La capitainerie des chasses de la forêt de Séquigny de Montlhéry (8) L'affaire François Fichet, garde-bois de Mr d'Argouge |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _----------------------------___---_--juin 2012 Attention ce site change d'hébergeur à l'adresse *** (*) Les Environs de Paris, carte dressée par H. Jaillot (1696). C. Julien
Le huitième volet de l'histoire de la forêt de Séquigny est destiné à plusieurs « Extraicts des minuttes du greffe de la capitainerie des chasses pour les plaisirs du Roy en les forrêts et buissons de Séquigny » (*). Cette fois, nous donnons les développements de l'affaire Fichet, du nom de François Fichet, menuisier et garde-bois de Monsieur d'Argouges, seigneur du Plessis-Pâté. Cette affaire a eu lieu au mois de décembre 1692 (1).
Ordonnance du lieutenant de justice Sur ce qui nous a esté remontré par le procureur du Roy en cette capitainerie que quelque soin que l'on preine de faire observer les ordonnances de Sa Majesté sur le faict des chasses pour la conservation de la ditte capitainerie et particullièrement celle du faict deffence aux seigneurs hault justiciers et autre d'envoyer ou laisser chasser leurs serviteurs et domestiques ou autres personnes de leurs part dans l'étendue de leurs terres et haultes justices. Cela n'empesche pas néanmoins que les gardes chasse de laditte capitainerie ne rencontrer journellement des domestiques de la plus part des seigneurs qui ont des terres dans l'étendue de cette capitainerie qui y chassent impunément avecq chiens et fusils, et qui y sont en grand nombre pour se trouver les plus forts et empeschent que les gardes ne puissent faire la fonction de leurs charges, et sont mesmes assez hardis pour les menacer et leur dire qu'ils se soussient forts pour eux, estant sur cela octorisés par leurs maistres ainsy qu'ils disent lesuqels prétendent n'estre point de laditte capitainerie ny en recognoistre les officiers quoy qu'ils soient dans le centre d'icelle, ce qui cause un désordre extraordinaire. Et mesme que le nommé Fichet, garde-bois de Mr d'Argouge, seigneur du Plessis-Pasté ayant esté trouvé plusieurs fois chassant jusques aux portes du chasteau de Monseigneur le duc de Noailles, capitaine de la ditte capitainerie, lequel nonobstant toutes les deffences qui luy en a esté faictes de l'ordre mesme de Mondit seigneur duc de Noailles n'a pas laissé de continuer de chasser et y a esté encorectionné le quatre novembre dernier par le sieur de La Motte, lieutenant de robe courte de cette capitainerie accompagné du nommé Berttrand, l'un des gardes chasse qui luy avoit osté son fusil et luy avoit faict itératif deffence de récidiver sur plus grandes peines, mais au lieu de satisfaire par ledit Fichet aux dittes deffences auroit dit audit sieur de La Motte qu'il chassoit par l'ordre du dit sieur d'Argouge son maistre et qui luy en alloit faire ses plaintes et le mesme jour environ trois heures après plusieurs domestiques dudit sieur d'Argouge au nombre de huict ou dix tous armés de fusils seroient venus au mesme endroy où le fusil avoit esté osté audit Fichet qui est dans le bois des Roches faisant party de la forret de Séquigny et à la porte du chasteau de mondit seigneur duc de Noailles dans le dessin a ce qu'ils ont dit eux mesmes d'y trouver ceux qui avoient osté ledit fusil et mesme qu'ils avoient porté des cordes pour lier et garoter ledit Bertrand garde et l'emmener audit Plessis-Pasté dans la prison de leur maistre pour l'y fouetter et maltraiter, et ne luy ayant point trouvé, tirèrent plusieurs coups de fusils pour obliger les gardes d'aller à eux et exécuter leurs dessins et ont dit que quand ils les rencontreroient, ils leur feroient mal passer le temps, auxquelles violences extraordinaires estant absolument necessaire de pourvoir requerir ledit procureur du Roy qu'il soit incessamment informé à sa requette de toutes ces violences et faicts cy dessus circonstances et dépendances pour la ditte information faicte rapportée et communiquée estre par luy requis ce que de raison et a signé en la minutte des présentes. Sur quoy, nous Louis Brochand seigneur d'Orengy lieutenant de justice de la ditte capitainerie avons donné acte audit procureur du Roy de son réquisitoire cy dessus circonstances et dépendances, luy en avons promis d'informer, et pour recepvoir la ditte information et