Le domaine de la Souche à Montlhéry |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _-------------------------------Novembre 2012 Attention ce site change d'hébergeur à l'adresse http://julienchristian.perso.sfr.fr Extrait du plan napoléonien de Montlhéry.JP Dagnot
Cette chronique est le premier volet de l'histoire d'une partie de la ville qui s'est transformée au XVIIe siècle, par le déplacement du marché aux grains et à la paille, de la place de la Souche à la place qu'il occupe actuellement. Ce lieu est caractérisé par la mitoyenneté avec les fortifications, trois caves anciennes et un jardin de taille inhabituelle à Montlhéry. En ce moment, la municipalité, propriétaire des lieux, modifie le bâtiment, souhaitons que ce dernier gardera ses vestiges anciens.
Préambule Anciennement le marché aux grains de Montlhéry se trouvait place de la Souche. La rue y conduisant se nommait rue des Jardins. Nous ne reprendrons pas les dires selon lesquels Blanche de Castille aimait séjourner dans cette demeure qui n'existait pas ainsi que l'on le verra par la suite. Les actes du XVIe siècle, vont être notés pour plusieurs familles et ainsi essayer de connaître les propriétaires.
Le quartier au XVIe siècle Notons un acte fin XVe siècle, Messire Cantien Durand, prêtre, et Jehan Durand « frère, filz et héritiers » de feu Guillaume Durand, laboureur à Montlhéry, et encore comme exécuteurs du testament d'icelluy, donnent à la fabrique 48 sols parisis sur une maison couverte de tuiles, ung petit jardin derrière, la fosse « fians » devant, à Montlhéry, en la rue des Jardins. Cette famille habite le quartier et cinq générations plus tard une descendante deviendra l'épouse du prévôt Jean Bagereau. L'acte suivant en 1501, une donation sous forme de rente est faite par les Coquillard à l'église de la Trinité: par devant Jehan Charron, Messires Gaulcher Coquillard, Guillaume Coquillard, Anthoine Coquillard, Geoffroy Coquillard, en leur nom Loys Hersant à cause de sa femme, la veuve de feu Pierre Olier, Hugues Gracedieu à cause de sa femme, Denis Lehoux aussy à cause de sa femme et Guillaume Hersant aussi à cause de sa femme, tous héritiers de deffunt Drouet Coquillard et Annete sa femme avoient donné à l'église 12 sols parisis de rente sur une maison couverte de thuille, granche, estable, cour, jardin assis audit Montlhéry, sur la rue des Jardins autrement dit le petit marché, appartenant auxdits donnateurs à charge de messe de requiem...
La même année, la veuve de Symon Peuvrier, Antoine Peuvrier, Michel Peuvrier, la veuve de Jehan Gardenlorge, et Pasquier Ballue à cause de sa femme, exécuteurs du testament dudit Symon, donnent et délaissent à l'église et au curé 20 sols parisis de rente sur une maison assize à la rue des Jardins, pour faire procession les quatre festes annuelles avec ave marie et le verset et l'oraison... En 1506, cette fois c'est une renonciation faite par Guillaume Moireau et Denis Garault, tuteurs des enfants de Denis Bistaire et Michelle sa femme, d'une rente sur une maison et lieu, couverte de chaume, à Montlhéry, rue des Jardins, appartenant aux mineurs, moyennant quoi, les mineurs demeurent quitte de 37 sols 4 deniers parisis de rente pesant sur ladite maison. En 1510, messire Jehan Burdeil, prestre, exécuteur testamentaire de deffunt messire Michel Leborgne aussy prestre, constitue 12 sols parisis de rente sur une maison, cour, jardin, rue des Jardins... pour une messe haulte... En 1518, suite à l'acte précédent Perrette veuve de feu Roulet Heruy déclate estre détemptresse de ladite maison. Nous arrivons en 1520 pour voir une autre donation: Jehan Legrand, couturier, et la veufve Pierre Guerin, exécuteurs testamentaires dudit Guerin, donnent à la fabrique, 4 sols parisis de rente, à prendre chaque jour de la Saint Martin d'hiver, sur la maison de Jehan Nicolas masson, cour et jardin, à Montlhéry , rue des Jardins , "pour estre participent par ledict deffunct, ses amis trespassez, aux services et prières qui se font en jour en icelle église". En 1528, Jacques Pinoteau, Guillaume Martin, la veufve de Jehan Maupied, sont détempteurs d'une maison, cour et jardin à Montlhéry, rue des Jardins et payent à la fabrique 16 sols parisis de rente annuelle chaque jour de la Saint Martin d'hiver. Cinq