La terre et seigneurie de Versailles (1) (1038-1505)

Chronique du Vieux Marcoussy ---------------------------------- _--------- ----------------- refonte mars 2011

Versailles en 1650.

JP. Dagnot

C. Julien

 

 

 

Cette chronique n'a pas la prétention pas de traiter l'Histoire de Versailles, mais simplement à partir de quelques documents peu connus, de faire connaître cette cité, avant d'arriver dans les mains du roi Louis XIV qui ordonna les transformations que l'on connaît. Le bourg seigneurial était situé dans le quadrilatère formé par les rues de Satory, de l'Orangerie, de la bibliothèque et de la Chancellerie. Si l'on se réfère à un historien du XIXe siècle (1), l'hôtel seigneurial se trouvait bâti sur le penchant du monticule au nord du village, l'église était sur l'emplacement actuel de l'aile sud de l'hôpital militaire et le cimetière dans la rue du vieux Versailles sur l'emplacement du petit séminaire.

 

Extrait d'un plan du XVIIIe siècle (AD78-A62)

 

Le plan ci-dessus est plus explicite, il montre clairement par une juxtaposition, l'emplacement de l'église Saint-Julien et l'ancien cimetière. Un troisième plan trouvé lui dans l'ouvrage de Dussieux (2) fournit des légendes complémentaires mentionnées sur le plan. Il faut prendre ces informations avec les réserves habituelles, car il ne s'agit pas de plans originaux. En effet, dans la littérature sur Versailles, des inexactitudes seront citées au cours de cette chronique. Cette dernière sera chronologique et semblera parfois indigeste, une expression extraite, de-ci de-la, concourrant à construire la généalogie et l'histoire des familles concernées.

Notons qu'à la fin XVIe siècle, Versailles est une petite ville moins étendue que Saint-Germain-en-Laye, Chastres (Arpajon) ou Neaufle-le-Chastel. Cette assertion est vérifiée sous le règne de Charles VII pendant lequel seize familles vivent à Versailles, considéré comme un village comme nous allons le voir. La première partie traite des origines jusqu'à la fin du XVe siècle.

 

 

Les documents anciens

Les premières informations sont en partie extraites de l'Histoire de Paris par l'abbé Lebeuf (3) , d'Adrien Maquet (1) et des cartulaires des établissements religieux. Les premières données patrimoniales datent des années 1320-1350.

Rappelons la charte d'Odon, comte de Chartres donnée au monastère Saint-Pierre de la même ville, à la fin de laquelle, Hugo de Versaliis est l'un des témoins. Selon qu'Odon ait été le premier ou le second, l'évènement se situe soit en 1037 soit en 1095.

Après quoi se présente un acte de l'an 1065, par lequel Geoffroy de Gometz, entre autres dons qu'il a fait à l'abbaye de Marmoutiers, proche Tours, marque celui de trois prébendes à Versailles ...

L'église Saint-Julien de Versailles estoit paroissiale, Geoffroy, évêque de Paris accorde aux religieux de Marmoutiers quelques autels dont celui de Sancti Juliani de Versaliis...

L'abbé cite ensuite les anciens seigneurs de Versailles , "le premier que j'aie trouvé est Hugues qui vivoit sur la fin du Xe siècle, paroissant dans comme témoin dans un acte d'Eudes, comte de Chartres.

Vers 1100, Philippe, seigneur de Versailles, fut si édifié de la sainte vie des religieux du prieuré, qu'après avoir eu le consentement d'Helvise son épouse, alloit prendre leur habit à Marmoutiers, donna le reste de l'église Saint-Julien et un gros labourage à Fontenay avec l'hôte qui le cultivait.

Gilles de Versailles fut caution pour Garnier de Rocquencourt en 1094, lors d'une transaction sur les dixmes avec l'abbaye de Sainte-Geneviève.

En 1164, les lettres de l'évêque Maurice « humble ministre de l'église de Paris » confirment que Jean de Versaliis et Hermessende sa femme se sont emparés des dîmes de Felioc pour le chanoine de Saint-Martin de Champeaux moyennant quatre messes et 60 livres parisis.

En 1182, par des lettres données à Saint-Germain-en-Laye, le roi Philippe-Auguste confirme l'échange conclu entre les moines de Marmoutiers et ceux de Saint-Magloire. Le prieuré de Versailles de mains.

Six ans plus tard, Jehan I de Versailles et ses fils, concèdent à ladite abbaye, le droit de voirie à Versailles, ajouté à celui du four banal que possédait déjà ce monastère.

Gilon de Versailles prit part à la croisade de 1190 avec le roi Philippe Auguste. Il revint de cette expédition et fut ensuite employé comme bailli du roi. En 1209 et en 1228, «  Gilo de Versallis  », rend foi et hommage à Guillaume évêque de Paris, pour son fief de Versailles que tenait de lui en fief Enjorrant de Sèvres (de Sepera) selon la coutume de quarante jours, et fait l'hommage pour la part de son frère. Le même Gilo est nommé comme faisant foi et hommage à l'évêque de Paris dans la charte CLXXXVIII, en même temps que Jean de Brétigny, du seigneur de Chevreuse, etc...

