Le domaine de Soucy au XXe siècle

Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _----------------------------------_--Mars 2012

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Généalogie de la famille Ferdinand Dreyfus.

JP Dagnot

 

 

Cette chronique va essentiellement être consacrée à la famille Ferdinand Dreyfus qui conservera ce domaine durant une soixantaine d'année.

 

 

Ferdinand Ferdinand-Dreyfus

Le premier membre de cette famille qui arrive à Soucy se prénomme Ferdinand, il est né en 1849, fils de Israel, dit Isidore, et d'Athénaïs Weill . Il est licencié es lettres et licencié en droit. Veuf en premières noces d'Alice Trèves, il se remarie avec Adèle Porgès. De cette union sont issus:
- Jacques Ferdinand Dreyfus né en 1884,
- Charles Ferdinand Dreyfus né
en 1888.

Son dossier de la Légion d'Honneur de 1906 précise :
- qu'il fut garde mobile durant la campagne de 1870,
- qu'il a effectué 24 ans de services civils et militaires,
- qu'il a été député de Seine-et-Oise,
- puis membre du conseil de direction de la ligue de l'enseignement et de l'alliance française de la mission laïque,
- délégué du gouvernement au congrès pénitentiaire à l'étranger,
- secrétaire du conseil des prisons depuis 1882,
- qu'il a été nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1896.
Un décret suite au do
ssier ci-dessus le nommera au grade d'officier de la Légion d'Honneur.

 

 

Cette présentation faite, nous revenons en 1905, Jean-Baptiste Ernest Pille propriétaire à Paris demeurant rue d'Alger et au château de Soucy, mandataire de Zoé Louise Leroy son épouse, vendent à Ferdinand Ferdinand Dreyfus, avocat à la cour d'appel de Paris, ancien député, chevalier de Légion d'Honneur, demeurant à Paris rue de Villiers, le domaine de Soucy consistant en:
- le château et parc avec leurs dépendances,
- la fontaine et lavoir de Soucy avec l'ancien potager et la pièce d'eau sise en dehors du parc,
- la ferme de Bel Air avec les terres.
1°) le château est élevé sur sous sol, d'un rez-de-chaussée...
(manque deux pages oubliées !! sera complété)

2°) ... cette fontaine fournit de l'eau tant au moyen des conduits souterrains que par le canal ou étang Saint-Didier qui existe dans le potager et qui se prolonge dans le parc en passant sous la route de Dourdan à Versailles.

Extrait de plan napoléonien.

 

Canalisations souterraines entrant dans le domaine.

 

Le potager est divisé en deux parties par le canal de Saint Didier, l'une triangulaire avec une citerne commune avec les Plisson , l'autre vers le midi sur laquelle sont la fontaine et le lavoir. Les deux portions du potager sont traversées du levant au couchant chacune par une ligne de tuyaux souterrains qui amènent les eaux de la fontaine dans le parc à travers la route... mention des caves de particuliers.
Une troisième ligne de tuyaux existe dans le canal amenant aussi les eaux dans le parc pour le bélier.
3°) Ferme de Bel Air ...
la description ne concerne pas cette chronique.
Le tout d'une contenance totale d'après le mesurage de 883.892 m2 . Cette vente faite moyennant le prix principal de 235.000 frs que Mr Ferdinand Dreyfus a payé à l'instant...

Cet avocat et son épouse jouiront du domaine jusqu'en 1915, année du décès de Ferdinand. L'année suivante la famille procède à un partage de la communauté de Ferdinand Ferdinand Dreyfus. En février 1917, l'épouse de Ferdinand, Adèle Porges décède. Quatre mois après, la liquidation et le partage des biens dépendant de la succession d'Adèle Porges se conçut entre ses deux enfants et également avec Jean Ferdinand Dreyfus, industriel à Paris. Chaque partie reçoit un tiers des biens.

Ces dernières informations proviennent d'un résidu de plan trouvé dans les archives d'un géomètre et seront complétées par l'analyse de ces documents chez un notaire parisien.

 

 

Charles Ferdinand-Dreyfus

Charles Ferdinand est fait prisonnier en Allemagne durant la guerre 1914-1918. À son retour de captivité, ses parents et son épouse sont décédés. Seul et sans enfant, il se consacre à la formation professionnelle agricole. Il crée en 1919, la ferme d'apprentissage de Bel Air. Cette fondation sera reconnue d'utilité publique en 1932.

 

Résidu de plan du géomètre .

 

Pour que son oeuvre lui survive, il rédige en 1931 le testament suivant:
- « Si je possède au jour de mon décès à Fontenay des immeubles bâtis ou non, à l'extérieur du domaine de Soucy (château, parc), clos de murs et de grillages, ainsi qu'à l'exclusion du potager de Soucy, voisin de la source et de la source dudit Soucy, ces immeubles seront légués à la fondation ferme de Bel Air.
- Quant aux immeubles excus de ce legs savoir, le château, pavillon, grille d'entrée et son parc clos, le potager voisin du lavoir public et la source dudit Soucy qui alimente ce lavoir, voici leur affectation, je les lègue à une collectivité suceptible d'aménager le château en maison de retraite pour les membres de l'enseignement public et que cette collectivité soit laïque et tolérente, je désire voir vivre côte à côte, les jeunes à Bel Air et Soucy, ainsi que les vieux et les vieilles qui ont consacré leur vie à instruire les jeunes.
- j'exige que ce legs soit grevé de la servitude suivante, le bénéficiaire laissera pour le propriétaire du domaine de Soucy, dans un des pavillons d'entrée, deux pièces vacantes à la disposition des membres de ma famille ou d'amis qui désireraient revenir de temps en temps à Soucy, pour évoquer mon souvenir, en outre la ferme de Bel Air pourra faire pâturer son bétail dans les prés du parc… le propriétaire devra permettre le dépôt de paille et foin dans la chapelle .

