Le domaine de Soucy 1789-1828 |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _-----------------------------------_--Avril 2012 Attention ce site change d'hébergeur à l'adresse http://julienchristian.perso.sfr.fr Extrait du plan d'intendance de Fontenay-les-Briis.JP Dagnot
Cette chronique est le septième volet de l'histoire de ce lieu, qui, à l'entrée de la période révolutionnaire, n'est pas vendable en raison du legs d'André Haudry.
André Pierre Haudry En 1790, une transaction est faite entre les créanciers et le tuteur à la substitution d'André Haudry. Alexandre Darsival, ..., Etienne Gigault, .... , François Rumel, ..., créanciers, syndics et directeurs des droits des autre créanciers d'une part, et Nicolas Delamarre, tuteur à la substitution des terres de Soucy et Fontenay... En 1791, notons que le citoyen Bertrand est régisseur de la terre de Soucy. La même année les syndics et directeurs des créanciers Haudry, de 1790 s'indignent: Alexandre Perceval, Etienne Gigault et François Delasalle, créanciers, syndics & directeurs des droits des autres créanciers du cy-devant fermier général, disant leur surprise de recevoir une lettre imprimée de personnes se disant commissaires comme eux ... Apparemment, ils sont mis sur la touche sans avoir été prévenus et refusent cet état de fait. Une période intermédiaire s'installe avec ouverture d'un autre cahier des créanciers. Une assemblée générale destitue les anciens syndics et nomme de Boula, de Mareuil, Balland, .... Le tribunal du premier arrondissement de Paris homologue par jugement la délibération du 11 avril . À Soucy en juin, André Haudry, inspecteur des douanes nationales, demeurant ordinairement à Saint Amand (Nord), actuellement au chateau de Soucy, étant aux droits d'André Pierre son père, baille pour six ans à Antoine Giron, garde des bois de Soucy, Antoine Ursin aussi garde et Jacques Rousseau tonnelier: En août 1791, André Pierre Haudry, ancien fermier général demeurant ordinairement à Paris, rue et faubourg Montmartre, étant ce jour au château de Soucy, paroisse de Fontenay, & Louis Dussaux cultivateur demeurant à la Roncière, lesquels, sans dommages ni intérêts se désistent purement et simplement par ces présentes de l'effet & exécution de la location verbale de six arpents de terres, suit une liste de terres. Cet acte montre que le père continue à avoir quelques pouvoirs... En septembre, la bataille entre les anciens et nouveaux syndics continue, un autre jugement contradictoire ordonne une nouvelle assemblée avec remise de compte des anciens syndics. La vie continue à Soucy, en 1792, André Pierre Haudry, ancien fermier général du roy demeurant à Paris, rue du faubourg Montmartre et André Haudry fils majeur de 25 ans, demeurant rue de Clery, lesquels ont donné bail pour cinq ans à Jacques Boete, laboureur, demeurant en la ferme et tuillerie de Fontenay, onze arpents en deux pièces; le bail fait moyennant 88 livres . Signature des deux Haudry . La famille a l'air de bien cohabiter.
Signatures du père et du fils (de Soucy).
En mai, les anciens syndics ont eu gain de cause, on les retrouve lors de la vente de la ferme et métairie de Trou... Au mois d'août, André Haudry, est nommé pour diriger la manufacture de Sèvres et en dresser l'inventaire, passif et actif de l'établissement. Il n'y restera que six mois. En novembre, André Haudry baille le château de Soucy: André Haudry, vérificateur de la comptabilité demeurant à Paris rue de Cléry , baille à César Gasquet et Zacharie Laporte, tous deux citoyens demeurant à Paris:
La famille Darbeins Cette famille fait l'objet d'un paragraphe en raison du mariage d'André Haudry avec Catherine Darbeins. En 1792, deux citoyens certifient en notoriété que Marc Darbeins, ancien habitant de la Martinique et propriétaire de l'habitation de Vauclin dans cette isle, est décédé en ladite habitation le 27mai 1780, et n'a laissé que pour seule et unique héritière, Louis Catherine Darbeins sa fille, et de Charlotte Rosée, actuellement sa veuve. Le père est né à Saint-Pierre de la Martinique en 1713.
