Le domaine de Soucy 1828-1905 |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _--------------------------------- -_--Mai 2012 Attention ce site change d'hébergeur à l'adresse http://julienchristian.perso.sfr.fr Extrait de plan napoléonien.JP Dagnot
Cette chronique est le huitième volet de l'histoire de ce lieu. La chronique précédente se terminait par la vente du domaine et la fin de la présence des Haudry à Fontenay-les-Briis.
Soucy aux Petit de Laborde Jacques Petit de la Borde, le nouveau propriétaire est déjà présent à Fontenay, il a acheté en 1819 le château de Fontenay au beau-frère d'André Haudry (1). L'histoire se répète, il agit comme André Haudry, fermier général. Donc en 1828, ce personnage parisien du quartier de la Chaussée d'Antin, possède déjà le château de Fontenay depuis une dizaine d'années. La possession d'un second château lui paraît inutile, ce va être la fin du château de Soucy, qui était une référence de villégiature parisienne dans les années 1770. Il va être démoli entre 1828 et 1841. Le paiement aux créanciers et à Haudry s'étalera jusqu'en 1834. Un document non détaillé mentionne "la démolition faite par Mr Delaborde des bâtiments composant le château de Soucy". Notons la vente, faite en 1828, au comte de Montesquiou des bois de la Butte Sainte Catherine et de la Sallette pour 17 hectares. Peu de documents sont arrivés jusqu'à nous, le personnage est membre du conseil général de la Seine-Inférieure, il perd son épouse Charlotte Elizabeth Lepelletier d'Estouteville en 1832. Cette dernière avant de mourir fait rédiger son testament, ladite institue son mari légataire universel et comme elle est sans héritier, il recueille tous ses biens. Passons rapidement sur cette famille, l'époux préfère la Normandie à la région parisienne, en 1837, il rédige son testament à Estouteville. En 1841, Jacques Petit de la Borde, donataire de l'usufruit des biens de Charlotte Lepelletier d'Estouteville, son épouse, devenu légataire universel en vertu du testament de cette dernière, fait procéder à un inventaire après décès, relevons les termes qui nous intéressent dans cet acte volumineux et notamment la démolition faite par les de la Borde des bâtiments composant le château de Soucy. La fin de l'année 1841 voit le décès de ce personnage, un acte de notoriété, dressé par Desprez constate qu'il n'avait pas laissé d'héritier à réserve. En octobre, une ordonnance désigne les héritiers, ces derniers sont des collatéraux qui décident de se séparer au mieux des possessions à Fontenay et mettent aux enchères les terres de Fontenay & Soucy . Les Petit de la Borde désirent vendre lesdites terres en plusieurs lots par adjudication, avec vente le 7 décembre; suit la désignation des lots :
Affiche de la vente pour l'ancien château .
- lot 1, chateau de Fontenay avec cour à l'anglaise,... Contrairement à ce qui a déjà été écrit le dénommé Hailig n'a donc rien à voir avec Soucy. On apprend également en examinant les baux en cours que la ferme du château est louée verbalement.
Immeuble parisien.
Trois mois après, les héritiers procèdent de même avec l'hôtel parisien, à la Chaussée d'Antin, n°36; il s'agit :
Soucy à Charles des Moutis et Eglée Mangin
Lors de l'adjudication, Charles Claude Frédéric des Moutis, demeure dans l'Orne, acquiert la nue propriété, une demoiselle Eglée Mangin, demeurant à Paris rue de Louvais, acquiert l'usufruit. Le règlement sera consigné par trois quittances s'étalant jusqu'en 1842. L'été 1843, voit le décès à Argentan de Charles Claude Frédéric des Moutis , ancien sous-préfet. Sa veuve renonce à sa part. Les trois enfants du défunt, Henri, Charlotte et Hélène, se retrouvent héritiers notamment du domaine de Soucy. Le frère de l'ancien sous-préfet, Joseph des Moutis, demeure à Soucy. Henri s'installe à Soucy et fait préciser devant la justice un certain nombre de points. Ainsi: Pour optimiser sa propriété, il acquiert une pièce de terre en 1847. Un arrangement familial avait été conclu avec Joseph des Moutis, oncle d'Henri, il jouissait de l'usufruit du château. Ce dernier décède en 1848, au château de Soucy, célibataire, âgé de 61 ans, chez Dame Eglée Louise Mongin dite Foubert... Son neveu Henri est qualifié de négociant. La future dame Quillebeuf, devait être une amie de la famille, et usait de son droit de jouissance du château de Soucy. Trois mois après, le partage entre les trois enfants de Charles est conclu, Henry s'est trouvé attributaire, sans soulte, de la nue propriété du château et parc de Soucy, de la fontaine du lavoir de l'étang. L'usufruit appartenant à la dame Mangin est abandonné le même jour moyennant une rente de 3.600 frs. Cette dernière s'est mariée entre temps et est devenue la femme Quillebeuf .
