ecusson1
ecusson1
Attention ce site change d'hébergeur à l'adresse http://julienchristian.perso.sfr.fr

Les écoles à Montlhéry (2) (1822-1900)

Cette chronique est le second volet de l'histoire de l'enseignement à Montlhéry. Pour faciliter quelque peu la narration, les institutions privées ont été volontairement omises et feront l'objet de chroniques spécifiques.

 

J-P Dagnot. Mars 2014.

 

Vue des établissements Graillot et Resves et Gros au début du XXe siècle.

 

 

L'école communale

La chronique précédente nous a appris que Weleker, maître de pension faisait office d'instituteur public jusqu'en 1852. Reprenons le récit de la monographie de l'instituteur. Le 18 juin 1852, le sieur Hautefeuille, premier instituteur communal, s'installe dans un local loué par la ville, situé rue de la Chapelle n°25 bis et presque contigu à la mairie (maison du patrimoine). La classe était petite, basse de plafond et ne pouvait contenir plus de 35 élèves. En 1867, la ville fit construire une classe de garçons avec logement pour l'instituteur, place de la Souche.

Reprenons notre récit chronologique, en 1832, le conseil, au travers de quelques membres, observe que le maître de l'école primaire suivant l'ancienne méthode étant décédé, il serait nécessaire de pourvoir à son remplacement pour établir une concurrence; les opinions se partagent, des membres font ressortir les avantages que présente l'enseignement mutuel si bien dirigé par son chef qui a toujours mérité depuis son installation les félicitations du conseil municipal. Cet établissement d'ailleurs depuis sa création a constamment fait l'admiration de la majeure partie des communes environnantes dont beaucoup y envoyent leurs enfants...

La même année, Mr Benoist nommé commissaire de police à Montlhéry occupe les chambres du premier étage du bâtiment consacré à l'enseignement mutuel, sa fille institutrice à Montlhéry demande le reste du bâtiment qui forme la classe, deux pièces une petite cuisine et le jardin. Le conseil lui accorde en échange de l'abandon de 140 frs qu'elle reçoit du bureau de Charité pour l'éducation de douze petites filles. Apparemment, l'enseignement mutuel ne se fait plus dans ces locaux.

En 1834, Melle Benoist institutrice autorisée, laquelle demande à jouir des avantages que la loi lui accorde pour l'obtention d'un traitement annuel dont le minimum est de 200 frs. Le conseil agréé sa demande à condition d'éduquer des enfants pauvres, que leur nombre en sera toujours porté à au moins 36, qu'ils seront admis depuis l"âge de 4 ans jusqu'à 10 ans... Elle s'occupe donc de l'asile.

Six ans après, le conseil municipal examine les listes des élèves communaux qui ont fréquenté les écoles de Mr Weleker et de Melle Benoist qui sont respectivement de 21 et 23.

En 1841, un courrier du sous-préfet répond sur une demande faite par deux conseillers municipaux qui avaient protesté sur l'existence de deux instituteurs communaux. En effet seul l'autorité supérieure peut décider de ce choix. En conséquence le maire propose de voter à bulletin secret sur la proposition d'un nouvel instituteur; onze présent, six votants, cinq pour, un contre. Le conseil fixe la rétribution mensuelle par élève à 1,5 frs, le nombre des élèves admis gratuitement dans l'école communale est fixé à 30.

L'année suivante, le conseil vote le taux de rétribution mensuelle à payer par les élèves admis et répartis dans les trois écoles de la commune dont deux de garçons et une de filles soit 1,5 frs et 49 élèves gratuits.

En 1843, le préfet annule une allocation de 200 frs pour encouragement au second instituteur; le conseil par 13 voix contre une porté réclamation de cette somme allouée à l'instituteur Bihorel, non pas au titre d'instituteur communal mais comme instituteur privé et comme recevant dans son école un grand nombre d'enfants de la commune, à la charge par lui d'admettre gratuitement à son école, les enfants indigens qui s'y présenteraient.

