toussainct et Nostre-Dame en mars et depuis les lieux qui doibvent lesdicts censives ont esté rebaillez à plus gros cens et rentes tellement qu'ils montent depuis à la somme de 4 livres 8 sols parisis payables audict jour de Sainct-Rémy et desquelles censives et rentes estant de ce présent fief la déclaration esnsuit dont en partie audit advouant, les deux parts et portions les huict faisant le tout ensemble des termes féodalles ».

Voici les censitaires de Montfaucon où l'on dénombrait une vingtaine de feux en 1568 :
La veuve Pierre Delanone pour sa maison et pour laquelle dict avoir acquis de Laurent Mollin, doibt 14 deniers.
Jacques Ruivre au lieu de Guillaume Grambous pour sa maison, doibt 21 deniers et deux poulles. Ledict Ruivre pour sa dites maison, doibt 6 sols 6 deniers.
- Les hoirs Amand Vevuis pour leur maison, court, jardin, à cause de Thurinette jadis femme dudict Vevuis, doibvent 21 deniers et une demy poulle.
Nicolas Tallois pour son clos de vignes en la Tallis estant depuis en friche, doibt 17 sols avec deux poulles. Luy pour sa maison qu'il a acquise de Messire Jehan Guir, doibt 3 sols
Michel Joly procureur en cour estant establi à Paris au lieu de Simon Guiard pour un quartier huict perches de terre, doibt 19 deniers. Ledict Joly pour trois quartiers de terre acquis de Messire Pierre Galoppin, curé de Montfaucon, doibt 3 sils 9 deniers.
Les hoirs feu Jehan Boinin pour un quartier et demy de vigne assis devant son logis, doibt 3 sols. Lesdits hoirs pour les cens de leur logis et appartenances assis ung quartier de terre, doibvent 24 deniers. Item pour les acquisitions faictes par ledict deffunct Boynin de Nicolas Fronis, doibt 27 deniers.
La veuve Guillaume Basin à présent femme de Simon Ratinin pour les lieux, 21 deniers et pour la part de la poulle 4 deniers.
Les hoirs feu Jehan Royère tant pour eulx que pour les enffans Jehan Tillot pour dessus 7 sols 3 deniers et une poulle.
Les hoirs feu Jehan Chanoyne tant pour eulx que pour Lazare Desvignes pour les cens et leur maison 18 deniers et une poulle.
Les hoirs de feu Benoist Lousits pour leur maison, cour, jardin, doibvent 17 deniers. Lesdits hoirs pour la sixième partye de la terre dit Massons, 2 sols 6 deniers.
 Les hoirs feu Yvon Birmis en son vivant mareschal demeurant à Janvry pour deux parts et un quart dont les six font le tout de quatre arpents de terre qui furent aux héritiers feu Robert Masson qui sontdepuis en ruine et non payés, doibvent par chacun an 17 sols 6 deniers avec deux poulles.
Aubert Moisson pour sa maison par luy acquise de Nicolas Tallois, 13 deniers. Luy à cause de Barbe Letoute comme héritière de ladite Guillemette sa mère à cause de sa maison et jardin, 11 deniers et une poulle.
Les hoirs Jehan Basin pour sa maison qu'il a acquise de Jehan Gogur, 2 sols 6 deniers et demy chappon. Lesdits hoirs au lieu de Martin Alliot, 12 deniers. Lesdits hoirs au lieu de leur père pour leur part, 12 deniers. Eulx pour leur part du jardin de feu leur père, 6 deniers et pour leur part de la poulle 7 deniers. Eulx pour les enfants mineurs de deffunct Pierre Fermon pour la maison et terres que tient Jehan Boinin, 3 sols 4 deniers.
Jehan Boinin pour ung quartier de terre en ce mesme lieu acquise dudict Galoppin, 15 deniers.
Les hoirs Marin Buisson pour les cens de leur maison, 4 sols 6 deniers et une poulle.
- Les hoirs Jehan Guais pour deux arpents deux perches de terre, 3 sols 7 deniers.
Les hoirs Mathurin Telessis le Clerc à cause du don de Maistre Jehan Puit, 17 deniers et une poulle.
Les hoirs Pierre Basin pour leur maison, 3 sols 9 deniers, eulx pour leur part une poule 16 deniers. Et pour les enffans feu Guillaume Basin, 11 deniers
Les héritiers C
ouzists pour ung arpent de terre assis au Champs Pierre Henry, 6 sols 6 deniers.

