La Révolution à Marcoussis (9) 1800 (nivose an 8- nivose an 9)
Cette chronique est le neuvième volet concernant la période révolutionnaire à Marcoussis. Reprenons notre récit chronologique au début de 1800.
J.P Dagnot - Novembre - 2014
Le 14 nivose an 8, Jacques Blondel, receveur des contributions du quatrième arrondissement de la commune de Paris, lequel vend à Jean-Baptiste Senaire, huissier à Paris, une portion tant divise qu'indivise comprenant, un corps de ferme communément appelé la ferme du Déluge, un jardin au dehors de ladite ferme, 40 hectares de terres labourables, ..., avec un morceau de terre de l'autre côté du grand chemin nommé le cimetière, ..., la vente faite moyennant 10.000 frs en numéraire métallique, ...
Le 9 pluviôse, le citoyen Antoine Wisselle, tailleur d'habits, demeurant à Montlhéry, fondé de procuration de Charles Brizard, deffenseur au service de la République, ..., a vendu à Jean Baptiste Cheval, vigneron, une maison au lieudit la Madeleine, ..., moyennant 400 frs...
Le 10 pluviôse, vu l'arrêté des consuls de la République, qui détermine la forme du serment à prêter pour les fonctionnaires publics, l'administration après avoir entendu le commissaire du gouvernement, le président, en présence de l'assemblée, prête le serment: je promets fidélité à la constitution, puis les fonctionnaires publics ont prêté individuellement le même serment. L'administration arrête que les ministres des cultes et les instituteurs du canton sont assujettis au même serment et qu'il leur sera écrit.
Le même jour, le citoyen Lambert, percepteur des contributions directes de Marcoussis pour l'an 4, paie au citoyen Petit agent municipal la somme de 40 frs pour le loyer du corps de garde de ladite commune, pendant l'an 4, ...
Le 18 pluviôse, le citoyen Jean Claude Paupe le jeune, cultivateur en la ferme de Bellebat, assiste à la lecture par le notaire du bail à loyer fait par le citoyen Laurent Frizon, propriétaire dudit domaine audit Paupe lors majeur et célibataire, depuis il s'est marié avec Madeleine Fleury et cette dernière s'engage conjoinetement avec son mari ...
Fin pluviôse, relevons la loi décrètant la fin des municipalités de canton.
Le 30 nivôse, nous assistons aux dernières assemblées de cette institution par la prestation de serment de fidélité à la nation des fonctionnaires du canton, pour Marcoussis relevons Simon Patin garde forestier.
Le 10 ventôse, les fonctionnaires retardataires pour prêter le serment se présentent, pour Marcoussis, Jacques Agueta, Jean Baptiste Petit instituteur, Sébastien Lenoble ministre du culte catholique, Louis Boudier notaire public. Lors de cette séance, l'administration a nommé Louis Boudier, François Coispeaux, Noel Potron, Pierre Saquet, et Cantien Richer répartiteurs de la contribution foncière de Marcoussis.
Le 20 ventôse, François Coispeaux se réveille pour prêter serment. Lors de la séance les citoyens Michel Legendre, Nicolas Tabu, Louis Lambert maçons, François Coispeaux, charpentier, et Jean Baudet cabaretier sont inscrits au rôle des patentes de l'an 8.
Le 29 floréal, le citoyen Jean-Baptiste Senaire, huissier priseur, ce jour en sa maison du Déluge, fait bail à loyer et prix d'argent pour neuf années à Toussaint Thualagan, cultivateur en la ferme de la justice au Plessis Sebbeville, la ferme du Déluge, comportant ...
Le premier messidor, un désistement de bail est passé à Pierre Saunier Dubourg, demeurant à Versailles, par Pierre Vacher, demeurant en la ferme de Beauvert, de ladite ferme...