Jehan II de Versailles, escuyer, est connu pour avoit esté absout alors de l'excommunication qu'il avoit encouru, en s'opposant à l'usage qu'avoit le prieur de Saint Julien de Versailles dans la forêt. Il mourut jeune et estoit qualifié d'Armiger. Étant à Saint-Cloud le 27 juillet 1253, Mathilde sa veuve « fecit homagium domicella Mathildis, relicta Johannis de Versaliis », fit hommage à Renaud de Corbeil, évêque de Paris, pour les bois de Versailles ... ( charte CC du Grand Pastoral de N.-D. de Paris).

Jehan III de Versailles vivoit en 1266. Il est qualifié de chevalier et parait avec son épouse Emeline de Vemars et Gilet un de ses fils. Cette date est importante, car cette union va rassembler les seigneuries de Versailles et Vémars. On va donc retrouver le patronyme "de Versailles" pours ces deux lieux; nous ne retiendrons que la branche de Versailles.

En 1275, Jehan IV et Gilles de Versailles vendent à l'abbaye Sainte-Geneviève des droits sur Choisy aux boeufs, Trianon et Musceloë (alentours de Versailles). Cet acte montrant ainsi le désintérêt "des Versailles" pour le sud-ouest de la région parisienne.

En 1327, Jehan V de Versailles estoit écuyer. Il devient chevalier en 1343 et est cité la même année dans une vente entre : Jehannin Lepelletier de Trianon et Robin Rémy de Versailles, d'une maison tenant à Phélippot de Satoury et de deux arpents tenant à Jehan de Versailles et au curé de Versailles.

Citons pour terminer en 1350 un aveu rendu par "Gilles de Versailles" : Sachent que, je, damoiselle Gille(tte de) Versailles, dame de la Granche et de Versailles en partie, fais savoir à tous que je ay mis en ma foy une seule fois, Philippe de Satoury, escuier, des héritages ci dessous nommés desquieux héritages, ledit Philippe est mon home. C'est assavoir:
- une maison tout le jardin séant à Satoury...
- item 70 arpens de terre arables séant au terrouer de Satoury, ...
- item 15 arpens devant la porte de la Granche ...
- item un a
rrière fié que ledit Estienne de Sabrevois tient premièrement le manoir qui fut monseigneur Jehan (V) de Versailles les jardins et les appartenances ...
- ...item un arrière
fié que Guillemain Rigaut, escuier tient contenant 18 arpens de bois ...

À partir de cette date, le patronyme "de Versailles" disparaît au profit des Rigaut.

 

 

L'église paroissiale et priorale de Versailles

Avant d'évoquer l'histoire de la terre et seigneurie de Versailles, nous examinons le statut de la paroisse au Moyen âge. Selon les notes du Cartulaire de N.-D. de Paris «  l'église du prieuré Saint-Julien de Versailles servait de paroisse aux habitants du village, et il n'y en eut pas d'autre à Versailles jusqu'au règne de Louis XIV  ». Le pouillé de l'évêché de Paris au XIIIe siècle mentionne «  in decanatu Castri Fortis, ecclesia de Versalllis, pertinente ad donationem sancti Maglorii Parisienis  » c'est-à-dire que la paroisse de Versailles faisait partie du doyenné de Châteaufort dans l'archidiaconé de Josas et que la cure était présentée par l'abbaye Saint-Magloire de Paris (2).

Extrait d'un mémoire du prieuré en 1159, Louis VII par lettres patentes donne au prieur toute justice dans l'étendue de sa seigneurie. En 1183, le pape Luce confirme l'année suivante les privilèges de l'abbaye saint Magloire.

En 1188, une transaction est faite entre les religieux de Saint-Magloire et les seigneurs de Versailles, Jehan Gillon et son fils: le prieuré Saint-Julien aura toute justice et coutume dans sa terre, droit de prendre le bois mort pour chauffer et la charpente pour ses constructions et les escharras...

Toujours tiré d'un mémoire du prieuré de Versailles "Pierre Camb, 72e évêque de Paris succéda à Odon de Soliaco en 1208 , au mois de juillet et qu'il quitta son évêché en 1217 pour aller à la guerre contre les Sarrazins. Cet évêque confirma la grosse dixme au prieur de Versailles. Que Guillaume II, natif d'Auxerre lui succéda et qu'à celui-cy succéda Barthélemy. Que Guillaume III surnomé le Roise, succéda à Barthelemy et qu'il confirma la moitié de la menue dixme au prieuré, C'étoit le 75 évêque de Paris".

Au mois de novembre 1324, Guillaume, archevêque de Sens, rend son arbitrage dans le conflit qui oppose Étienne, évêque de Paris, et Jean, abbé de Marmoutiers, au sujet de la procuration de l'évêque dans les prieurés dépendants de Marmoutiers. Il s'agit des prieurés dont l'autorité diocésaine de Paris a le droit de visite, ce sont : le prieuré d'Athis qui a été cédé par le prieuré de Longpont dont le prieur de Notre-Dame des Champs s'acquitte de six livres et le prieuré de Versailles cédé au prieur de la Celles.