Reprenons un rappel du conseil pour résumer les fonctions de Mr Bihorel instituteur privé, et les motifs véritables de la proposition qui depuis plusieurs années a jeté à tort dans le sein du conseil municipal, un brandon de discorde que nous devons aujourd'hui nous efforcer de faire disparaître. "Mr Weleker à son arrivée à Montlhéry était bien véritablement un instituteur communal qui tenait dans un local de la commune son école ouverte aux enfants du pays appartenant à des familles aisées ou dans l'ingence. Mais qu'est-il arrivé au bout de quelques années, Mr Weleker, auquel j'ai toujours rendu toute la justice qui lui est due et que je reconnais comme un instituteur d'un mérite très distingué, a vu par cela même et par le besoin qu'éprouvent aujourdhui toutes les familles de donner de l'instruction à leurs enfants, augmenter le nombre de ses élèves et surtout celui de ses pensionnaires, il s'est trouvé trop à l'étroit et a été forcé de quitter le local de la commune pour donner plus d'extension à son établissement.

A coté de cette institution remarquable, a végété longtems une école privée dirigée successivement par plusieurs instituteurs plus ou moins capables, et ayant maintenant pour chef Mr Bihorel, qui par ses soins son zèle et sa bonne conduite a su lui aussi inspirer la confiance aux familles et a vu augmenter chaque jour ses élèves au point de devenir presque balancer par le nombre total celui de Mr Weleker et de l'emporter même sur cette dernière par une plus grande réunion d'enfants du pays, pendant que celle de Mr Weleker augmentait en élèves pensionnaires, étrangers la plupart au pays, de sorte que l'établissement de Mr Weleker est véritablement plutôt un fort pensionnat qu'une école et ne remplit pas à mes yeux le but d'une école communale parce que les enfants pauvres s'y trouvent mal à l'aise à coté de pensionnaires de familles aisées

Le nombre des enfants compte pour chacun des établissements près de cent enfants, et nécessairement un instituteur est insuffisant, de même un seul local ...; Par ces motifs le conseil propose à nouveau une somme de deux cents francs à titre d'encouragement à l'instituteur privé Bihorel pour avoir admis gratuitement dans son école tous les enfants pauvres de la commune qui s'y sont présentés. Approbation par vote secret, 10 voix contre 6. Saintin le 19 juillet 1843.

 

 

Toujours la même année, le conseil municipal vérifie le compte administratif, à l'article du traitement des instituteurs, le maire reconnaît que par inadvertance il a fait payer par plusieurs mandats à Mr Weleker, instituteur, une somme de 500 frs alors qu'il ne lui était alloué que 400frs... Le maire constate néanmoins un reliquat sur le budget de 1842 et propose qu'il soit alloué à Mr Bihorel une somme de 200 frs à titre d'encouragement sur celle de 400 frs... une partie du conseil quitte la salle...

En juillet, le préfet suggère l'établissement d'une salle d'asile, avec l'énumération de tous les avantages que la ville pourroit en retirer et la promesse de secours du conseil général du département. Plusieurs membres du conseil observent qu'un local qui appartient à la commune et qui pourroit être très bien approprié à un établissement de ce genre est occupé en ce moment par l'institutrice communale, qu'elle seroit elle même dans l'impossibilité de veiller sur son école et sur la salle d'asile; que par conséquent il faudroit fonder une autre école communale pour les filles d'où de grandes dépenses... que la plupart des enfants qui seroient envoyés à la salle d'asile se trouvent déjà chez l'institutrice communale... le projet est abandonné. On passe à l'article traitement des instituteurs ... le maire demande le maintient de 200 frs à Bihorel pour l'enseignement gratuit des enfants pauvres. On peut conclure que l'école des filles et l'asile sont tenus par l'institutrice communale.

Fin 1843, Un conseiller à l'éducation exposoit qu'à la distribution des prix de l'école des filles, il avoit vu avec peine que l'autorité municipale avoit été entièrement méconnue et qu'il avoit remarqué que l'instruction répandue chez les enfants laissoit beaucoup à désirer .

Notons en 1845, une convention pour loger, nourrir, blanchir, et lui donner l'éducation qu'il enseigne entre Yves Bihorel et Marie Gonin, à l'enfant Nicolas Blin âgé de sept ans jusque l'âge de quinze ans.