Le 18 messidor, le maire de Marcoussis écrit aux membres composant l'administration du troisième arrondissement du département de Seine-et-Oise. On est revenu à une administration avec un maire. Boudier expose que l'église étant le seul monument qui existe à Marcoussis, non seulement pour l'exercice du culte catholique mais encore pour les assemblées communales, se trouve dans un tel état de ruine qu'elle est presque inhabitable et a le plus grand besoin d'être réparée; le plus urgent est le remplacement des vitres réalisable cette année. Le second point concerne le grand chemin de Versailles à Dourdan, passant par la chaussée du grand étang qui est on ne peut plus dangereux pour les voyageurs notamment de nuit...
Extrait du plan terrier de Marcoussis.
Le 19 messidor, le citoyen Alexandre de Lamyre et Elizabeth Lepelletier son épouse, lesquels baillent à ferme et prix d'argent, pour neuf années, aux citoyens Claude Hariveau, marchand aubergiste à Linas et André Bouchet marcand de salines aussi à Linas, le grand étang de Marcoussis contenant 28 hectares, ..., de rendre ledit étang empoissonné, ..., les preneurs auront la pêche l'usage de l'ancienne cabane de pêcheurs, d'une chambre haute dans le pavillon, de fournir au bailleur 25 brochets de 200 pouces, 50 carpes, 25 perches, ..., en outre moyennant le prix de 1.000 frs chaque année.
Le lendemain, le registre d'état civil de Marcoussis nous confirme la fin des municipalités de canton, Boudier est qualifié maire du bourg de Marcoussis.
Le 6 thermidor, le maire Boudier écrit à au citoyen Potron, commandant de la garde nationale, de se conformer aux dispositions du préfet.
Le 19 thermidor, le citoyen Charles Arranger, secrétaire greffier de la justice de paix de Montlhéry, y demeurant et Marie Anne Manon sa femme, lesquels ont vendu au citoyen Louis Etienne Boudier, notaire public, une maison non parachevée, au lieudit les basses madeleines, appliquée en quatre chambres basses à feu, quatre chambres au premier aussi à feu, greniers dessus couverts en thuiles, cave sous partie de ladite maison, escalier régnant de la cave au grenier; grange et écurie attennant ladite maison, cour devant, fruits en icelle, contenant 32 ares, tenant au nord au chemin du champ de l'école au Houssay, et d'autre au midi au grnd chemin de Marcoussis à Montlhéry... la vente faite moyennant 7.000 frs en pièces d'argent, ... Le même jour, Nicolas de Galle cultivateur d'Orsay, transporte une créance de 1128 frs à Louis Etienne Boudier, due par Charles Arranger moyennant 1300 frs payés par Boudier. Précisons que cette maison est la mairie actuelle, que Charles Arranger a dû purger plusieurs dettes.
Le 2 fructidor, le préfet du département demande aux maires s'il existe encore des maisons presbytérales, vicairiales ou d'école invendues... Le maire répond par la négative et ajoute qu'une maison presbytérale lui a été vendue par abandonnement du département du 7 thermidor, par les habitants pour tenir les écoles.
Nous arrivons au 11 vendémiaire an 9, Charles Arranger greffier de justice de paix de Montlhéry obtient une levée d'hypothèques sur ses biens après apurement de ses dettes. Armand Puységur lui donne main levée de l'inscription d'hypothèque.
Le 28 vendémiaire, le citoyen Etienne Piat, homme de loi, ce jour en sa maison de campagne du Houssay, lequel donne à loyer pour douze années à Pierre Brizard, cultivateur, une maison vulgairement appelée la maison du jardinier, avec deux hectares; le bail fait moyennant douze douzaines d'oeufs, quinze livres de beurre, deux paires de poulets gras, une moitié de porc, en outre la somme de 275 frs de loyer...
Le 5 nivôse, le citoyen Louis Richard, marchand aubergiste à Marcoussis, se porte caution pour François Coispeaux charpentier, nommé d'office pour faire la perception des contibutions foncières personelles et mobiliaires se montant à la somme de 15.765 frs.
À suivre...