La seigneurie de Saint-Jean de Montfaucon (3) (1649-1722) |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _----------------------------------- Février 2009 Plan terrier de Saint-Jean de BeauregardJP. Dagnot C. Julien
Cette chronique est le troisième volet de l'histoire de la seigneurie de Saint-Jean de Beauregard (Essonne, cant. Montlhéry). Nous avons appris précédemment que la seigneurie de Saint-Jean de Beauregard avait été cédée le 9 septembre 1637 par les héritiers Du Poux au sieur Jean Garnier dont toute la famille est au service de la reine d'Angleterre, exilée au palais du Louvre à Paris depuis 1644 (1).
Les héritiers Garnier À sa mort que l'on situe entre mars 1647 et juillet 1649, Jehan Garnier laissa la seigneurie de Saint-Jean de Beauregard « appelé autrefois La Chapelle Saint-Jean et auparavant Montfaucon » à sa femme Françoise de Monbodial, et des enfants issus de ce premier mariage : Henri, le fils cadet, escuyer, sieur des Chapelles, lieutenant des gardes de la reyne de Grande-Bretagne, et les trois filles Elisabeth, Louise et Catherine. La succession de Jehan Garnier est une affaire complexe comme nous la décrivons de suite. En 1651, la veuve de Jehan Garnier, Françoise de Monbodial, femme de chambre de la reyne de Grande Brettaigne, vivant à Paris dans le château du Louvre, à la suite de ladite dame Reyne et Jacques de Grou, escuyer, ont échangé « la moitié par indivis de la terre et seigneurie de la Chapelle Saint-Jean de Beauregard, consistant en une maison seigneuriale, coulombier, grange, escuryes, bergeryes, estables, pressoirs, jardin, canal, cens, rentes, venant de la communauté avec le sieur Garnier, la moitié de la ferme dudit village de Villehiers, contre une maison faubourg saint Honoré... ». Trois mois plus tard, devant maîtres Morel et Ogier, notaires, un échange de la terre et seigneurie La Chapelle Saint-Jean est réalisé par les héritiers Garnier et le sieur de Beaufort, « Henry Garnier, escuyer, lieutenant des gardes de la reyne de la Grande-Bretagne , représentant Jacques Coignet, escuyer, gentilhomme ordinaire de ladite reyne, Elisabeth Garnier, sa femme, nourrice et première femme de chambre de ladite Reyne, Pierre de Planey, appotiquaire et vallet de chambre de ladite reyne, Louise Garnier, sa femme, aussi femme de chambre; les dites femmes autorisées et Catherine Garnier aussy femme de chambre..., et procuratrice de Thomas Orbye, escuyer, sieur de Bourlon, lesdites logées au chasteau du Louvre, paroisse Saint-Germain de l'Auxerrois, et Jacques de Grou, sieur de Beaufort, maître de (?) demeurant aux Tuileries, paroisse Saint-Roch, et Marie Adam, sa femme, les quels font un eschange, c'est à savoir que les premiers ceddent et délaissent les quatre sixième de la moitié par indivis des terres et domaine en roture de la terre et seigneurie de la Chapelle Saint-Jean de Beauregard, size proche Saint-Clerc, quatre cinquième de la moitié du même domaine venant des biens de deffunt Jean Garnier, leur père vivant escuyer, sieur dudit Beauregard, le surplus de la terre et seigneurie appartenant aux Beaufort au moyen du délaissement et eschange fait par Françoise de Monbodeau, nourrice et première femme de chambre de la dite dame reyne en avril dernier le tout contre une maison au dessus de la butte Saint-Honoré à Paris... ». En 1653, la moitié de la seigneurie est vendue au sieur et damoiselle de Beaufort par « Elisabeth Garnier, veufve de deffunt Jacques Coignet, vivant escuyer, gentilhomme ordinaire de la reyne de la Grande-Bretagne , Pierre de Plany, appoticaire et vallet de chambre de ladite dame Reyne, damoiselle Louise Garnier sa femme, femme de chambre d'icelle Reyne, Thomas Hoppe, escuyer sieur de Bourton, gentilhomme servant de ladite reyne, et damoiselle Catherine Garnier sa femme aussi femme de chambre d'icelle reyne, demeurants tous dans le pallais royal et Messire Nicolas Baudin, bourgeois de paris demeurant aux Thuilleryes, représentant Henry Garnier escuyer, lieutenant des gardes du corps de ladite dame Reyne » Ainsi, Jacques de Grou, sieur de Beaufort possède la moitié des parc, jardins et terres, domaine en roture de la terre et seigneurie de la chapelle Saint-Jean de Beauregard, size proche Saint-Clerc. Nous avons ainsi la confirmation que Jacques de Grou, sire de Beaufort, seigneur de Breteuville et Marolles avait acquis une partie du domaine de Saint-Jean des enfants issus du premier mariage de Jean Garnier d'avec Françoise de Monbaudial. Le même sire de Beaufort vend la partie du domaine à Monsieur de Morthernon et à sa mère, la dame Duclédat, fin 1653, confirmé et purgé par décret volontaire du 1er août suivant. L'autre partie du domaine fut acquise plus tard par le marquis de Saint-Pierre au baron de Neuville appartenant à ce dernier au moyen de l'acquisition qu'il en avait faite de la dame Pierre Oinel née Françoise Garnier en 1659. Le marquis de Saint-Pierre avait vendu la partie du domaine à Claude de Morthernon, tant de son chef que comme héritier seul et unique de dame Barbe Baffron, sa mère, veuve en premières noces de François de Morthernon et en secondes noces de noble homme Jean Duclédat, médecin ordinaire du Roi, régent en la faculté de médecine de Paris.