tous ce qui s'en ensuit, nous avons commis pour greffier au lieu et place de Lhéritier nostre greffier ordinaire, attendu qu'il est juge de la seigneurie dudit Plessis-Pasté appartenant audit sieur d'Argouge, la personne de Messire Henry Melchior Desjardins greffier et tabellion ordinaire de la prévosté et chastellenie de Grigny et du Plessis-le-Comte, après que nous avons de luy pris et receu le serment au cas requis et accoutumé qui a juré et affirmé en son asme et conscience se comporter dans toutes les poursuittes dudit information selon l'ordonnance de Sa Majesté, qui a avecq nous signé la minutte des présentes. Ce fut ainsy faict par Mr le lieutenant susdit le quatorzième jour de décembre mil six cent quatre vingt douze. Signé : Desjardins, greffier commis. De l'ordonnance de nous lieutenant de justice de la capitainerye de Sequigny, mandons au premier des gardes chasse de ladite capitainerye sur ce requis, qu'à la requeste du procureur du roy de ladite capitainerye assigné à certains et comportant tous à comparois dardevant nois en nostre chambre criminelle d'icelle capitainerye au chasteau de Sainte-Geneviève des Bois les témoins qui tous seront indignés pour déposer vérité en l'information qui veut et entend faire faire ledit procureur du roy à l'encontre du desnommé et ses complices, en la remontrance et plaincte qui nous en a ce jourd'huy faicte de ce faire tous donnons a pouvoir. Ce fut ainsy faict et ordonné par le sieur lieutenant susdit, le quatorzième jour de décembre mil six cent quatre vingt douze. Signé, Desjardins, greffier commis.
Procès-verbal du garde-chasse L'an mil six cent quatre vingt douze, le quinzième jour de décembre du matin par lecture de l'ordonnance de Monsieur le lieutenant de justice en la capitainerye de Séquigny en datte du jour d'hier, à la requête de Monsieur le procureur du roy en laditte capitainerye, j'ay Marin Bélanger, garde chasse de laditte capitainerye , demeurant à Sainte-Geneviève-des-Bois, soubz signé, donné assignation à Vincent Maseneuf, prestre chapellain dudit lieu de Sainte-Geneviève-des-Bois y demeurant, à François Foulet menuisier demeurant au Plessis-Pasté, à Charles Maillé manœuvrier demeurant à Courcouronne, à Louis Lignaut bûcheron et Anthoine Collin aussy bûcheron demeurant à Morsang-sur-Orge, à Jacques Besnard bûcheron demeurant à La Noue Rousseau, et à Esmée Gilbert veuve de deffunct Jean Sorret, cabaretier demeurant audit Plessis-Pasté, en parlant à tous chacun en leur domicile à comparoir ce jourd'huy dix heures du matin en la chambre criminelle au chasteau de Sainte-Geneviève-des-Bois pardevant mondit sieur le lieutenant de justice en icelle capitainerye pour déposer viste en l'information que veut et entend faire faire ledit sieur procureur du Roy à l'encontre du desnommé en sa remontrance et ses complices, leur déclarant qu'ils seront payés de leurs sallaires raisonables et que faulte de comparoir ils seront gagez chacun en leurs biens de l'amande de dix livres portée par l'ordonnance, ausquels parlant que dessus, j'ay baillé et laissé à chacun séparément coppie du présent original dont acte. Ce fut ainsy faict par le dit Marin Bélangé garde chasse le dixième jour mois et an. Information faicte par nous Louis Brochand seigneur d'Orengy lieutenant de justice de la capitainerye des chasses de la forest, bois et buissons de Séquigny, en vertu de nostre ordonnance en datte du jour d'hier estant au bas de la remontrance et plainte à nous faicte par le procureur du Roy de laditte capitainerye demandeur et accusateur aux fins de sa ditte remontrance et exploits faicts. En conséquence et en vertu de nostre ditte remontrance par Marin Belangé garde chasse de laditte capitainerye en datte de ce jourd'huy a donné aux témoins pour déposer vérité en la ditte information contre le nommé Fichet garde-bois de Monsieur D'Argouges seigneur du Plessis-Pasté et ses complices déffendeurs et accusez lequel information nous avons faict écrire soubz nous par Mr Henry Melchior Desjardins greffier tabellion en la prévosté et chastellenie de Grigny et du Plessis Le Conte que nous avons commis greffier à cet effet et pour tout ce qui s'en suivra, au lieu de place de Mr Lheritier nostre greffier ordinaire, attendu qu'il est juge de la justice dudit sieur d'Argouge audit Plessis-Pasté, le tout en la forme et manière qui ensuit.
