Le petit étang de Marcoussis (1390-1700) |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _---------------------------- -_--septembre 2012 Attention ce site change d'hébergeur à l'adresse *** (*)
Extrait du plan terrier de la comtesse d'Esclignac (avant départ de Marcoussis).JP. Dagnot
Cette chronique relate l'histoire du Petit Étang de Marcoussis, dit de “Craon”. Sur le plan terrier de la seigneurie de Marcoussis, dressé sur l'ordre de la comtesse d'Esclignac, cet étang figure asséché. La dénomination étang de Craon semble être contemporaine, le petit étang n'ayant pas été construit sous Jehan de Montagu comme nous essayons de le montrer. Perron de Langres dans l'Anastase de Marcoussy prétend que le petit étang date du vivant de Jehan de Montagu, on peut douter de ses affirmations, ses sources étant souvent des copies ...
Avant la construction de l'étang Prenons le document de 1390 qui est une acquisition devant le prévôt de Montlhéry, par Jehan de Montagu, à Jehan Leroy demeurant à Montlhéry, de 75 perches de pré entre le pré Baudry & la Ronce , au dessoubz de Marcoussis? moyennant huit francs or. Le pré Baudry se situe au niveau du petit étang. Trois ans après, Baulde Foulque, escuier, à cause de Jacquemine Lucas sa femme, vend à Jehan de Montagu, escuier, une masure et jardin avec soixante arpens entre Marcoussis et la Ronce. Rappelons en 1400, la réalisation de la construction du
Grand Étang. L'année suivante, Jaquet Belin demeurant à Ballainvilliers, vend à Jehan de Montagu, deux arpens et demy d'aulnoy venant de son conquest séans au dessus du pré Baudry, tenant aux prés ..? manet, d'autre audit seigneur, mouvant du seigneur et chargé de deux sols à payer en lostel de la Ronce, moyennant 11 livres. La semaine suivante une autre acquisition, Jehan et Guillaume Arnoul demeurants à Ballainvilliers, vendent à Montagu, Notons en 1405, la vente par Jehan Michon et Jehanne sa femme, à Jehan de Montagu « un demy arpen de pré, séant en la prairie de Vaularron, tenant à Robin de la Saulsoye, à Bertrand Quentin au seigneur de la Roé, mouvant de la seigneurie de Vaularron, lequel pré est encloux dedans lestant de Roucy qui appartient audit seigneur , moyennant huit escus ». Parmi tous les actes rencontrés à cette époque aucun ne fait mention de l'étang de Craon cité par Perron de Langres et Malte-Brun.
Petit étang construit Jehan de Montagu est mort en 1409, ses deux gendres tués à Azincourt en 1415 L'invasion anglaise terminée, il est évident qu'il ne s'est rien passé entre Azincourt et 1445. Ensuite Jehan V de Graville a d'autres activités et il nomme un homme de confiance Jehan Bourderin pour régir la seigneurie de Marcoussis. Son fils Jehan VI fait face à un procès avec Robert de Sarrebruck qui n'est pas propice à la construction d'un étang, la seigneurie étant à cette époque en "grant ruyne". Ensuite Jehan VI est prisonnier en Angleterre... Loys de Graville arrive et sans problème financier obtient la justice de Chastres et on peut envisager la construction du petit étang à partir de cette date. Ainsi en 1480, un bail à cens
est faict devant maître Gosse, tabellion à Marcoussis par le fondé de procuration de
Monseigneur Louis de Graville d'une part et Jean Haulion, couvreur de chaume, d'autre part, une pièce de terre assis au gué de 250 perches ou 2,5 arpents, comprise entre:
À la fin du siècle a lieu, la bien connue pesche des étangs de Marcoussis « Noble personne Jehan Bailly, escuier, maistre d'hostel de hault et puissant Loys Malet, seigneur de Graville, ... rendu et livré sur la chaussée des estangs. Le petit étang est donc construit.