Selon les comptes de la curie parisienne, en juin 1384, la procuration de visite de l'évêque payée par le prieur de Versailles se monte à 10 livres et 10 sols.

À la fin du Moyen âge, les procès-verbaux de visite des paroisses de l'archidiaconé de Josas ont été rédigés par Louis Penyot, secrétaire du vicaire Jean Mouchard, procureur de l'archidiacre Jean de Courcelles et visiteur épiscopal. Nous donnons quelques comptes-rendus des visites de l'église paroissiale de Versailles « ecclesiam parrochialem Sancti Juliani de Versaillis  » fondée en l'honneur de saint Julien dont le patronage appartient à l'abbé de Saint-Magloire de Paris.

Le mercredi 10 mai 1458, le vicaire fait sa visite à Versailles qui compte seize paroissiens environ. Il est fait état que le prieur réside à Paris, et que devant son obstination, l'Official confisque les revenus du prieuré. Après cette visite, il est décidé qu'il y aura deux bénéfices en l'absence du curé. À cause du grand désordre qui règne dans l'église où les fonts baptismaux sont ouverts, les sacrements sont mal disposés, le curé est cité à comparaître devant l'Official. Un seul marguillier est en charge et l'ordre est donné d'en élire un second ; de même une sage-femme doit être élue avant la fête de la Trinité sous peine d'amende. Le marguillier s'amende pour ce qui lui est reproché et la conséquence sur la division des revenus dudit prieuré ainsi que pour l'absence d'une sage-femme. De plus, le vicaire donne l'ordre de procéder aux réparations des lieux.

Jean Mouchard revient à Versailles, le 22 mai de l'année suivante. La visite a lieu en présence de Dom Michel Bernard, curé, de Macet (ou Mathieu) Lancelin, de Jean de Beaumont curé du Chesnaye et plusieurs autres. Jean Cretot et Lancelin se partagent les revenus du prieuré que le vicaire avait mis dans les mains du seigneur archidiacre lors de la visite précédente. Mathieu s'en excuse ; il est convoqué devant le seigneur archidiacre dans les huit jours pour restituer les deux bourses. Les revenus mis dans les mains des marguilliers doivent être restitués avant la saint Jean-Baptiste. Il est ordonné de réparer les fonts baptismaux et de les fermer avant la saint Martin d'hiver ; de même le petit calice «  boeste de yviore  » doit être rendu pour recevoir le Corps du Christ. Le curé s'amende pour ne pas avoir mis les hosties dans un linge sacré. Il est ordonné aux marguilliers de faire un inventaire avant la fête de saint Jean-Baptiste et de l'envoyer à Paris dans le même temps puis de l'établir chaque année.

Le jeudi 14 mai 1460, le vicaire épiscopal trouve le linge qui contient les hosties dans un état immonde, il exige de réparer les fonts baptismaux et remet les revenus dans les mains de l'archidiacre. Le 23 juin 1461, le prieur de Saint-Julien de Versailles est absent. Les revenus et les dîmes dudit prieur sont confisqués. Les marguilliers Masset Lancelin, Jean Mesnagier, Guillaume Guillote sont présents avec plusieurs autres habitants. Le calice du Corps du Christ contient un petit animal. Un nouveau marguillier doit être élu sous quinze jours sous peine d'amende. Il leur est enjoint de fermer le tabernacle de l'église dans les huit jours sous peine de 10 sols parisis d'amende.

En 1462, le mardi après l'Ascension, l'église paroissiale de Versailles est visitée en présence de Dom Michel de Minerves, prêtre-curé, et de Jean Buisson marguillier, alors que son collègue Mathieu Lancelin est absent, alors que Jean Guillaume arrive pendant la visite. On compte 24 paroissiens. La sage-femme est Gervaise, femme de Macet Martin. Le curé s'amende car le vicaire a trouvé des araignées mortes et vivantes dans les fonts baptismaux, il est réprimé pour sa négligence. En mai de l'année suivante, le vicaire réprime Dom Michel des Nyvières, curé, pour avoir suspendu l'office divin dominical tant dans l'église de Versailles que dans celle de Buc.

Le vendredi 15 juin 1464, la visite de l'église paroissiale est faite en présence de Dom Michel des Nyvières, curé, de Jean Lanselin marguillier et de Dom Richard du Pont avec plusieurs autres. La visite du prieuré est faite en même temps en absence du prieur Guillaume le Moyne. Jean Guillemi est accusé de fornication avec sa matrone ; de ce fait il lui est interdit de pénétrer dans l'église sous peine d'amende et de sentence d'excommunication. Le 11 août 1466, il y a 32 paroissiens à Versailles où Jean Lancelin et Jean Fontaine sont marguilliers. Parmi les paroissiens qui les accompagnent, nous trouvons Jean Nolin, Jean Guillaume, Jean du Breul et Jean Cretot. Le visiteur dénonce la mauvaise tenue de l'église : une hostie avec des vers, le curé promet de la remplacer, dans un calice un morceau d'étoffe est en totale putréfaction. Le même jour Philippe de Nesles et Jean Nolin sont créés marguilliers et prêtent serment.