Audition des témoins Du quinzième jour de décembre mil six cens quatre vingt douze, dix heures du matin. Vincent Maseneuf , prestre chappellin de Sainte-Geneviève-des-Bois y demeurant qui nous a dict estre aagé de cinquante-neuf ans ou environ après avoir mis la main ad pectur a dict n'estre parent, allié, domestique ny aux gages des partyes pour et contre qui il va déposer, et qu'il nous a représenté l'exploit à luy donné par Bélangé garde chasse pour comparoir ce jourd'huy devant nous à la requeste dudit procureur du Roy, et que lecture luy a esté faicte de la remontrance et plainte dudit procureur du roy. A dit que le 7 ou 8 de novembre dernier estant à Paris chez Madame de Soisy, le nommé la croix maître d'hostel de la ditte dame demanda audit sieur Chappelin s'il ne sçavoit pas des nouvelles du pays, à quoy il fit response que le sieur de la Notte, lieutenant de la chasse de la capitainerye de Séquigny avoit oster le quatrième dudit mois le fusil au nommé Fichet garde bois de Monsieur d'Argouge qui chassait jusqyes aux portes du chasteau dudit Sainte Geneviève des Bois, à quoy respondit le dit la Croix que luy et le garde qui l'accompagnoit avoit été bien heureux de ne se pas trouver audit endroit où il avoit osté le fusil, veu que les gens dudit sieur d'Argouges luy avoient dit qu'ils s'estoient assemblez et y estoient allez avecq armes et fusils et dessin de leurs faire mal passer le temps, et est sous ce qu'il a dit sçavoir lecture à luy a faite de sa déposition, a dit contenir vérité et ce signé la minutte des présentes et ne voulu sallaire. Signé : Desjardins. François Foubert , menuisier demeurant au Plessis Pasté qui est aagé de trentre-trois ans ou environ lequel nous a représenté l'exploit à luy donné par Marin Bélangé garde-chasse de cette capitaineye de Séquigny, à la requeste dudit procureur du Roy pour comparoir ce jourdhuy devant nous, et après serment que nous avons de luy pris au cas requis et accoustumé a dit n'estre parent, allié, serviteur, domestique ny aux gages des partyes pour et contre qui il en dépose après que lecture luy a esté faicte de la remontrance et plainte dudit procureur du Roy qu'il a dit avoir bien entendu. « Dit que du faict contenu en ladite remontrance et plainte il ne sçay autre chose qu'il vit le mardy quatrième jour de novembre dernier audit Plessis Pasté, le nommé Fichet sans armes qui alloit au chasteau dudit Plessis où estoit lors Monsieur D'Argouges, seigneur dudit lieu et qu'il ,'est mémoratif que le dit jour il ayt veu les domestiques dudit sieur Dargouge avecq fusils, mais qu'il sçay que journellement ils vont kusques à trois et quatre laquais et cochers à la chasse ensemble avecq fusils soir et matin, mais qu'il ne sçay où ils vont chasser. Et est tout ce qu'il a dit, sçavoir lecture à luy faicte de sa déposition qui a dit contenir vérité et a signé en la minutte des présentes et requis sallaires à luy taxé quinze sols. Signé : Desjardins greffier commis.