ans après, Jehan Durand, laboureur à Montlhéry, et Jehan Sansson laboureur au dit lieu, s'accordent pour faire les réparations en la vieille maison qui était à feu Denis Sanson, père de la femme du dit Durand, d'içi à la Saint-Jehan-Baptiste prochaine. En 1536, un titre nouvel par lequel Denis Hersent déclarant estre detempteur de ladite maison, granche, estable, couverte de thuille, court, jardin, rue des Jardins dit le petit marché. L'année suivante, la veuve d'Estienne Delion est détemptresse d'une maison, cour, jardin, sur le marché dudit lieu ... Notons en 1539, Symon Peuvrier déclare être propriétaire d'une maison rue des Jardins. L'année suivante, la veuve Symon Peuvrier déclare la même maison ... Cette énumération parait insipide, néanmoins elle permet de voir que plusieurs familles résident dans cette rue. En 1541, Guillaume Rousseau et Marguerite Denison, veuve de Jacques Rousseau, comme exécuteurs testamentaires dudit, font donation de 56 sols parisis de rente annuelle sur une maison, étables, jardin et appartenances à Montlhéry, rue des Jardins. En 1548, Symon Peuvrier en son nom, Denis Heruy, Sébastien Pelletier, sont détempteurs de ladite maison, couverte de thuille, cour, jardin, rue des Jardins appelée la Souche , et sur icelle maison, promettent payer 20 sols parisis. Sur le dos des documents est escript Jehan Gourby sergent est detempteur de ladite maison. Relevons en 1573, une saisie au Châtelet de Paris, demandée par le procureur des marguilliers de la fabrique Saint Barthélemy à Paris... poursuivant les criées sur les lieux et héritages cy apres déclairés que l'on dit appartenir à François Noblet et Françoise Lehoux sa femme : Notons en 1574, Jehan Lescallon, marchand, déclare estre propriétaire d'un corps d'hostel dans la grand rue devant la geôle et auditoire dudit Montlhéry... aboutissant par derrière au carrefour de la Souche... En 1578, François Bialin, vigneron à Montlhéry et Denise Bligny sa femme constituent 15 sols tournois de rente à l'église, sur une maison contenant ung espace, une étable contenant ung espace et demy ,cour et jardin d'une quarte, à Montlhéry, au carrefour de la Souche (tenant à Jehan Sanson, à Clément Livrée, par devant sur ledit carrefour et à Nicolas Durand, et d'autre bout par derrière à Jehan Bligny)... Fin 1581, Claude Pilleny, veuve de Denis Berthe, promet de garantir 15 sols tournois sur une maison couverte de thuile, sur la rue descendand du marché à la porte appelée le bout de la ville. En 1583, Vincent Jeullin, vigneron à Montlhéry, et Barbe Dupuis sa femme, constituent 41 sols tournoiz de rente , à prendre sur une maison et lieu leur appartenant assize sur la rue qui sappelloit anciennement la rue des Jardins et à present appellé le carrefourt de la Souche, ... En 1586, Marie Boullaye, belle-mère d'Ambroise Paré, revend des droits sur la Souche, à Catherine Poirier, veuve de Guillaume Gourby, ... la sixième partie et portion par indivis d'une maison, cour, granche et jardin assis à Montlhéry, au carrefour de la Souche tenant la totalité des lieux ... d'autre audit carrefour , en la censive du roy... De tous ces actes, on peut affirmer que la rue des Jardins est devenue le carrefour de la Souche. François de Dinan confirme: Ce marché se tenoit anciennement dans ce carrefour de la rüe des Jardins après dit la place de la Souche, mais il a depuis été transféré dans un autre endroit beaucoup plus spatieux . Un certain nombre de familles habitent ce quartier, les Durand et Sanson, les Peuvrier et Heruy également ... Pour guider nos recherches, la localisation plus précise des maisons déjà citées n'étant pas réaliste, nous allons suivre trois pistes, celles des familles Durand et Bagereau, et un droit de chapelle dans l'église de la Sainte-Trinité. Voyons la famille Durand, Louis (1574-1661), vieux serviteur de la prévôté, est issu d'une famille connue sur Montlhéry depuis au moins la fin du XVe siècle. Son père, Arnoul , était procureur à Montlhéry. Son grand-père, Jehan Durand (vivant en 1575), était marchand laboureur à Montlhéry, domicilié à la Souche, il avait épousé vers 1540, Perrette Sanson, fille de Denis, domicilié rue Christophe de Saulx. Jean Durand est fils de Jehan et petit-fils de Guillaume, eux aussi laboureurs à Montlhéry.