En 1846, le conseil délibère sur la rétribution mensuelle à payer par les élèves de l'école primaire communale et sur la liste des élèves admis gratuitement; l'école est fréquentée par 50 élèves, le nombre en âge de la fréquenter est de 100, le nombre des familles en état de payer est de 75 et celui des familles indigente de 25. la rétribution mensuelle pour les enfants de six ans et plus fixée de deux à trois francs; ceux en dessous de six ans un franc cinquante à deux francs. Suit la liste des 25 élèves gratuits. Le conseil à l'unanimité a reconnu qu'il n'était plus possible de laisser Montlhéry privé d'une école communale de filles et que la ville ne possédait pas de maison convenable. Le conseil a décidé qu'il serait fait l'acquisition d'une maison située place de la Souche appartenant à Mr Menat et moyennant la somme de 15.000 frs. En fin d'année le vendeur rédige une promesse de vente. L'enseignement donné par Melle Benoist est probablement réalisé dans les bâtiments loués par la commune.

L'année suivante le conseil vote un impôt extraordinaire pour permettre l'acquisition (15.000 frs) et les réparations (10.500 frs) à faire à la future école de filles... Pour parvenir à l'équilibre, il a été voté un impôt extra ordinaire adopté par 13 voix contre 12... Enfin 800 frs ont été votés pour les traitements de l'instituteur et de l'institutrice.

La même année, Mme Félix institutrice de Paris propose sa candidature. Henriette Baudron, institutrice demeurant à Montlhéry, fille de la directrice de la Poste aux lettres soumet également sa candidature et est retenue. Ce choix va être soumis à l'autorité extérieure. Le conseil fixe à 26 le nombre des enfants qui devront être admis gratuitement dans l'école des filles et dont les noms suivent ...

L'ouverture de cette école est prévue début 1848; le maire est autorisé à acheter des bancs et des tables pour l'école des demoiselles dans la maison louée par l'institutrice... En effet Mr Menat se manifeste, la vente n'a pas eu lieu, il demande une indemnité; la commune lui propose 250 frs à cause des réparations.

En 1849, la rituelle liste des élèves à admettre gratuitement est dressée: fréquentation 126, famille en état de payer 60, familles indigentes 36. Sont admis gratuitement :
- chez Mr Bihorel 17 garçons,
- chez Melle Baudron 25 filles,
- chez Melle Benoist (salle d'asile) 17 filles et 11 garçons.

Notons en 1850, la loi Falloux qui impose une déclaration d'ouverture pour les écoles privées. Ce registre à Montlhéry va permettre de suivre la vie de ces institutions. Cette année-là la liste des élèves à admettre gratuitement est préparée par le maire et le curé: 14 à l'école des garçons, 26 à l'école des filles, 36 à la salle d'asile. En 1851, même liste des enfants admis gratuitement, 19 garçons chez Weleker, 29 enfants à l'asile, 26 filles chez Melle Baudron.

 

 

En 1852, le conseil estime qu'il y a lieu de pourvoir au remplacement de Mr Weleker comme instituteur communal, décide que la direction de l'école communale de garçons sera confiée à un instituteur laïque. En outre émet le voeu que la direction de cette école soit confiée à Mr Hautefeuille, gendre de Mr Weleker et que le recteur a désigné pour remplir provisoirement cette fonction. Parallèlement le même Hautefeuille demande à ouvrir un pensionnat primaire suite au décès de son beau-père.

Notons en fin d'année la liste des élèves admis gratuitement: Hautefeuille 20 garçons, Baudron 16 filles, Benoist 27 enfants.

En 1853, comme à l'habitude, le conseil procède à l'établissement des tarifs scolaires, 3 frs pour les plus de 6ans et 2 frs pour les moins de 6 ans, le traitement de l'instituteur est fixé à 400 frs qui ajoutés au supplément lui donnent 600 frs qui ajouté aux rétributions lui donnent 1.430frs . Voyons la même année les lignes du budget concernant l'éducation: traitement instituteur 400 frs, idem institutrice 400 frs, indemnité logement institutrice 400 frs, entretien de la salle d'asile 100 frs, fournitures aux indigents 75 frs, indemnité à Melle Benoist 300 frs. Cette énumération confirme que la commune ne possède à cette date que le bâtiment servant d'asile pour accueillir les élèves. Fin 1853, le maire et le curé remettent leur liste ...

Passons, en 1855, aux postes du budget qui sont similaires...