 

 

Charles de Tournebeuf, seigneur en partie de Montfaucon

Dans le même aveu de 1568, le sieur Charles de Tournebeuf, seigneur en partye de Montfaucon, déclare quatre fiefs mouvant tenus de moy en plain fief à cause dudict hostel de Montfaulcon et en arrière fiefs dudict sieur de Paloiseau à cause de son dit fief du petit Paloiseau pour les deux parts les huict faisant le tout. C'est assavoir:
- ung fief situé à Villejust en la chastellenie de Montlhéry, qui fut jadis à hault et puissant Monsieur de Graville seigneur de Marcoussis. Ledit fief comporte une pièce de terre assise à Villejust où y a six arpents mouvant et tenant en censive du prieuré de Longpont et tout le surplus tenu de l'advouant.
item ung aultre fief et ses appartenances, avec les dixmes et champarts, assis à Villiers-soubs-Saulx qui fut jadis à Messire Henry Le Coits, chevalier. Ledit fief avec les cens portant saisine et amende jusques à 60 sols.
item, un aultre fief assis à Saulx , qui jadis fut à Guillaume Ferrant, et depuis estoit occupé par Michel Rousseau, laboureur demeurant à Saulx avec des menus cens à prendre chacun an au jour et feste sainct-Rémy sur plusieurs héritages, possessions situés et assis en la ville de Saulx portante vente, saisine et amende jusqu'à 60 sols qui vallent depuis beaucoup plus. Item plusieurs fouages et rouages qui sont doibt à ladite ville de saulx et environs..
item ung aultre fief nommé Sainct-Aubin assis en la chastellenie de Chasteaufort qui fut à Adam Boucher, lequel fief se consiste en une grande maison, grange, coulombier, bergerie, estable, jardin ainsy qu'il se comporte, tenant au chemin roial des deux costés et à l'église dudict sainct-Aubin au jardin de Lhospital Sain
ct-Jehan de Jhérusalem.

En 1572, honorable homme Michel Joly, procureur de Charles de Tournebeuf, escuier, seigneur en partie de la terre et seigneurie de Montfaucon prez Saint-Clerc de Gometz, se porte fort également pour Jehan Le Jan aussi seigneur en partie dudit Montfaucon, d'une part et Michel Rousseau, marchand de Saulx d'autre part, les seigneurs par puissance de fief et retrait féodal pour le fief de la Salle des Fibrands ou des Tournelles assis à Saulx, mouvant en arrière-fief de Montfaucon, qui appartient à Gilles de Vieilville et par lequel ledit Rousseau avait acquis par contrat volontaire par le remboursement fait audit Rousseau par les seigneurs de Montfaucon, tant du prix principal que des frais seigneuriaux; transaction pour fin de procès. Dans cet acte il est fait mention que le sieur Le Jan raisonnablement marié à une Tournebeuf. La même année, noble homme Charles de Tournebeuf, escuier seigneur en partie de Montfaucon, transporte un bien patrimonial à Michel Joly.

 

 

Notes

(1) Un demi-muid contenant 6 setiers, l'échange entre les moines et le chapelain était ainsi satisfait à raison de 19 setiers.

(2) Selon le Glossaire de Droit Français de Ragueau, les quints sont des «  droits dûs au seigneur feudal, quand le fief est vendu ou aliéné à prix d'argent : mais quand il change de main par mort, legs, échange, donation, recompense ou autrement, les droits de rachat ou relief sont dûs  ».

(3) Il s'agit de la basse et moyenne justice jusqu'à 60 sols d'amende.

(4) Les successions féodales variaient d'une province à l'autre en suivant la coutume. Dans la coutume de Paris «  en ligne directe, l'aîné mâle a un préciput qui consiste dans le château ou principal manoir, la cour, la basse-cour et un arpent de terre aux environs de la maison ; il a en outre une portion avantageuse, c'est-à-dire, les deux tiers du reste du fief, s'il n'y a que deux enfants, et la moitié, s'ils sont plus de deux. Si le défunt n'a laissé que des filles, il n'y a pas de droit d'aînesse ». Quant à la coutume de Picardie «  lorsqu'il n'y a qu'un fief, le donne à l'aîné ou à l'aînée ; mais quand il y en a plusieurs n'accordent à l'aîné que celui du choix, chacun des puîné en prend un autre , suivant l'ordre de son âge…». En général, on ne peut contracter contre la Coutume où les biens sont assis.

 

 

 

à suivre ...

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