L'étang au XVIe siècle En 1511, le tome 2 du cartulaire des Vaux de Cernay, l'abbaye déclare qu'elle possède deux arpens de prez au dessus de l'étang de Craon, appelé le pré à la Villehier... héritage dépendant au fief de la Bussière ou la Grange-aux-Moines.... Grâce à un registre de commissaires destiné à estimer la succession de Loys de Graville, nous avons de nombreuses informations relatives à la gestion des étangs en l'année 1517. Sont mentionnés pêchés le grands estang de Marcoussis ,celui de Saint-Yon, celui de Vaularon et les fossez du chasteau. Par contre lors de la prisée de la succession de l'Amiral de Graville, au paragraphe étang, le petit estang du moulin (du Gué), y compris la chaussée contenant en son plein d'eau 90 arpens, est mentionné avec un moulin et un colombier depuis longtemps détruits... L'appelation petit étang du moulin associé à 90 arpents est sans ambiguïté, il s'agit de l'étang du Guay actuel. D'après Pijart, dans le parchemin contenant l'estimation de la seigneurie de Marcoussis notons, un autre estang appelé le petit estang du moulin y compris la chaussée et contient 90 arpents. À cette époque, il faut se contenter des descriptions provenant de successions ou d'hommage au suzerain. On retrouve en 1545, lors du partage entre Guillaume et Thomas de Balsac, le petit estang assis sous la ferme de la Ronce, ensemble les prés qui sont allentours la quantité de 101 arpens ... En 1580, Jehan Persault, serrurier demeurant à Marcoussis advoue tenir en la censive du seigneur de Marcoussis, à scavoir une espace de maison couverte de chaulme court et jardin assise au Guay, contenant le tout un quartier et demy tenant d'une part: Ce sont ensuite des mentions trouvées dans des baux. Ainsi l'épouse de Thomas de Balsac, la même année, Anne de Lonjumeau baille à titre de ferme & moison de grain jusqu'à six ans, à Jehan Pinoteau laboureur demeurant à Beauvairs, trente arpens de pré assis près le petit étang de Marcoussis , moyennant douze sextiers de grain ... Treize ans après, la même Anne de Lonjumeau, veuve de Thomas de Balsac, baille à moison de grain, jusqu'à quatre ans, à Nicolas Brethon quarente arpens de terre y compris cinq de pré assis à Marcoussis lieu des Biez près le petit estang, moyennant dix septiers de grain. En 1589, Pierre Lemaistre, seigneur de Beljambe confesse avoir reçu de honorable homme Loys Gourby marchand de Montlhéry, dit fermier des estangs de Marcoussis appartenant à Mr d'Entragues , la somme de 212 escus sol, sur celle de 875 escus deubs audit sieur président par le seigneur d'Entragues pour arrérages de rentes et laquelle somme de 212 escus ledit Gourby auroit affirmé par messieurs des requestes du Palais à Paris, lequel debvoit au seigneur d'Entragues, à cause de la ferme des estangs selon qu'il est dit en la sentence du 15 avril; laquelle somme de 212 escus, ledit président Lemaistre s'est tenu quitte envers Gourby. Les seigneurs de Marcoussis sont déjà endettés. Notons pour mémoire, que parmi les biens que possédait Louis Noel, jardinier du potager au XVIIIe siècle, provenant d'une acquisition à un bourgeois de Paris figure une rente constituée en 1599, sur un arpen entre la chaussée du petit étang et la Sallemouille devant David tabellion en ce baillage...
L'étang au XVIIe siècle En 1606, une quittance entre un marchand et le seigneur de Marcoussis fait apparaître la pesche des estangs : fut présent Messire Charles de Balsac, chevallier, sieur de Marcoussis, estant de présent en son chateau dudit lieu, lequel a confessé avoir reçu de Loys Gourby Lesné, marchand demeurant à Marcoussis, la somme de huit cents livres douze sols six deniers, pour moitié de la couppe & despouille de vingt arpents size près la queue de Janvry et trois cents cinquante six livres douze sols pour moitié de la vente de soixante dix neuf arpents de boys ..., et trois cents livres tournoy pour la moitié appartenant à luy audit Marcoussis à cause de sa dernière année de la ferme des deux estangs dudit Marcoussis, ...