Henry des Moutis à Soucy Ce personnage ne prend pas d'initiative de son chef, il demande en 1850, au préfet l'autorisation de planter une avenue d'arbres verts ou forestiers entre Bel Air et Soucy, à distance de six mètres l'un de l'autre, mais à condition de laisser une largeur de voie de onze mètres... dans le cas contraire l'allée pourrait être faite sur le talus. Cette allée est encore présente de nos jours. En juin 1851, un incendie a lieu au château (2): devant Alexandre Dufour, suppléant de la justice de paix du canton de Limours, a comparu M. Henri Des Moutis, propriétaire, demeurant à Soucy, ...lequel a déclaré qu'hier à sept heures du soir, le feu s'est déclaré dans son château de Soucy, dans un corridor sous les combles, et a consumé les combles et le premier plancher, les autres planchers ont été endommagés par les travaux nécessaires pour éteindre l'incendie. Tout le mobilier a été sorti dans le jardin, mais beaucoup de mobilier a été brisé et d'autres endommagés et brûlés. Aussitôt que l'on s'est aperçu du feu, on s'est procuré du secours, les pompiers de Briis-sous-Forges et de Bruyères-le-Châtel sont venus avec leur pompes et grâce à ce secours, on a été maître du feu à minuit. Cet incendie est un accident qui ne peut être attribué ni à l'imprudence ni à la malveillance... les objets incendiés étaient assurés à la Compagnie Générale... qu'il estime le dommage causé par ce sinistre approximativement savoir pour le bâtiment à la somme de 7.000 frs et pour le mobilier à la somme de 10.000 frs. Henry des Moutis, toujours aussi pointilleux, se préoccupe de la source d'eau alimentant le château, il demande à Dufour, géomètre, de dresser un procès-verbal de bornage, de la fontaine située sur la partie à l'est du terrain des des Moutis, du jardin dans le village de Soucy, des deux lignes de tuyaux conduisant les eaux de cette fontaine dans le parc de Soucy. Pour agrandir son domaine il acquiert début 1852, des terres pour la somme de 100.000 frs à l'ancien notaire Simon Haily correspondant aux articles 1, 2, 3, 5 de l'adjudication de 1841.
En avril, le conseil municipal reconnaît les droits de lavoir et de la fontaine décrits en 1828. En juin, à l'aide du procès-verbal de bornage: Malgré tout, certains refusent de transiger, en juillet, devant le juge de paix du canton de Limours, Henry Desmoutis, propriétaire du domaine de Soucy, y demeurant, lequel a dit que par exploit de Bouvery huissier à Arpajon, il a cité Pierre Leduc, cultivateur, Jean Claude Taupin et Jean Pierre Plisson à comparaître pour conciliation. Le sieur Desmoutis rappelle son acquisition de 1841, mentionnant la fontaine de Soucy ... qu'il a joui paisiblement de la fontaine, des tuyaux en fonte qui conduisent l'eau de la fontaine au parc, ... que cette résistance cause un préjudice grave et compromet le service des eaux, ... attendu la position des concernés, transmet pour se pourvoir devant le juge ... Actuellement, dans les recherches faites du sous-sol du manoir, ces tuyaux sont visibles et permettent de situer le niveau 0 du bâtiment à un mètre maximum au dessus de ces tuyaux. Notons en 1856 le bail de Bel Air: Henri Des Moutis, propriétaire demeurant à Soucy, lequel par ces présentes fait bail à ferme pour 18 ans, à Jean Pierre Citron, et à son fils Henri, demeurant à Marolles de la ferme de Bel Air. Soit 51 ha moyennant un loyer de 4.500 frs... le preneur devra s'assurer contre l'incendie! La leçon de 1851 a laissé des traces.