Charles Maillé , manouvrier demeurant à Courcouronnes qui nous a représenté l'exploit à luy donné à la requeste dudit procureur du Roy par Marin Bélangé garde-chasse, pour comparoistre ce jourdhuy devant nous, lequel a dit aagé de trente-quatre ans, après serment par nous de luy pris au cas requis et accoustumé qu'il n'est parent, allié, serviteur, domestique ny aux gages des partyes pour et contre qui il dépose, et après que lecture luy vient d'estre faicte de ladite remontrance et plainte qu'il a dit avoir bien entendu. « Dit qu'il ne sçay autre chose du contenu en ladite remontrance et plainte dudit procureur du Roy cy non qu'il a entendu dire que quelques jours après la Toussaint dernier par Mr le curé de Courcouronne que on avoit osté le fusil du nommé Fichet garde-bois de Mr d'Argouge qui chassoit, et que le mesme jour que ledit fusul avoit esté osté le fils de Mr d'Argouge, Monsieur l'Evesque de Vanne, accompagné de plusieurs de ses domestiques armés de fusils estoient allez pour chercher le nommé Bertrand garde-chasse et le menr en prison, et qu'ils avoient pour cet effect pris des cordes pour le lier et garotter. Et est tout ce qu'il a dit, sçavoir, lecture à luy faicte de sa déposition, a dit estre véritable et a déclaré ne sçavoir écrire ni signer, de ce interpellé suivant l'ordonnance, a requis sallaire à luy taxé quinze sols. Signé : Desjardins greffier commis. Louis Mignan , bûcheron demeurant à Morsang-sur-Orge qui s'est dit aagé de vingt-deux ans ou environ, après serment que nous avons de luy pris au cas requis et accoustumé, a dit qu'il n'est parent, allié, serviteur, domestique ny aux gages des partyes pour et contre qui il dépose, et qu'il nous a représenté l'exploit à luy donné pour comparoir ce jourdhuy devant nous, par Marin Bélangé garde-chasse à la requeste dudit procureur du Roy, et que lecture luy vient d'estre faicte de la remontrance et plainte dudit procureur du Roy qu'il a dit avoir bien entendu. « Dit que le quatre du mois de novembre dernier, estant chez la veuve Soret cabaretière au Plessis-Pasté estant à l'heure de onze heures du matin à prendre ses repas accompagné des nommés Estienne Boudineau, Pierre Diard et Anthoine Collin tous habitants dudit Morsang, ou estoient les laquais et cochers de Monsieur d'Argouges qui y prenoient pareillement leurs repas sur le bruit qui courut que l'on disoit d'oster le fusil de Fichet lesedits laquais et cochers dirent que s'il avoient esté avecq ledit Fichet on ne luy auroit pas osté son fusil, et que cela ne les empescheroient pas d'aller à la chasse et d'aller chercher ceux qui avoient osté ledit fusil, voir s'ils auroient l'assurance d'oster les leurs. Et est tout ce qu'il a dit, sçavoir, lecture à luy faicte de sa déposition, a dit contenir vérité et a déclaré ne sçavoir écrire ni signer, de ce interpellé suivant l'ordonnance, a requis sallaire à luy taxé dix sols. Signé : Desjardins greffier commis. Anthoine Collin , bûcheron demeurant à Morsang-sur-Orge qui s'est dit aagé de trente ans ou environ, après serment que nous avons de luy pris au cas requis et accoustumé, il nous a représenté l'exploit à luy donné pour comparoir ce jourdhuy devant nous, par Bélangé garde-chasse à la requeste dudit procureur du Roy, a dit n'estre parent, allié, serviteur, domestique ny aux gages des partyes pour et contre qui il dépose, et que lecture luy vient d'estre faicte de la remontrance et plainte dudit procureur du Roy qu'il a dit avoir bien entendu. « Dit que le quatre du mois de novembre dernier auquel on avoit osté le fusil du nommé Fichet, estant au Plessis-pasté chez la veuve Soret à prendre ses repas sur les onze heures du matin, accompagné des nomméz Louis Mignan, Estienne Boudineau et Pierre Diard le fils tous demeurant audit Morsang, il vit entrer audit cabaret un des laquais de Monsieur d'Argouges tout eschauffé qui vint dire à d'autres laquais et cochers dudit sieur d'Argouges qui prenoient aussy leur repas audit cabaret, que les gens de Monseigneur le duc de Noailles venoient d'oster le fusil à Fichet dans le bois des Roches, à quoy responsirent lesdits laquais et cochers que s'ils y avoient esté que l'on auroit pas osté le fusil dudit Fichet et que cela ne les empescheroit pas de retourner encore à la chasse dans ledit bois des Roches tant que ledit sieur d'Argouges seroit en son chasteau pour voir cy on leur osteroit aussy leur fusil. Et est tout ce qu'il a dit, sçavoir, lecture à luy faicte de sa déposition, a dit contenir vérité, y veut persiste et a déclaré ne sçavoir écrire ni signer, de ce interpellé suivant