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Le moulin Carouge à Brétigny 1660 à nos jours.

 

Cette chronique est le second et dernier volet de l'histoire de ce moulin sur l'Orge à Brétigny.

 

J.P Dagnot - Février - 2015

 

Extrait carte de Cassini.

 

 

Le moulin aux frères Crecy

Début 1660, furent présents Jean Crecy, praticien au Chastelet de Paris, y demeurant, et Pierre Crecy, marchand demeurant aux Bordes paroisse de Saint-Michel sur Orge, lesquels baillent à prix d'argent pour six années à Pierre Fichet vigneron, le moullin à eaulx du Carouge antiennement appelé le moulin du pré, paroisse Saint Philbert de Brétigny, de bled faisant farine avecq les tournants moullans et travaillans et les lieux et bastimens en dependant, se consistant en chambre basse servant de cuisine, chambre à costé servant de grenier à bled, granche, cour close, jardin derrière, aultre petite granche attenant avecq la quantité de huit arpens de pré, trois arpens d'aulnois, un quartier de bois et huit arpens de terre labourable, moyennant le prix de 700 livres tournois, chargé de seize sols de cens et deux chappons envers le seigneur de Brétigny...

Notons en 1665, un marché de travaux passé par les frères Crécy à Pierre Bretonnet, maçon de Brétigny.

 

 

Le moulin à Claude de Louvain

En octobre de la même année, le moulin change de propriétaire, Jean et Pierre Crécy le vendent à Claude de Louvain, écuyer de la petite écurie du roy.

 

 

Le mois suivant, Jean Thualagan, recepveur de la terre et seigneurie de Palloiseau et Denis Jambet, musnier demeurant au moullin de Vomminy paroisse de Valpetit, lesquels nommés par Messire Louis de Louvain, écuyer, seigneur de Villarceaux, d'une part, et Jacques Réaulx musnier du Carouge d'autre part, pour faire la prisée des moullans tournans travaillans... la description classique n'offre pas d'intérêt.

Quinze jours passent, Jacques Réaulx, marchand, cy devant musnier au moulin du Carrouge, lequel transporte à Louis Guesdin l'aisné, musnier demeurant audit moulin, le droit de bail à loyer fait par Messire François d'Argouges, seigneur du Plessis Paté, Bondoufle, fief de Fontaine et Brétigny, la motte de Montlhéry Montpipeau, du droit de banalité et chasse estant et deppendant de la baronnie dudit Plessis. Fait pour deux années, moyennant 50 livres. Il s'agit du droit attaché à un moulin à vent détruit.

Nous arrivons en 1673, Louis Gueusdin, musnier demeurant au moulin de Guillerville confesse avoir transporté à Nicolas Lesné, musnier demeurant au moulin du Carrouge, le droit de bail fait par le sieur de Louvain, ledit moulin tournant travaillant faisant de bled farine, moyennant le prix de 400 livres.

L'année qui suit, Claude de Louvain, escuier de la Reyne en ses escuryes, sieur de Villarceau, demeurant à Paris paroisse Saint-Germain de l'Auxerrois, baille à prix d'argent pour neuf années, à Nicolas Lesné musnier demeurant au moulin du Carrouge, c'est assavoir, ledit moulin carrouge appelé le moulin du pré faisant de bled farine ... se consistant en chambre basse servant de cuisine, petite chambre à costé, estables, grange, toit à porcqs, cour clause de murs, jardin , derrière autre petite grange de présent en ruine, suivent les terres... le présent bail fait moyennant 600 livres, deux chappons ... curer la rivière depuis la muraille du parc de Vallorge...

Notons en octobre 1683, extrait d'une liasse abimée, étudiée par Pascal Herbert, un bail à loyer pour six ans fait par Claude de Louvain, écuyer ordinaire des écuries de la reine de France, demeurant en l'hôtel des dites écuries à Paris, seigneur de Villarceau, à Nicolas Lesné meunier au moulin du Carouge, paroisse Saint-Philibert de Brétigny, le dit moulin à eau du Carouge, appellé le moulin du pré scittué sur la rivière d'Orge ... faisant du bled farine, bien tournant moulans et travaillans avecq les lieux bastimans, terres, bois et heritages en despendans … ».

