Le château du Plessis-Pâté

(du début XVIIIe à l'an IV de la République)

Chronique du Vieux Marcoussy ------------------------------ _------- --------------- -------- - Octobre 2010

Extrait du plan d'intendance

JP. Dagnot

 

 

Après la notice «  Historique de la seigneurie du Plessis et des fiefs en dépendants  » rédigée par Nicolas le Dure, nous nous proposons de traiter l'histoire de ce domaine au XVIIIe siècle et de sa triste fin durant la période révolutionnaire. L'emplacement actuel du bâtiment central du château détruit s'obtient en cliquant sur les mots soulignés.

 

 

Rappel sur les châteaux successifs

Reprenons les notes du feudiste qui lui-même les a empruntées à l'abbé Lefeuf , nous sommes alors après la Fronde : ce fut M. de Laigues qui fit détruire l'ancien château du Plessis et fit édifier à sa place celui que l'on voit aujourd'hui. Il fit aussi planter un labyrinthe sur les dessins du célèbre Lenotre.

Au XVIIIe siècle, la description selon Nicolas Le Dure est la suivante: Le château est bâti à l'occident du village; c'est un édifice fort simple composé d'un grand corps de logis à deux étages et de deux ailes en retour d'équerre sur la cour; dont l'une à gauche est aussi à deux étages et est couvert en ardoises comme le grand corps de logis, et l'autre n'est qu'à un étage et est couvert en thuile. Le parc au nord du château, peut passer pour un des plus beaux et des plus agréables des environs de Paris, tant à cause de ses belles futayes , de ses percées, que de ses diverses distributions. Au nord, à l'orient et au midy, la vue n'est bornée par aucun obstacle, s'étend jusqu'aux extrémités de l'horizon, sur la plaine qui dans cet espace présente tout ce que la nature a de plus utile. A l'occident, du côté de Montlhéry, la vue plus bornée et non moins agréable offre un tableau varié terminé par l'éminence sur laquelle est bâtie la fameuse tour qui faisoit anciennement partie du château de Montlhéry. La seigneurie consiste en un château bâti à la moderne avec un parc de 91 arpents, avant-cour, cour d'honneur, basse-cour, jardin potager de 10 arpents.

Ce rappel fait, revenons au Plessis après l'achat de la seigneurie par la famille Kadot.

 

 

Les seigneurs du Plessis-Pâté au XVIIIe siècle

 

 

En 1709, Charles Louis Kadot, marquis de Sebbeville, achète la baronnie du Plessis d'Argouges. Le lieu va devenir ainsi le Plessis-Sebbeville. Charles Louis Kadot et Benoîte Bourdis son épouse ont trois enfants dont un fils Charles Louis Frédéric, cornette de la seconde compagnie des mousquetaires du roy et mestre de camp de cavalerie. Ce dernier, comte de Sebbeville se marie en 1723, avec Elizabeth Chevalier, originaire du nord de la France. Cette dame est une financière hors pair comme nous allons le découvrir.

Le couple devient maître de la baronnie au décès de Charles Louis en 1728. L'époux décède en 1730 laissant la seigneurie à ses trois enfants.

19/5/1743 mariage kadot Mailly communauté de biens Elizabeth apporte 300.000 livres et son grand père 100.000 livres

1749 iad bernardin kadot

17/2/1752 donation 200.000 lt à sa fille

 

La veuve est détentrice d'un portefeuille de rentes et d'obligations important et elle a avancé à son époux des sommes importantes. En 1749, une sentence du Châtelet de Paris lui laissera l'intégralité des biens, ses deux filles renonçant à la succession.

Ses liquidités lui permettent ensuite d'acheter en 1751 la seigneurie de Marcoussis pour la bagatelle de 567.000 livres.

L'année suivante, une autre opportunité se présente, la dame de Marcoussis et du Plessis-Sebeville s'unit avec son voisin parisien Charles Louis de Preissac de Marestaing, comte d'Esclignac et de Laré, seigneur de Montclar Lomené ... La scène se déroule au château du Plessis-Sebbeville. Les époux sont communs en biens, néanmoins elle conserve la gestion de son patrimoine!

Cette chronique traitant essentiellement du Plessis-Pâté, nous simplifierons en résumant que le couple à un hôtel particulier à Paris au faubourg Saint-Honoré où ils vivent, une résidence d'été au Plessis-Pâté et des revenus apportés partiellement par la seigneurie de Marcoussis.