l'ordonnance, a requis sallaire à luy taxé dix sols. Signé : Desjardins greffier commis. Jacques Besnard , bûcheron demeurant à Linois, qui s'est dit aagé de soixante ans ou environ, et n'est parent, allié, serviteur, domestique ny aux gages des partyes pour et contre qui il dépose, après qu'il nous a représenté l'exploit à luy donné pour comparoir ce jourdhuy devant nous, par La Fortune, garde-chasse, à la requeste dudit procureur du Roy de la capitainerie de Séquigny, lecture luy vient d'estre faicte de la remontrance et plainte dudit procureur du Roy qu'il a dit avoir bien entendu, et après que nous avons de luy pris serment en tel cas requis et accoustumé. « Dit que quelques jours après les festes de la Toussaint dernière, estant à travailler à enmuler des fagots dans les bois des Roches appartenant à la demoiselle de Lescamain, avecq Michel son fils, il vit passer près de luy trois ou quatre personnes de livrée dont l'une plus près de luy avoit un grand pistolet à la main, et les autres des fusils à ce que son fils luy a dit estant trop esloigné de luy et que c'estoient les domestiques de Monsieur d'Argouges, lequels il vit monter du costé du Parey de Saincte-Geneviève-des-Bois. Et est tout ce qu'il a dit, sçavoir, lecture à luy faicte de sa déposition, a dit contenir vérité, y veut persiste et a déclaré ne sçavoir écrire ni signer, de ce interpellé suivant l'ordonnance, a requis sallaire à luy taxé quinze sols. Signé : Desjardins greffier commis. Michel Besnard , bûcheron demeurant à Linois, qui s'est dit aagé de trente ans ou environ, et n'est parent, allié, serviteur, domestique ny aux gages des partyes pour et contre qui il dépose, après qu'il nous a représenté l'exploit à luy donné pour comparoir ce jourdhuy devant nous, à la requeste dudit procureur du Roy par La Fortune, garde-chasse, après serment que nous avons de luy pris au cas requis et accoustumé, et que lecture luy vient d'estre faicte de la remontrance et plainte dudit procureur du Roy qu'il a dit avoir bien entendu. « Dit que trois ou quatre jours après la Toussaint et ne se mémoratif du jour positif, estant à enmuler des fagots avecq son père dans les bois des Roches appartenant à la demoiselle de Lescamain de Launay, , il vit passer près de luy trois personnes avecq fusils, ne sçay cy il y en avoit davantage, qui montoient vers le Parey du chasteau de Saincte-Geneviève-des-Bois, qu'il a cru que se sont des domestiques de Monsieur d'Argouges pour estre vestus d'un juste-au-corps vert avecq un galon rouge. Et est tout ce qu'il a dit, sçavoir, lecture à luy faicte de sa déposition, a dit contenir vérité, y veut persiste et a déclaré ne sçavoir écrire ni signer, de ce interpellé suivant l'ordonnance, a requis sallaire à luy taxé quinze sols. Signé : Desjardins greffier commis. Marguerite Guiard , femme de Pierre Quernet, laboureur demeurant à la Noue Rousseau, qui s'est ditte aagée de quarante ans ou environ, a dit n'est parente, alliée, servante, domestique ny aux gages des partyes pour et contre qui elle dépose, après qu'elle nous a représenté l'exploit à elle donné pour comparoir ce jourdhuy devant nous, par Marin Belangé, garde-chasse, à la requeste dudit procureur du Roy, et après serment que nous avons d'elle pris au cas requis et accoustumé, et que lecture luy vient d'estre faicte de la remontrance et plainte dudit procureur du Roy qu'elle a dit avoir bien entendu. « Dit que le quatriesme jour de novembre dernier, qui estoit le lendemain des festes de la Toussaint, estant à faire semer une pièce de terre despendant de la ferme où elle demeure, près du bois des Roches, elle vit venir du costé du Plessis-Pasté environ les quatres heures du soir, deux cavaliers, et trois homme de pieds, dont il y en eut un de ceux de pieds avoit un fusil qui luy vint demander cy elle n'avoit pas veu oster le fusil de Fichet, auquel elle respondit qu'elle avoit veu le matin trois hommes ensemble dans le chemin entre les deux bois des Roches mais qu'elle ne sçay ce qu'ils firent, et que lesdits hommes à cheval caracolèrent quelques temps dans la campagne, puis s'en retournèrent audit Plessis, et les trois autres entrèrent dans ledit bois et a ouy dire à Pierre Quesnet son mary que l'un des deux cavaliers dont elle a parlé cy dessus estoit Monsieur l'Evesque de Vanne, fils de Monsieur d'Argouges. Et est tout ce qu'elle a dit, sçavoir, lecture à luy faicte de sa déposition, a dit contenir vérité, cy persiste et a déclaré ne sçavoir écrire ni signer, de ce interpellé suivant l'ordonnance, et n'a voulu sallaire. Signé : Desjardins greffier commis.
