La Révolution à Marcoussis (4) 1794
Cette chronique est le quatrième volet concernant la période révolutionnaire à Marcoussis. Reprenons notre récit chronologique au début de 1794 (nivose an 2).
J.P Dagnot - Septembre - 2014
Sceau de la municipalité.
Au début de l'année, l'actif des fabriques devient propriété nationale.
En nivose an 2, le comité de surveillance chargé par la convention de nouvelles directives, commande des fournitures selon une facture émise par Hacot le jeune. les douze membres doivent rendre compte de leur action dans les dix jours et renouveler leur président tous les quinze jours.
Les comptes du maire Boulanger montrent le remboursement au citoyen Dubois de la somme de 36 livres pour l'acquisition des bustes de Marat et Lepelletier. Relevons aussi la somme de 500 livres que reçoit Boudier reçoit comme maître d'école.
Également le même mois, un mémoire de massonerye et fourniture de plâtre, le tout employé par le conseil général de la commune pour retourner les plaques de cheminées des ci-devant château, baillage et ferme de Marcoussis, sur les héritiers d'Esclignac émigrés, par Songeux maçon:
- château, 10 plaques de cheminée descellées et leur pitons retourné
- ferme, une plaque,
- baillage, trois plaques,
- petit parc, relever une bresche donnant sur les prés sur deux toises
La période de la terreur est à son summun.
Notons en pluviose, l'élection de Potron président du comité de surveillance.
Le même mois, Jean Baptiste Petit instituteur reçoit 90 livres pour son traitement de deux mois.
Le 16 pluviose, la société populaire de Marcoussis écrit à la Convention qu'elle fera tous les sacrifices pour la liberté, vote la guerre et la mort à tous les tyrans et invite la convention à rester à son poste.
Le 20 pluviose, une fête a eu lieu à Marcoussis, Montlhéry et Linas dont nous possédons les délibérations ne signalent rien à cette date. Notons la dépense de 55 livres pour le prix d'un veau vendu pour la fête par la citoyenne Courbois, la somme de 27 livres payées au citoyen Cordeau ménestrier à Longpont pour trois joueurs d'instruments qui ont assisté à la fête dudit 20 pluviôse, la somme de 120 livres payée au citoyen Carnet marchand de vin, pour une pièce de vin d'Orléans vendue pour la fête du 20 pluviose. Qu'a-t-on fêté?
Toujours en pluviose notons la demande par les membres du comité de salut public d'établir par les agents nationaux du district la liste des sociétés populaires et de l'époque de leur établissement.
Encore en pluviôse, le feuilleton de la démolition de la flèche de l'église des Célestins, cette fois, l'agent national de la commune de Marcoussy, le citoyen Lhomme écrit aux administrateurs du district de Versailles: il reste encore des signes de féodalité sur les tours du ci-devant château et sur la flèche des ci-devant Célestins. Les frais que l'on vous exige, l'échaffaudage pour monter à cette flèche deviendront considérables en conséquence, je vous demande que la municipalité soit authorisée à vendre cette flèche au plus offrant, à la démolition, quant à ce qui se trouve sur les tours du château, nous ferons tout descendre avec toute l'économie possible.
Ce mois est fertile en évènements, extrait des registres des bureaux de recrutement de l'armée du district qui enregistre que les citoyens Barthélemy Joly âgé de 18 ans et Pierre Mancel du même âge, font partie de la compagnie franche ... Le même jour, le registre des volontaires cite Luc Muny, Jacques Boet, Pierre Germain Gelle comme enrolés sur la réquisition de l'ex-général Lukuet...
À la même date, le comité de surveillance envoie au distrique de Versailles: les membres du comité étant assemblés dans le lieu ordinaire de ses séances alleffet de nommer un président et un segrétaire... nous avons procédé à la puralité des sufrages au renouvellement diceux pour tenir notre bureau, pour quoi les sufrages ont désigné pour président Jean Louis Roux et Charles Petit pour segrétaire ... Salut et fraternité.