Nous arrivons en 1857, un anonyme va bouleverser l'enseignement des filles à Montlhéry. Il fait un don de deux mille francs à la condition de confier l'école communale des filles à des soeurs, pour remplacer Mme Bellangé institutrice laïque qui sollicite son changement, le conseil accepte par sept voix contre six, la municipalité aux conditions suivantes:
- une rente annuelle de 100 frs sera constituée et ajoutée au 400 frs de traitement et 400 frs d'indemnité formeront 900 frs,
- les soeurs seront institutrices communales et en cette qualité sous l'autorité municipale,
- elles finiront le bail de la maison occupée par l'institutrice partante,
- elles seront deux de la congrégation de la providence dite de Portieux,
- en cas d'insatisfaction de la municipalité cette dernière aura le droit même de les remplacer par une institutrice laïque, mais dans ce cas la rente reviendrait au donateur.

En juillet 1857, le conseil municipal selon la lettre du 29 juin dernier, répond au curé qu'il accepte le leg pour l'école des filles par sept voix contre six. Le mois suivant, donation par Mr Espivent de Villesboisnet, à la commune de Montlhéry pour assurer d'une manière régulière et permanente aux jeunes filles de la ville, les avantages d'une éducation religieuse:
- objets mobiliers pour 800 frs, couchage des soeurs et meubles de l'école,
- rente de 100 frs pour tenir l'école communale par deux soeurs, à perpétuité,
la commu
ne s'engageant pour sa part à 400 frs distribué à l'institutrice communale. En fin d'année, le préfet demande de convertir la rétribution scolaire de l'école des filles en ressource communale, afin d'assurer à l'institutrice un traitement fixe par le trésor, le conseil refuse le trouvant préjudiciable pour l'institutrice.

Au début d'année suivante, le conseil comme à l'accoutumée fixe le taux de rétribution, comme en 1853. Elle alloue:
- traitement instituteur 400 fixe et vérifie sa rétribution à 614 soit un total de 1014 frs;
- frais de location de maison d'école et de logement pour l'instituteur 400 frs.
Hautefeuille sait habilement se faire augmenter...

En juin, le conseil se réunit, et par suite de l'état de santé de Melle Benoist, directrice de la salle d'asile, il y a lieu de pourvoir suivant sa demande à son remplacement. Le maire propose deux soeurs de la congrégation dirigeant déjà l'école (sacré coeur de Jésus dit de Saint-Aubin). Dans cette éventualité Mr Espivent de Villeboisnet propose de faire don à la commune d'une rente annuelle de cent frs 3%, pour augmenter d'autant le traitement des soeurs qui dirigeront l'asile et aux mêmes conditions que celles adoptées pour les soeurs de l'école communale qui ont remplacé Mme Bellanger. Le conseil donne son accord pour les soeurs de Saint-Aubin qui seront les mêmes que pour l'école communale.

En juillet, ... a lieu la donation effective par Mr Espivent de Villesboisnet à la commune de Montlhéry, pour venir en son aide, dans l'instruction de ses salles d'asile, d'une rente annuelle de cent francs 3%, pour les enfants des deux sexes tenu par deux soeurs...

En août, le conseil se réunit en séance extraordinaire pour délibérer sur l'acquisition par la commune d'un jardin de 325 m2 appartenant à Etienne Marais , pour la construction d'une salle d'asile, située au carrefour derrière l'église. Une promesse a été souscrite pour un vente faite moyennant 1.500 frs.

L'année suivante, le conseil vote une allocation de secours à Melle Benoist de 50 frs...

