Église de Saint-Julien de Villejust (2)
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Chronique du Vieux Marcoussy ---------------------------------------- _-------------------- --------- Avril 2011
Plan cadastral napoléonien de Villejust (16 février 1809).JP. Dagnot C. Julien
Cette chronique est la seconde partie de la série donnant l'histoire de l'église Saint-Julien de Villejust. Nous avons appris qu'au XIe siècle, placée sous le vocable de saint Julien le martyr, l'église de Villejust n'était qu'une simple chapelle dont « la cure Saint-Julien, martyr de Brioude, est à la collation du prieur de Saux ». Le prieuré de Saulx-les-Chartreux étant lui-même une dépendance du monastère Saint-Florent de Saumur, l'église et paroisse de Villejust étaient donc dans le temporel de l'abbaye angevine.
Retour à l'antiquité des lieux Dans le Pouillé du diocèse de Paris, nous lisons que dans le doyenné de Châteaufort, plusieurs églises sont à la collation extérieure de l'évêque, dont les cures placées sous l'autorité de l'abbé de Saint-Florent de Saumur « ecclesie pertinentes ad donationam abbatis Sancti Florentii de Saumuro ». Ce sont les églises de Saint-Rémy-les-Chevreuse « ecclesia sancti Remigii », de Gometz-le-Châtel « ecclesia de Gomed Castro », de Gometz-la-Ville « ecclesia de Gomed Villa », des Molières « ecclesia de Moleriis », de Bruyères-le-Châtel « ecclesia de Brueriis », de Saulx-les-Chartreux « ecclesia de Saud » et de Villejust « ecclesia de Villa Justa » . Dans le Dictionnaire historique, critique, et moral des Bénéfices , Hennique de Chevilly décrit la paroisse de Villejust en ces termes « Villejust, cure Saint-Julien, martyr de Brioude, à la collation du prieur de Saux. On croit que ce lieu est nommé Villa-Justa, parce que rien ne lui manque ; il est pourvu de tout ce qu'il lui faut. On pourroit peut-être réclamer contre une étymologie aussi forcée, sans pouvoir cependant en hasarder une plus plausible. En 1200, Odeline, dame du lieu, donna tout ce qu'elle avoit à Villejust, au monastère de Longpont. Une bulle d'Urbain III en confirme l'église à l'abbaye de Saint-Florent de Saumur, dont le prieuré de Saux est membre. Cette église fut dédiée en 1556. Poitevine et Lafrete sont les deux écarts de Villejust ; le premier est très-ancien» (1). Revenons brièvement à l'antiquité de Villejust. Les historiens ont proposé différentes hypothèses. Hennique de Chevilly prétend que le roi Pépin fit don d'un fief du plateau de Villejust à l'église cathédrale de Poitiers, qui aurait donné son nom au hameau de La Poitevine . Ceci semble plausible sachant que le roi, faisant son testament et se préparant au tombeau avait légué une grande partie de la forêt d'Yveline à plusieurs monastères et églises : l'abbaye de Saint-Denis, l'abbaye Saint-Magloire à Paris, le chapitre de Poitiers, le chapitre de Notre-dame de Paris, etc. La seconde hypothèse viendrait tout simplement du fait de la possession des lieux par l'abbaye Saint-Florent de Saumur. Dans « Historia sancti Florenti salmurensis », nous apprenons l'existence de Saint-Florent (historique), prêtre poitevin qui vécut en ermite à l'île d'Yeu. Après sa mort, il fut inhumé sur la colline du Mont-Glonne, le 22 septembre, qui est devenu le jour de sa fête. Des moines se regroupent autour de son tombeau et fondent une communauté religieuse dont l'existence est attestée au VIIIe siècle. Après le transfert des moines à Saumur, le temporel du couvent devient considérable. Le nom du hameau de La Poitevine pourrait ainsi venir tout simplement du saint Florent « historique » originaire de Poitiers. Comme les religieux de Saint-Florent de Saumur s'installèrent en région parisienne vers l'an 1072, et que le petit prieuré de Saulx leur fut destiné vers l'an 1100 « ecclesiam sanct æ Mariæ de Sazio », avec un territoire qui s'étendait au-delà du grand plateau méridional où fut implanté la chapelle de Villejust « cappella de villa Justa » associée à Saulx (2).