L'autre famille qui nous intéresse, les Bagereau, est issue des gens de robe. Un mariage a lieu en 1595 entre Christophe Bagereau, advocat en parlement demeurant à Paris présenté par Jehan Bagereau et Claude Tameny ses père et mère, et Catherine Nynan fils de feu Guy Nynan, notaire au Chastelet de Paris, et de Geneviesve Delisle. Les invités sont avocats, procureurs... La mère de l'épouse apporte 4.000 escus... Nous retrouverons l'époux devenu conseiller du roy, prevost, et garde pour sa majesté de la chastellenie de Montlhéry en 1602.
La Souche au XVIIe siècle En 1607, les habitans de la ville de Montlhéry attaquent et sont demandeurs en requeste au roy pour imposer et contraindre au paiement des tailles et autres subsides, Mr Christophe Bagereau, prevost de Montlhéry, Jacques Noleau, secrétaire des affaires du prince de Condé, Anthoine Heruy secrétaire de la feue reyne Louyse, … Catherine Louchart, veufve de feu Claude de Lavoysier, ... Ils obtiennent gain de cause. Le frère du prévôt, Jean Bagereau, d'un mariage avec Marguerite Doulcet, aura un fils Jean qui deviendra prévost après son oncle. En 1613, les enfants Jehan Bagereau et de feue Marguerite Doulcet sont mis sous la tutelle de Christophe Bagereau prévost de Montlhéry. Voyons maintenant ce qui se passe du côté église. La même année un concordat est réalisé entre les habitants de Montlhéry et Loys Leroyer, doyen et curé de la Sainte Trinité, au sujet des messes et obits. Parmi les doléances apparaissent: Les raisonnements ne sont pas simples, Catherine Louchart épouse de Claude de Lavoysier décède en 1619. Son exécuteur testamentaire est Loys Durand, il intervient dans la succession pour une fondation à l'intention de la défunte. En 1621 devant Beauperrin, Thomas Leclerc, conseiller du roy, en sa cour d'estat et privé, intendant des finances, seigneur de Blicourt, et dame Susanne Lesergent son épouse autorisée, donnent et transportent à la fabrique de la Sainte-Trinité, 16 lt de rente provenant de l'héritage de Catherine Louchard sa tante, à son décès veuve de Clause de Lavoisier, commissaire des guerres et procureur du roy à Montlhéry, ... à la charge de prières à faire devant ladite chapelle Notre Dame de la pitié, et qu'il sera loysible audits sieur et dame Leclerc de faire clore et fermer de bois de menuiserie à leurs despens laditte chapelle offerte pour y avoir à eulx leur suite et hoirs la jouissance entrée et sortie et la pouvoir fermer... Cette fondation sera oubliée et en 1635 une saisie sera faite sur le temporel correspondant à ladite chapelle comme le mentionne un mémoire de François de Dinan. Revenons à notre chronologie sur les personnages, nous arrivons en 1624, Jean Bagereau fils aisné de Jean Bagereau et de deffunte Marguerite Doulcet, demeurant à Paris au mont Sainte-Geneviesve, d'une part, et Catherine Nynan, fille de noble homme Jean Nynan, esleu en leslection de Melun, y demeurant, lesquels ont promis de se prendre par les loys du mariage... Du costé du futur Christophe Bagereau, prevost de Montlhéry son oncle et tuteur, du costé de la future Catherine Nynan femme du prévost et tante de ladite damoiselle, ..., l'oncle et la tante Catherine donnent tous leurs biens à réserve d'usufruit. Christophe Bagereau décède de la peste en 1631 (le registre paroissial mentionne maladie contagieuse). Son neveu Jean Bagereau 1e remplace comme prévôt de Montlhéry. Catherine Nynan femme du prévôt décède et ce dernier se remarie avec Jeanne Durand en 1638. Jean Bagereau, conseiller du roy, maistre des requestes ordinaires de l'hôtel de la reine, prévôt, garde, lieutenant, assesseur criminel, commissaire, enquêteur, examinateur de la