En juin 1684, Messire Claude de Louvain, escuyer de la petite escurye du roy, demeurant à Paris aux petites escuryes du roy, lequel advoue tenirde hault et puissant seigneur, Messire Henry Martel, chevallier, seigneur comte de Fontaine Brétigny, ce qui ensuit :
- le moullin à eauë, de bled faisant farine, tournant et travaillant nommé le moulin du pré, assis au Casrouge en la paroisse Saint-Philbert de Brétigny, se consistant en un corps de logis, estable , grange, escuryes, cour close de murs, jardin et aulnois derrière, contenant en fond de terre cinq arpens ... le tout chargé de 16 sols et deux chappons, et 14 livres de rente...
- item huit arpens ... chargé de 12 deniers parisis l'arpen,
- item une petite maison, ... contenant cinq quartiers chargé de cinq sols parisis et de la moithié d ' une poulle,
- item...
suivent cinq autres postes n'intéressant pas le moulin...

En 1689, Claude de Louvain, sieur de Villarceau, écuyer ordinaire de la défunte reine de France, demeurant à Paris...., baille le moulin du Carouge paroisse Saint-Philibert de Brétigny, avec ses dépendances, avec plusieurs pièces de pré et bois taillis près du dit lieu, moyennant un loyer annuel de 600 livres. Le meunier aura notamment pour obligation de faucher, nettoyer et curer la rivière d'Orge depuis les murailles du parc de Valorges jusqu'à la rivière de Linas, à l'endroit où elle entre dans l'Orge, et aussi depuis la rivière de Linas jusqu'à l'arche de la chaussée de Guiperreux à Longpont.

Nous arrivons en 1698, Pierre de Louvain, ...., demeurant à Paris, baille pour neuf ans à Marcelle Mondelet veuve de Nicolas Lesné, meunier dudit:
- le moulin de carouge appelé le moulin du pré, consiste en chambres basses servant de cuisine petite chambre à costé, estables , cour close de murs, jardin derrière,
- 8 arpens de pré,
- 8 arpens de terres;
le bail fait moyennant 650 livres, deux chappons.

En 1710, Pierre de Louvain, escuier de la petite escurie du roy, seigneur de Villarceau, demeurant à Versailles, lequel baille à prix d'argent jusqu'à six ou neuf ans, à Jean Mainfroy garson meusnier, natif de la Ville du Bois, demeurant au moulin du cas rouge, c'est à savoir ledit moulin appelé le moulin du pré, sur l'orge à Brétigny:
- consiste en chambres basses servant de cuisine petite chambre à costé, estables ,
- cour close de murs, jardin derrière,
- terres
moyennant
(feuille repliée inexploitable)...

En 1719, Pierre de Louvain, ...., seigneur de Villarceau et Villevens, demeurant à Paris, accorde à Nicolas Fleury marchand meunier au moulin du Breuil, héritier de Jean Bourgeron son frère consanguin, la jouissance du bail du moulin du Casrouge, pour le temps de trois années, moyennant 800 livres.

L'année suivante, Jacques Métivet garçon meusnier garde moulin demeurant au moulin du pré est cité dans un acte ne concernant pas notre moulin.

Relevons en 1728, l'intitulé d'un bail du moulin par Pierre de Louvain à Simon Lescuyer.

Fin 1728, une prisée très détaillée est réalisée: furent présents Jean Feuilleret, meusnier demeurant au moulin du Carrouge, sortant dudit moulin d'une part, et Simon Lescuyer, marchand de Montlhéry, entrant dans ledit moulin, en conséquence du bail fait par Pierre de Louvain seigneur de Villarceaux, propriétaire dudit moulin d'autre part, ... avons prisé:
- le plancher des vannes,
- le chevaissier de dehors, le chevaissier de dedans,
- l'arbre tournant de 15 pieds garni de frettes et torillons,
- la roue dudit moulin de dix pieds et demy de diamètre garnie de ses embrasures, noyaux, cintres,
- le rouet de six pieds garni de ses embrasures, clefs avec sa lanterne garnie de ses plottes deux frettes et huit fuseaux,
- les deux chaises servant à porter le grand pallier,
- le grand pallier garni de sa poilette et noyau,
- le petit pallier servant à porter l'arbre de la bluterie
- la huche servant à recevoir la farine,
- six bluteaux, les verains,
- la meule gisante de 5 pieds 11 pouces sur 8 pouces d'épaisseur,
- la meule courante de trois pièces garnie d'un cercle de 6 pieds de diamètre sur 8 pouces d'épaisseur,
- le fer de trois pieds et la nille,
- le grand et le petit moulinet, garnis de leur cable,
- la roue servant à monter le bled garni de son arbre,
- lacerce, la la trémie, ... sonette,
- la pince six marteaux,
- le plancher d'au dessus de la huche.