Nous arrivons en 1860, à la requête de Saintin maire, l'architecte Bilbaust doit fournir un devis détaillé pour la construction d'une nouvelle salle d'asile. Le devis approximatif fait l'année dernière se montait à 10.000 frs. Le géomètre fait son rapport: depuis longtemps la ville est propriétaire d'une maison située sur la place derrière l'église, composée de deux parties de bâtiments et d'un jardin très étroit; la première partie de bâtiment sert de logement, il existe au rez-de-chaussée deux pièce une petite cuisine, un couloir et un escalier pour monter au premier étage; à cet étage trois pièces dont une à feu et un cabinet. À la suite une petite cour . La deuxième partie de bâtiment a été disposée dans l'origine pour une école communale de garçons ensuite de fille et maintenant sert de salle d'asile. Ledit bâtiment, vu son ancienne construction, sa position, son emplacement dans le sol qui est humide par rapport au sol des côtés qui l'entoure qui est plus élevé, son éclairage sombre, et la difficulté de l'aérer, font que cette salle d'asile est loin d'être dans les conditions convenables et conforme aux règlements administratifs.
C'est pour obvier à ces inconvénien
ts que la ville a fait l'acquisition ces années dernières d'un terrain contigu pour y établir une nouvelle salle d'asile dans la dimension convenable pour la salubrité et pour la santé des enfants et en même temps de leur procurer un grand préau de récréation; ce qui manque en ce moment-ci. Ce terrain est d'autant plus convenable, c'est qu'il est élevé et dégagé par la place de l'église et la rue Pavée.
La nouvelle salle d'asile sera établie à l'alignement du vieux bâtiment dans toute la largeur du terrain avec un couloir de deux mètres le long du vieux bâtiment, ce qui lui donnera une longueur de 10 mètres sur 7,6 mètres avec une hauteur de 3,6 mètres entre sol et plafond éclairé au nord et au midi par quatre grandes croisées.
Dans le corridor en face de celle de la salle il y aura une porte qui communiquera au rez-de-chaussée du vieux bâtiment qui doit servir de logement à la directrice, lequel rez-de-chaussée sera converti en parloir, salle à manger, cuisine; au premier seront les chambres à coucher et cabinets.
La salle d'asile actuelle sera con
vertie en préau couvert... Suit le devis descriptif...

 

Plan de l'asile avec logement des soeurs.

 

En 1863, le maire expose qu'il est de la première néccessité de s'occuper immédiatement de la construction d'une école communale . L'acquisition, rue de la tour, de la petite maison de François Peuvrier est nécessaire et se fera moyennant une somme de 6.000 frs. Le devis dressé par Bilbaust architecte est présenté et s'élève à 25.736 frs. Les dépenses se composent:
- prix de la maison des héritiers Allorge, 6.000 frs,
- prix de la maison Peuvrier, 6.000 frs,
- frais d'acquisition 1.300 frs,
- construction de l'école, 25.736 frs,
au total 39.036 frs,
d'où emprunt, impôt extraordinaire...

Notons la démolition du vieux bâtiment dans le détail du devis de la salle d'asile.

Fin 1864, la traditionnelle liste des gratuits fait le point sur les écoles:
- école communale de garçons dirigée par Hautefeuille, 21 garçons gratuits
- salle d'asile dirigée par Soeur Camille salle d'asile, 22 enfants,
- école communale de filles dirigée par soeur Lambertine, 17 filles.
En 1865, une liste similaire est dressée. En fin d'année, le préfet annonce au maire la démission d'instituteur de Mr Hautefeuille, en tant qu'instituteur communal. Le conseil propose de faire admettre les enfants inscrits au bureau de bienfaisance dans les deux institutions privées ... néanmoins cet état de chose n'étant pas régulier, ils demandent au préfet de nommer un instituteur communal et aussi de trouver un logement pour l'instituteur avant qu'il n'arrive. Cinq mois après, Mr Bezot, instituteur communal se plaint de son état précaire, et prie le conseil pour lui permettre de vivre honorablement, de manière à obtenir un traitement de 600 frs , le conseil vote une gratification de 200 frs en plus de 200 frs sur le traitement mini le tout donnant 800 frs effectifs. En août, notons la création d'une école d'adultes avec traitement supplémentaire pour l'instituteur communal. L'école est gratuite et fonctionne du 1er novembre au 1er mai, les horaires sont compatibles avec la fin de journée de l'ouvrier; 250 frs sont alloués à l'instituteur.

Début 1867, la classique liste des élèves gratuits et des tarifs 3 frs au dessus de 6 ans et 800 frs traitement instituteur ajouté aux 87 frs de revenus soit 887 frs. On voit apparaître 350 frs pour frais de location d'école (certainement la location chez Neveu pour le logement de l'instituteur, qui expire en novembre prochain, autorisation de renouveler par le conseil). Effectivement en mai le maire expose qu'il devient urgent de s'occuper de la construction d'une école de garçons et rappelle le bail du logement de l'instituteur avec Neveu. À cet effet il propose de faire l'acquisition aux époux Pierre Petit d'une maison place de la souche, pour 8.000frs. Il faut tenir compte de l'expiration du bail Neveu le 11 novembre 1869. D'autre part le lieu est au centre de Montlhéry, grandement suffisant pour la construction d'une école, bien aéré et il parait difficile de trouver mieux. Déclare à l'unanimité approuver la proposition du maire.