Leur union durera jusqu'en 1777, année du décès du comte d'Esclignac. La comtesse n'est plus dans sa première jeunesse, en 1779, elle fait appel à Pierre Clérambourg qui deviendra son intendant; elle lui donne pouvoir pour régir gouverner et administrer tout ses biens et affaires avec les régisseurs fermiers locataires ...

À partir de 1780, peut être en raison des chicaneries du comte de Noailles, qui a échangé avec le roi le comté de Montlhéry et cherche à récupérer des droits sur ses vassaux, la comtesse d'Esclignac fait appel à un feudiste pour, dans un premier temps rédiger les terriers de Marcoussis, et à partir de 1783 ceux du Plessis.

 

 

Succession de la comtesse d'Esclignac

Nous arrivons en janvier 1790, Elizabeth Thérèse Chevalier décède à Paris en son hôtel du faubourg Saint Honoré, sans descendance. Les héritiers collatéraux vont se manifester. Ne retenons pour cette chronique que les branches qui vont hériter du Plessis-Pâté et de Marcoussis. Son inventaire après décès représente un dossier volumineux et instructif. Il commence début février, François Brichard, écuyer, avocat, notaire à Saint-André des Arts est son exécuteur testamentaire. Les futurs héritiers de Marcoussis ne sont pas encore présents.

La visite des lieux commence par l'hôtel au faubourg Saint-Honoré. Pas moins de huit personnes présentes à son service sont mentionnées, le concierge, deux maîtres d'hôtel, un valet, deux femmes de chambre... Les caves contiennent charbons et bois représentant 600 livres. Les vins, Bourgogne, Sauternes, Malaga... environ 2.000 bouteilles, pour environ 3.000 livres. Pour les déplacements, 3 juments de carrosse et deux berlines pour 4.200 livres.

Dans la description de l'hôtel parisien, à deux étages avec caves, notons une chapelle et une pièce à l'attention de Clérambourg son chargé d'affaires.

Au bout d'un mois le notaire se transporte à Marcoussis. On ne relève pas d'objets dépendant de la succession. Mr Poulet, le concierge de la seigneurie, demeure dans le château ainsi que son domestique (le détail sera repris dans une autre chronique). La visite se poursuit dans la ferme du château où se trouve Hubert le régisseur, puis au baillage où demeure le greffier et tabellion Louis Didier Ladey. Les objets retenus sont de peu de valeur. Par contre la prisée des bestiaux est plus significative, moutons, chevaux, vaches, taureau représentent 15.000 livres. Le fermier n'apporte que son travail.

 

Extrait d'un plan ayant servi à la vente du château et du parc du Plessis-Pâté (an VI) .

 