Charles Doullé et le marquis de Saint-Pierre En 1660, Charles Doullé, chevalier, seigneur de Neufville, Beauregard, qui vient d'acquérir la seigneurie de Françoise Garnier, veuve de feu Pierre Vinelet, et Barbe Rascon, en présentant ses foys et hommages « il se présente devant la principale porte d'un lieu appelé le Petit-Pallaiseau (proche Saint-Clair de Gometz) pour présenter devant la marquise de Palloiseau, absente… ». Il réitère la même démarche au bourg de Palloiseau en l'hostel de la marquise sans plus de succès. Le baron de Neufville, propriétaire en partie de la Chapelle Saint-Jean , échange la terre et seigneurie de Beauregard à Gabriel de Morthernon, marquis de Saint-Pierre en 1662. « Le chasteau consiste en un grand corps de logis de quatre travées couvertes d'ardoizes appliquées en une grande salle, deux chambres, et sont deux pavillons couverts aussi d'ardoizes où il y a salle à quatre noyaux, chambres lambrissées avec un vestibule du coté du parterre... ». Suit une description détaillée des communs, colombier, pressoirs, canal, moyenne et basse justice, terres, etc... Les dits biens viennent de l'acquisition faite en 1659 par Françoise Garnier, veuve de Pierre Vinelet, héritière de Jean Garnier, son frère. En 1663, Messire Gabriel de Méhertin, chevalier, marquis de Saint-Pierre, seigneur châtelain de Cuffroie, La Claye , La Houssaye et Beauregard en partie , demeurant au chasteau dudit Beauregard , paroisse de Janvry (?) d'une part, et noble homme Claude de Rostreney, conseiller du roy, ancien maistre particulier des Eaux et Forêts de France..., lesquelles parties ont fait eschange, permutation, qui ensuivent, le sieur de Rostreney délaisse 140 arpens de terres labourables à la Brosse et des pièces de bois ... Ces biens viennent de la succession de deffunte Barbe Baffroy, femme de Jean Duclédat, médecin du roy, et auparavant de François de Morthernon , bourgeois de Paris. L'échange est fait contre une rente. Beauregard est de nouveau saisi sur leur acquéreur immédiat ou médiat, Gabriel de Méhertin et Marie Thiercelin, sa femme, marquise de Saint-Pierre. La procédure engagée le 15 septembre 1664 se terminera cinq ans plus tard. Le 16 avril 1666, Anthoine Monset, concierge du chasteau de Beauregard baille pour Monsieur le marquis de Saint-Pierre, trois vaches pour trois ans à Gilles Lemay, marchand. Pendant le premier semestre 1669, suite à une décision des juges du Châtelet de Paris, la seigneurie de Beauregard est saisie à la demande de Charles Doullé, baron de Neufville, ancien seigneur de Beauregard, sur Messire Gabriel de Méhertin, marquis de Saint-Pierre, seigneur de Cuffroie, La Claye, La Houssaye et Beauregard, gentilhomme de la chambre du roi, à raison d'une rente que ce dernier devait au baron de Neufville. N'ayant pas satisfait son créancier le marquis de Saint-Pierre est contraint à vendre Beauregard.