Le lundi 23 nombre 1467, c'est Jean de Galles, vicaire de l'archidiacre de Josas, qui visite l'église de Versailles. Le curé Dom Michel Myneray réside en ce lieu où l'on compte 30 paroissiens. Les marguilliers n'ont pas leurs lettres d'agrément de la curie de Josas. Le sacrement est bon et intégral, les hosties sont récentes, l'huile sainte et le Saint Chrême sont renouvelés, les fonts baptismaux sont honnêtes. Il y a quelques paroissiens qui ne sont pas venus prier les jours de fêtes. La sage-femme, épouse de Geoffroy Lancelin n'a pas prêté serment, l'autre, épouse d'Étienne Fontaine n'a pas prêté serment non plus, mais le curé dit qu'il a été fait par devant l'ancien doyen, Jean Hemelen. Le vieux missel a totalement disparu. Ce jour les réparations de l'église sont terminées.

Lors de sa visite, le lundi 19 septembre 1468, le vicaire dénombre 25 paroissiens à Versailles. L'église paraît être bien tenue : cinq hosties consacrées sont récentes, l'huile sainte et le Saint Chrême ont été renouvelés, l'eau bénite est claire. Les paroissiens ont élus leurs marguilliers en les personnes de Jean Bisson et Étienne Fontaine qui ont prêté serment et sont priés d'obtenir leurs lettres de la curie de Josas avant le prochain synode. Tous les paroissiens ont communié, nul n'est excommunié.

Jean Mouchard se rend à Versailles le mercredi dernier jour du mois de novembre 1469. L'état de l'église est satisfaisant. On dénombre 30 paroissiens, nul n'a forniqué. Dans cette paroisse il y a un dénommé Jean de Coulombiers, d'origine auvergnate, qui aurait deux épouses, une restée au pays, l'autre à Versailles, mais c'est un bruit qui est colporté disent Philippe de Nesle et deux autres. Le même jour le curé de Versailles accompagne le vicaire à Chevreuse pour lui servir de témoin. La visite de 1470 a lieu le 26 juin en présence de Michel de Migeriis, curé qui réside au presbytère. Tout est honnête dans l'église. Les 30 paroissiens ont communié à Pâques, nul n'est excommunié. Étant donné qu'il n'y a pas de sage-femme, les marguilliers sont priés de procéder à une élection dans le mois qui suit sous peine de 20 sols parisis d'amende. Le prieuré a été visité le même jour. La visite suivante a lieu le 31 juillet en présence de Dom Michel des Mignères, curé, de Jean Cretot et Jean Buisson, marguilliers, d'Étienne Fontaine Jean Lancelin l'aîné, Guillaume Garriau et plusieurs autres. La fabrique possède un seul calice en argent, d'une valeur de 8 seutorum. Il y a 40 paroissiens et la sage-femme est Gervaise, épouse de Jean Lancelin.

 

 

Les suzerains des seigneurs de Versailles

Les seigneurs de Sèvres puis les Célestins de Paris furent les suzerains de ce bourg ainsi que des alentours. Au XVe siècle leurs biens s'étendaient sur Versailles, Ville d'Avray, Sèvres, Vélizy, Villacoublay ...

Un fief dit de Montalain, proche de Ville d'Avray, comme il va être décrit, est d'une grande importance pour Versailles et ses alentours. Le frère du roi, duc d'Orléans, donne ce fief en 1393 aux Célestins de Paris. En 1400, ces religieux recoivent Jehan de Trie, chambellan du duc d'Orléans qui affirme : comme naguères ledit monseigneur le duc d'Orléans, avoit transporté et délaissé aux religieux prieur et couvent des Célestins de N.D. de Paris, pour eulx et leurs successeurs, perpétuellement à cause de la fondation de la chapelle qu'il a fondé en l'église desdits religieux plusieurs héritages entre lesquels sont quatre arpens de boys tenus des dits religieux. Lesquels quatre arpents sont assis en les boys de Montalain, assis au dessus de Ville d'Avray, et mouvant en plain fief de damoiselle Pernelle de Villier et également mouvant en fief de Messire Jehan de Trye, à cause de son fief de la Tournelle. Ledit monseigneur d'Orléans prins audit de Trye tant pour la révérence de Dieu, lesdits quatre arpens qu'il voulust admortir, ce que fit, de son bon gré, le seigneur de Trye...

Donc, à partir de cette époque, quatre arpents permettent aux Célestins de régner sur les fiefs qui en dépendent. Un mémoire du XVIe siècle résume l'ensemble, sont mouvants en plain fief : le fief de Versailles, la Grange Lessart, le fief de Satoury... Les autres lieux cités ne concernent pas cette chronique.

 

 

Versailles sous les Rigaut du XIVe au XVIe siècle

L'arrivée des Rigaut se situe probablement en 1341. C'est ce que Guillemin Rigaut escuier advoue tenir en fié de Philippot de Satoury escuier, un arrière fié que Pierre Judas tient au lieu de tertre Huet ... Il ne s'agit pas de Versailles mais de biens en relevant. 