Fin mars, la continuation de l'inventaire se déroule au château du Plessis-Sebbeville où le concierge Martin François Gambier, Marie Françoise Dasse, sa femme, et Delle Roze Duchou, domestique dudit Gambier demeurant au château, les reçoivent. Notons les pièces visitées:
- les caves du château sous la cour dudit, caveaux ensuite,
- autre cave à l'aile droite d'entrée sous la chambre du concierge, caveaux,
- buanderie, à droite de la cour,
- chambre de Bordeaux l'ancien concierge,
- commun avec vue sur la basse-cour,
- chambre à côté,
- chambre d'un domestique au dessus du commun, vue sur cour,
- autre chambre ensuite, vue sur basse-cour,
- chambre au dessus du passage, vue sur basse-cour,
- fruitier, vue sur cour d'entrée,
- appartement du concierge, vue sur la cour entrée,
- chambre ensuite, vue sur le parc,
- chambre où couche la domestique du concierge ayant vue sur le parc,
- grenier au dessus de l'appartement du concierge,
- chambre ensuite du grenier, vue sur cour,
- fruitier, vue sur parc,
- salle au rez-de-chaussée dite salle du concierge, vue sur grande cour à gauche de l'entrée,
- chambre du cuisinier au dessus de la cuisine,
- autre chambre à côté où couche le rôtisseur,
- cuisine,
- pièce à côté dite le farinier,
- garde manger,
- grand garde-manger,
- office au rez-de-chaussée ensuite de la cuisine,
- sallon au rez-de-chaussée même vue,
- salon d'automne même vue,
- antichambre du salon,
- salle à manger en face du salon, vue sur parc et cour,
- chambre derrière le sallon, ayant vue sur parc, cabinet de toilette, garde robe,
- chambre de femme de chambre au dessus de l'entresol,
- autre chambre en face, vue sur cour,
- autre chambre au rez-de-chaussée, vue sur parc,
- ... suivent 8 chambres,
- salle des archives, vue sur le parc,
- ... suivent encore une dizaine de chambres,
- chambre du maître d'hôtel, au dessus du salon d'autonne, dans l'aile gauche du chateau, ... toujours des chambres,
- la chapelle,
- chambre dite celle à Ladey ayant vue sur le jardin,
- fournil du logement du jardinier.
Cette énumération qui paraît fastidieuse, montre une résidence d'été, très confortable qui peut accueillir de nombreux invités, ainsi que le personnel parisien qui a également ses logements au Plessis.
Passons sur l'argenterie et notons dans la bibliothèque un nombre d'ouvrages très divers et impressionnant représentant plus de 2.000 volumes. La continuation dudit inventaire se poursuit à la ferme du Plessis où le bétail appartient également à la défunte.
On passe ensuite au parc qui comprend:
- petit pavillon au bout du parc,
- pavillon de la forêt,
- serre dans la basse-cour de la ferme; on note des orangers,
- colombier.
La suite de l'inventaire n'est pas décrite et sera reprise ultérieurement. Notons simplement qu'il durera huit mois ce qui est exceptionnel.

 

Généalogie simplifiée montrant la parenté entre la défunte et les branches qui héritent des biens sur Marcoussis et le Plessis-Pâté.

 

 

Le domaine pendant la période révolutionnaire

En 1791 a lieu le partage. Pierre Clérambourg, représente Marie Marguerite Chevalier, épouse Charles Gabriel, vicomte de La Rivière, brigadier des armées du roy, demeurant dans la région de Langres. La dame de la Rivière est légataire pour un tiers de la masse des biens.
Le total de la masse représente 2.280.000 livres soit 760.000 par branche. Trois lots sont constitués. N'est décrit ici que le lot 3:
- les terres du Plessis, Bondoufle, des Bordes, fief de Montpipeau, annexes réunies ou non réunies avec les bois de la futaye taillis et arbres épars étant sur lesdites terres, situés près de Sainte -Geneviève-des-Bois, ensemble les rentes en dépendant sans aucune exception, ni réserve le tout estimé à 484.000 livres,
- deux maisons contiguës sises à Paris, rue Monconseil, pour la somme de 50.000 livres,
- maison à Paris rue et porte St Honoré, 50.000 livres,
- 36.000 livres de l'article 6,
- 100.000 livres de l'article 8,
- également 40.000 livres à prendre dans l'article 8.

Avant de procéder au tirage au sort, il a été convenu que les meubles qui sont dans les châteaux et bâtimens seront cédés à celui qui se trouvera avoir le lot. Que les chevaux, bestiaux, voitures, charrues, et effets aratoires meubles du fermier, grains, labours et semences de la ferme du château du Plessis qui dépendaient de ladite succession ont été cédés au sieur Josse fils, qui étoit régisseur de ladite ferme pour le prix de la nouvelle prisée et estimation qui en a été faite par deux experts... Ledit sieur Josse fait valoir ladite ferme, en qualité de fermier, depuis le premier octobre dernier, moyennant 3.800 livres de fermage annuel.
Le tirage au sort est ensuite fait de la manière accoutumée... le troisième lot est échu à Madame Delarivière... Un des exemplaires du partage est remis à Clérambourg représentant ladite dame.