L'église de Villejust au XVIe siècle Suite à un conflit entre le curé et les paroissiens, un inventaire du temporel de la fabrique de Villejust fut rédigé au XVIIIe siècle. L'acte est passé le 14 mars 1744. Nous y trouvons les obits et fondations avec le détail des revenus et des honoraires des curés pour les services religieux et les prières pour les défunts. « Il auroit été entre autre choisi convenu pour le bien et l'avantage de ladite église et la fabrique de Villejust de faire expressément régler et arrêter les honoraires, obits et rétribution qui reconnues et fondées au sieur Bertrand, en ladite paroisse de Villejust, à cause de sa ditte cure et de les fixer avec somme certaine à luy payée à l'avenir pour chacun an affin d'éviter touttes contestations qui pourroient naistre et eu égard, à cet effet, ils ont examiné fait voir et examiner les titres, les livres des comptes et l'inventaire des actes de laditte fabrique qui étoient capables de donner des lumières des aumosnes et fondations. En conséquence les partyes comparantes sus nommées font volontairement et de bonne foy comme de ce qui suit, c'est à sçavoir qu'il sera à l'avenir et à commencer de la présente année payée audit sieur Bertrand curé et à ses successeurs par les marguilliers en charge de laditte église et fabrique et leurs successeurs annuellement pour la desserte de la paroisse et l'acquis des obits fondations faittes jusqu'à ce jour, les sommes suivantes ». Dans la liasse « cottée 45 » un article décrit un bail à rente passé le 25 juin 1498 devant Charpentier, notaire à Longjumeau par les marguilliers de l'église et paroisse de Saint-Julien de Villejust à Pierre et Jean Robin frères laboureurs demeurant à Saulx, d'un quartier de terre scis au terroir dudit Saulx dans lequel il y a une fontaine au chantier ou lieu-dit Villebondaine… Le préambule de cet article intitulé « Mémoire touchant la fontaine Saint-Julien ». Il s'agit d'une terre appartenant à la fabrique de Villejust qui lui a donné le titre de l'église. Le notaire précise « un quartier au lieu-dit Villebondaine sur lequel il y a une fontaine appelée Saint-Julien dont les habitants de Villejust ont l'usage de temps immémorial tant pour eux que pour leurs bestiaux ».
1517 - Plus par rapport à l'acte passé devant Louvain et son confère notaires à Paris le 19 février 1517, inventoriez sous la cotte huit dudit inventaire. Ledit acte contenant délivrance faitte par Messire Guillaume de Mauze, écuyer seigneur de Courtabeuf, exécuteur testamentaire de dame Jeanne d'Harville, épouse de Messire Pierre de Mauze tant au sieur curé qu'à la fabrique de Villejust de chacun moitié de quatre arpents de terre en une pièce au terroir de Courtabeuf lieu-dit Courteville, chargés de deux deniers parisis de cens par arpent à la charge de trois messes dont une haute avec vigille et libera et de deux autres basses qui s'acquitteront les vingt-six, vingt-sept et vingt-huit mars et encore à la charge que ces messes on allumera huit cierges d'une livre en tout, dont moitié sera aux dépens dudit sieur curé et l'autre moitié aux dépens de la fabrique comme l'a été dit que les deux messes basses seront payées par la fabrique audit sieur curé sans fixation de ses honoraires pour les deux messes basses sont ycy fixés ensemble à quarante sols, cy 2 livres tournois (art. 9, Inv. de la fabrique ). Le 3 mars 1537, devant Créci notaire à Montlhéry, demoiselle Jacqueline de Meauze dame de Courtabeuf, donne à l'église et cure de Saint-Julien de Villejust , douze livres tournois de rente perpétuelle . 