20/2 le registre des paiements de Longjumeau enregistre Claude Paupe, fermier du Déluge pour la somme de 1.500 livres.
Nous arrivons en ventôse, les comptes du maire Boulanger nous apprennent que Jacques Retouné se fait rembourser huit livres pour l'achat de dix exemplaires des droits de l'homme.
Le 4 ventôse, Louis Lambert le jeune, maçon, reçoit 5 livres pour le raccomodage des bustes de Marat et Lepelletier. Apparemment une opposition aux sans culottes existe à Marcoussis.
Le même jour, relevons une plainte de la citoyenne Clerret , veuve pour obtenir du bled ... le citoyen Coispeau, capitaine de la garde nationale, accompagné du maire Boulanger pour vérifier que le citoyen Chateau, son voisin en avoit reçu... Il vaut mieux être du côté des élus.
Le 6 ventôse, la Convention autorise à vendre les ornements des églises.
Le lendemain, le conseil municipal dresse l'état des biens du citoyen Arnoult Gelle, absent considéré comme émigré, consistant en une maison et des terres affermées à son frère Pierre ... a demandé audit son certificat de résidence, et l'agent national a déclaré émigré Arnoult Gelle... Le conseil a également examiné un acte de 1784 où il est question de Jacques Gelle coiffeur à Dukecourt dans le Middlesex en Angleterre. Ces documents sont envoyés au district de Versailles. Les émigrés de condition modeste sont aussi spoliés.
Le 8 ventôse, l'agent national du district de Versailles écrit à Lhomme, agent national de Marcoussis , lui disant qu'il visse que les signes de fanatisme et de la féodalité doivent disparoitre...
Plan de masse du château.
Le lendemain, un représentant du peuple mandate deux commissaires afin de visiter le château de Marcoussis pour en faire une maison de force remplaçant celle de Dourdan. Nous nous sommes rendus à Marcoussy , où étant à peine arrivé, nous commencions à regretter nos efforts dans nos opérations au château d'Orsay, d'après l'aspect de force et de solidité vraiment imposante de celui de Marcoussy, dont les fossés pareillement plein d'eau lympide, nous promettoient de grands avantages, mais notre erreur fut de courte durée, car ayant parcouru non sans une sorte de danger tout son intérieur, nous avons reconnus qu'à l'exception du rez-de-chaussée servant aujourd'hui d'infirmerie pour quelques chevaux malades venant de ... le surplus est inhabitable et parties entièrement ruinées, quelques planches n'existant déjà plus et d'autres sur lesquelles nous avons été obligé de passer crevant sous les pieds de celui qui s'y repose. Cependant nous cru devoir relever le plan en masse en attendant de recevoir les clefs pour parcourir son intérieur.
De cet examen, il résulte que cet édifice est aujourd'hui dans un tel état de dégradation qu'il ne peut être d'aucune utilité pour la république, que par sa prompte démolition, laquelle encore sera pour elle une occasion de dépenses, il convient dès à présent d'enlever le plomb, la tuille et l'ardoise, le bois la brique et les carreaux de terre cuite... ces matériaux pouvant profiter aux constructions projettées pour Orsay distant de deux petites lieux. La suite du rapport concerne l'opération sur Orsay. La fable de la destruction du château de Marcoussis par Hyacinthe Puységur pour ne pas en faire une prison, prend peut-être sa source dans cette visite d'éventuelle maison de force.
Le 10 ventose, les membres du comité de surveillance écrivent à Versailles dire qu'une dénonciation de l'agent national contre le conseil de la commune pour un laisser passer qu'ils ont délivré à Michel Coispeaux père et fils... À la suite, l'agent national retire sa dénonciation. Signé Roux président du comité de surveillance. L'ambiance est délétère, le citoyen Coispeaux se plaint que l'agent national a retiré chez lui pendant cinq jours un de ses frères sans en avoir prévenu le comité de surveillance. Enfin, le même jour, le conseil municipal dénonce l'agent national qui a déchiré deux billets de logement destinés à deux conducteurs de subsistances...