Charles de Balsac décède par le poison en 1610. Vers 1626, les héritiers se trouvèrent être les deux enfants de François de Balsac nés de lits différents : César de Balsac et Marie-Charlotte de Balsac qui se dit dame de Bassompierre. Un jugement rend Marie-Charlotte propriétaire de la ferme de la Ronce, des étangs de Marcoussis et de nombreux fiefs en dehors de Marcoussis. En 1630, dame Marie Charlotte de Balsac, dame de Bassompierrre,..., demeurant à Paris en la place royale paroisse Saint-Paul, laquelle confesse avoir vendu à Mr Jacques Robert, conseiller des aydes de Montlhéry, y demeurant, tous les boys au dessous de deux pieds et demy d'épaisseur ...., assis tant autour des étangs et bois de Marcoussis ... La même année, Jehanne Breton, demeurant à Janvriis, tutrice de ses enfants, déclare trois espasses de maison qui se consistent en trois chambres à feu greniers, le tout assis au Guay tenant d'une part à ladite venderesse d'autre part et d'un bout au moulin du guay et d'autre bout sur le chemin qui tend du chasteau dudit Marcoussis au petit estang ... Cette déclaration fait mention du petit étang et du moulin se trouvant au Guay. Vers 1640, une sentence venant du prévôt de Montlhéry mentionne « les estangs de Marcoussis avec 400 arpents de bois taillys ont été démembrés dudit Marcoussis et baillé et partagé à Charlotte de Balsac, dame de Bassompierre , fille dudit François de Balsac ». En 1648, dans ses foy & hommage au roi, Léon de Balsac déclare deux estangs à poisson au bout l'un de l'autre, le grand contenant six vingt dix arpents.... au bas dudit grand estang, ung aultre estang à poisson appelé le petit estang contenant environ cent dix arpents.... tenant aux terres de Mr Claude Dumoulin appelées les Biez .... droit de réservoir sur le fief des Biez en temps de pêche du grand. Début 1657, dans le bail des revenus de la seigneurie, il est fait mention de la pesche des deux estangs et des réservoirs d'iceux. Ils pourront les pescher quand bon leur semblera et la dernière année ils seront tenu de laisser dans le grand quatorze milliers de carpeaux de six pouces de long et au petit, dix milliers de pareils carpeaux, pour le grand dix vingt (200) mères carpes...le preneur estant tenu d'advertir le seigneur, auxquels fins de rempoissonnement pour le veoir faire... L'ensemble est géré par le recepveur de Marcoussis. Nous arrivons en 1670, Jean Thualagan, receveur de la terre et seigneurie du lieu adjudicataire des biens libres du partage de la succession des biens de Léon de Balsac et de Dame Catherine d'Elbène, procède devant le bailly à la " recognaissance pour faire les réparations de massonnerie et de menuiserie tant en la ferme de la Ronce que aux estangs". Ces travaux consistent pour le petit estang fournir quinze bardages pour servir aux grilles du petit estang, ensemble une vanne auxdites grilles moyennant le prix et somme de 24 livres. En 1672, Léon Poullier, devenu receveur, demande à Charles Barrié, secrétaire de Léon II de Balsac et tuteur de Louis, son fils mineur, héritier de son aïeul Léon 1er, la permission de rempoissonner le Grand Estang pendant l'année suivante « attendu l'impossibilité de le faire à cause de la sécheresse de l'hyver dernier et le peu d'eau qui se trouve dans ledit grand estang dans lequel le poisson pourroit risquer, consentant aussy que le poisson destiné pour faire le rempoissonnement soit déposé dans le petit estang, de rempoissonner en 1673 de la manière acoustumée et en faire la pesche conformément au bail ». L'état des étangs se dégrade, en 1691, Charles Lhéritier, procureur de René Jacob, bourgeois de Paris, fermier judiciaire de la ferme de la Ronce, lequel nous a dit et remontrer qu'en exécution de la sentence rendue par nos seigneurs des requestes du pallais du trente may dernier, il a fait assigner ce jourdh'huy, Georges Benoist charpentier, François Legendre masson et François Martinet terrassier, experts nommés pour la visitation de la ferme de la Ronce et faire un rapport des réparations en raison de la succession vaccante de Messire d'Illiers d'Entragues, ..., les créanciers dudit seigneurs, Mr Jean d'Illiers, créancier, prieur. Notons en 1698, devant Blondeau, Marie Prudhomme veuve Eloy Petit et Michel Petit son fils rente sur un arpen à la fabrique mentionnant la chaussée du petit étang & la sallemouille. Il s'agit de l'arpent possédé par les Noel de 1760 au XXe siècle. À suivre ...
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