Un acte sans date mais que l'on peut situer aux alentours de 1350, est la déclaration des biens du sire de Versailles: Decy ce que, Jehan I Rigaut, sire de Versailles , tient et advoue à tenir de Gervaise de Sèvres:
- premièrement ma maison et le jardin,
- item 14 lp de menus cens, de quoy l'on doict au chapelain de Vémars,
- 13 lp d'aumosne, et 5 sols au prestre de Versailles,
-
suivent des droits sur chevaux, masures, corvées, vaches, brebis, amendes, droitures...
-
une liste de bois dont le total s'élève à 110 arpens,
- 7 arpens de terre à Gasteble
- la haute justice de Glatigny,
- item la coustumes...
On perçoit un aveu brouillon, non daté, mélangeant les rubriques. Le suzerain est à cette époque le seigneur de Sèvres. Notons une récompense faite au chapelain de Vémars probablement accordée par les "de Versailles".

Un autre document de la même époque et également non daté: Decy ce que Guillaume Rigaut advoue tenir de Gervaise de Sèvres:
- premièrement 50 arpens de bois que l'on appelle la pièce de Frepeillon,
- 6 arpens de prés tenant à lestant de la maladrerie de Versailles,
- 15 arpens daunoy que lon appelle launoy de Gasteble et à la sablonnière le tiers de quatre arpents de boys tout en garenne,
en haute justice et si plus y avoit, plus advouroit à tenir de luy.
En marge une annotation des Célestins: Jehan Rigaut tient les bois.

Le dernier aveu sans date: C'est ce que Pernet Rigaut, escuier, advoue tenir de Gervaise de Sèvres , escuier:
- 27 arpents de bois ...tenant à Estienne de Sabrevois,
- item 4 arpens de bois à la Sablonnière, tenant à la forest de villar Coublay et de l'autre costé au prieur de Versailles.
En m
arge Messire Jehan Rigaut doit les tenir.

 

 

On est amené à penser tous ces aveux sont dus au changement de suzerain, Gillette de Versailles ayant également déclaré. La suivante est Jacqueline la Rigaude: laquelle advoue et confesse tenir en fief de Gervaise de Sèvres 12 arpents ... L'état du parchemin ne permet pas de déchiffrer la suite. Le dos du document dit qu'il s'agit du quart de la seigneurie de Versailles (écriture des Célestins).

En 1351, la même déclare: A tous ceux qui verront Jacqueline la Rigaulde, jadis fame de Robert de la Granche, escuier, sachent que je, Jacqueline dessusdite, tiens et advoue a tenir en fief de noble hôme Gervais de Sèvres, escuier, ce qui ensuit, c'est assavoir douze arpens ... Suit une liste de terres et bois... Il est fait mention dans les tenant de Margot fille de feu Guillaume Rigaut . Le verso du document mentionne également partie de la seigneurie de Versailles et que cette dame fut ensuite femme de Jehan des Bordes. Il s'agit de deux déclarations semblables, la seconde faite en raison du décès de son époux.

Vient le tour de Margot la Rigaude: Margot fille de feu Guillaume Rigaut, escuier, advoue tenir en fié a une foy & homage de Gervese de Sèvres, escuier, c'est assavoir:
- le lieu que lon dit les quarante dix arpens de bois tenant à Jehan Rigaut et d'autre à Phelippot de Satoury,
- item 22 arpens au Buffet ....
- item 20 arpens au
champ Nouël tenant à Gillettte de Versailles dame de la Granche ...ledit aveu scellé du sceau de Jehan Rigaut mon frère, lequel le luy avoit prêté.

En 1372, Jacqueline le Rigaude est de nouveau remariée avec Jehan des Bordes, ce dernier rend un aveu semblable : Jehan des Bordes à cause de sa fême Jacqueline la Rigaulde... Le parchemin très abîmé mentionne Margot la Rigaulde. Au dos du document, les Célestins sont moins affirmatifs il s'agit d'une partie de la seigneurie...

En 1375, Jehanne de Clany épouse de feu Jehan I Rigaut qui vient probablement de décèder, rend le rituel hommage: Sachent que je, Jehanne de Clany, dame de Versailles en partie, advoue tenir en fief et hommage de noble home Jehan de Sèvres, escuier, ma terre de Versailles dont les parties s'ensuivent:
- premièrement, tel part que j'ay en lostel, si come il se comporte et 8 livres de menus cens,
- 6 arpens tenant à la Voirière,
- item 12 arpents de bois a haulte bruyères,
- item 2 arpens et demy de bois à Mortemer, ...
- item 50 arpens de bois au champ de la vigne, ...
En tesmoings de ce que je ay ce présent adveu de mon propre seel.
La part qu'elle cite semble montrer un partage de l'hôtel seigneurial entre les frères et soeurs, la demeure servant de résidence d'été pour ces probables parisiens.