Toujours le même jour, l'agent national Lhomme écrit au district concernant les signes de féodalité de la flèche de l'église des Célestins. Il propose de dresser un échafaudage, si le district en ordonne la vente...
Encore le 10 ventôse, notons une dépense de treize livres pour la fourniture par Jacques Louis Manon, menuisier, pour avoir taillé deux tablettes qui existent dans la chambre du greffe de cette municipalité . Où se situe cette pièce? au presbytère, dans la sacristie de l'église, dans les pressoirs ...
Le 11 ventôse, la municipalité acquiert pour 200 livres du bois à brûler, glaces, boiseries, chaises et autres ustenciles pour utilité de la maison commune. Le même jour, le citoyen Lenoble vend son mobilier à la commune.
Le lendemain, deux officiers municipaux se transportent chez Louis Duval, controleur du dépôt des charois de la Républic; Il déclare qu'on lui a enlevé un placard républicain en sapin... Un autre écrit sous entend que ledit Duval est en état de démence...
Le 13 ventôse, la célèbre statue des Célestins quitte provisoirement Marcoussis: nous soussignés commissaires artistes nommés par le département de Seine-et-Oise pour l'extraction des effets précieux dans les maisons nationales reconnaissons avoir enlevé de la ci-devant église de Marcoussis une vierge en marbre blanc avec l'enfant Jésus dans ses bras , pour être transportée au dépôt du palais national à Versailles.
Le même jour, les membres du comité de salut public, retiennent que les signes de féodalité ne doivent pas seulement être effacés mais que que les sculpteurs doivent remettre la pierre dans un état qui ne laisse pas soupçonner l'ancien signe. Signé Robespierre...
La période trouble monte en puissance, le 17 ventôse, les administrateurs des subsistances de Paris écrivent à Fouquier-Tinville accusateur public au tribunal révolutionnaire, que le sieur Migon ouvrier chez un fermier de Marcoussis qui dénonce la vente du beurre à des citoyens au lieu de le porter au marché... On en arrive maintenant à la délation à un accusateur public réputé (ce dernier sera lui-même arrêté et guillotiné en floréal).
Le lendemain, le conseil municipal écrit au district au sujet du secours aux indigents, signalant qu'il donne pouvoir au percepteur des contributions foncières, Charles Arranger, pour autorisation de délivrer ce secours.
Du fait des enrôlements de militaire depuis 1793, les bras valides à Marcoussis paraissent insuffisants pour les travaux agricoles; une liste d'habitants est dressée par la municipalité, pour travailler dans plusieurs lieux, sont cités sont Marcoussis, Gometz, Fretay, Saint-Jean de Beauregard, Villejust, Nozay, Linas, Orsay, Troux, Couard, . Le même jour, une autre liste est réalisée pour aider les parents des défenseurs mentionnant les dons, 79 personnes donnent 227 livres. Les défénseurs de la patrie sont au nombre de 35 expliquant ainsi les difficultés pour les travaux agricoles.
Le 20 ventôse, le comité de surveillance envoit au au directoire de Versailles le renouvellement de son comité, François Mouton président, Noel Potron secrétaire. Le même jour ce comité dresse la liste de 23 indigents qui ont droit au secours apporté par la Convention.
Le même jour, extrayons d'un document destiné au district que: la municipalité demande la possibilité d'utiliser les chevaux du dépôt de Marcoussis pour aider les agriculteurs qui suite aux réquisitions pour la défense de la République, ces derniers ne peuvent plus assumer leur tache... Ils seront nourris et rendus dès qu'ils leurs seront demandés.
Le lendemain, les membres du comité de surveillance révolutionnaire, au nombre de dix, se rendent chez le citoyen Poullet, pour lever les scellées qui avaient été apposées le jour de son accusation,... Qu'avait-il fait? Être régisseur de l'ancien seigneur est peut-être mal vu en cette période ...