ville, comté, prévôté et châtellenie de Montlhéry, demeurant au dit Montlhéry, et Jeanne Durand fille de noble homme maistre Louis Durand, conseiller et procureur du roi de la prévôté de Montlhéry, commissaire ordinaire de la mer du Ponant, et de feue Dame Marie Leleu... Sont présents du costé du futur : Christophe Bagereau, écuyer, demeurant à Paris, son frère. L'epouse apporte la somme de 10.000 livres venant de la succession de sa mère et d'une donnation faite à icelle et ses soeurs par deffunte Catherine Louchart leur tante. L'époux doue sa future de 400 livres de rente... Précisons qu'une de leurs filles Marie Catherine, héritera de ses parents de la maison de la Souche. Le prévôt décède en 1650 à Montlhéry et curieusement est inhumé dans le petit cimetière. Son inventaire après décès est demandé à la requête de Demoiselle Jeanne Durand, sa veuve, en son nom et comme tutrice de leurs enfants mineurs … Notons les titres du défunt: écuyer, sieur de Cernolles, Villiers et Chaudevault (paroisse de Cerny), conseiller du roy, maistre des requêtes ordinaires de la reine, prévôt, garde, commissaire enquêteur et examinateur pour le roi de la ville, comté, prévôté et châtellenie de Montlhéry, et lieutenant des chasses et plaisirs du roi en la dite châtellenie... Notons les lieux visités: Trois mois après, la veuve, assistée de Pierre Saulger, tuteur des enfants du premier mariage, lesquels ont vendu à Michel Routier advocat lesdits états et office de prevost, lieutenant assesseur civil et criminel de la ville de Montlhéry moyennant la somme de 14.500 livres. Elle quitte Montlhéry pour Paris et probablement loue la Souche à Pierre Delaporte, valet de chambre et maistre d'hostel de sa Majesté qui signe comme témoin la vente de l'office de prévôt. Ceci est confirmé fin 1652 par la quittance d'un mémoire de vente des meubles de son mari se montant à 2.700 livres. Revenons au droit de chapelle en l'église de la Sainte-Trinité, en 1666, un contrat est passé devant des notaires parisiens, entre messire Paul Legendre, seigneur de Lormois, et les héritiers et ayant cause du sieur Claude Lecler « lequel contrat donne au seigneur de Lormois et à la dame sa femme, le " droit de chapelle " en la chapelle Nostre-Dame de Pitié de l'église de la Très Saincte Trinité de Montlhéry suivant le contrat de fondation d'icelle. » En effet, ce droit de chapelle avait été accordé en 1622 par le curé et les marguilliers au profit de Messire Thomas Lecler et dame Suzanne Le Sergent, sa femme. La fondation était faite moyennant 16 livres tournois de rente foncière appartenant en propre au sieur Lecler « à cause de la succession de deffuncte dame Catherine Louchart, sa tante veuve de Messire Claude de La Voisière , procureur du Roy à Montlhéry à prendre par chacun an sur tous les biens de Mathieu Langlois ». Puis, en 1625, le droit de chapelle avait été cédé et transporté à Messire Claude Lecler et Marie Deiser, sa femme « lesquels ont peu après faict la ditte closture et ont joui de la ditte chapelle suivant et aux termes du dict contract jusques au décès dudict sieur Lecler ». Ce droit de chapelle avait fait l'objet d'un contentieux puisque les sœurs de la Charité revendiquaient la propriété de cette chapelle qui fut changée « en conséquence dudict establissement de la confrairie de la Charité en icelle chapelle, se sont les veuves et héritiers du dict deffunct sieur Lecler faictement désistez de leur droit en icelle et ont consenti que la ditte closture s'en fut abattue et le tableau et tiltre d'icelle qui estoit de Nostre-Dame de Pitié changé en celuy de la Charité au moyen de quoy les sœurs de la Charité ont depuis ce tems seules paisiblement