Cette fois, c'est au tour du nouveau suzerain de faire une déclaration des biens qu'il vient d'acquérir en 1379 : Jehan de Sèvres et damoiselle Marie la Baclesse de Meudon, affirment en bonne vérité tenir paisiblement quatre arpens que bois que bruyères, assis en une pièce au terrouer de Montalain entre Seurre (Sèvres) et Ville d'Avray, mouvants et tenus en fief de Pernelle dame Pernelle de Villiers duquel tiennent en fief ou en arrière fief, c'est à savoir:
- ung fief que tient dame Jehanne de Clairy, dame de Versailles, femme de feu monseigneur Jehan I Rigaut chevalier, duquel fief elle est dame de Versailles,
- item un autre fief que tient Jehan II Rigaut escuyer fils dudit feu chevalier, et à cause duquel fief il est seigneur en partie de ladite ville de Versailles avec les arrières fiefs qui en meuvent,
- item un autre fief que tient Jennequin de Vignay, escuyer seigneur en une partie de Versailles avec les arrières fiefs,
- item un autre fief qui fut à Marguerite la Rigaude, jadis femme de feu monseigneur Jehan (?) Rigaut, et le tient à présent Jehan Rigaut son neveu,
- item un arrière fief que tient Jehan des Bordes à cause de damoiselle Jacqueline la Rigaude sa femme,
- item ...
Les autres fiefs ne concernent plus Versailles ...
Ledit Jehan de Sèvres délaisse au dit Pierre de Bournaseau et le reçoit en une foy et en ung hommage. Ceste vente et cession fais pour le prix et somme de 180 francs dor du coing du roy...
Cet acte permet de connaître, la famille Rigaut présente à Versailles. Un seul personnage semble étranger à cette famille, il s'agit de Jennequin de Vignay, a-il été
marié à une Rigaude ? c'est peu probable, le terme "à cause de" aurait été utilisé.

La même année, Jacqueline la Rigaulde rend aveu à Pierre de Burnacel de bois, certains tenant au moulin de Launay, d'autres à la maladrerie de Versailles, également à ma Dame de Versailles sa mère Jehanne de Clany. En l'espace de trente ans la formulation est devenue précise. Au verso, de la main des Célestins il est mentionné: Aleps des Bordes, fille de Jacqueline, dame en partie de Versailles.

 Du fait de l'acquisition du suzerain, les seigneurs de Versailles s'acquittent de leurs devoirs et c'est au tour de la dame de Versailles de faire son aveu en août: c'est ce que je , Jehanne de Clany , dame de Versailles, tient et advoue tenir à une foy et hommage de Monseigneur Pierre de Bournesiau, chevalier, mon hostel de Versailles avec court jardin, ... On retrouve le texte fait quatre ans au paravant à Jehan de Sèvres. Seul, les personnages cités dans les tenant diffèrent , son fils Jehan, sa belle-soeur Margot.

Puis en octobre: Sachent que, Je, Margot la Rigaude advoue tenir à une foy et homage de Pierre de Bourneseau, 27 arpens de bois tenant à Jehan Rigaut, ... 16 arpens à la dame de Versailles.

L'année suivante, le fils de Jehanne de Clany déclare ses biens relevant de la seigneurie: C'est ce que Jehan Rigaut II, seigneur de Versailles tient et advoue a tenir en hommage de monseigneur Pierre de Bruneseau:
- mon hostel de Versailles avec le jardin comme il se comporte,
- 8 livres de menus cens,
- haulte justice basse et moienne,
- ma garenne et haute bruyères,
- item en chacune hostise en ma terre et en celle du prieur, à Pasques et à Noel, un pain de deux deniers,
- item pour chacune hostise, une corvée d'homme en janvier, une autre en mars et une de feme,
- item les corvées de chevaux sur les masures, une corvée en hiver ...
- item du pain que l'on vend en ma terre, ...
- item demi arpen de jardin près le grand estang,
- item 24 arpens de boys tenant à ma dame de Versailles,
- ... tenant à Jennequin de Vignay, ...
- ... tenant à Marguerite la Rigaude, ...
- tenant à ma dame Jehanne de Versailles, ...
Ce document très détaillé, dont nous n'avons extrait que l'essentiel, est intéressant à plusieurs titres: il fait état, à cette époque, de biens n'ayant pas encore subit les ravages de la guerre de Cent ans. Les tenant font apparaître les autres seigneurs en partie de Versailles.

Citons en 1382, la vente par Jehan Rigaut II à Pierre de Bournasel de différents biens à Satory. Dans les tenant mention de Jennequin de Vignay. L'année suivante, Jacqueline la Rigaude, veuve Jehan des Bordes, déclare 40 arpens de bois à Pierre de Bournasel, ... tenant à Jennequin de Vignay et d'autre part aux bois de Jehan Rigaut ... estant en la forest de Versailles.

En 1382, Vint personnellement Jacqueline la Rigaude veuve de feu Jehan des Bordes jadis escuie, laquelle advoue tenir en fié une seule foy et homage de noble et puissant monseigneur Pierre de Bournasel, chevalier, 40 arpens en deux pièces, dont 7 à Champnoel tenant à Jennequin de Vignay et d'autre aux bois Jehan Rigaut et 15 tenant aux bois de Jennequin et d'autre aux bois ..., iceulx en la forest de Versailles...