Les Darbeins à la Martinique .Les parents s'étaient mariés à Paris en novembre 1769: Marc Darbeins, habitant la Martinique, où il demeure ordinairement, fils majeur de Bernard Darbeins, habitant de la Martinique, d'une part, et dame Anne Charlotte Rosée... d'autre part. De cette union est née une fille, Louise Catherine Henriette, née à Paris en 1771, paroisse Bonne Nouvelle. Pour terminer sur l'origine des d'Arbeins, on trouve en 1702, un d'Arbeins, capitaine, marchand de Bordeaux, qui arrive en Martinique, commandant le Saint François et le Saint Ignace. Revenons au fermier général Haudry, il mentionne par brevet qu'il consent au mariage de son fils aîné. Trois semaines après, en novembre 1792, André Haudry, citoyen français demeurant à Paris rue de Cléry, section de Molières, fils majeur d'André Pierre Haudry, et de feu Victoire Justine Payneau et Louise Catherine Henriette Darbeins fille majeur de feu Marc Darbeins, habitant de la Martinique et de Charlotte Rosée. La fille habite chez sa mère, passage des Petits Pères, section du Mail, lesquelles parties ont fait les conventions suivantes: La semaine suivante, Louise Darbeins épouse d'André Haudry, demeurant à Paris, rue neuve saint Roch, section de la butte des Moulins, laquelle suivant son contrat de mariage, constitue son procureur général Mr Cadrousse, commandant du quartier du Vauclin, isle de la Martinique, auquel elle donne pouvoir et qu'à dieu n'en plaise, le sieur Hosson régisseur actuel de l'habitation de Massi massy, située au Vauclin, s'il venait à décéder, de nommer un autre régisseur... Dix années passent, Louise Catherine se trouve à Massy Massy. Le registre de la paroisse de Vauclin mentionne pour 1802, la naissance de Pierre Théodore Haudry de Soucy. Le 28 avril j'ai supplée les cérémonies du baptême à Pierre Théodore né le 20 février dernier, fils du légitime mariage de Mr André Haudry de Soucy et de dame Louise Catherine Henriette d'Arbeins. Le parrain a été Pierre André Haudry de Janvry représenté par Guillaume Cambeilh et la marraine dame Marie Mallet épouse de Louis Breulat de la Grange représentée par Félicitée Catherine de Boullement épouse de Mr Combeilh. Signé par l'abbé Bouillé curé. Cet extrait a été légalisé à Fort Royal en 1826. Un autre extrait du ministère de la marine et des colonies reproduit le même acte.
André Haudry Pour résumer la vie de ce personnage, utilisons ses états de service publics déposés dans son dossier de la Légion d'Honneur: Ce préambule fait, reprenons les faits chronologiques attachés au domaine de Soucy. L'indemnisation des créanciers du fermier général continue. Un cahier des dépôts de deniers tenu par le séquestre nous informe : La bataille continue entre les nouveaux et anciens syndics en décembre 1792, une délibération en assemblée des créanciers persiste dans ses choix sur les syndics. L'affaire passe de nouveau devant les tribunaux; en mars 1793, un jugement du tribunal du premier arrondissement ordonne l'exécution des jugements des 31 may et 20 avril 1791. Egalement on trouve un résumé des délibérations de 1791 à 1793 relatives aux tribunaux disant: Fin décembre 1793, dans l'une des salles du manoir de Soucy, commune de Fontenay, le notaire de Briis est commis à l'effet de vendre des coupes de bois.
Affiche de la vente de la coupe de bois.
Nicolas Albert & François Baudouin, tous deux syndics de la nouvelle direction des créanciers unis de André Pierre Haudry, ci-devant propriétaire du ci-devant domaine de Soucy, et nommés en cette qualité commissaires pour assister à la vente... division en quatre lots des bois à exploiter représentant 115 arpents ... adjudication à faire de ces bois ... Cette fois les faits sont clairs, on vend la coupe des bois de Soucy dont certains ont 50 ans et plus... le manoir sert de salle des ventes et le produit des adjudications indemnisera les créanciers. Nos arrivons en nivose an III (1795), un état de description sommaire des titres et papiers trouvés dans les portefeuilles d'André Pierre Haudry et enlevés de l'hôtel de Gamache est déposé chez Périer, notaire parisien. La liste se résume pour nous à quelques relevés anecdotiques: L'indemnisation se complique par le fait que certains créanciers ont émigrés; la Nation devient propriétaire de leurs créances. Pour simplifier l'action des syndics, en 1796, le bureau du domaine national du département de la Seine, vu le mémoire du citoyen Charlot syndic des créanciers Haudry, au vu de l'arrêté du 28septembre 1795, convertit le séquestre en simple opposition sur la terre de Soucy, demande les titres et papiers qui appartiennent à ladite direction. L'administration prend ainsi en gage la terre de Soucy. Fin 1797, les troubles de la Révolution sont passés on revient à la nomination du maire de Fontenay-les-Briis. André Haudry devient maire (la date trouvée dans le dossier de la légion d'honneur doit être erronée, nous sommes depuis l'an IV en administration cantonale qui durera jusqu'en l'an VIII). L'examen des registres d'état civil mentionne qu'André Haudry est devenu maire entre thermidor an VIII et vendémiaire an IX.
Nous arrivons en 1799, une assemblée des créanciers d'André Pierre Haudry, se réunit pour lancer la vente par adjudication du château de Fontenay. Cette adjudication semble concertée entre les créanciers et la famille Haudry dont la fille du fermier général, Adélaïde, est mariée à Jean de Lesparda. L'opération commence par la publication de la terre de Fontenay , Pierre Jean Charlot, demeurant rue de la Grange Batelière, division du Mont Blanc, créancier & l'un des syndics et directeurs des droits des autres créanciers unis d'André Pierre Haudry de Soucy , fermier général, disant :
Affiche de la vente de Fontenay.