Ainsi en septembre 1867, une autorisation est adressée par le préfet d'acheter la maison place de la Souche. Le mois suivant, Pierre Petit cultivateur, demeurant à Montlhéry, vend à la commune de Montlhéry une maison située place de la Souche entre la rue aux Chats et celle des Deux Anges, constituée de quatre corps de bâtiments avec jardin derrière ayant une superficie de 392 m2, composée savoir:
- le premier corps de bâtiment, situé sur la rue des deux anges comprenant une pièce à feu servant de cuisine...
- un deuxième corps de bâtiments une chambre éclairée sur la place de la Souche...
- le troisième corps de bâtiment, une chambre éclairée sur la rue des Chats...
- le quatrième corps de bâtiment une grange en en retour sur la rue aux chats
- petit jardin derrière
La vente faite moyennant 8000 frs.

Fin octobre, le maire expose qu'il a reçu un courrier de soeur Lambertine, supérieure des soeurs institutrices publiques, qui demande à recevoir des pensionnaires en leur école : Ayant l'intention d'annexer un petit pensionnat à l'école primaire de votre commune, je vous prie de soumettre mon désir au conseil et je me permets de leur rappeler qu'en favorisant nos intentions, ils ne feront en cela que continuer ce qui existait déjà puisque l'institutrice qui précédait nos soeurs était autorisée à recevoir des pensionnaires... Après délibération, le maire à titre d'indemnité, autorise soeur Lambertine à avoir douze pensionnaires. Également au cour de cette séance, le nombre des garçons fréquentant l'école des adultes le soir devient chaque jour tellement considérable que le matériel de classe est insuffisant, le maire autorise l'achat d'une table nouvelle. Cette dernière obtient quatre mois après l'autorisation d'avoir un pensionnat pouvant accueillir 12 élèves internes dont chacun des dortoirs serait éclairé et surveillé par une maîtresse.

 

Vue et plan de l'école communale des garçons de 1868.

 

En 1868, le maire, en vue de créer l'école de garçons, nomme Mr Delaroche architecte, pour dresser le devis de l'école , suivre les travaux et veiller à leur direction. En mai, le conseil vote un emprunt de 9.450 frs pour la construction d'une école de garçons, également un impôt extraordinaire, l'emplacement ayant été déjà acheté.

En octobre 1868, le sous-préfet écrit au maire que le ministre de l'instruction publique accorde un secours de 6.000 frs pour être consacrés à l'établissement d'une maison d'école de garçons, le département vous fournira 2.000 frs il vous reste néanmoins 2.000 frs à trouver en augmentant l'emprunt ...

En 1873, la supérieure qui dirige l'école des filles et l'asile demande une augmentation des traitements, ou mieux un traitement fixe, fondé sur le grand nombre d'élèves indigents en augmentation qui l'oblige à employer une cinquième maitresse. Le conseil fixe à 2.000frs pour le traitement pour l'école et 1.500frs celui pour l'asile.

Début 1875, le conseil confectionne la liste des admissions gratuites dans les écoles municipales, 26 garçons et 28 filles et pour l'asile, 17 garçons et 14 filles. Mr Chambert, instituteur primaire, demande la diminution? de 3 à 2 frs pour le taux de rétribution scolaire, voir la gratuité absolue; le conseil refuse.

Nous arrivons en 1878, Bordey, conseiller municipal demande la date d'expiration de l'engagement passé avec la congrégation religieuse à laquelle appartiennent les soeurs de l'école primaire et de l'asile, et se plaint en ce que les bâtiments sont utilisés à loger des pensionnaires. Du fait du non engagement de la commune envers les religieuses ledit Bordey une délibération pour leur remplacement par des institutrices laïques. La proposition est combattue et rejetée par dix suffrages et un bulletin blanc. Le conseil vote ensuite les dépenses liées à l'enseignement primaire 1.800 frs pour l'instituteur et 2.000 frs pour l'institutrice.