Esmée Gilbert , veuve de deffunt Jean Soret, cabaretière demeurant au Plessis-Pasté, qui s'est ditte aagée de cinquante ans environ, a dit n'est parente, alliée, servante, domestique ny aux gages des partyes pour et contre qui elle dépose, après qu'elle nous a représenté l'exploit à elle donné pour comparoir ce jourdhuy devant nous, par Marin Belangé, garde-chasse, à la requeste dudit procureur du Roy, et après serment que nous avons d'elle pris au cas requis et accoustumé, et que lecture luy vient d'estre faicte de la remontrance et plainte dudit procureur du Roy qu'elle a dit avoir bien entendu. « Dit que le lendemain des festes de la Toussaint dernière un laquais de Monsieur d'Argouges estant chez elle avecq le nommé Fichet, dit audit Fichet pourquoy vous estes tous laissé oster vostre fusil, auquel il respondit que c'estoit un officier contre lequel il n'avoit pas voulu se deffendre et qu'elle a ouy dire à Denis Soret son fils, que le mesme jour il vit Monsieur de Vanne à cheval qui s'en alloit dans les champs et qu'il parla à deux de ses domestiques, et leur demanda où ils alloient auquel ils firent response qu'ils alloient chercher ceux qui avoient osté le fusil de Fichet. Et est tout ce qu'elle a dit, sçavoir, lecture à luy faicte de sa déposition, a dit contenir vérité, cy persiste et a déclaré ne sçavoir écrire ni signer, de ce interpellé suivant l'ordonnance, et n'a voulu sallaire. Signé : Desjardins greffier commis. Soit la présente information communiqué au procureur du Roy, ce fut faict par Monsieur le lieutenant de justice susdit audit chasteau de Saincte-Geneviève-des-Bois le 16 décembre 1692. Signé : Desjardins greffier commis. Veu l'information, je requiers pour le Roy, décret d'adjournement et personnel estre décerné à l'encontre de trois quidams lacquais et cochers de Monsieur d'Argouges et de Monseigneur l'Evesque de Vanne qui nous seront indiquez pour estre adroy estre ouyes et interrogez sur les faicts contnus en la plainte et information contre eux faicts et respondre à tels autres fins et conclusions que nous voudront contre eux prendre et requérir. Ce fut ainsy faict par le sieur de Rez procureur du Roy en ladite capitainerie. Le 16ème jour de décembre 1692. Signé : Desjardins greffier commis. Soit faict ainsy qu'il est requis par le procureur du Roy, ce fut ainsy faict et ordonné par Monsieur le lieutenant de jusrice susdit, le 16ème jour de décembre 1692. Signé : Desjardins greffier commis. Receu de Mr de la Nolle, lieutenant de robe courte de la capitainerye de Séquigny, tant pour mes vacations que présente grosse six livres dix sols. Ainsi nous avons appréhendé le fonctionnement de la justice en cette fin de XVIIe siècle, époque pendant laquelle on payait les témoins pour leur audition.