Le 22 ventôse, le conseil général et le comité de surveillance assemblés extraordinairement en la maison commune établissent un rôle de côtisation pour distribuer des secours aux père et mère des défenseurs de la patrie montant à la somme de 4.048 livres obtenu comme suit: le citoyen Dubois 1.500 livres, Jacques Perroux 500 livres, le surplus par les citoyens suivants Laurent Poullet, Marin Angiboust, Cantien Richer, Artur Nolleau, ...
La semaine suivante, un mémoire est écrit par le citoyen Sébastien Lenoble, domicilié à Versailles, ledit citoyen comme ci-devant curé de Marcoussis réclame 364 livres dues par la fabrique... suit le détail depuis 1792 il supplie humblement à être payé... Relevons que l'ex-curé préfère habiter une ville plus calme que Marcoussis.
Le 30 ventôse, Lambert est élu président du comité de surveillance.
Nous arrivons en germinal an 2 , se sont présentés au bureau municipal de la commune, Louis Baudet, Pierre Maubert, Louis Maubert et Antoine Mérud, tous quatre pescheurs, lesquels ont déclaré qu'hier en pêchant dans les fossés du ci-devant château, ils ont trouvé dans la boue cinq nappes de plomb provenant des toits dudit château, les ont apporté au bureau municipal, les ont pesés soit 136 livres... De cette déclaration on en conclue que la pêche des douves est libre.
Le 2 germinal, la société populaire de Marcoussis, après avoir écouté un de ses membres reconnaît que, sans société populaire point de gouvernement populaire, que sans gouvernement populaire des fers; qu'alors des tigres sous la figure humaine reparaitroient parmi nous et ne laisseroient l'existence à l'homme jaloux de sa liberté aux habitants des campagnes que pour tirer de leur sueur l'orgueilleux moyen de mieux les asservir. Elle a reconnu que la surveillance honorable dont se trouvoient investies les sociétés populaires pouvoient contribuer pour beaucoup à consoler et à maintenir notre gouvernement républicain, toutes les fois qu'elles s'exécuteroient avec zèle et impartialité. Elle a enfin retenu qu'il étoit utile que les sociétés populaires réchauffassent dans les âmes timides et engourdies leur amour de la patrie. Elle a pris pour devise apparente dans le lieu de ses séances, celle qui suit: Honneur et protection aux hommes libres et qui veulent l'être. Guerre perpétuelle aux émigrés. Guerre perpétuelle aux prêtres sans exception. Mort aux despotes aux tyrans et à leur vils esclaves. Vive la République une et indivisible pour le bonheur du monde. La société populaire de Marcoussis a prêté le serment de rester fidèle à ses principes et d'être constante dans ses résolutions qui sont les justes conséquences. Elle a en outre arrêté qu'il en seroit fait hommage à la Convention et qu'elle seroit invitée de rester à son poste jusqu'à ce que le dernier des despotes soit exterminé. Signé par Boulanger président et Boudier secrétaire greffier. La commune comporte un groupe de sans culottes déterminés plus actif que dans les communes voisines.
Le lendemain, Pierre Martin Delorme, officier municipal de la commune de Marcoussis , commissaire nommé par la municipalité, à l'effet de me transporter en la maison du Déluge, commanderie de l'ordre de Malthe, faisant partie des biens nationaux pour dresser l'état en vue de la location de ladite maison. Je me suis adressé au citoyen Agueta fils, garde bois de ladite commanderye... Suit la description des bâtiments, cour chapelle propre à faire un grand bucher, jardin potager, verger... Observe ledit commissaire qu'étant entré dans la ci-devant chapelle il y a trouvé un christ, quatre grand chandeliers, deux autres petits, un bénitier, un ciboire, le tout de cuivre, un calice et sa pateine, deux burettes d'étein laissés à la garde dudit Agueta.