En 1388, Jehan Rigaut rend aveu de ses biens à l'évêque de Poitiers à cause de son fief de Montalain: mon hostel de Versailles avec le jardin et court , item 7 à 8 deniers ... passons les énumérations et ne retenons que les voisins Jennequin de Vignay et Jacqueline la Rigaude ... La seconde partie de l'aveu est plus intéressante, il s'agit de la part qu'il a acquise de son frère Prunet: Item la part qui fut à feu Prunet Rigaut mon frère, laquelle j'ai eu en conquest, premièrement mon hostel de Versailles avec le jardin et court ainsi... 8 lp de menus cens... item la moitié du grant estang...

Notons en juillet de la même année une vente par Jehan Rigaut à Pierre de Bournasel de rentes adossées à des bois... mention dans les tenant de Jennequin de Vignay. Ceste vente fee pour le prix et some de 100 lt ... 

En 1390, le suzerain de Versailles est maintenant Pierre de Craon, seigneur de Gometz le Chastel. De ce fait, Jehan II réitère son aveu: c'est ce que Je, Jehan Rigaut II, chevalier, seigneur de Versailles avoue tenir à deux fois et deux hômages de Pierre de Craon chevalier ... à cause du fief de Montalain :
- mon hostel de Versailles avec le jardin come il se comporte ...
Le texte est analogue à celui de 1388. Présentant ses biens et ceux acquis de son défunt frère l'aveu est à deux foy et hommage.

Notons en 1391 la vente par Jehan Rigaut, de lhostel de Launay à Bures en la chastellenie de Gometz ...

En 1396 Jennequin de Vignay est qualifié de seigneur de la Grange dessus Versailles (Grange Lessart) et également seigneur en partie de Versailles. Le suzerain auquel il s'adresse est le prieur des Célestins, en raison de la donation du duc d'Orléans des fameux quatre arpents de Montalain. Retenons l'esssentiel :
- lostel court colombier jardin et appartenances de la Granche assis au dessus de la ville de Versailles,
- item la justice haulte moienne et basse à cause de mondit hostel de la granche,

- sans détailler les terres et bois représentent environ 200 arpents.

Le récit peut sembler fastidieux, mais ne sont parvenus jusqu'à nous, principalement des aveux et quelques acquisitions. Notons une transaction en 1411 entre les Célestins et Jehan Rigaut seigneur en partie de Versailles, dequel Jehan s'agit-il?

La même année, Jehan du Feuillet et Aleps des Bordes, sa femme, affirment qu'à eulx appartient à cause dicelle demoiselle le droit de seigneurie de deux petits fiefs, et aussy à cause de la terre et fief que icelle damoiselle tient en la ville terrouer de Versailles, en fief des religieux célestins de Paris à cause de leur seigneurie de Porchefontaine, ... le reste des biens déclarés hors Versailles . Ceci pour dire que les propriétaires en partie de Versailles possèdent également d'autres droits à Villa Escoublay ...

En 1416, Guillaume Lefèvre sergent à cheval du roy déclare des biens à Versailles. Il fait mention dans les tenants des hoirs de feu Jehan Rigaut... Les ravages de la guerre de Cent Ans arrivent ...

Nous nous retrouvons 20 ans plus tard, en 1437, à la fin des hostilités. Les Célestins et deux notaires du Châtelet recoivent monseigneur Jehan de Vignay qualifié de noble homme, chevalier, seigneur en partie de la ville et seigneurie de Versailles ou val de Gallie, pour luy, si côme il disoit , et la lesquels notaires oyrent et entendirent que ledit chevalier en parlant audit prieur dist et exposa que en ladite ville terre et seigneurie dudit lieu de Versailles, par le décès de son feu père luy en appartenoit partie, mouvant dicelle église à cause de la seigneurie de Porchefontaine, estoit tenu en plain fief et à une seulle foy et hômage, et iceluy estoit venu pour en faire les foy et hommage... Le vassal est ennuyé, il n'a plus de documents pour présenter l'hommage et rendre aveu... et ne pouvoit tout bonnement fixer le vray de la déclaration de sa terre et revenu pour le présent, par ce que le pays ou est assis ledit fief, à l'occasion de la guerre est moult depopulé, et ny a personne, qui en friche, come guerre et pour luy requiert souffrance ... Les religieux disent qu'ils vont l'aider en lui faisant la coppie du vieil adveu (5).

Michel de la Teillaye se manifeste l'année suivante, il se présente comme notaire et secrétaire du roy et époux de Marie Rigault de Versailles. Comme à l'accoutumée, il s'agit d'un aveu, mais cette fois le document est un parchemin de dimensions imposantes (45cm x 100cm environ). Extrayons les informations essentielles: la déclaration est faite en raison d'une succession provenant des biens échus à sa femme, de la terre et seigneurie de Versailles, côme advenu par bénéfice d'inventaire de feu messire Guillaume Rigault de Versailles en son vivant chevalier son frère. Suit la déclaration des biens:
- les masures d'une maison qui jadis fut noutable, ensemble cour, granche, estables et jardins ... séant en la ville de Versailles ... tenant au prieur de ladite ville ...
- item 16 arpens appelés la pièce de la maladrerie, en friche et desert ... tenant à Jehan du Feuillet,
- item 15 arpens en friche et desert ...
-
longue liste de terres et bois en friches...
- item la place ou soulloit ung moulin à vent, et si y avoit moulin y seroit bannier iceux habitant de la ville de Versailles ne pourroient aller mouldre ailleurs...
- item le grand estang de Versailles lequel est tout gasté...
- item ung aultre plus vieil estang,
- item deux fosses à poisson, contenant demy arpen.
Ce deuxième aveu confirme la désolation causée par la guerre de Cent Ans. Notons la présence d'un moulin à vent que l'on retrouvera par la suite.