N'oublions pas que l'on commence à cette époque à vendre les biens nationaux appartenant aux ordres religieux. Dans cette atmosphère, les nobles et notamment ceux qui ont dans leur famille des militaires sont inquiets. Le couple de la Rivière a trois enfants dont Marc René, l'un des fils va décéder dans l'année. L'autre est militaire comme son père. Bien qu'ayant hérité d'un patrimoine important, la dame du Plessis, devenue veuve, préfère la sécurité pour les siens et part en exil durant le dernier trimestre 1792. Les terres du Plessis sont sous sequestre et la Nation enregistre une avalanche de demandes de créances de la part des fournisseurs et du personnel de l'émigrée Larivière:
- le 4 novembre, un extrait du greffe de la municipalité de Montlhéry, enregistre que Nicolas Bachellier, marchand de bois à Montlhéry, est adjudicataire de la coupe de 220 arpents de bois, dépendant de la succession Esclignac, faite en 1790. il déclare qu'il n'a fait aucun paiement en vertu de la loi sur les émigrés.
- Puis fin décembre, Jean Baptiste Gautier, devenu marchand de boeuf, créancier comme régisseur et ancien fermier au Plessis-Sebbeville, de 610 livres pour fourniture de viande depuis 1787 jusqu'à 1788, par Goix boucher à Linois, pour le compte de la comtesse d'Esclignac.
- Jean Billard, paveur et carrier, créancier de 4.906 livres pour ouvrages qu'il a fait au Plessis.
- Louis Jussiomme, maçon demeurant au Plessis, créancier de 1.571 livres pour restant des ouvrages qu'il a fait en 1792.
- Louis Laurent maçon au Plessis, créancier de 270 livres pour ouvrages faits en 1792.
- Jean Bailleux, cuisinier de la dame de la Rivière, créancier de 632 livres, à savoir 300 pour ses gages et 332 pour fournitures jusqu'au 21 décembre.
- Sulpice Janvier, élagueur, créancier de 536 livres selon mémoire entre 1791 et 1792.
- Jean Carré, vitrier et peintre à Montlhéry, créancier de 72 livres pour ouvrages entre 1791 et 1792.
- Pierre Sardu, serrurier à Montlhéry, créancier de 432 livres pour ouvrages au château du Plessis et 39 livres au château de Marcoussis.
- Antoine Gaultry, chirurgien à Brétigny, créancier de 224 livres, de la dame de la Rivière demeurant lors à Paris, pour les pensements, médicaments, soins et voyages qu'il a fait en 1791 et 1792 pour les pauvres citoyens de la commune du Plessis-Sebbeville et 125 livres
pour autres prestations qu'il a fait aux personnes attachées au service de la dame de la Rivière.
- Suit début janvier, Jérôme Bernard, négociant à Essonnes, créancier pour 496 livres pour fourniture de 8 muids de chaux en 1792.
- Louis Josse, fermier de la ferme du château du Plessis, créancier de 1.811 livres, pour charroi et fournitures depuis le 23 février 1792 selon mémoire.
- Charles Auquin, Jean Lebrun, Louis Seure, gardes des bois au Plessis, réclament chacun 275 livres pour 3 mois de leurs gages échus au 1er janvier 1793.
- Denis Bidaut, laboureur demeurant à la ferme des Bordes, créancier de 896 livres pour charrois par lui fait selon mémoire.
- Anne Jeannolle, femme de charge de la dame de la Rivière, créancière pour pension viagère de 200 livres pour deux années eschues, de 29 livres pour entretien du linge et 174 livres pour 14 mois de gages.
- Michel Dormoy, marchand thuillier demeurant à Ris, créancier de 207 livres pour fourniture de thuilles et carreaux au Plessis.
- Laurent Moteau, fermier demeurant à la Justice, créancier de 216 livres, pour charrois faits.
- Jean Marie Caramyja, maréchal-ferrand au Plessis, créancier de 278 livres pour restant d'un mémoire d'ouvrages de son état.
- Pierre Chevanu, boucher à Montlhéry, créancier de 171 livres pour fourniture de viande au domestique de ladite de la Rivière en la maison du Plessis du 8 septembre jusqu'au 24 décembre 1792.
- Etienne Lochard, élagueur demeurant à Saint-Germain-les-Arpajon, créancier de 188 livres pour une demi-année d'un marché pour ouvrage de son état.
- Louis Favroste, marchand à Linas créancier de 178 livres pour fourniture d'épicerie en 1792.
- Eloy Coispeaux charpentier à Marcoussis, créancier de 554 livres.