jouy de cette chapelle sans aucune contradiction ». Il semble donc que le seigneur de Lormois avait acheté un droit qui n'existait plus. La situation devient délicate pour le conseiller du Roy qui, conscient de la difficulté dans laquelle son acquisition l'a placée, décide de se séparer du droit de chapelle à Montlhéry. Nous trouvons un acte notarié passé en 1667 devant un notaire au Châtelet de Paris, Legendre cède « tout et tel droit qui luy pouvoit apartenir en la ditte chapelle à la demoiselle Despeirières, femme de Messire Jean-Baptiste Bodin , sieur Desperrières, procureur du Roy à Montlhéry pour en jouir par elle ses hoirs ou ayans cause tout ainsy que lesdits sieur et dame Legendre auroient pu faire au moyen du contract précédent ». Le prévôt de Montlhéry écrivit à ce sujet « la ditte Desperrières dès l'instant de cette cession mise en possession de cette chapelle laquelle elle prétend luy apartenir privativement à tous autres mesmes à l'exclusion des sœurs de la Charité qu'elle en prétend empesché mesmes d'y faire célébrer les messes de leur ditte confrairie et ce au moyen tant des dicts contracts que de la nouvelle concession ». Le conflit reprend ainsi avec les sœurs de la Charité qui tiennent l'Hôtel-Dieu de Montlhéry; le nouveau détenteur du droit de chapelle précise alors « que le curé et les marguilliers luy en ont collusoirement et on peut dire assez inconsidérément depuis accordé de leur propre mouvement moyennant une somme de 30 livres que Messire Accurse Cornillier l'un des dicts marguilliers a dit en avoir receüe ». Pour résumer, le droit de chapelle existe et n'est pas encore attaché à la maison de la Souche. Nous arrivons en 1677, un acte qui a permis de débloquer la situation, la vente de la propriété qui nous intéresse: Messire François Berthelot, escuier, conseiller secrétaire du roy maison et couronne de France, commissaire général des poudres et salpestre de France, demeurant à Paris rue Vivien, paroisse Saint-Eustache, lequel confesse avoir vendu à toujours à Monsieur Jean Fontaine procureur au Châtelet, demeurant rue de Groust susdite paroisse, une grande maison, jardin size à Montlhéry consistant ladite maison à porte cochère, escurie, cave, scellier, une grande salle chambre et cabinet à costé, une autre chambre et cabinet de l'autre costé de ladite salle, jardin derrière, autre aisance et appartenance ainsi qu'elle se poursuit… tenant d'une part la totalité de ladite maison et jardin aux murs de la ville de Montlhéry, d'autre part à « en blanc » … part devant sur la grand rue dudit Montlhéry appartenant ladite maison au moyen du délaissement qui luy en a été fait par Mr Ravot d'Ombreval, procureur advocat, procureur de sa majesté en sa cour des Aydes, et par dame Geneviève Bagereau son épouse, appartenant ladite maison comme seule héritière des propres de Catherine Bagereau à laquelle ladite maison appartenait comme héritière de ses feu père et mère … cette vente faicte moyennant le prix et somme de 2.600 livres… ledit Fontaine pourra faire adjuger ladite maison à Montlhéry. Cet acte permet ainsi de connaître les anciens propriétaires. En 1684, une sentence rendue au nouveau Châtelet de Paris concernant la jouissance de la chapelle et maintient le sieur Bodin Desperrières dans la jouissance d'icelle. Survient alors l'effondrement de l'église lors de son agrandissement. Passons sur les détails de reconstruction de trois nouvelles chapelles la première sous l'invocation de N.D. de la Pitié, la seconde dédiée à Saint-Nicolas et la troisième à Saint Jean et Saint Clément. L'acte décrit les droits jusqu'en 1766, les droits de la chapelle de la Pitié achetés par le sieur Enard.