Six années après, l'aveu du fief des Voisins par Claude Bretel, ...., seigneur de Brétigny en une seule foy et hommage à Guillaume de Lamoignon seigneur de Vaugrigneuse à cause de la succession de haute et puissante dame Henriette Julie de Fontaine, veuve de Charles François Marie, marquis d'Estaing .... Relevons au poste 11, item sur le moulin du pré, une mine de bled de rente annuelle par chacun an, que icelui moulin est loué et affermé...

En 8/5/1737, Pierre de Louvain, escuyer, seigneur de Villarceaux,commandant la petite écurie du roy, demeurant à Versailles, aux petites écuries du roy, lequel a volontairement baillé à titre de ferme et loyer d'argent pour le temps et espace de neuf années, à Michel Mainfroy demeurant avec son père Jean Baptiste Mainfroy meusnier du moulin de Guillerville, c'est à savoir le moulin à eau du Carouge appelé le moulin du pré,... Ce présent bail fait moyennant la somme de 800 livres, payer la rente de 16 livres au seigneur de Brétigny, ...

Le mois suivant, 12/6/1737, notons la déclaration rendue par Pierre de Louvain à Claude Bretel seigneur de Brétigny :
- le moulin à eau du pré assis au Carouge, jardin et aunoy y joignant, le tout contenant cinq arpens, le tout chargé de 16 livres, 14 sols de cens de rente, deux chappons,
- 8 arpens de pré, chargé de 12 deniers l'arpen,
- suit une liste de terres.

 

 

Le moulin aux Cossey Brissac

Nous arrivons en 3/5/1746, Laurent de Louvain vend à Louis Thimoléon de Cossey, comte de Brissac la seigneurie de Villarceau avec le moulin à bled du Carouge avec les bastimens, jardin et héritages consistant en huit arpens de prés, tois arpens de bois et huit arpens de terre labourable.

 

 

En août23/8/1746, Faute de devoir a lieu la saisie du fief de Villarceaux, notons au poste 57, ce qui concerne cette chronique, ...du village de Nozay nous sommes transportés au village de Brétigny, avons trouvé un moulin à eau servant à moudre les grains ledit moulin du pré dit le Carouge, consistant en ses tournans travaillans, meules et autres ustanciles nécessaire à un moulin, maison pour loger le meunier, consistant en une cuisine, chambre à costé, écurie, vacherie, grange, toit à porcs... les terres prés et bois décrits jusqu'au poste 61.

En novembre, en la prévôté de Montlhéry, le tuteur du seigneur de Villarceaux fait faire commandement à Michel Mainfroy, meunier du moulin Carouge y demeurant, de luy payer la somme de 800 livres pour une année de loyer échue, et de faire saisie au moulin de Guillerville des meubles bestiaux...

À la fin du même mois, 29/11/1746, extrait des registres des requêtes du pallais, aujourd'hui est comparu le procureur de dame Anne Charlotte Dutot, dame de Brétigny, qui s'oppose à la mise en saisie, criée et adjudication du fief de Villarceau, Villevent et du moulin de Carouge saisi réellement...

En 1747, les gens tenant les requestes du palais sacavoir faisons qu'entre la dame de Brétigny, Charlotte Duot, que le moulin du pré ou moulin du Casrouge, bâtimens terres prés ...soit 18 arpens, compris en la saisie réelle, reste dû 18 livres, ... la dame de Brétigny réclamant aux Louvain 29 années d'arrérages de cens, et rentes sur ces héritages en raison de la terre de Brétigny se montant à 9 sols et 2 chappons et une moitié de poule par chaque année ...

Nous arrivons en 1750, une estimation du fief des Voisins est réalisé, le moulin Carouge est cité à l'article 12 dont dépend mention qu'il a été donné à rente à M de Louvain et possédé présentement par le duc de Brissac. On croit qu'il en fait 150 livres au seigneur de Brétigny par chacun an outre le cens.

30/5/1768, très haut et très puissant et illustre seigneur, monseigneur Louis Thimoléon de Cossé, duc de Brissac, colonel en survivance de la compagnie des Cent Suisses de la garde du roy, mestre de camp du régiment de Bougogne, lequel donne à loyer pour trois ans à Jean Couturier, meunier, le moulin à eau de Carouge appelé le moulin du pré, faisant de bled farine, garni de ses ustancilles tournans travaillans, lequel se consiste en chambre basse servant de cuisine, chambre haute au dessus, autre chambre à côté, étables, écuries, grange, toit à porcs, cour close de murs, jardin derrière, plus huit arpens de pré à requin, et huit arpens de terres labourables en plusieurs pièces,; Ce bail fait moyennant le prix et somme de 750 livres... curer la rivière à vif ...