Pierre III de La Mouche La sentence d'adjudication du Châtelet est rendue le 7 août 1669. Elle contient la vente des biens de Charles Doullé sur Gabriel de Méhertin, seigneur en partie de Beauregard, en raison du non paiement d'une rente. Nous trouvons alors le « décret de la terre de Saint-Jean de Beauregard, saisie réellement sur messire Gabriel Méhertin, marquis de Saint-Pierre et dame Marie A..., sa femme, adjugé au sieur Pierre de La Mouche moyennant le prix et la somme de 20.300 livres ». Le domaine de Beauregard acquis par Pierre de La Mouche , premier du nom, maître des comptes, restera près d'un siècle dans la famille (2). Le nouveau seigneur de Beauregard était auditeur en la Chambre des Comptes de Paris en 1650, maître d'hôtel du roi par brevet du 14 novembre 1652, conseiller d'Etat par autre brevet du 27 février 1655, puis secrétaire de la Chambre du Roi par les lettres du 28 décembre 1656 et enfin, premier échevin de la ville de Paris en 1660, sous la prévôté de Monsieur de Seve, dont il rempli les fonctions après son décès. Il avait épousé Geneviève Barbier de Préville, fille de Pierre Barbier et de Marguerite Heron. Le 31 août 1674, maistre Pierre de La Mouche , seigneur de Saint-Jean de Beauregard, demeurant à Paris rue Bertin Poiré, de présent en son château, baille à prix d'argent pour neuf années à Marie Guiot, veuve, et Charles Lasnier, son fils marchand, demeurant audit Saint-Clair, « c'est à savoir une maison manable et logeable size en la grande place dudit Saint-Clair, appelée l'hostellerie où pend l'enseigne le lyon d'or consistant en salle basse, cuisine, cour, cave, chambre haulte, grenier au dessus, grange, escurie, puits, jardin, le tout assis audit Saint-Clair, tenant de toute part au chemin qui tend de Paris à Chastres, ... avec terres sur le chemin conduisant à la justice ». Comme tout membre de la noblesse, le seigneur de Beauregard est sensible à son titre honorifique auprès du clergé. Il obtient, en 1678, de l'archevêque de Paris, le droit de patronage de l'église paroissiale à la charge de la rebâtir. Il s'acquitte des réparations pour 4.500 livres . Le 24 mars 1681, l'archevêque François Harlay de Champvallon lui confirme son droit de nomination (3). Le 9 novembre 1678, Pierre de La Mouche , seigneur de Beauregard, baille à loyer et prix d'argent pour neuf années à Thévenin et Delage, une portion de maison au carrefour vis-à-vis de l'église appelée la Chastaigneraie consistant en cuisine basse en laquelle il y a un four, sellier, chambre, garde robe,.... plus le grand jardin attenant contenant 12 arpents... Dans son testament rédigé le 6 avril 1680, Jean Germain, procureur fiscal de terre et seigneurie Saint-Jean de Beauregard, concierge du chasteau, y demeurant, « au lit malade, désire être inhumé dans le bas de la chapelle de la vierge de l'église de Saint-Jean, s'il plait au seigneur... ». Le 2 mai 1680, Jacques Laisné, marchand de Saint-Morice, fait marché avec messire Pierre de La Mouche , seigneur de Saint-Jean de Beauregard, conseiller maistre d'hostel ordinaire du roy, auditeur ordinaire en sa chambre des comptes demeurant à Paris rue Bertin Poirée, paroisse Saint-Germain l'Auxerrois, de présent en son château de Beauregard, « acceptant de lui fournir la quantité de bricques qu'il sera nécessaire pour la construction d'un grand colombier à pied que ledit seigneur veult faire bastir en la basse court dudit chasteau des espèces et qualités quy ensuivent, savoir la bricque à manton ou à crochet quy aura deulx pouces de hault de largeur et six à sept pouces et la brique à planchette de dix à onze pouces de pareil largeur .... rendue au château à raison de19 livres le millier à partir du premier juillet prochain ». Des briques sont également livrées pour d'autres constructions. Le 18 avril 1682, dame Geneviève Barbier, femme de Pierre de La Mouche , demeurant rue Bertrand Poiré, paroisse Saint-Germain de l'Auxerrois, baille pour trois ou six ans à Jean Prévost fendeur de grais, une vache .... En juillet de la même année, dame Barbier, espouze de hault et puissant seigneur Messire Pierre de La Mouche , conseiller de la chambre du roy et auditeur en sa Chambre des Comptes, demeurant ordinairement à Paris rue Bertrand Poiré, estant de présent en son château de Beauregard, laquelle vend à Toussaint Villain, marchand fruitier demeurant à Villehiers, c'est à savoir tous les fruits estant dans le clos de la ferme de la paroisse Saint-Jean, à la réserve des chastaignes quy se trouveront avec le clos proche la vigne du chasteau également les fruits dans la friche devant le chasteau, moyennant le prix et somme de cent livres.