1538 - Plus quarante sols pour deux basses messes et libéra qui se disent les les 5 mai et 5 novembre pour Marie Marguerite Breton qui a par acte passé devant Crecy commis du principal de tabellioné de Montlhéry le 1er septembre 1538, inventoriez pour le cotte deux dudit inventaire, delaissé à la fabrique un arpent et demy de terre y énoncé à la charge des dittes messes et libera dont l'honoraire dudit sieur curé n'a point non plus été fixé par ledit acte et qui le sont cy énoncé dit est ensemble 40 sols relativement et sur le pied des fondations faites par le veuve Charles Goix par la veuve Martin Gardien dont sera cy après parlé, cy 2 livres (art. 2, Inv. de la fabrique ). 1548 - Premièrement trois livres pour une messe qui sedit haute le lundy de la Quasimodo de Pasques pour Messire Nicolas Breton, curé de Chilly , fondé par acte passée devant le tabellion de Chilly du 16 octobre 1548, inventoriez premier de la cotte première dudit inventaire et par lequel acte il a donné les cinq arpents de terre dittes de Lammosin, à la charge de laditte messe pour l'honoraire de laquelle qui n'a pas été fixé par ledit acte, ledit sieur curé a toujours été payé de temps immémoriaux et suivant les différents comptes rendus sur le pied et à la condition qui du revenu desdites terres ou fera du pain pour être distribué à tous les habitants tant pauvres que riches le jour de Pasques, cy 3 livres (art. 1er, Inv. de la fabrique ). Le 16 novembre 1557, un bail est fait pour un an de la cure de l'église Saint-Julien, par Jehan Thomas écolier en l'université représentant Jacques Coutan, prestre curé, Pierre Advenel, vicaire, et Richard de Bernaize, prestre… Le 17 mai 1563, l'obit s'un service solennel est fondé pour Eutrope Desforges par acte passé devant Porcher, notaire royal. Le 28 juillet 1578, un obit est fondé pour quatre messes basses pour Mathurin Breton et Hélène Breton sa femme, par acte passé devant Crecy, commis du principal de tabellioné de Montlhéry. Le 18 juin 1584, un bail de la cure de Villejust est passé par Eloy Magnan syndic.
1587 - Plus deux livres pour deux messes, vigilles, libera et oraison pour Barbe Beauperrin à la charge de laquelle elle a par son testament du 2 août 1587, inventoriez sous la cotte cinq dudit inventaire, ce qui entre autres choses au proffit de laditte fabrique un arpent de terre y énoncé et par lequel l'honoraire dudit sieur curé n'a point non plus été fixé, pourquoy il est aussy comme dit, cy 2 livres (art. 5, Inv. de la fabrique ). Le 9 mai 1594, un acte nous apprend que Gabriel Leboucher, prêtre curé de l'église paroichialle de Monsieur Saint Jullien de Viljust, doit se faire rembourser le solde de quatre écus d'or soleil que lui doit Estienne Pille... (?) boullanger de La Ville-du-Bois, " à l'issue d'un procès criminel ". Il faut remarquer que la dénomination "criminel" n'avait pas le même sens qu'aujourd'hui. Rappelons que sous l'Ancien régime la paroisse de Villejust-Fretay était dans la juridiction du Châtelet, subdélégation et châtellenie de Montlhéry. Par suite des déboires politiques et des problèmes financiers, le roi Henri III décida de réunir les Etats généraux à Blois le 16 octobre 1588. Les habitants des paroisses furent convoqués pour nommer les représentants qui allaient élire le député du tiers-état de la prévôté et vicomté de Paris. Ce sont les députés des diverses paroisses de ce ressort que l'on voit comparaître dans le procès-verbal de l'élection de 1588. La majorité relative suffisait pour être nommé député, les suffrages étaient exprimés à haute voix et il n'y avait qu'un tour de scrutin. Les deux représentants de Villejust et Fretay, Mathias Pain et Mathurin Sernin votèrent pour Monsieur Marion, advocat , imitant plusieurs autres paroisses dont Villiers-le-Bel, Argenteuil, Sarcelles, etc. et plus près dans le Hurepoix : Chastres (Arpajon), Cheptainville, Orsay.