Le 6 germinal suit l'adjudication par la municipalité du bail de la maison de la ci-devant commanderie, avec un jardin et un verger à Duvergier demeurant à Paris, moyennant 160 livres.
Trois jours après, le notaire de Montlhéry, Loyal, atteste qu'il a reçu de la municipalité de Marcoussis, des liasses d'anciennes minutes du terrier des Célestins...
Le même jour, Thomas Murphy, fait une soumission au bureau minicipal pour la location de la maison et jardin du ci-devant baillage, pour 200 livres par an... sera enchéri à 240 livres par Jean Lucas et à 250 livres par le citoyen Houdon.
Le 10 germinal an 2, le conseil général de Marcoussis assemblé sur le réquisitoire de l'agent national qui a représenté que le jardin du ci-devant baillage est resté jusqu'à présent sans culture a arrêté que le labour de ce dernier allait être mis en criée ... suivent les enchères, adjugé à Jean Nicolas Devilliers pour 24 livres. Notons cette même journée une assemblée du comité de surveillance élisant Lambert président.
Trois jours passent, l'agent national du district de Versailles écrit au comité de salut public, que les municipalités n'ont que partiellement répondu à sa demande sur l'état des sociétés populaires... Marcoussis, commune zélée, figure parmi trois autres pour le canton de Palaiseau.
Les finances de la Nation sont au plus bas, le directeur de l'enregistrement des domaines écrit aux administrateurs du district: il existe près l'étang de Marcoussis un bâtiment appelé le pavillon des chasses, connsistant en une cuisine, salle, cave, petite chambre, avec un arpent autour. Cette maison dépendant de la liste civile n'est pas louée. Sa location paraît difficile et il serait souhaitable de la vendre. Cependant on ne peut vendre des biens appartenant à une succession lorsque que ceux-ci sont en indivis entre deux héritiers Esclignac et la Nation.
Toujours en germinal, dans une séance extraordinaire le conseil général de la commune assemblé, déclare que la contribution foncière se monte à 25.285 livres et que la mobiliaire à 1.299 livres, les perceptions seront mise aux enchères... Louis Lambert le jeune maçon en plâtre obtient l'adjudication à raison de neuf deniers par livre pour la foncière et trois deniers pour la mobiliaire, ... Ce dernier nous a présenté sa caution, le citoyen Lhomme officier de santé... Ainsi on observe qu'à cette époque la collecte des impôts est réalisée par des particuliers.
Après les gardes bois, c'est autour de la gardienne du château de réclamer ses gages. Si les biens de la succession Esclignac ne peuvent être vendus, ils peuvent être loués, la municipalité mandate Pierre Petit, arpenteur, pour mesurer les terres et prés du petit parc soit 27 arpents en six pièces.
Nous arrivons en floréal, notons l'élection de Peuvrier président du comité de suveillance. Le même jour, Lhomme, agent national, envoie au district une soumission de 200 livres pour une année de jouissance de la maison du ci-devant baillage et le jardin qui contient sept quartiers. Cette soumission a été couverte par une enchère de 40 livres...
Le 21 germinal, une note informe liste les effets envoyés à Versailles: chemises, souliers, bas, cloche, croix et quelques morceaux de fer. La semaine qui suit, le conseil général de la commune annonce que l'on procèdera ce jour à la vente des objets du vicariat... Suit la liste des adjudications donnant un total de 399 livres. Le manque d'argent est criant, cependant la municipalité rembourse au citoyen Duvauchelle la somme de six livres pour l'acquisition d'un petit drapeau.
De nouveau on parle du baillage, l'agent national Lhomme écrit au district concernant la location faisant état d'une soumission de 200 livres pour la maison du baillage adjugée à 240 livres. Néanmoins comme les terres représentent plus de un arpen, je sollicite votre autorisation pour louer.