Le quartier Saint-Germain l'Auxerrois à Paris (plan Turgot).
Pierre-Antoine 1er de La Mouche Pierre-Antoine de La Mouche , premier du nom, fils aîné du seigneur de Beauregard, épousa mademoiselle Françoise Marguerite Pichon, fille d'un trésorier de France. Le contrat de mariage est signé le 16 juin 1686, devant des notaires parisiens. Voici l'acte : « messire Antoine de La Mouche , seigneur de Beauregard, fils de Pierre, auditeur ordinaire en sa chambre des Comptes et de feuë Geneviève Barbier, demeurant rue Bertin Poirée, paroisse Saint-Germain l'Auxerrois, d'une part, Marguerite Doublet, veuve Denis Pichon, trésorier de France, stipullant pour Françoise Marguerite leur fille, demeurant rue de Berry paroisse Saint-Nicolas des Champs, lesquels... ». Le contrat de mariage est signé par de nombreux invités. Le père de l'époux apporte une dot de 250.000 livres , dont 114.800 livres pour l'achat de l'office de conseiller au Parlement, 40.000 livres pour une maison nouvelle, et 90.000 pour la terre et seigneurie de Beauregard augmentée de diverses acquisitions, avec droit de patronage de l'église, le fief de la Chataigneraie , le ferme du Lyon d'or à Gometz-Saint-Clair et une maison à Linois. Le père se réserve la jouissance de terre et seigneurie de Beauregard et la mère de l'épouse donne 125.000 livres (4).
Signatures au bas du contrat de mariage (16 juin 1686).Au cours de la même année, le 12 septembre suivant, un additif en apporté au contrat de mariage, Pierre-Antoine reconnaît que son père lui a donné les titres de propriété de Beauregard et des autres immeubles. « ledit Messire Antoine Pierre de La Mouche de Beauregard reconnoist que Monsieur son père faisant par lui au contrat de mariage cy dessus par lui a fait des lettres de provisions d'office de conseiller de la Cour , l'original de la quittance de finance de la somme de 7.200 livres pour jouir des 400 livres d'augmentation des gages, des meubles meublants, baux des fermiers des terres dépendantes de la seigneurie de Beauregard et tous les titres et papiers concernant la propriété de la terre et seigneurie de Beauregard, de la Chataigneraie , maison du lion d'or à Saint-Clair et celle scize à Linoys et la maison scize en la ville de Paris rue Bertin Poirée, le tout contenu et mentionné et trouvé estat qui ont esté dressé… ». Une prisée des meubles se monte 5.254 livres , les rentrées foncières de la seigneurie prévues au contrat de mariage se montent à 2.046 livres…En fait, le contrat de mariage est une donation entre vifs puisque de La Mouche père se réserve l'usufruit sur toute la seigneurie de Beauregard et les titres seront présentés « quand il en aura besoin et qu'il en sera requis soit au sujet de l'usufruit réservé pendant sa vie de ladite terre et seigneurie de Beauregard, aux exceptions posées par ledit contrat, que pour se faire payer des anciens loyers et fermages jusqu'au jour premier juillet de la présente année… ». Un autre contrat est signé le même jour, c'est la remise de la charge de conseiller par de La Mouche père à son fils et des titres de Beauregard. Le 1er août 1688, la ferme de Grivery est achetée par le seigneur de Beauregard. Pierre de La Mouche avait rédigé un testament commun avec son épouse, Geneviève Barbier de Préville, en 1681. Ce testament fut complété par un codicille également commun, rédigé trois ans après, un mois avant le décès de Madame de La Mouche. En 1690, il fit avec ses enfants une transaction pour liquider la succession de cette dernière et mourut lui-même dans le cours de l'année suivante, le 29 avril 1691. Le 26 février 1692, nous trouvons une lettre du conseil d'Estat sur la requête du Roy par laquelle « sa Majesté a accepté les offres faites par le sieur de Beauregard et en a donné payment par luy au sieur Rémy sur la quittance du garde des finances la somme de 22.000 livres » pour jouir de l'office de prud'homme et vendeur de cuirs aux généralités de Tours et Poitiers « estant de la succession de Monsieur André Rémy à l'exception seulement des lieux de Tours, Angers, Le Mans, Château-Regnault…, Saint-Christophe, Fontenay-le-Comte… ». En 1713, une provision est obtenue en la grande chancellerie de France, de l'office de conseiller Lay en la cour de parlement, sur la démission de Messire Antoine Pierre de La Mouche, père du défunt.