L'année suivante, le conseil émet le voeu de l'obligation l'instruction primaire pour tout citoyen et la gratuité absolue dans les écoles soit prochainement édictées. M. Chaffanjon remet sur le tapis le remplacement des institutrices congréganistes par des laïques, le scrutin donne 8 non, 4 oui, 1 blanc... On essaie de réduire le traitement de l'institutrice du fait qu'elles logent des pensionnaires, également un refus du conseil.

La fronde envers les religieuses continue. En 1882, on assiste à la création de l'école libre avec pensionnat par les soeurs de l'hôpital communal.

L'année suivante, Melle Carré, directrice de l'école des filles, démissionne. La mère supérieure des soeurs, propose d'en envoyer une nouvelle. Le conseil propose de laïcisation de cette école, il reçoit un refus et accepte l'offre de la supérieure. Également, la commission chargée de la construction d'une école de garçons, propose: la construction d'un étage au dessus de la classe actuelle, l'installation de préau couvert dans la cour existante et préau découvert au préjudice de la place de la souche . Adopté par 9 contre 5.

En 1886, une demande de création d'un emploi d'institutrice adjointe à l'école des filles, est demandé en raison du nombre d'élèves qui bien supérieur à 50 maximum autorisé, et que depuis plus de vingt ans les classes sont tenues par deux institutrices bien qu'il n'y ait qu'un poste de titulaire. Il est urgent de régulariser cette situation...

 

Ecole des filles et maternelle en 1887.

 

Enfin en 1887, le conseil sur la proposition d'un de ses membres décide:
- à la majorité de 7 voix contre 4 , que la religieuse qui dirige l'école publique des filles sera remplacée par une institutrice laïque à partir du 1er octobre,
- que des dispositions seront prises pour que l'habitation commune avec la directrice de l'asile et de ses femmes de service soit divisée ... ,
- la municipalité demande au préfet de créer le poste d'institutrice ajointe pour assurer la formation de soixante élèves ...
L'école des filles était tenue par deux soeurs et un seul traitement. Deux mois après, le préfet accepte la laïcisation de l'école des filles mais ne consent pas au second poste d'institutrice laïque ... les travaux pour modifier les locaux 641 frs pour le logement de l'institutrice laïque et demande si la commune veut accorder un supplément de traitement à ladite institutrice. La réponse de la commune est négative.

En septembre 1887, le maire Prou, lit une lettre du préfet qui l'informe que l'école maternelle légale n'a pas été régulièrement créée, le conseil est prié de demander sa création ou sa transformation en classe enfantine . Le conseil considérant que l'école maternelle anciennement appelée salle d'asile existe depuis très longtemps et qu'elle était tenue depuis le 2 février 1834 par une demoiselle Benoist, remplacée en 1858 par une demoiselle Gérard, religieuse, considère que les services rendus ont toujours été très appréciés par la population, demande la création d'un poste d'institutrice adjointe pour 80 inscrits représentant plus de 50 présents. Cet acte résume assez bien l'historique de la salle d'asile depuis son origine.

En 1888, le retour de bâton arrive, un procès intervient en raison des donations faites par Esprivent de Villebouanet: une instance menée au nom du donateur en révocation de donation en rentes et mobiliers au profit de l'école des filles, le conseil passant sous silence l'agissement des supérieures en religion dont le but était de faire déprécier l'école communale au profit d'autres écoles , que seule l'école des filles a été laïcisée et que ce n'est qu'après le refus de la congrégation des soeurs enseignantes de remplacer la directrice qu'ils ont demandé une institutrice laïque.,, qu'après le départ des deux directrices tant de l'école communale que de l'école maternelle il n'a été retrouvé aucune partie du mobilier objet d'une donation, et qu'il a été emporté par les soeurs directrices...le conseil abandonne les donations sus énoncées. Notons à la même époque, l'achat officiel par quatre soeurs des bâtiments de l'école du sacré coeur.

1899, la monographie de l'instituteur donne pour l'école communale de garçons 55 élèves, 40 pour les filles et de 75 pour l'école enfantine.

Au début du XIXe siècle, l'enseignement public aura à souffrir de la concurrence de l'école libre du sacré coeur. Après la guerre de 1914, l'enseignement traditionnel n'a pas été abordé.