Soucy aux Mignon En 1861, Henri des Moutis propriétaire et Joséphine de Chégoin son épouse, demeurant à Paris rue de Marignan, vendent à Jean Baptiste Edouard Mignon, propriétaire et Adélaïde Riant sa femme, demeurant rue de Vienne, la terre de Soucy avec la ferme de Bel air... La terre de Soucy se consiste- le parc entièrement clos comprenant maison de maître, pavillons, chapelle, vastes communs, serres jardins potagers et fleuriste, vergers pièces d'eau bois prairies, le tout a son entrée principale par une grille de fer reliant les deux pavillons et autre entrée sur la basse-cour et les communs, contenant 36 ha cadastré 12 à 28 section 2. - la fontaine et lavoir de Soucy situé hors du parc, au village de Soucy et alimentant la propriété par des conduites souterraines; le canal ou étang de Saint-Didier à la suite portant ses eaux dans le parc, ..., tenant au nord-ouest à la place publique du village, ... le lavoir de ladite propriété vers le sud est, ... la partie méridionale sur laquelle se trouvent le lavoir et la fontaine tient au nord dudit canal. Les deux portions de jardin sont traversées chacune par une ligne de tuyaux souterrains qui conduisent les eaux de la fontaine jusque dans le parc de Soucy ... - la ferme de Bel Air, ... Suit une copieuse description tant d'origines de propriétés que de servitudes. La présente vente faite moyennant 376.000 frs payé pour 320.000 frs en billets de la banque de France. Les Mignons ne resteront que cinq années à Soucy et n'ont pas laissé de traces et contrairement à ce qui est souvent écrit, ils n'ont pas reconstruit le manoir. Ce couple, fin 1865, donne procuration à Ferdinand Riant pour les remplacer, notamment vendre la terre de Soucy. Leur intention est de partir pour l'Italie. Soucy aux Bouillat En 1866 , un membre de la famille Riant, Ferdinand Louis, propriétaire , représente donc le couple possédant Soucy, il vend la terre de Soucy et la ferme de Bel Air à Adolphe Charles Bouillat, propriétaire parisien. La description est analogue à celle de 1861. La vente est faite moyennant la somme de 400.000 frs dont 150.000 frs pour la ferme de Bel Air. Le tout réglé par 182.000 frs en espèces de monnaie ayant cours et en billets de la banque de France. La rente de 3.000 frs de la dame Quillebeuf est toujours d'actualité et représente 72.000 frs. Les nouveaux arrivants assurent le château à la Compagnie Générale d'assurances pour 227.000 frs.
En 1877, devant le notaire de Briis, la ferme de Bel Air est louée pour six années à Pierre Maury et Louise Rousseau, demeurant en ladite ferme, moyennant un fermage de 6.200 frs. En 1882, Charles Louis Bouillat, ministre plénipotentiaire se trouve au château de Soucy, son père Adolphe y est décédé à l'âge de 81 ans. Il se rend à la mairie, accompagné du régisseur du domaine, Charles Mercier, pour déclarer le décès. Suite à cet évènement, il ne sera pas fait d'inventaire. Les deux enfants sont héritiers chacun par moitié du domaine de Soucy. Un acte de notoriété sera dressé à cette occasion.
Soucy aux Pille
L'année suivante, les héritiers décident de se séparer du domaine, Louis Edouard Bouillat, officier de la Légion d'Honneur, Blanche Leveau son épouse, et mandataire de Charlotte Malvina Bouillat, sa soeur, épouse Vannier, vendent à Jean-Baptiste Pille propriétaire demeurant à Paris, rue du Louvre, la terre de Soucy consistant en : En 1884, Jen-Baptiste Ernest Pille, propriétaire demeurant rue du Louvre à Paris et au château de Soucy et Zoé Léonie Leroy son épouse, vendent 18 lots de terre : En 1885, une naissance a lieu au château, René Etienne Watin, notaire âgé de 32 ans, demeurant à Paris nous a présenté un enfant né au château de Soucy, fils de lui et de Louise Jeanne Pille, âgée de 20 ans, auquel il a donné le nom de Robert. Cette déclaration faite en présence de Etienne Eudoxe Watin, docteur en médecine, grand père paternel dudit Robert, et de Jean Baptiste Pille, propriétaire, demeurant au château de Soucy, grand père maternel. Nous retrouverons Robert dans la chronique sur Soucy au XXe siècle se souvenant de ses vacances au château. Notons en 1897, le bail de la ferme de Bel air à Louis Beauparrain cultivateur à Vaugrigneuse, pour 12 ans, moyennant un fermage annuel de 2.500 frs. Mr Pille fait réserve pour lui, sa famille et ses invités du droit de chasse sur les terres affermées. Ces propriétaires resteront à Soucy jusqu'en 1905, année où ils vendront le domaine à Ferdinand Ferdinand-Dreyfus.
Notes (1) Chronique à venir. (2) information provenant de Tonio Baeza.
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