- première publication, mise à prix 46.000 frs. L'ancien fermier général intervient et précise que ces opérations s'effectueront en sa présence et celle de son fils le citoyen Haudry de Soucy. En 1805, il ne reste plus que la terre de Soucy qui n'est pas vendue. Les créanciers ont intérêt à la vente quelques soient leurs droits & prétentions, il est nécessaire de vendre lesdits biens, et pour l'autoriser, un jugement du tribunal de la Seine doit entériner ce souhait. Nonobstant l'opposition d'un créancier, le sieur de Luxbourg, chambellan du roi de Prusse demeurant à Hanovre, le juge ordonne la poursuite de la vente. Les syndics représentés par le sieur Charlot & Jean de Luxbourg , ainsi que André Pierre Haudry, partie intervenante, procèdent alors à la mise en vente et adjudication de la terre de Soucy qui se consiste : Notre personnage, propriétaire fera quelques aménagements de terre à Bel Air. En 1810, dans un échange de terres, il est déjà qualifié d'administrateur des salines du département de l'Est. En 1811, les finances d'André Haudry son telles qu'il vend à son beau-frère Jean de Lesparda pour 30.000 frs de terres. Deux ans après, il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur. Notons en 1815, le passage d'André Haudry à la politique il devient député de Seine-et-Oise, puis l'année suivante il entre comme membre au conseil général du département. À cette occasion il adresse au préfet une lettre dans laquelle il confirme son acceptation et mentionne "ses faibles moyens". La même année, il prête serment comme brave et loyal chevalier, d'être fidèle au roi et à l'honneur de la patrie. L'année suivante voit le décès de l'ancien fermier général. En 1819, André Haudry est nommé baron. L'année 1825, voit sa nomination au grade d'officier de la Légion d'Honneur. En 1828, comme pour beaucoup d'émigrés ou spoliés par la Révolution, la royauté de nouveau au pouvoir indemnise les émigrés et les colons. André Haudry, héritier de son père André Pierre va toucher pour la liquidation de l'habitation de Chantilly à Saint-Domingue. Cette indemnisation sous forme de rente apparaît encore en 1842. La même année, le couple Haudry Darbeins vit chichement et il va falloir vendre les biens terriens pour obtenir des liquidités nécessaires à la dotation des enfants. Ainsi, devant Desprez,
André Haudry de Soucy, écuyer, commissaire général du roi près les salines de l'est, officier de la légion d'honneur, demeurant à Paris rue de Hanovre, lequel vend à Jacques Petit de la Borde propriétaire & à Charlotte le Pelletier d'Estouville sa femme, demeurants rue de la chaussée d'Antin, la terre de Soucy: André Haudry de Soucy décède en 1844. Son épouse lui survit d'un an. L'inventaire après décès est fait en présence de :
Début 1845, un dépôt judiciaire du testament de Catherine Darbeins est réalisé: la mère lègue à son fils Anatole, ce que la loi lui permet de donner (le benjamin n'a pas été doté) . Il est également fait mention de sa fille Isanne décédée, pour qui elle avait pris des dispositions il y a peu de temps, et son prompt départ de Paris après cette perte... Deux mois après un acte de notoriété mentionne qu'il n'y a pas eu d'inventaire pour la défunte. Ce papier officiel permet aux héritiers d'envoyer une missive en Martinique. Les fils héritiers constituent pour leur mandataire Mr Louis Portal, avocat, demeurant à Saint-Pierre Martinique, Ile Martinique, auquel ils donnent conjointement entre eux pouvoir pour régir, gouverner et administrer l'habitation sucrerie, dite le Massi Massi, située au quartier de Vauclin, et recevoir tous les produits et revenus quelconques, les vendre ou les expédier au Havre à l'adresse de la maison Foache… faire tous achats de bestiaux, vivres matériaux, nécessaire à l'exploitation, …, notamment l'achat de la farine, manioc, fournie pour les nègres … faire un rapport semestriel à envoyer à la maison Foache qui fait la comptabilité, nommer tous géreurs de ladite habitation, agréer l'économe nommé par le géreur ... Acheter avec les autres copropriétaires de Massi Massi… Ce document permet sans ambiguïté d'affirmer que la sucrerie est toujours dans la famille mais qu'elle ne leur appartient plus en totalité. Une recherche complémentaire est en cours aux archives nationales qui doit permettre d'apporter des précisions sur les rapports entre les Foache et les Haudry, cote 69/AQ/2 ( aux noms Haudry et Mme de Vauclin), soit 86 courriers qui concernent des écrits de 1792, 1802, 1818, 1826, 1830, 1842, 1845, 1846. Malheureusement, ces documents ont été transférés à Roubaix aux archives nationales du monde du travail. Si une personne habitant cette région pouvait me résumer ces lettres, nous pourrions en savoir plus sur cette plantation et peut-être sa vente. À suivre...
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