L'église de Villejust au XVIIe siècle Le 9 décembre 1604, c'est toujours le père Gabriel, « curé de Viljust » , qui reçoit quarante huit livres pour des obits messes chantées et célébrées à la demande de Martin Roussel vigneron. Le 21 septembre 1617, la vénérable et discrette personne Messire Gabriel Le Boucher, en son hostel presbitéral audit lieu malade toutefois saing de pensée mémoire sens et entendement, considérant que rien n'est plus certain que la mort....fait un testament et recommande son âme à Dieu... Il desire avoir sa sépulture en l'église de Viljust....et que des messes soient dites pour son salut et celui de ses ancêtres... Il semble que le curé de Villejust décéda à la fin de l'an 1617, puisque le 28 février 1618, devant Belleseur de Montlhéry, un contrat avec la fabrique de Villejust fondait deux messes basses avec libera et de profondis pour Gabriel Bouché ancien curé de Villejust et pour sa mère Benoist Valleran. 1622 - Plus quarante sols pour une messe haute de requiem à la fin le libera, le profondis et oraison qui s'acquitte le samedy des Rameaux pour Michel Bourgeron à la charge desquels il a été par acte passé par devant de Beaumont notaire à Montlhéry le 18 octobre 1622, inventoriez sous la cotte quatre dudit inventaire, délaissé à laditte fabrique un arpent cinq perches de terre y énoncé par lequel acte l'honoraire dudit sieur curé n'a point été fixé et parquoy il l'eut ycy comme dit et sur le pied des fondations desdites veuve Goix et veuve Gardien, cy 2 livres (art. 4, Inv. de la fabrique ). 1627 - Plus six livres pour trois messes hautes, l'une de la Sainte Vierge, un autre du Saint Esprit et l'autre des morts pour Louis Godard lequel a par acte du 20 mars 1627, inventoriez sous la cotte neuf dudit inventaire, donné à la fabrique trois arpents de terre cy énoncé à la charge desdittes messes et qu'il sera donné aux pauvres de la paroisse 40 sols à perpétuité, et attendu que les honoraires dudit sieur curé pour lesdittes trois messes n'ont point non plus été fixés. Ils le sont ycy pour les trois messes à six livres, cy 6 livres (art. 10, Inv. de la fabrique ). Le lundy 20 septembre 1630, le service pour feue Madame la présidente de Nouvion donation de trois basses messes, luminaire… Le 19 février 1655, pour deux obits de Charles Goix. Le mardy 3 octobre 1630 fut baptisée Jeanne fille de Guillaume Persault et de Hélène Roussot demeurant à Freté, parrain Jehan Roussot, marraines Louise Golain et Anna Bonnot. Le 22 novembre 1630 fut de sa sépulture au cimetière Marie Ranon femme de défunt Michel Royer demeurant à Villejust, sa maison…
L'insécurité dans les campagnes Les historiens conviennent que l'insécurité a été, dans l'ensemble, plus grande aux XVIe et XVIIe siècles. Bien que l'autorité ait été rétablie par Louis XII et François 1er, les guerres de Religion avaient apportées leur flot de malheurs. Dans une enquête de 1602 de la Chambre criminelle du Parlement de Rennes on peut lire des mots pathétiques, nous dit André Laingui, professeur à l'Université de Paris II « … à présent que, par la grâce de Dieu, la justice est plus respectée, et a repris son autorité que l'orage des troubles lui avait diminuée… ». Cet orage reprit de plus belle sous la Fronde, la justice royale n'étant plus capable de châtier les méchants. Dans son Ordonnance du 31 août 1665, Louis XIV affirme « de faire régner la justice et de régner par elle dans l'Etat ». À la fin du XVe siècle, la procédure criminelle a été construite sur la jurisprudence. De grands textes des Ordonnances de Blois (1498) et de Villers-Cotteret (1839) sont dus à Louis XII et François 1 er . À Villejust comme dans tous les villages des alentours la sécurité n'est pas assurée par la maréchaussée de la châtellenie de Montlhéry. La campagne est parcourue par des mendiants comme celui que le curé Henry Bourges enterre, dans le cimetière paroissial de Villejust, l e 28 avril de la même année « un pauvre homme mendiant mort subitement estant à Courtabeuf, aagé de 45 à 50 