- Un retardataire en septembre 1793, le citoyen Jean-Pierre Philippe, jardinier au château du Plessis, séquestré sur la femme Larivière émigrée, réclame le paiement de ses gages à l'administration, à raison de 1.200 livres par an à compter du 20 octobre 1792.
- En
décembre 1793, la veuve Chevalier, boulangère à Bondoufle, réclame le paiement de pain fourni par ordre de Josse, fermier de la femme de la Rivière, à cinq pauvres depuis le 20 octobre 1792 jusqu'au 12 janvier 1793, représentant 85 livres. Un extrait du registre des délibérations du directoire du département de Seine-et-Oise, district de Corbeil, reçoit un accueil favorable, la boulangère n'ayant d'autre but que de venir au secours de l'humanité souffrante d'autant plus que les établissements de secours et de Charité n'existent pas ... La Convention projette de les créer.

Cette liste permet d'apprendre que :
- la dame demeure à Paris et ne vient qu'occasionnellement au Plessis,
- jusqu'au 21 décembre de la nourriture, viande et épicerie, sont apportées au château.
- le château est toujours entretenu par masson, tuillier, charpentier, paveur, vitrier, peintre, serrurier,
- le parc fait toujours l'objet de soins avec deux élagueurs et un jardinier,
- les fermes restent actives, les fermiers travaillent en régie, le maréchal ferrant entretient les charrues. La dame est propriétaire des terres, du bétail et des instruments agraires et recueille les récoltes, ce qui n'est pas un cas habituel.
- la dame du Plessis comme la comtesse d'Esclignac soigne et aide les pauvres de sa paroisse.

L'information circule très vite à cette époque, on peut dire que son exil a eu lieu vraisemblablement en décembre et que le personnel parisien a prévenu celui du Plessis, déclenchant le séquestre et l'avalanche des demandes des créanciers.

Les riverains mécontents envers la châtelaine vont pouvoir enfin se manifester. Les citoyens Jean Cadier et Laurent Chevalier, propriétaires de maisons situées dans l'angle de clôture du parc du Plessis, souffrent considérablement depuis de longues années du voisinage de gros ormes dont les branches couvrent la surface du toit de leur maison et ombragent la totalité de leur jardin, que les pieds des ormes sont à trois pieds du mur du parc... L'affaire va durer un an, et après passage dans plusieurs services de l'administration, les ormes vont être mis en adjudication et le montant de cette dernière ira dans les caisses de la Régie.

A la fin 1793, les héritiers de la comtesse d'Esclignac, sont pour la plupart émigrés, cependant quelques uns restent, et notamment Alexandre et Marie-Charlotte Combaut qui font jouer une nouvelle loi votée et réclament la succession des meubles et acquêts des domaines de Marcoussis, Plessis-Paté , Bondoufle et les Bordes. Devant un tel enjeu, l'administration déclare leur dossier incomplet ... leur demande un certificat de non émigration... bref ne met pas main levée du séquestre.

En l'an II, le registre du bureau de Montlhéry qui enregistre les paiements effectués à la Nation nous apprend que le fermier de la ferme de la Justice verse 2.604 livres, ce qui revient à dire que cette ferme n'est pas encore vendue, mais confisquée sur l'émigrée Larivière. Le mois suivant une affiche de la vente d'un corps de ferme consistant en une grande cour, entourée de bâtiments; scavoir en entrant du côté du chateau, d'un cellier et chambre au dessus, laiterie voutée en briques, deux autres petites pièces servant de cy devant prison, salle d'audience et greniers au dessus, ensuite un fournil, chambre et greniers . Il s'agit de la ferme seigneuriale. Les biens viennent de la femme Larivière, héritière Esclignac, émigrée.

Nous arrivons en l'an III, le citoyen Leclerc, boucher de Linas, voit la mise en vente des biens de l'émigrée Larivière et que sa facture de 61 livres pour fourniture de viande qu'il a fait à la charité de la commune du Plaissi pour les pauvres de ladite commune depuis le 12 décembre 1792 jusqu'au 13 avril 1793, pour le compte de la femme Larivière émigrée a peu de chance d'être payée par le régisseur des biens de ladite dame. Il adresse une supplique à l'administration du district de Corbeil... vu la délibération du directoire, portant qu'il s'agit d'une dépense dont l'objet est respectable et que la nation doit être encore plus généreuse que les émigrés dont elle possède les biens, (cette générosité existe encore de nos jours dans l'esprit de certains, de faire le bien avec l'argent des autres) arrête en conséquence que ledit Leclerc sera remboursé de la somme de 102 livres ( l'inflation durant cette période est galopante).

À suivre…

 

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