Dix années après son acquisition, Jean Fontaine fait rebastir une partie de la maison sur les fondations de l'ancienne . Examinons le devis des ouvrages pour construire et augmenter un corps de logis en sa maison de Montlhéry:
- faire aussi deux murs desssiz? aux deux costés dudit escallier de deux pieds depaisseur et faire en croupe pour porter les marches deladite montée. La même année, une assemblée des notables où Jean Fontaine, procureur au chatelet, déclare qu'il propriétaire d'une maison dont le jardin se termine sur un mur de la ville estant tombez qui a été refait par Mr Delaporte, escuier, premier valet de chambre du roy & à ses frais dans le temps qu'il a occupé la maison, .... au bout du jardin une tourelle est corrompu & bouchée, menace ruine et en péril, qu'il veut bien refaire le mur, et faire une demy lune de neuf thoise trois pieds, qui ferait une décoration à la ville. Accord de l'assemblée. Apparemment la décision intervient deux ans après: deux massons de la basse marche confessent avoir fait marché avec Jean Fontaine laisné de faire construire les murs de la ville qui servent de closture au jardin dudit Fontaine ...comme aussi les murs d'une demi lune à l'endroit où est une tourelle ruinée de la largeur de neuf thoises trois pieds de tour hors les murs de closture. Un acte passé en 1694 concerne « l' attribution du droit de chapelle Saint-Nicolas, à la requisition de Jean Leroy, notaire, des marguilliers et d'habitans de la paroisse de Montlhéry, ... assemblés ce jourd'huy pour faire la concession du droit de chapelle Saint-Nicolas adossé au quatrième pillier du costé droit en entrant en ladite église, au plus offrant et dernier enchérisseur, ... a esté concédée à maistre Jean Fontaine procureur au Chastelet de Paris, propriétaire d'une maison à Montlhéry, grande rue, attenant la porte de Linas, à sa femme, ses hoirs et propriétaires qui lui succèderont le droit de chapelle audit autel Saint Nicolas... à charge par ledit Fontaine de faire chlore à ses despens ladite chapelle Saint-Nicolas, oultre moyennant la somme de 100 livres... Notons en 1699, la nomination de Jean Fontaine prévôt succédant à François de Dinan. L'année suivante, le prévôt marie sa fille Françoise: Louis François Lepoupet, escuyer, advocat au parlement, demeurant à Saint-Germain-le-vieil autorisé par ses parents d'une part et Jean fontaine, conseiller du roy, prevost, juge royal civil et criminel à Montlhéry et Françoise Aubergeon sa femme, stipulant pour Françoise leur fille, ... Les Fontaine apportent 30.000 livres, la Souche n'est pas concernée. En 1726, le prévôt décède à Montlhéry, son gendre est redevable envers le chapitre de Linas d'une rente dont sa femme a hérité. En 1740, notons le décès de François Lepoupet en sa maison de campagne à Montlhéry, inhumé dans l'église le 2 juillet. Relevons les pièces: En 1743, une visite des remparts de la ville est réalisée. Elle sera détaillée dans la chronique sur les fortifications. Nous ne prendrons que la partie longeant le domaine de la Souche: Revenons à la vie religieuse et notamment à la chapelle en 1748, à l'issue de la grand'messe le curé a donné la bénédiction du tableau de Saint-Nicolas, à la chapelle que Mr de Francine a fait faire à ses dépens. Un autre acte mentionne que Louis Gaudron Desromont rachète le droit de ladite chapelle appartenant avant lui à Louis Francine acquéreur de la dame Lepoupet. Bien que n'ayant pas trouvé l'acte de vente et aucune mention de la Souche dans les actes postérieurs au décès de François Lepoupet, on peut raisonnablement penser que Louis Francine a possédé les lieux entre 1748 et 1763. À suivre...
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