Nous sommes en floréal, les héritiers Esclignac demandent le partage avec la Nation. Le feuilleton de la flèche des Célestins continue, l'agent national Lhomme renouvèle sa demande de démolition de la flèche des C élestins, qui porte des signes de féodalité et qu'il attend une réponse. Côté subsistance, des vols sont commis, des membres du conseil municipal, du conseil de surveillance et de la société populaire, en vertu de plaintes, ont entendu que des délits avaient été commis sur une pièce de bled... la coupable Marie Jeanne Rivary... La municipalité est polyvalente, le même conseil municipal à la demande du citoyen Tertiaux, se transporte chez ledit citoyen, à l'effet de reconnaître un vache rouge, âgée de deux ans... dont un des sabots est pourry et grangréné et quel est morte...
Le même mois, un arrêt du comité de sureté générale, charge de mettre en état d'arrestation et de le conduire à la Force, le nommé Boubert, ci-devant attaché au tyran, l'un des chefs de dépôt des relais militaires à Marcoussis, et le nommé Margrat, ci-devant piqueur du frère aîné du tyran, l'un des inspecteurs dudit dépôt.
Signalons l'élection bi-mensuelle du président du comité de surveillance, il s'agit de Martelotte.
Fin floréal an 2, un extrait des registres de délibérations de Versailles, disant que Louis Gouget, Alexandre Lebas, et Simon Potin, gardes des bois sequestrés sur les héritiers Esclignac émigrés, demandent le payment des gages qui leur sont dus ainsi que celui de leur chauffage... avec attestation de la municipalité de leur emploi.
Le même jour, le conseil municipal et Jean Martelotte membre du comité de surveillance, sur l'invitation de la citoyenne Crécy, entrante dans la ferme du château à l'effet de décrire le mobilier existant dans les bâtiments, cuisine, chambre, laiterie, vacherie, écurie, grange à bled, fruitier...
Toujours le 28 floréal, relevons que le citoyen Liegeon, architecte, demande une attestion pour l'exécution d'ouvrages au dépôt des charrois de Marcoussy, ...
Après l'élection de Martelotte c'est au tour de Songeux d'être élu président.
Le 11 prairial, Pierre Songeux et Michel Legendre, maçons, se rendent à la ferme du château pour dresser l'état des réparations à faire...
Tout est bon à vendre, en vertu des affiches apposées, le conseil municipal procède à la vente aux enchères de la coupe à faire à l'herbe du cimetière, ... à la réception des enchères mis à prix 10 livres par Charon, ... adjugée à 50 livres au citoyen Poullet.
Fin prairial, Roux, remplace Songeux au comité de surveillance. Le même jour, le conseil municipal et l'agent national répondent à la sureté générale du canton de Palaiseau: tu nous demandes s'il existe des prêtres en notre commune infirmes ou sexagénaires, nous pouvons t'assurer qu'il n'en existe aucune espèce ; tu scais qu'ils ne sont pas amis des vrais républicains, aussi depuis longtemps a pris l'hémétique, bientôt elle rejette l'infect qui l'auroit peut-être souillé. En t'accusant la vérité nous sommes avec fraternité tes concitoyens. Grandiloquant.
Nous arrivons en messidor an 2, le citoyen Pierre Martin s'est rendu adjudicataire moyennant 179.500 livres des biens dont la désignation suit: la maison, ferme, terre, prés et friches, connus sous le nom de la ci-devant commanderie du Déluge, membre de Saint-Jean de Latran... le tout contenant 224 arpents.
La semaine qui suit, je sousigné Michel Rolier , expert vétérinaire au dépôt des charrois de Marcoussis, pour faire la visite d'un cheval appartenant au citoyen Vial, lequel cheval étoit reconnu doutteux ... j'ai fait l'examen, lequel être entièrement attaqué de farein et morve, qu'il est instant qu'il soit abattu pour l'intérêt de la République. La majorité de ces documents provient des archives municipales de Marcoussis.