 

Extrait du plan napoléonien de Versailles (3P2-302-01)

 

Marie la Rigaude perd son époux en 1454, et, à cette occasion, renouvelle son hommage aux Célestins. Dans cet acte on apprend qu'elle partage ce titre avec Jehan de Vignay et Jehan du Feuillet nommés dans les tenant. A cette époque elle déclare une maison seigneuriale ou il soulloit avoit "bonne maison", le moulin à vent n'est toujours pas reconstruit. L'aveu représente 12 pages avec les censitaires dont bon nombre n'ont pas payé leurs droits et dont la dame prend les biens. Notons les présents qui correspondent à première vue à ceux comptabilisés par le visiteur de Josas: Jehan Guyard, Jehan Guillon, Jehan Lefevre, Robin le Bonier, Jehan Bonenfan, Jehan Bonnart, Phot Lemaistre, Simon Gresillon, Jehan Thiboust, Pierre Guespin, Perrin Fleuri, Robin Tounu?, hoirs Jehan Crette, et de nombreux autres non cités n'ayant pas payé leurs cens et disparus lors de la guerre.

En 1461, Jehan Lefèvre, bourgeois de Paris déclare des terres à Versailles, il cite comme voisins Marie Rigaude, dame de Versailles et Jehan de Vignay, chevalier...

En 1464, le second seigneur en partie de Versailles, Antoine de Vignay, seigneur de Hanches, rend aveu de ses biens :
- lostel court colombier jardin et appartenances de la Granche assis au dessus de la ville de Versailles,
- item 120 arpens de terres gaignables assis au dessus dicelle,
- item environ 8 livres de menus cens,..
- item une pièce de bois contenant 25 arpens, tenant aux hoirs de Jehan Rigaut ,
- item une autre pièce de boys de 35 arpens tenant à ? de Satory,
- item une autre de 16 arpens tenant aux hoirs de Jehan Rigaut,
- item 16 arpents la fosse de Mortemer tenant à Jehan du Feuillet et hoirs Jehan Rigaut,
- item 100 arpens...
- item la haute moienne et basse justice à cause de son son hostel de la Granche...

Dans son aveu Anthoine de Vignay cite le troisième seigneur en partie de Versailles Jehan du Feuillet. Cet aveu déclare la Grange Lessart, fief relevant de la seigneurie de Versailles.

 

 

Nous arrivons à la fin du XVe siècle, en 1493, l'époux de Jehanne de la Tillaye, Guillaume Delahaye, conseiller du roy et président en sa cour de parlement et des requeste du Palais, se présente comme seigneur de Versailles et en raison de la succession de son beau-frère Yves de la Tillaye, échue à sa femme. La semaine suivante, Marie Longuejoue, veuve de feu noble homme Yves de la Tillaye, conseiller et advocat du roy, advoue la moitié de deux fiefs l'un appelé la le fief de la Granche et l'autre le fief du Feurre, assis à Versailles.

En 1500, Dreux Longuejoue, frère de feue Marie Longuejoue hérite seul des biens de sa soeur, en son vivant veufve de feu Yves de la Tillaye... Pour confirmer sa déclaration, il remonte jusqu'à Jehan de Vignay et cite les deux fiefs de la Grange Lessart et de Feurre.

En 1505, La Grange Lessart passe à Jehan de Poart en raison de son union avec la fille de Dreux Longuejoue: sachent que je, Jehan de Poart, conseiller du roy et advocat confesse et advoue tenir en fief à une foy et hommage, à causse des quatre arpents de Montaliin, assis au dessus de lestang de Villedavray, à cause de Marie de Longuejoe ma femme, fille de feu nh maistre Dreux Longuejoe et de damoiselle Charlotte Disame sa femme:
- lostel seigneurial de la grange Lessart avec ses appartenances ou jadis avoit maison grange cave estables colombier court jardin le tout clos et et fermé de petits fossés,
- item 120 arpens de t
erre ...

À suivre…

 

 

Notes

(1) Versailles aux temps féodaux (Adrien Maquet), 1889.

(2) Le château de Versailles Histoire et description (L. Dussieux), 1881.

(3) Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris (abbé Lebeuf) tome 3, 1883.  

(4) En 1225, sous le pontificat de Barthélemy, évêque de Paris, le doyenné était dénommé «  decanatu de Maciaco  », doyenné de Massy.

(5) Cet acte est daté 1464 par Maquet.

 

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