Notons en31/5/1769, Jean Couturier meunier demeurant au moulin du Casrouge, héritier pour un tiers suite au décès d'Estienne Couturier, meunier de Chatignonville... Le partage familial ne concerne pas cette chronique.

 

 

Le moulin aux Fontenilliat

En février 1773, monseigneur Louis Thimoléon de Cossé, duc de Brissac, vend à Philippe Fontenilliat, maistre bourellier à Paris, la seigneurie de Villarceaux à Nozay avec le moulin du Casrouge à Brétigny.

En juin 5/6/1773, Philippe Fontenilliat, maistre bourellier à Paris et ordinaire de Monseigneur le duc d'Orléns, lequel a baillé pour neuf années à Jean Couturier, le moulin à eau de carrouge appelé le moulin du pré, situé sur la rivière d'Orge faisant de bled farine garni des ses unstanciles tournans et travaillans, les lieux consistant en deux chambres basses servant de cuisine ... Ce bail fait moyennant le prix et somme de 800 livres, dix chappons, dix anguilles à porter à Paris.

En 1776, un imprimé sur le curage de l'Orge ne nous apprend rien sur le moulin du Carouge.

 

 

 

 

 

Le moulin aux Breton

Nous arrivons en 13/4/1790, Madeleine Begée, veuve Philippe René Fontenilliat, seigneur de Villarceaux , demeurant à Paris rue Saint Honoré, laquelle vend à Etienne Breton, marchand farinier:
- un moulin anciennement appelé le moulin du pré, actuellement le moulin carouge, faisant de bled farine, garni de ses ustanciles, tournans et travaillans, avec les bâtiments en deppendant consistant en plusieurs édifices dont un contenant quatre travées, dans deux desquelles sont les tournans et travaillans du moulin,
- cuisine ensuite et chambre à feu avec deux chambres au dessus fournil au bout des batimens,
- cour entre les batiments, dans laquelle est un hangard, pour entrer dans la cour est un pont de bois,
- jardin aulnois et prés le tout contenant 12 arpents...
Suivent d'autres terres...
Ladite vente moyennant la somme de 24.000 livres francs deniers...

Nous restons sans informations jusqu'en 1/2/1821, Etienne Breton, marchand meunier et propriétaire, demeurant au moulin Carouge, lequel saint d'esprit fait donation entre vifs à son épouse Félicitée Lefèvre, d'un quart avec l'usufruit, y compris le moulin...

 

 

12/12/1838, Etienne Breton, propriétaire, ancien meunier, demeurant audit moulin, et sa famille baillent à Polibe et Fréjus Breton demeurant aussi audit moulin, le moulin à eau faisant de blé farine, composé des bâtimens nécessaires à son exploitation, deux cours séparées l'une de l'autre en deux parties de batimens ci- après désignés dont l'une sert d'entrée au moulin et l'autre dite la basse cour, auxquelles cours on arrive par deux portes charretières.
cour d'entrée
1) le premier corps de batimens est distribué en une pièce où sont les tournans virans et travaillans dudit moulin ayant son entrée sur ladite cour, cuisine à côté prenant son entrée sur la pièce précédente, chambre froide, plancherie, chambre avec cheminée à côté; au premier étage sont les meules du moulin, grenier à côté, chambre à farine, ....
2) autre corps de bâtiment, cuisine trois chambres,
3) petit batiment, fournil,
4,5,6, 7) hangard, bucher, remise....
Basse cour
8) laiterie,
9) grange de 5 espasses,
10) vacherie, toit à porcs.
Jardin
Prés contenant quatre hectares.
Bois contenant six ares.
Terres labourables.
Le bailleur se réserve le petit bâtiment; le bail fait moyennant 900 frs .

Fin 1841, Etienne Breton décède. Ses biens sont être divisés en lots. Le locataire du moulin, Polybe Breton acquiert le lot n°1 qui comporte le moulin moyennant 30.000 frs.

 

Vue aérienne de l'ancien moulin.

 

En 1927, relevons une protestation des habitants de Brétigny contre l'installation dans l'ancien moulin du Carouge, d'une fabrique de vernis gras et cellulosique. Le conseil municipal de Montlhéry, s'en rapporte aux renseignements pris par lesdits habitants et compte que la direction des services d'hygiène départementale fera le nécessaire.

 

Roue visible actuellement déposée dans la cour.

Vue actuelle des restes du bâtiment.

Les derniers propriétaires connus la famille Pressat mentionnent au cadastre actuel, François Pressat; ce dernier est décédé en 2007, âgé de 89 ans. Sa soeur Marie a fait la déclaration de son décès, serait toujours vivante mais pas à l'adresse suposée. Les bâtiments sont à l'abandon.