ans ». La plupart sont de pauvres hères, quelques-uns sont réduits au larcin (comme Jean Valjean dans des Misérables de Victor Hugo). Ce sont les écrits que les curés de Villejust ont laissé sur les registres paroissiaux qui nous informent sur les vols survenus à l'église de Villejust. Le mardy 20 avril 1629 , la nuit du dit jour les voleurs entrés en l'églize ou ils dérobent trois nappes d'autel une aube neuve et ouvert le coffre de l'églize où ils prendrent l'argent qui estait aux bassins (plat des offrandes). La nuit du mardy de janvier 1630 entre le lundy auparavant l'églize fut desrobé sournoi[sement] quatre nappes d'autel telle quelles une aube neuve et rompirent le c[of]fre de l'église et prendrent l'argent qui était au bassin. La nuit du vendredy 8 septembre 1645 l'église a esté désrobé on a pris les 3 nappes de dessus le maître autel l'aube et ossit deux corporaux. L'argent qui estoit aux bassins et le tronc devant notre dame rompus. Alors qu'en l'année 1649, on assiste à une mauvaise récolte de grains avec les disettes et les épidémies, la guerre civile de la Fronde amène des troupes armées en Hurepoix quand Condé assiège, de février à avril, Paris avec 12.000 hommes. Le vendredy 12 mars 1649 les gendarmes rompirent la porte de l'églize ou ils prendrent du et autres chosses dedans l'églize le ciboyre de devant la N[otre]-Dame. Ce des « gens d'armes » des soldats et mercenaires de l'armée du Condé, et non la maréchaussée de Montlhéry. Puis le curé écrit « La nuit du vendredy 2 juillet 1649 on a rompu la vitre de devant le maître autel et on a emporté les deux nappes du maître autel ». La conséquence de la guerre civile est une diminution de la population rurale. En mai 1650, le curé de Villejust analyse la situation économique en ces termes « Depuis le mois de septembre 1649 jusqu'à ce jourdhui le froment esté vendu 36 livres le septier jusqu'au quinzième du p[rése]nt mois de may donc il est à p[rése]nt a son cours ordinaire, à p[rése]nt à 16 livres tournois. En 1651, Dom Auger, le curé de Villejust, notifie à deux reprises sur le registre paroissial des effractions commises dans l'église. « Le lundy 20ème de mars la nuit du dimanche on a rompu la vitre près ou on chante on a dérober quatre nappes et une serviette ? et prit l'argent des bassins ». Puis six mois plus tard : « Le samedy 21 octobre, on a rompu la vitre de devant le maistre autel où on a pris tous les cierges qui estoient en l'église estimez à houit livres tournois ». N'oublions pas que nous sommes encore à l'époque de la Fronde où les troubles avaient gagné les campagnes avant le passage ravageur des troupes tant de l'armée royale que celles de Condé. En 1652, ce sont les soldats de Turenne qui occupent la région passant d'Arpajon à Palaiseau via Marcoussis. Toutefois, le registre paroissial ne porte aucune mention spéciale à propos de la guerre. Au mois d'avril 1652, le curé écrivit « Le vendredy deuxième du susdit mois et an fut ensépulturé au cimetière de Villjust, Jean Fauvot, berger demeurant chez Jacques Duval à Courtabeuf ». Le 23 octobre Louys d'Inry, laboureur à La Poitevine est inhumé au cimetière de Saulx.
Les fondations obituaires Le 19 juin 1652, un acte est passé par testament devant le tabellion de Marcoussis pour fonder deux messes hautes avec vigille, pour le salut de Jeanne Breton veuve de Michel Roussot dont les honoraires du curé sont à prendre sur les revenus de deux arpents de terre labourable légués à la fabrique de Villejust. En date du 19 février 1655, l'inventaire de la fabrique de Villejust porte un autre legs pour la fondation de deux obits pour Charles Goix. Le lundy 25 octobre 1655 « a esté ensépulturé au cimetière Michel Thibault domestique de Denis Marchais fermier de la Saussaye ». Pasquier Brunot, laboureur demeurant la même ferme avait été enterré le 8 novembre 1653. Le vendredy 3 janvier 1656, c'est messire Pierre Le Gay, prêtre, qui remplace le père Auger lors du baptême de Claude, fille de Pierre Roussel et de Jeanne Barthélemy.