En 1938, les évènements mondiaux l'incitent à revoir son testament ... que j'écris, sain de corps et d'esprit, à Soucy, ... j'annule toutes les dispositions contraires à celle d'aujourd'hui, et je confirme celles de 1931.  

 

Extrait d'un plan de Fontenay au XXe siècle.

 

La seconde guerre mondiale arrive, en septembre 1942, Charles Ferdinand Dreyfus, agriculteur, décède, mort pour la France, à Auschwitz. Divorcé non remarié de Germaine Edwige Behrendt, il laisse comme héritier ayant droit à une réserve légale dans sa succession, son frère Jacques Ferdinand Dreyfus, directeur de la caisse des assurances sociales. Ce dernier comme son frère est déporté et décède l'année suivante, à Auschwitz, mort pour la France. Il est l'époux de Jenny Henriette Mayer, et cette dernière est habile à recueillir le quart des biens de son mari, les enfants le reste.

Il faut attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour que la famille procède à l'inventaire après décès de Charles Ferdinand Dreyfus. L'acte date de début 1947, il constate que Jacques Isidore Ferdinand Dreyfus est habile à se porter son légataire universel de son frère. De ce fait, sa veuve Amélie Mayer, en son nom, et comme tutrice de ses deux filles mineures, Mme Aron et Mme Françoise Dreyfus ont renoncé du fait de Jacques Daniel leur frère. Notons les enfants du couple: Renée bibliothécaire, célibataire majeure, Françoise, professeur, majeure, Violette épouse Gerstenkorn, ingénieur CNRS, Geneviève épouse Aron, Jacques Daniel, étudiant. Cette famille est poursuivie par la malchance, ce dernier est mort pour la France, au cours des combats pour la libération de Paris.

De tous ces évènements, Mme veuve Dreyfus, Mme Aron, Melles Françoise, Renée, et Violette Dreyfus ont été envoyées en possession du legs fait à Jacques Isidore par Charles son frère.

Que devient le domaine?
- En 1948, Mme Aron décède laissant son mari ses sœurs et sa mère héritiers.
- Notons une correspo
ndance en 1961, entre maître Robert Watin-Augouard, notaire boulevard Malesherbes, et Bray notaire de Briis; le notaire parisien cite Ernest Pille, son grand père maternel ayant acquis le domaine de Soucy, il dit y être né et y a passé toutes ses vacances jusqu'à la vente en 1905. Cette propriété est liée à ses souvenirs d'enfance. Il mentionne également la propriété aujourd'hui à l'abandon.

Nous arrivons en 1965, la mère et ses filles Renée, Françoise et Violette vont procéder à l'interprétation des dispositions de Charles Ferdinand Dreyfus et font une délivrance de legs au profit de la chambre d'agriculture de Seine-et-Oise.

Voyons cette interprétation, les dispositions du testament à usage de maison de retraite s'est avérée irréalisable, les bénéficiaires ayant renoncés au legs. Cependant pour satisfaire l'idée maîtresse de Charles il est nécessaire de modifier la destination des bâtiments. Les comparants rappellent la fondation de la ferme d'apprentissage en 1919 et son utilité publique en 1932. La chambre d'agriculture a indiqué aux comparants qu'il lui était possible d'accepter le legs mais cependant d'être dispensé de l'affectation des bâtiments et qu'elle était disposée à utiliser le domaine pour la formation professionnelle agricole.

L'acceptation de ces dispositions voit la fin du château de Soucy qui n'a pas été entretenu entre 1940 et 1965... compte tenu notamment de l'état de détérioration du château, ... Cette délivrance de legs est consentie en toute propriété rétroactivement depuis le décès du testateur... La chambre d'agriculture a eu la jouissance à dater de 1959... les donateurs renoncent au droit d'asile prévu pour la famille et les amis du défunt.

Ces dispositions sont enregistrées cinq ans plus tard aux hypothèques. Entre temps la chambre d'agriculture a changé de raison sociale pour devenir la chambre d'agriculture d'Ile-de-France. Cette dernière loue les bâtiments encore en état, notamment à Pierre Eisenbarth, le premier étage du bâtiment entre la porcherie et la chapelle. Pareillement une maison de 50 m2 à l'association vers la vie pour l'éducation des jeunes. Un bail est également conclu avec le syndicat des apiculteurs du Val d'Essonne, qui permet de placer 50 ruches dans le parc du clos ouest.

En 1999, les douze communes du district de Limours votent l'achat du domaine de Soucy pour la somme de 4.400.000 Frs. De ce fait, la chambre d'agriculture résilie les baux en cours.

Fin 2000, la vente a lieu, devant la société civile professionnelle des notaires de Limours. Le vendeur, la chambre interdépartementale d'agriculture d'Ile-de-France, (auparavant de Seine-et-Oise, intervenu en 1985), l'acquéreur, le district rural du canton de Limours, représenté par Christian Schoettl. Le domaine de Soucy comprend :
• divers bâtiments à usage d'exploitation , agricole,
• une chapelle transformée en salle de réception,
• une partie en nature de prés, bois, jardin potager, mares,
cadastré D138-409-41
3 et E5-6-7-8-10-254-256-257-294. appartenant à la chambre en pleine propriété, selon une délivrance de legs publié à Palaiseau au bureau des hypothèques. Ladite vente faite moyennant le prix de 4.300.000 frs.

 

Château détruit en 1965.

 

Depuis cette époque ce lieu sert de centre de loisirs. Des recherches de déblaiement au niveau de l'ancien manoir détruit vers 1965, font apparaître des sous-sols anciens qu'il serait bon de mettre en valeur.

 

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