Grosse du conseil d'Estat acceptant l'offre d'office de prud'homme et vendeur de cuirs au seigneur de Beauregard (27 février 1692).
Pierre-Antoine 1er de La Mouche cède en 1717 à son fils aisné, Pierre-Antoine II, pour son mariage, la seigneurie de Beauregard ainsi que la terre et seigneurie de Thuillières: « Pierre Antoine de la Mouche de Beauregard, chevalier, fils de Pierre Antoine de la Mouche et de dame Françoise Marguerite Pichon, demeurant à Paris rue Pouletière, isle Nostre-Dame, paroisse Saint-Louis, dame Renée Rouillé, veuve François Petit, escuyer, sieur de Cerdon, seigneur de Limeil, demeurant rue des Roziers, paroisse Saint-Gervais pour sa fille Françoise Marguerite, lesquelles parties se marient ; la future apporte un cinquième du partage des biens de son deffunt père ». Le futur apporte la seigneurie de Beauregard. Une somme de 60.000 livres est donnée pour les deux époux. L'abbé Pajot, seigneur de Launay et Saint-Michel-sur-Orge et de Lormoy à Longpont est présent au mariage. Peu de temps après, Louis Charpentier, maître ordinaire en la Chambre des Comptes, vend à Pierre-Antoine de La Mouche et Marguerite Petit de Cerdon son épouse: Le même jour, Pierre-Antoine de La Mouche de Beauregard, demeurant à Paris rue Poulletière, paroisse Saint-Louis, s'oblige d'exécuter les baux faits par Louis Charpentier, chevalier, à François Miché en 1715 de la ferme de Vilziers pour neuf ans, également à François Blondé en 1710 de la ferme de Grivery. Le 15 septembre 1717, la petite ferme de Vilziers est achetée par de La Mouche de Beauregard. Le 21 novembre 1720, messire Pierre-Antoine de La Mouche , chevalier, seigneur de Saint-Jean de Beauregard, baille à titre de loyer pour trois ans, pour continuer le bail du 20 août 1720 dont le terme est prévu en 1732, à François d'Arcagne, marchand bourrelier de Saint-Clair « c'est à savoir la maison à Saint-Clair où pend l'enseigne le lion d'or avec quelques terres, moyennant 200 livres en deniers et quatre poulets ». Pierre-Antoine de La Mouche de Beauregard décéda le 21 octobre 1722 dans la maison que son fils avait louée dans l'île Saint-Louis, quai de Bourbon. Son inventaire après décès, est commencé à Paris et poursuivi à Beauregard, est le premier document fournissant une description complète de l'intérieur du château. L'inventaire est fait à « la requeste de Françoise Marguerite Pichon, demeurant Isle Notre-Dame, quay de Bourbon, paroisse Saint-Louis, messire Pierre Antoine de La Mouche , chevalier seigneur de Beauregard, messire Jacques Denis de La Mouche , chevallier, auditeur ordinaire en sa Chambre des Comptes, lesdits demeurants au même endroit, héritiers chacun pour moitié de leur défunt père ». L'analyse des papiers nous apprend qu'il reçut en dot la terre et seigneurie Beauregard pour 90 000 livres , l'hostellerie du lion d'or à Saint-Clair, le tout se montant à 250.000 livres . À la suite des papiers à Paris, nous avons l'inventaire au château de Beauregard qui comprend : À suivre…
Notes (1) Henriette de France, épouse de Charles 1er Stuart, roi d'Angleterre, avait sauvé sa tête en fuyant Londres au début de la guerre civile. Elle fut accueillie au Louvre par sa belle-sœur Anne d'Autriche. (2) Nous prenons le parti d'écrire « de La Mouche » bien que le seigneur de Beauregard signât « de Lamouche ». (3) L'église actuelle de Saint-Jean de Beauregard est un autre bâtiment construit en 1832. (4) Pierre-Antoine de La Mouche siégea vingt-sept ans au Parlement et obtint des lettres d'honneur en 1713. Sa veuve lui survécut dix ans et mourut dans les premiers jours de novembre 1732.
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