Notons dans les comptes de Boulanger la somme de 25 livres payées au citoyen Delorme pour l'achat d'un cachet pour la commune. Également deux états fournis par la femme Moutard, le premier, des meubles donnés pour son usage personnel, le second des meubles confiés destinés à l'usage des emploiez allant et venant pour les revues. On est en droit de penser que cette personne est la femme de Jean Moutard, concierge des biens des Célestins.
Le 23 messidor, le conseil général de la commune, selon l'arrêté du district portant réquisition d'une voiture attelée de quatre chevaux et conduite par un charretier, l'agent national entendu, le conseil arrêté que les citoyens Pierre Peuvrier l'aîné, Blaise Petit, Louis Houdon, et François Perroux tous quatre cultivateurs fourniroient chacun un cheval, que le citoyen Augustin Dubois fourniroit une charette, en outre cette dite voiture sera conduite par le citoyen Jean Baptiste Duvivier, charretier, et qu'il sera tenu de se rendre à Meaux selon des ordres donnés par le citoyen Gilbert, commissaire des guerres... Suit le signalement des chevaux, de la charrette, et du charretier.
La semaine suivante, une seconde réquisition requiert le citoyen Jacques Paupe, charretier en la ferme de Bellebat, pour conduire à Meaux, une voiture similaire contenant 300 bottes de fourrage au dépôt des armées du nord...
En thermidor, l'agent national de la commune de Marcoussis répond à une demande du district de Versailles sur l'état de l'argenterie de la ci-devant église de Marcoussis, envoyé en mars 1793, puis en frimaire an 2 et qu'il ne reste plus rien.
Le 26 la flèche des Célestins tient toujours, le citoyen Arranger fait sa soumission pour ôter la croix qui est sur le clocher de la ci-devant église du couvent de Marcoussis et demande pour cette opétation une somme de 1.500 livres. Le directeur de l'agence nationale de l'enregistrement lui répond qu'il ne répond pas au chiffon envoyé par le demandeur, qu'aucune loi ne donne l'ordre d'abattre les clochers et qu'il est contraire à l'intérêt de la République de dépenser 1.500 livres pour une démolition qui a peut-être excité l'auteur de la notte dans l'espoir de faire une entreprise lucrative que le désir de voir disparaître un signe de fanatisme.
À la fin du mois, les membres du comité de surveillance révolutionnaire écrivent au citoyen administrateur du district de Versailles: s'est présenté le citoyen Pierre Martin Delorme, officier municipal, rappelant l'interrogation du citoyen Crespy du 12 brumaire et qu'il est toujours en état d'arrestation chez son beau-père.
En fructidor, le citoyen Poullet écrit au maire de Marcoussis et rapelle son arrestation pendant cinq semaines, ...il réclame son fusil suite à sa libération ...
Ce mois, le conseil général de la commune, le comité de surveillance et la société populaire écrivent à la Convention: Législateurs, des conspirateurs avoient mis le crime à l'ordre du jour, ils vouloient usurper l'autorité du peuple et nous ravir le fruit de notre révolution. Vous avez déployé le caractère que le Français attendait de vous; le sol de la liberté n'est plus souillé par de pareils monstres. Que les ambitieux et les dominateurs tremblent, le glaive de la loi est suspendu sur leurs têtes ... Il doit s'agir de l'exécution de Robespierre.
Le 30 fructidor annonce la fin de comités de surveillance: la commune de Marcoussis déclare aux administrateurs du district que les registres papiers et renseignements du comité de surveillance ont été déposé au comité de surveillance du district, les autres effets, tables, chaises, ont été partagés.
Le 1er sans culotide an 2 voit cette confirmation, un état des papiers des comités de surveillance du district montre que Marcoussis a répondu à la demande de restitution de tous ses documents.