1692 - Plus six livres pour six messes basses dont trois pour Jacques Duval et trois pour Catherine Cavet sa femme , à la charge desquelles ladite Cavet a délaissé à laditte fabrique deux arpents quarante perches de terre suivant l'acte du 13 avril 1692, inventoriez sous la cotte dix dudit inventaire, par lequel les honoraires dudit sieur curé pour les dittes messes non pareillement été fixés pourquoy ils le sont aussy ycy pour les dittes six messes auxdits six livres, cy 6 livres (art. 11, Inv. de la fabrique ). 1692 - Plus vingt sols pour une messe basse de requiem pour Nicolle Legros, veuve de Jean Deslauvrier à la charge de laquelle ladite Legros a par acte de 14 décembre 1692, inventoriez sous la cotte treize dudit inventaire, a délaissé à laditte fabrique un quartier de terre t énoncé, ledit acte contenant point de fixation des honoraires dudit sieur curé pour ladite messe, ses dits honoraires pour ycelle sont ppar ces présentes arrestés auxdits vingt sols, cy 1 livres (art. 12, Inv. de la fabrique ). 1699 - Plus treize livres pour trois messes hautes avec vigilles à neuf leçons et libera et le salvé regina tous les dimanches à la fin des complies un profondis et oraison et la recommandation aux prières à quatre grandes festes de l'année pour Jean Auger ancien curé de Villejust à la charge desquels il a par son testament olographe du 15 octobre 1699, inventorié sous la cotte six dudit inventaire légué à la fabrique 65 livres de rente en plusieurs parties y énoncé et pour lesquelles fondations il a été dit par ledit testament qu'il seroit donné au sieur curé neuf livres sçavoir quatre livres pour lesdites messes, vigilles, libera et salvé et cinq livres pour les autres prières et recommandation, aux deux ecclésiastiques chacun quarante sols pour lesdites messes, vigilles, libera et salvé. Revenant le tout auxdites treize livres et encore lesdites fondations faittes à la charge qu'il sera employé un écu pour rendre le pain bény le jour de Pasques et qu'il y aura 18 livres pour l'entretien de la lampe. Cy 13 livres tournois (art. 6, Inv. de la fabrique ).
Les registres paroissiaux du XVIIe siècle Il n'est pas dans notre intention de donner l'intégralité des quelques 604 pages des registres paroissiaux de la collection communale de Villejust. La rédaction de l'état civil de la paroisse commença à être écrite le 21 juillet 1620 par le curé de Villejust dont nous ignorons le nom faute de signature compréhensible. « Le lundy 21 juillet fut baptisé Louis fils de Louis D'..vy et de Jeannne Pe… demeurant à La Poitevine, parrains Silsvyier Davillaino et Richard Roussot, marraine Louisse Davillaino ». Nous donnons quelques actes significatifs. Au début du XVIIe siècle, nous trouvons une population distribuée sur le territoire de la paroisse : les hameaux de Freté, Courtabeuf, Poitevine, le village Villejust et le petit hameau de Rouillon, celui de la Poupardière et la ferme de La Saussaye. Nous notons une population importante à Freté, elle est du même ordre de grandeur que celle de Villejust. Le mardy 20 avril 1621 fut baptisé Jehan fils de Jehan Dinatte et de Michelle Joualle demeurant à Villejust, parrain Phillipe Guoyard fils de Mathurin Goyard vigneron, marraine Anne Lobard femme de Jehan Labvathon le jeune laboureur demeurant à Villejust lequels ont donné le nom de Jehan à l'enfant. Le samedy 20 juillet 1621, Martin Roussot de la paroisse de Longjumeau et Marguerite Binete de Villejust furent mariés en ladite église de Villejust. Le Lundy 25 novembre 1621 fut baptisé Michel fils de Pierre le Boucher et de Julienne Ligin demeurant à Courtabeuf, parrain Michel Rousseau et Pasquet Bouvart, marraine Marie Robin. Le mardy 22 janvier 1622 fut baptisé Jean fils de Guy de La Vigne