Les propriétaires de Séquigny Pour terminer cette chronique nous donnons l'état de la forêt de Séquigny : liste des propriétaires, officiers de la capitainerie des chasses de Séquigny et villages en dépendant. Estat des bois contenus dans la forest de Séquigny. Monseigneur le duc de Noailles, 66 arp. Mr le prieur de Longpont, 180 arp. (180) Mr de Vassan, 116 arp. 3 quart . (118) Mr de La Norville, 111 arp. 3 quart . (130) Mr de Beljame, 71 arp. (72) Les dames de La Saussaye, 175 arp. (175) Mr de Nontrevet, 161 arp. (161) La dame Sappin, 33 arp. et demy (19 ½) Le sieur Joubert, 32 arp. (33) Mr Rossignol, 63 arp. (57) La dame Bouette, 22 arp. (22) Madame La Fautrière, 2 arp. (2) Le sieur Gizinette, 7 arp. (7) Le sieur Ferry, 6 arp. (6) Les héritiers Le Franc, 11 arp. et demy (10 ½) Les héritiers Redon, 2 arp. (2) Les religieux de Sainte-Catherine, 14 arpents (14) Le sieur des Bordes, 8 arp. (2) Mr Guilin, 5 quartiers Le sieur Tamponnet, 5 quartiers Le sieur Dumaine, 10 arp. Le nommé Poirier 3 arp. Total… 1.707 arpents (en marge) le nombre des arpens cy acosté est compris sur le grand mémoire, 728. Il y a erreur au mémoire car il y en doit avoir au moins 750 (estimations entre parenthèses). Officiers de la capitainerie des chasses de Séquigny et villages en dépendant M. Bourlon, lieutenant de robe M. Brochan d'Orangis, lieutenant de robe longue Mr Jean Divry procureur du Roy Vincent Chanteclair greffier Louis Herné demeurant à Montlhéry garde à cheval Marin Lamperier, demeurant à Grigny, garde à pied Louis Charpentier demeurant à Morsan, garde à pied Louis Boussard, dit la Grille demeurant à Viry, garde à pied Phillipes Bondeau, demeurant à Sainte-Geneviève-des-Bois, garde à pied Bicon demeurant à Leudeville, garde à pied Villages et hameaux dependans de la capitainerie de Séquigny Sainte-Geneviève-des-Bois, Villemoisson, Saint-Michel-sur-Orge, Longpont, Rozière, Saint-Philbert de Brétigny, Saint-Pierre de Brétigny, Leuville, Saint-Germain les Chastres, La Bretonnière, Marolles en Hurepois, La Norville, curainville, Chetainville, Guibeville, Lardy, Bonnes, Saint-Vrain, Leddeville, Valpetit, Valgrand, Misery, Brazeux, Courcouronne, Bondoufle, Fleury-Morongis, Lis, Villabé, Le Plessis-Chalant, Saint-Jean d'Essone, Esvry-sur-Seine, Grand Bouc, Petit Bouc, Labriqueterie, Trousseaux, Fremont, Ris, Laborde, Orengy, Grigny, Le Plessis-le-Comte, Viry, Chatillon sur Seine, Juvisy, Savigny-sur-Orge, Morsan-sur-Orge.
Le fief du prieuré de Sainte-Catherine Mémoire des terres et bois sciz au buisson de Séquigny appartenant et relevant des Religieux et prieuré de Sainte-Catherine du Val des Escolliers à Paris. Premièrement, vingt arpents de terre en friche tenant à la porte de fer au bout du parc de Sainte-Geneviève qui appartient en propre aux Religieux et dont ils sont prêts à s'accommoder avec Monseigneur le duc de Noailles quand il luy plaira. Beauchesne – La pièce de bois ditte de Beauchesne mouvante et relevante desdits Religieux de Sainte-Catherine doit contenir soixante arpents dont une partye est enfermée dans le parc de Sainte-Geneviève et le reste dehors. Monsieur le duc jouit bien de cinquante arpents de ladite pièce tant au moins aux acquisitions par luy faictes à Monsieur de Vassan représentant les hoirs Ogier, que d'autres faictes de plusieurs particuliers par feu Monsieur Bohier. Mare Pauce – La pièce de bois doit contenir quarante arpents et plus dont il y en a quatre arpents appartenants aux hérittiers de Monsieur Chollet et tout le reste possédé par Monsieur le duc tant au moins avec acquisitions par luy faictes à Messieurs de Bizinay et de la Norville que d'autres acquisitions faictes de Madame Bourdin par feu Monsieur Bohier. Lespine - La pièce de bois ditte de Lespine doit contenir trente arpents ou environ et est aussy possédée pareillement par Monsieur le Duc. Touttes lesdites pièces de bois mouvantes et relevantes desdits Religieux et prieuré de Sainte-Catherine et chargés envers eux pour arpent à seize deniers parisis de cens payable par chacun an au jour de Saint Blaise troisiesme febvrier dont il plaira à Monsieur le duc de Noailles passer tilre nouvel et communiquer tous les contracts d'acquisitions aux Religieux pour y mettre leur ensaisinnement. À suivre…
Notes (*) Une fois encore nous avons gardé l'orthographe et la syntaxe des documents originaux. (1) BNF (N681). Documents concernant les forêts et chasses, principalement dans la capitainerie de Montlhéry et la gruerie de Séquigny . II Pièces originales, mss. et impr . (1583-1709).
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