Nous arrivons en vendémiaire an 3, un tableau envoyé par le comité de législation aux administrateurs du district concernant les religieux mentionne :
- le décret du 26 août 1793, qui ordonne la déportation à la Guyane française de tous les ecclésiastiques qui n'ont pas prêté leur serment,
- un autre du 21 avril 1793 portant que tous les ecclésiastiques n'ayant pas porté le serment de maintenir l'égalité et la liberté seront embarqués sans délai à la Guyane,
- un autre du 29 vendémiaire, relatif aux prêtres sujets à déportation aux frères converts...
Le 3 vendémaire, les citoyens Louis Gouget , Alexandre Lebas et Philippe Potin, tous trois garde bois des propriétés des héritiers Esclignac, déclarent que le fixe de 400 livres n'est pas suffisant pour vivre et demandent une augmentation convenable, n'ayant plus ni chauffé, ni habillement donnés par les ci-devant... Effectivement les gages n'ont pas été indexés à l'inflation galopante qui sévit depuis trois ans.
La semaine qui suit, la commue est autorisée par le district à disposer du presbytère, les jardins de ce dernier étant loués pour la République.
Le même mois, la sallemouille est l'objet d'une visite: François Potron et Pierre Petit nommés par le conseil général de la commune afin de reconnoistre la cituation de la rivière, belles et rigolles et de désignier les party susceptibles daitre curé... suivent la decription à partir de la chaussée du grand éteing ... mention de la digue de l'étang neuf (ce dernier a disparu fin XVe siècle).
Également une note du comité révolutionnaire de Versailles réclame à l'agent national du district , que suite à la suppression des comités de surveillance, il ne voit pas revenir leur registres, cachets, et toutes leurs pièces. La phase aiguë du fanastisme va s'estomper.
Libérée de son activité de surveillance de ses citoyens, la commune de Marcoussis envoit à l'agent national du district un état des besoins de chevaux de trois cultivateurs, en raison de ceux qu'ils ont fourni aux réquisitions: Jean Nicolas Fauve possède trois chevaux et en réclame six pour cultiver 130 arpents, Laurent Poullet en a fourni un et n'a plus rien pour la culture de 155 arpents, la veuve Cordeau n'en a pas et et demande un pour 12 arpents.
En brumaire an 3, le conseil municipal et l'agent national de Marcoussis écrivent aux administrateurs du district de Versailles: Nous vous donnons avis qu'il existe en notre greffe et dans les archives du ci-devant château de Bellejame:
- en notre greffe, les titres féodaux des fiefs et autres déposés par le citoyen Dubois propriétaire dudit Bellejame,
- en les archives pareils titres et autres registres concernant l'antiquité dudit château.
Nous vous invitons de nous dire ce que nous devons faire ...
Le même mois, Claude Joseph Martin vend à Louis Roch la propriété du Déluge moyennant 174.500 livres en assignats.
Fin brumaire, le district fait le point sur les écoles et cite Marcoussis pour une population de 1.356 habitants, un instituteur et une institutrice.
Le 3 frimaire, le comité de salut public, convaincu qu'il faut assurer aux cinq grands dépôts de chevaux dont Marcoussy, une quantité d'escourgeon suffisante, de prendre trente arpents dans les terrains nationaux pour assurer cette culture.
Le même jour, Petit agent national répond à une enquête sur le culte disant qu'il n'y a plus de messes, ni de prêtres insermentés, ni de de condamnés à la déportation.
La semaine suivante, extrait du registre des délibérations de la commune, l'agent national, en ses dires, met en vente le mobilier de la ci-devant église au profit de la République... il s'agit de lambris, boiseries, banc de l'oeuvre en 14 lots représentant 476 livres.
Le 20 frimaire, extrait des comptes du maire Boulanger, la somme de 33 livres a été payée au citoyen Songeux, maçon, pour l'ouverture de croisées de l'école.
Pour terminer cette année 1795, notons extrait des mêmes comptes, le paiement par Jean Baptiste Petit, instituteur, la somme de 70 livres pour le prix de l'adjudication d'une glace et d'une boiserie acquis en nivôse an 3.
À suivre...