et de Andrée Masson demeurant au moulin à vent parrain Jehan Delande et Pasquet, marraine Marie Masson. Le vendredy 28 mars 1622 fut enterré l'enfant de Firmain demeurant au Petit Rouillon, messe basse donnée à l'église. Le lundy 4 avril fut sépulturée Héleine Boudot femme de Nicollas Lamoureux demeurant à Freté. En lisant le registre, nous découvrons que les paroissiens accueillaient des nourrissons de Paris, afin « d'améliorer l'ordinaire ». Bien souvent les bébés décédaient chez les parents nourriciers à Villejust. Le mercredy 24 août 1622 fut enterré l'enfant de Phillippe Triboulleau demeurant à Paris rue de la Coutellière, estant à nourrice à Villejust chez Pringnot. En avril 1623, Richard Roussot et Claude Givou, sa femme, demeurant au Petit Rouillon perdent un enfant. Le mardy 27 juin 1623 furent mariés Jacques Thomas et Louise Rosat demeurant à la Poupardière. Nicolas Le Maistre et Catherine Jamin, sa femme vivaient également à la Poupardière. Le jeudy 6 juillet fut enterrée Martine Canollet, femme de François Persault demeurant à la Poitevine. Le 9 juillet 1624 Marguetin Royé et Perrette sa femme « demeurant à la Sausaye » baptisent leur fille Pierrette. Le mardy 13 août l'enfant de Jehan Pary demeurant à Balabat est porté en terre au cimetière de Villejust. En cette même année 1624, nous trouvons de nombreux paroissiens de Fretay « La Ferté » plus nombreux qu'à Villejust : Robert Deladonne, Catherine Fonouat, Robert Masseron et Marguerite Roussot sa femme, Charles Ledoux et sa femme Françoise Leblanc, Guillaume Persaults et Hélène Roussot qui baptisent leur fille Marie le mardy 19 novembre, Charles Colle et sa femme Marguerite Garvinde, Elisabeth Brethon. Nicollas Lamoureux et Barbe Achenal, demeurant à Freté furent mariés le dimanche 12 février 1625… Sous le règne de Louis XIII, Guillaume Guignault demeure au Bout Galleux, Jacques Lande habite au même endroit chez qui « le vendredy 4 août meurt un enfant de la ville de Paris » qui était en nourrice. Richard Roussot et Jeanne La Grosse demeurent à la Poupardière ainsi que Vincent de Lalande et sa femme Jeanne Poilin. Jehan Dosneau est habitant de La Poitevine. En mai 1645, le curé de Villejust écrit sur le registre « j'ay baillé mon certificat » pour le mariage à Saint-Jean-de-Beauregard de Charles Girou et d'Agathe Prévost et pour le mariage à Marcoussis de Jean du Croux, paroissien de Villejust. Le lundy 17 juillet Nicolast Pasquet et Jenne Bachole se marient à Palaiseau, le dimanche suivant le curé de Saint-jean-de-Beauregard marie Jean Poingnet et Jacquette Laisné. Dans la nuit du vendredy 8 octobre 1645 « l'églize a esté dérobée, on a pris les trois nappes de dessus le maître autel et aussi deux corporeaux l'un estoit aux bassins et le tronc devant Notre Dame ». Quelques fois le curé était remplacé par le vicaire de Saulx dont le prieuré était à la présentation de la cure. Le 22 novembre 1645, lors de l'enterrement d'un enfant « appartenant à Paul Lamaire demeurant à la Poitevine », le curé écrivit « messe est donnée simplement par le vicaire de Saux, moi estant à Paris ». À suivre…
Notes (1) H. de Chevilly, Dictionnaire historique, critique, politique et moral des Bénéfices (chez D.C. Couturier, Paris, 1778) p. 539. (2) Selon William Ziezulewicz ( Revue Bénédictine , 1986, n°1-2, p. 106-117), la possession d'églises, en totalité ou en partie, isolées ou incluses dans un prieuré, constitue un bon révélateur de la puissance de l'abbaye. Saint-Florent en possède 13 en 1004. Entre 1021 et 1118, elle en acquiert ou en récupère 84 au moins, peut-être 87. En 1122, la bulle du pape Callixte II lui garantit 97 églises paroissiales, dont 28 sont situées en Anjou.
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